Des briseurs de grève chez Rolls-Royce Canada

Le 6 avril, devant le Tribunal administratif du travail (TAT), Rolls-Royce Canada a admis avoir eu recours à deux personnes pour effectuer le travail des travailleuses et travailleurs qu’elle a mis en lock-out le 15 mars. Rolls-Royce Canada s’est engagée à ne plus avoir recours à ces deux individus.

Depuis le début du conflit, le syndicat CSN constate chaque jour que Rolls-Royce Canada fait appel à des briseurs de grève. Le 10 mai prochain, les parties seront de retour devant le TAT afin de débattre du recours par l’employeur à quatre autres personnes. Par ailleurs, un enquêteur doit prochainement rendre son rapport sur d’autres utilisations potentielles de briseurs de grève.

Pour le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada (CSN), l’entreprise doit se concentrer sur la seule issue raisonnable à ce conflit : une entente négociée.

« Rolls-Royce Canada n’est rien sans nous, les travailleuses et les travailleurs, rappelle le président du syndicat, Frédéric Labelle. Notre travail est reconnu comme d’une qualité exceptionnelle dans toute l’industrie. On exige le respect de notre employeur. Rolls-Royce Canada a le devoir de négocier avec nous, pour vrai, une entente qui sera satisfaisante pour tous nos membres. Aucun coup de force ne viendra à bout de notre détermination. C’est même le contraire qui se produit : chaque jour qui passe, nous sommes plus forts, plus unis. »

Les négociations sont ardues, notamment parce que Rolls-Royce Canada veut mettre fin au régime de retraite à prestations déterminées et propose un gel des salaires pour les années 2020 et 2021.

Sans convention collective depuis mars 2020, ces 530 travailleuses et travailleurs spécialisés dans l’entretien de moteurs d’avion demandent un contrat de travail de cinq ans. Ils veulent notamment éliminer les clauses « orphelin » du régime de retraite et de l’assurance collective, améliorer les salaires et les horaires de travail ainsi que bonifier les congés.

Tuer le Publisac aura des impacts majeurs : la CSN demande l’intervention du gouvernement

La ville de Montréal a pris une décision unilatérale en annonçant la mise en place d’un système qui fera en sorte qu’une majorité de la population ne recevra plus le Publisac, ce qui rendra sa distribution non viable et aura des impacts dévastateurs, tant sur l’emploi que sur l’information locale. Certes, réduire le volume de recyclage est important, mais ce n’est pas le seul enjeu à considérer.

Un enjeu de transition juste
« La CSN estime que ce genre de décision doit être prise en concertation. Il faut faire des choix qui règlent véritablement les problèmes et évitent d’en créer de nouveaux. Nous demandons donc l’intervention du gouvernement du Québec, tant à Montréal que pour l’ensemble du territoire », ajoute Yvan Duceppe, porte-parole de la CSN dans les dossiers environnementaux. Ce dernier estime qu’une transition juste doit se faire en associant les personnes concernées.

Aucun arbre n’est coupé pour imprimer les circulaires
D’un point de vue environnemental, il est important de prendre conscience qu’aucun arbre n’est coupé pour faire le papier des circulaires ou des journaux locaux. En effet, ce papier est fabriqué avec les copeaux issus du sciage du bois d’œuvre. Sans cette économie circulaire établie de longue date, les copeaux risquent de devenir un simple déchet et le nombre d’arbres coupés sera le même qu’avant. La CSN craint par ailleurs que cette décision unilatérale de Montréal se répercute dans d’autres régions du Québec. « Nous devons travailler en amont pour trouver un nouveau débouché pour les copeaux et pour les usines de papiers dans nos régions », affirme Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN (FIM–CSN), qui rappelle que le papier des circulaires doit normalement être recyclé, ce qui redonne une 2e vie aux copeaux du sciage.

Nouveaux déserts d’information
Le Publisac est le moyen de distribution privilégié d’une majorité d’hebdos locaux, dont ceux de Métro Média. La Fédération nationale des communications et de la culture de la CSN (FNCC–CSN) a évalué que la fin du Publisac engendrerait des coûts de distribution de 20 M$, une hausse impossible à soutenir pour les éditeurs. « Seulement chez Métro, on estime que 40 journalistes perdront leur emploi étant donné que le modèle d’affaires ne sera plus viable », affirme Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN. La fédération craint donc que des déserts d’information se multiplient parce que l’information locale fiable ne sera plus disponible nulle part.

Il faut trouver des solutions
« Nous demandons à la ville de Montréal et à Valérie Plante de retarder leur décision pour prendre le temps de trouver des solutions aux pertes d’emplois et aux problèmes de diffusion de l’information locale dans tous ses quartiers. Le problème du recyclage et des matières résiduelles demeure entier à Montréal, il faut s’y attaquer maintenant et il faut le faire dans une perspective de dialogue social et de transition juste », insiste Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Nouvelle convention collective pour les salarié-es de Béton Généreux

Le 7 avril dernier, l’assemblée générale du Syndicat des travailleuses et travailleur de Béton Lanaudière–CSN, division Béton Généreux à Joliette, a adopté à 85 % l’entente de principe intervenue le 30 mars 2022.

Seulement trois rencontres de négociation auront été nécessaires pour en venir à une entente afin de renouveler la convention collective échue le 31 décembre 2021.

Au chapitre des gains, les syndiqué-es obtiennent la majoration de 58 % des indemnités de repas, le passage de la rémunération à temps et demi au temps double le samedi, la 5e semaine de vacances qui passent à 18 ans d’ancienneté et l’obtention d’une 6e semaine après 25 ans de service. De plus, le nouveau contrat de travail prévoit l’ajout d’une journée payée pour maladie ou pour raison familiale.

Les salaires quant à eux sont majorés à la signature de 3,62 $ l’heure rétroactivement à l’échéance de la convention collective, soit une augmentation de 16 %. Le salaire de l’opérateur de chargeuse quant à lui passe à 4,70 $ l’heure, soit 26 % d’augmentation. Au chapitre de la retraite, l’employeur augmente de façon significative sa contribution.

La nouvelle convention collective d’une durée de cinq ans prévoit des augmentations générales annuelles des salaires de 2,5 %, incluant une protection assurant un enrichissement supplémentaire si l’indice des prix à la consommation dépasse 2,5 % chaque année. Finalement, les syndiqué-es sont assurés d’une augmentation de 28 % d’ici l’échéance de la convention collective le 31 décembre 2026.

« Nous sommes extrêmement fiers du résultat de notre négociation. L’employeur était disposé à négocier rapidement et nous étions prêts également. Nous avons rencontré la presque totalité de nos objectifs et surtout nous avons majoré significativement nos salaires. Nos emplois sont encore plus attrayants et ce résultat apportera une plus grande stabilité de nos emplois. Tout le monde y gagne », souligne Patrick Dugas, président du syndicat.

Les salarié-es de TecFab International ont quitté le syndicat Unifor pour se rallier à la CSN

C’est ce que confirme le Conseil central du Cœur du Québec–CSN. Selon le président Paul Lavergne, « Unifor manquait de rigueur à faire respecter l’application de la convention collective ». De plus, les syndiqué-es voulaient aussi avoir une plus grande autonomie dans leur prochaine négociation pour obtenir de meilleures conditions de travail. Après plus de 15 années avec le même syndicat, les employé-es ont fait le choix de quitter leur affiliation avec Unifor avec une très forte majorité.

Les salarié-es de TecFab International, une entreprise de Shawinigan qui fabrique des charpentes d’acier, une division du groupe Canam en Mauricie, ont préféré faire partie d’un syndicat CSN qui sera affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Cette fédération comprend maintenant trois groupes de salarié-es chez Canam. Elle aura le mandat de négocier les prochaines conditions de travail.

De renommée internationale, TecFab est spécialisée dans la fabrication de structures d’acier de haute qualité pour la construction de ponts.

Chantier Davie : une entente historique

Réunis en assemblée générale à la tête des ponts, les membres du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) ont adopté à 86 % l’entente de principe qui leur était soumise pour renouveler leur convention collective. Selon la CSN, il s’agit d’une entente historique qui permet, enfin, aux artisans du chantier Davie d’envisager l’avenir avec optimisme.

« La mobilisation impeccable des membres et leur soutien indéfectible nous ont permis d’atteindre nos objectifs et d’obtenir un rattrapage salarial majeur », explique Jean Blanchette, le président du syndicat. La nouvelle convention collective prévoit des augmentations de salaire pouvant aller jusqu’à 30,5 % pour les deux premières années et d’augmentations annuelles de 2,5 % par année ou l’IPC + 0,5 % selon le meilleur des deux. « De plus, nous avons été en mesure d’éliminer des irritants qui perduraient depuis des décennies », ajoute le syndicaliste. Par exemple, le calcul du service continu se fera désormais à partir de la date d’embauche plutôt qu’au nombre d’heures travaillées pour l’accumulation des vacances. De plus, le temps double est réintroduit et la fermeture du temps des fêtes sera rémunérée en entier.

« Après des années d’incertitude et de vaches maigres, les conditions de travail au chantier Davie s’étaient dégradées et n’étaient tout simplement plus compétitives », ajoute Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), « cette entente, l’une des meilleures de la province, permettra au chantier Davie de reprendre sa place comme employeur de choix, ce qui est une condition essentielle à la croissance dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. »

« La conjoncture actuelle de pénurie de main-d’œuvre rend ce genre d’entente possible avec les patrons qui acceptent de s’assoir et de négocier de bonne foi », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville, « ça permet de faire des gains substantiels pour les syndiqué-es, ce qui est toujours une bonne nouvelle. » De son côté, en plus de se rendre plus attractif, le chantier Davie obtient une convention collective de longue durée (8 ans) ce qui lui garantit la paix industrielle. « Ça va permettre aux parties de se mettre au travail et de construire l’avenir du chantier ensemble », poursuit la présidente de la CSN.

« C’est une étape importante qui est franchie aujourd’hui, il s’agit d’une entente historique qui permettra aux artisans de la Davie d’envisager l’avenir avec optimisme », poursuit Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « mais il ne faut pas perdre de vue l’objectif ultime : intégrer la Davie comme troisième chantier dans la Stratégie nationale en matière de construction navale. » Selon la présidente du conseil central, « seule la confirmation de la Davie comme troisième chantier permettra de maintenir et de créer des emplois de qualité pour les décennies à venir et d’enfin utiliser les installations du chantier naval de Lévis à leur plein potentiel. » « Le conseil central croit à la Davie depuis le début, on ne lâchera pas le morceau tant que le dossier ne sera pas définitivement réglé », conclut-elle.

Le STT des Industries Mailhot–CSN bonifie les salaires de 24 %

Le 2 avril dernier, l’assemblée générale du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Industries Mailhot–CSN à Saint-Jacques a adopté à 95 % l’entente de principe intervenue quelques jours auparavant. Depuis le début de la ronde de négociation initiée au printemps 2021, près d’une trentaine de séances de négociation avaient eu lieu sans que les parties aient pu en arriver à une entente pour le renouvellement de leur convention collective venant à échéance le 31 décembre de la même année. Devant la lenteur des négociations et les maigres offres de l’employeur, les salarié-es ont pris la décision le 8 mars 2022 de déclencher une grève générale illimitée.

Au terme de leur dernière séance de négociation le 24 mars 2022, les parties étaient encore bien loin d’une entente. C’est la raison pour laquelle le service de conciliation du ministère du Travail avait suspendu momentanément les séances de négociation sans prévoir de nouvelles dates de rencontre. Ce n’est que le 31 mars que les parties ont repris les pourparlers à l’initiative du service de conciliation du ministère du Travail. C’est à cette occasion qu’est intervenue une entente entre les parties.

Rappelons que l’enjeu fondamental de cette négociation concernait la structure salariale des employé-es syndiqués de l’usine. Les salaires accusaient un retard significatif en comparaison des emplois similaires de la région. Les syndiqué-es demandaient un rattrapage salarial et un enrichissement dès la première année de la convention collective. Ce qu’ils ont obtenu.

Ainsi, au chapitre des gains, les syndiqué-es obtiennent des dispositions limitant la sous-traitance et le travail des cadres, et des augmentations générales de 12 % la première année, rétroactivement au 31 décembre 2021, ainsi que 3 % les années subséquentes pour un total de 24 % sur cinq ans.
« Malgré toutes les tentatives de l’employeur de miner la solidarité de nos membres, ceux-ci sont demeurés solides jusqu’à la fin. Je suis tellement fier d’eux. Depuis que nous avons joint la CSN, c’est notre deuxième ronde de négociation et chaque fois nos conditions de travail se sont améliorées significativement. L’enjeu des salaires était fondamental pour nous. Il était hors de question de demeurer encore une fois à la remorque des autres syndiqué-es de la région. Nos emplois seront maintenant attractifs et les employé-es auront le goût de rester. Maintenant pour l’avenir, notre intention est de reprendre le travail et favoriser des relations de travail constructives pour la pérennité de l’entreprise dans le meilleur intérêt de nos membres », souligne Alain Martel, président du syndicat.

Au total, les syndiqués auront exercé la grève un mois jour pour jour. Elle prendra fin le 5 avril 2022 au moment du retour au travail.
« Il s’agit d’une victoire syndicale sans précédent. Les travailleuses et travailleurs syndiqués de chez Industries Mailhot ont mené une lutte exemplaire. Un modèle de détermination pour tous les syndicats de la région, mais aussi pour la classe ouvrière lanaudoise. Avec l’aide de la CSN, ces femmes et ces hommes ont obtenu des améliorations significatives de leurs conditions de travail, mais surtout, ils ont obtenu ce qu’aucune convention collective ne peut prévoir ; le respect de leur employeur », conclue Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

STT de Mitchel-Lincoln Cavendish–CSN, section Emballages Mitchel-Lincoln ltée – division Cavendish

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 20 octobre 2021, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Mitchel-Lincoln Cavendish–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les employé-es, salariés au sens du Code du travail à l’exception des employé-es de bureau, des vendeuses et vendeurs, des étudiantes et étudiants, des employé-es travaillant aux présentoirs et aux magasins. »

Les travailleuses et travailleurs de Mitchel-Lincoln de Cavendish ont décidé de quitter le Syndicat International des Travailleurs et Travailleuses de la Boulangerie, Confiserie, Tabac et Meunerie Local 55 et de se joindre à la CSN pour plusieurs raisons. D’abord pour obtenir une représentation syndicale de qualité certes, mais également pour bénéficier de l’expertise de la CSN et des nombreux services qu’elle offre à ses syndicats affiliés. Depuis plus de quinze mois, ces travailleuses et travailleurs s’impliquent dans le projet de changement syndical, et bien qu’ils aient dû attendre le délai prescrit par le Code du travail, ils ne se sont pas laissé décourager et ont travaillé avec une rigueur exemplaire pour quitter le BCTM et fonder leur syndicat CSN bien à eux.

L’étape de l’accréditation syndicale étant traversée avec succès, ils sont déjà prêts à travailler sur le renouvellement de leur convention collective aux couleur CSN. C’est donc avec plaisir que nous les accueillons parmi nous.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Le dernier blitz de négociation a échoué : le lock-out se poursuit

Depuis que les salarié-es de Rolls-Royce Canada ont été mis en lock-out le 15 mars dernier, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada (CSN) tente de trouver une issue satisfaisante au conflit. Plusieurs heures de négociation ont eu lieu entre les parties syndicale et patronale au cours des derniers jours. Mercredi, Rolls-Royce Canada a cependant choisi de mettre fin à ces discussions. Jeudi et vendredi, le syndicat et l’employeur se sont retrouvés en présence du conciliateur pendant qu’à l’extérieur de l’usine, les travailleuses et les travailleurs poursuivaient l’installation de leur « quartier général » de grève. Le syndicat n’entend pas baisser les bras et il entend bien forcer un changement de cap de la part de la direction de Rolls-Royce Canada.

Rolls-Royce Canada veut notamment mettre fin au régime de retraite à prestations déterminées et propose un gel des salaires pour les années 2020 et 2021.

Personne ne veut vivre un conflit de travail. Personne ne devrait avoir à vivre ça un lock-out, déplore le président du syndicat, Frédéric Labelle. Mais nous sommes animés par notre conviction que nous méritons plus de respect. Ce que nous vivons, c’est l’aboutissement d’une détérioration continue des relations de travail chez Rolls-Royce Canada. Ils ne nous auront pas à l’usure. Nos membres sont déterminés. Ils se sont prononcés à 94 % en faveur de la grève. Nous rentrerons au travail la tête haute avec le contrat de travail que nous méritons.

Notre travail est reconnu à travers toute l’industrie comme étant d’une qualité exceptionnelle, poursuit-il. Tout ce que nous réclamons c’est la reconnaissance, l’équité et la justice. Nous voulons notre juste part et nous entendons bien l’obtenir.

Sans convention collective depuis mars 2020, ces 530 travailleuses et travailleurs spécialisés dans l’entretien de moteurs d’avion demandent un contrat de travail de cinq ans. Ils veulent notamment éliminer les clauses « orphelines » des régimes de retraite et d’assurances collectives, améliorer les salaires et les horaires de travail ainsi que bonifier les congés.

STT des industries manufacturières–CSN, section OPSIS Gestion d’infrastructures

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 27 janvier 2022, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN/section OPSIS Gestion d’Infrastructures inc. a été accrédité pour représenter :

« Tous les mécaniciens de machinerie fixe, ouvriers architecturaux et hommes à tout faire à l’exception des électriciens, des superviseurs et de ceux de rang supérieur. »

Les travailleurs d’OPSIS Gestion d’Infrastructures inc. du Centre météorologique canadien ont décidé de changer de centrale en quittant les Métallos locale 1976 pour joindre les rangs de la CSN. Depuis l’échéance de leur convention collective en novembre 2020, ils ont été laissés pratiquement sans nouvelles, les Métallos ne les informant jamais des négociations qui étaient en cours pour le renouvellement de leur convention collective.

Ce nouveau groupe joint ainsi le Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN, affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux. C’est donc avec plaisir que nous les accueillons parmi nous.

La solidarité : un remède aux conflits de longue durée

Les représentants de quatre syndicats étant en grève générale illimitée sont venus livrer de vibrants témoignages au Palais des congrès lors du dernier conseil confédéral qui a eu lieu le 16 et le 17 mars. Ils ont véritablement fait lever la foule qui s’est faite chaleureuse avec ses encouragements. Les porte-paroles ont témoigné de la solidarité animant leurs troupes, des difficultés encourues dans ce qui est devenu une opposition grugeant, encore et encore, le lien de confiance avec l’employeur.

Au Hilton de Québec
On sait que les employé-es du Hilton sont en grève depuis plus de six mois.

Louise Jobin, la présidente du syndicat, nous a raconté comment le conflit du Hilton est devenu la longue histoire qu’on connaît de la détérioration des rapports avec l’employeur. On pense d’abord à la rénovation de l’hôtel qui a pris des allures de « rénoviction ». L’entreprise a mis beaucoup de temps à rappeler certains travailleurs et travailleuses, préférant faire porter un blâme facile sur la COVID. Elle a ensuite fait construire une enceinte clôturée en béton pour tenir à l’écart de l’hôtel les employé-es en grève qui ont baptisé la chose « le mur de la honte ». L’utilisation illégale de briseurs de grève est aussi venue ternir encore davantage le rapport de confiance. Mais le moral reste solide chez celles et ceux qui, comme Lahsen Belrhali, se tiennent debout. « La solidarité des membres, on la voit en temps de grève. Faire du piquetage, ça crée des liens » dit Lahsen, qui a 42 ans d’ancienneté et qui a largement contribué à la fondation du syndicat.

Coop de Lanaudière
Chez les travailleuses et travailleurs de la coopérative de Lanaudière, on entend le même vieux refrain : En grève depuis six mois, lock-out, briseurs de grève, gardes de sécurité en grand nombre. Le mépris de l’employeur envers le syndicat s’est traduit par plusieurs mesures disgracieuses : réductions de salaire punitives arbitraires et annulations unilatérales de périodes de vacances. Lors de son témoignage émouvant, Nicole Lambert a raconté comment les dirigeants ont fermé la quincaillerie de Joliette tout en gardant ouverts d’autres établissements voisins desservant de plus petites communautés.

Fait remarquable, on a pu, le 17 février, écrire une page d’histoire lorsque les grévistes du Hilton sont venus prêter main-forte à leurs camarades de Joliette.

Industries Mailhot
Aux Industries Mailhot, la situation n’est pas entièrement comparable : l’entreprise est en plein virage technologique, a reçu d’importantes subventions gouvernementales pour son automatisation et possède une installation au Mexique qui produit le même type de pièces. Les personnes salariées, avec raison, sont inquiètes. Au lendemain de l’assemblée, elles ont même reçu, à leur domicile, la lettre d’un huissier, a raconté Daniel Ducharme, le responsable de la mobilisation. L’employeur tentait de les diviser.

Rolls-Royce
Rolls-Royce Canada, de son côté, a choisi, le mardi 15 mars, de mettre ses salarié-es en lock-out de façon sauvage, au moment même où ils s’étaient réunis en assemblée générale pour faire le point sur les négociations. L’annonce a été faite au micro par quelqu’un qui venait de recevoir la nouvelle sur son téléphone. Face à la situation, le syndicat a décidé de déclencher la grève. Le conflit est encore jeune, mais on retrouve une constante. Comme l’explique Frédéric Labelle, président du syndicat, « les réponses de l’employeur nous déçoivent. Plus il fait preuve de mépris à notre égard, plus notre sentiment d’appartenance envers cette entreprise s’effrite. »

Une question de confiance
Une convention collective établit une confiance construite selon des structures sociales et des institutions. Chez les dirigeants d’entreprises, on pense souvent que c’est en incitant les salarié-es à s’engager dans des projets motivants en lien avec les objectifs commerciaux de l’entreprise que cette confiance s’installe. Toutefois, pour ces derniers, cette relation ne peut que s’établir par le respect du personnel et du cadre collectif de travail.

Ces directions d’entreprises ne reconnaissent guère la présence syndicale et son rôle. Leurs propres objectifs commerciaux tiennent rarement compte des valeurs et intérêts propres aux travailleuses et travailleurs.

Les conflits de longue durée détruisent les liens de confiance entre employé-es et employeurs. Ces liens complexes, indispensables au bon fonctionnement d’une entreprise, prennent souvent des années à se reformer.

Parlez-en à Johnny Lagacé qui, à 41 ans d’ancienneté au Hilton de Québec, a connu la grève de neuf mois en 1992. « L’employeur avait été obligé de demander l’aide de compagnies spécialisées pour reconstruire la confiance. Ils avaient commencé à donner des cours de français, d’anglais et à organiser toutes sortes d’activités. C’est revenu, mais très tranquillement. Ça a pris deux, trois ans pour oublier », dit-il.

Les Industries Mailhot et Rolls-Royce Canada devraient peut-être y penser par deux fois avant de s’engager dans un long conflit. Car la raison fondamentale, pour une entreprise, de faire perdurer un conflit, est la suivante : briser les liens syndicaux.

À cela, le remède est connu : la solidarité ! Nous vous invitons par ailleurs à soutenir les syndicats en conflits depuis plus de trois mois en contribuant à notre campagne de financement.

Une entente de cinq ans à l’usine de La Pocatière

Le Syndicat des employés de Bombardier à La Pocatière (CSN) vient d’adopter un nouveau contrat de travail de cinq ans qui assure de meilleures conditions de travail et pave la voie à l’obtention de nouveaux contrats. Les deux tiers des membres ont accepté la dernière offre patronale, qui prévoit des augmentations moyennes cumulatives de 13,95 % en cours de convention collective. Dans le cas précis des soudeurs, la hausse salariale totalise 23,56 %.

Selon le conseiller syndical au dossier, Christian Beaulieu, l’employeur cotisera davantage au régime de retraite et l’assurance collective continuera à être payée à 100 % par la compagnie. Autrefois propriété de la division ferroviaire de Bombardier, l’usine de la multinationale d’origine française Alstom emploie actuellement environ 150 des 300 employé-es qu’elle comptait durant ses belles années. « En l’absence de contrats d’importance, l’usine vivote depuis quelques années, admet le conseiller syndical. Mais avec de nouveaux contrats, le bon temps va revenir. »

« Le niveau d’emploi est à son plus bas et, chaque fois qu’il y a des mises à pied, il y a aussi des travailleurs qui partent et qui se replacent ailleurs », reconnaît aussi Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN.

En route pour le TGF
Mais l’optimisme reste de rigueur. « Toutes les planètes sont maintenant bien alignées, ajoute le président de la FIM. Toutes les bonnes cases sont cochées pour permettre à la compagnie de décrocher le contrat de fabrication du train à grande fréquence (TGF). » Il y a quelques semaines, Ottawa a lancé un appel de propositions pour le matériel roulant de ce lien ferroviaire projeté entre le Québec et l’Ontario. « La conclusion d’une nouvelle convention collective démontre la qualité des relations de travail chez Alstom. Elle est désormais bien positionnée pour obtenir cet important contrat fédéral. »

Lock-out sauvage chez Rolls-Royce : les salarié-es déclenchent la grève

Rolls-Royce Canada a choisi aujourd’hui de mettre ses salarié-es en lock-out, de façon sauvage, au moment même où ils étaient réunis en assemblée générale pour faire le point sur les négociations. À l’issue de cette assemblée, les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce Canada ont donné à leur syndicat le mandat de déclencher la grève au moment jugé opportun, et ce, dans une proportion de 94 %. Face à la situation, le syndicat a décidé de mettre le mandat en œuvre immédiatement et de déclencher la grève.

Sans convention collective depuis mars 2020, ces 530 travailleuses et travailleurs spécialisés dans l’entretien de moteurs d’avion demandent un contrat de travail de cinq ans. Ils veulent notamment éliminer les clauses « orphelines » des régimes de retraite et d’assurances collectives, améliorer les salaires et les horaires de travail, ainsi que bonifier les congés.

« Cela fait des mois que nous plaidons à la table de négociation pour que les besoins des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce soient pris en compte, explique le président du syndicat, Frédéric Labelle. Mais les réponses de l’employeur nous déçoivent. Plus il fait preuve de mépris à notre égard, plus notre sentiment d’appartenance envers cette entreprise s’effrite. Nous sommes le cœur de cette entreprise. Sans notre travail, reconnu dans l’industrie comme étant de qualité exceptionnelle, Rolls-Royce ne pourrait aspirer être parmi les grands du secteur. Nous voulons retrouver le respect chez Rolls-Royce. »

Face à l’usine du Chemin de la Côte-de-Liesse, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada (CSN) affiche d’ailleurs depuis quelques semaines le message suivant sur un panneau publicitaire : « Exigeons le respect chez Rolls-Royce Canada ». Avant de tenir la consultation d’aujourd’hui sur un mandat de grève, le syndicat a organisé plusieurs activités de mobilisation pour faire comprendre à l’employeur que les salarié-es tiennent à leurs revendications. Les membres y participent en grand nombre et se tiennent informés de l’évolution des négociations, car 25 séances de négociation ont eu lieu au cours des derniers mois. L’appui au comité de négociation est palpable.

Appui indéfectible de la CSN
La présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle que les revendications du syndicat sont terre à terre. « Rolls-Royce Canada doit comprendre que c’est légitime pour les travailleuses et les travailleurs d’établir leur priorité et de vouloir améliorer leurs conditions de travail, particulièrement au moment où l’industrie s’arrache la main-d’œuvre qualifiée. C’est inconcevable qu’une entreprise aussi prospère ne soit pas capable de s’entendre avec ses salarié-es. C’est clair que toute la CSN va soutenir les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce. Leur lutte est juste. »

Grève générale illimitée chez Industries Mailhot à Saint-Jacques

Le 18 décembre dernier, l’assemblée générale du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Industries Mailhot–CSN à Saint-Jacques a adopté un mandat de moyens de pression incluant le déclenchement d’une grève au moment jugé opportun. Depuis le début de la ronde de négociation pour le renouvellement de la convention collective échue depuis le 31 décembre 2021, près d’une trentaine de séances de négociation ont eu lieu sans que les parties aient pu en arriver à une entente. Au début de cette année, la partie syndicale a demandé au ministre du Travail de nommer un conciliateur au dossier afin de permettre d’accélérer le processus des négociations.

Aucune avancée significative n’a pu être réalisée depuis, si bien que les termes normatifs de la convention collective demeurent toujours en litige. « C’est inacceptable et du jamais vu comme situation. On arrive tout près d’une trentaine de séances de négociation et on fait encore du surplace », s’indigne Alain Martel, président du syndicat.

Ce n’est qu’après avoir intensifié leurs moyens de pression que les syndiqué-es ont pu enfin recevoir le dépôt des offres salariales de l’employeur la semaine dernière. Des offres jugées nettement insuffisantes par la partie syndicale, dont une offre de la moitié inférieure à celle de l’inflation et qui ne tient aucunement compte des demandes de rattrapage salarial face à la concurrence.

« Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, d’autant que chez Industries Mailhot il y a énormément d’emplois spécialisés, recevoir d’aussi minces offres salariales est inacceptable. La rémunération accuse un retard face à la concurrence et en plus on tente d’imposer aux salarié-es syndiqués un appauvrissement. Industries Mailhot joue avec le feu et met en péril la stabilité de sa main-d’œuvre », souligne Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

Devant la lenteur des négociations et les maigres offres de l’employeur, les salarié-es ont pris la décision aujourd’hui 8 mars 2022 de déclencher une grève générale illimitée. Au moment d’écrire ces lignes, les parties étaient en négociation toute la journée en compagnie du conciliateur du ministère du Travail.

Rolls-Royce Canada – Les salarié-es se prononceront sur un mandat de grève

Ce jeudi, les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce Canada tiennent un rassemblement de solidarité devant leur usine du Chemin de la Côte-de-Liesse, spécialisée dans l’entretien de moteurs d’avion.

Sans convention collective depuis mars 2020, ces 530 travailleuses et travailleurs demandent un contrat de travail de cinq ans. Ils veulent notamment éliminer les clauses « orphelin » des régimes de retraite et d’assurances collectives, améliorer les salaires et les horaires de travail ainsi que bonifier les congés.

C’est une première négociation pour ces salarié-es depuis qu’ils ont joint la CSN en juin 2021. Ils étaient membres d’une autre organisation syndicale au cours des 66 années précédentes. L’établissement d’une nouvelle manière de mener les relations de travail dans l’usine n’est pas de tout repos. Le syndicat a mis en place un processus de négociation démocratique et transparent auprès de tous ses membres. Pour la partie patronale, cette nouvelle culture syndicale dans le milieu de travail semble déranger. L’employeur a multiplié les gestes de provocation à l’égard du syndicat et de ses représentants au cours des derniers mois. Mais pour le syndicat, Rolls-Royce devra s’y faire : la CSN est là pour de bon !

Vote de grève

Étant donné le peu de progrès réalisé jusqu’à maintenant en négociation et à peine quelques dates de négociation au calendrier des prochains mois, le syndicat demandera à ses membres de lui confier un mandat de grève lors d’une assemblée générale qui se tiendra le 15 mars prochain.

« Si l’usine de Rolls-Royce Canada à Lachine est le centre d’excellence en Amérique du Nord, c’est grâce à nous, les travailleuses et travailleurs, et à notre savoir-faire, explique le président du syndicat Frédéric Labelle. Nous sommes le cœur de cette entreprise. Sans notre travail, reconnu dans l’industrie comme étant de qualité exceptionnelle, Rolls-Royce ne pourrait aspirer être parmi les grands du secteur. Depuis quelques années, le manque de respect et de reconnaissance de notre employeur a grandement contribué à une dégradation importante de l’atmosphère de travail sur le plancher. La fierté de faire partie de Rolls-Royce Canada s’est beaucoup effritée au cours des dernières années. Nous voulons retrouver cette fierté et cette reconnaissance. Retrouver le respect qui nous revient. Voilà pourquoi nous avons inscrit ce slogan sur le panneau publicitaire devant l’usine : “Exigeons le respect chez Rolls-Royce Canada”. »

« Les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce peuvent compter sur l’appui de toute la CSN, a rappelé la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre, lors du rassemblement. Rolls-Royce n’est pas le premier employeur à tenter de briser la solidarité des membres de la CSN. Mais il ne réussira pas. Il va vraiment falloir qu’il se mette en mode négociation pour trouver un règlement à la hauteur de ce que recherchent ses employé-es. Il n’y a pas d’autre issue possible. »

À la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), on souligne que le secteur de l’aéronautique est en pleine effervescence. L’attraction et la rétention de la main-d’œuvre seront capitales pour les entreprises dans un contexte de pénurie. « Les travailleuses et les travailleurs ont toute la légitimité de réclamer leur juste part, poursuit le vice-président de la FIM–CSN, Serge Berthiaume. Il faut que Rolls-Royce entende ce message. N’attendez pas le 15 mars pour vous mettre au travail ! »

« Ce sont les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce qui auront le dernier mot, enchaîne, la vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Chantal Ide. Le véritable pouvoir est dans leurs mains. L’employeur se comporte comme si le comité de négociation syndical avait pour mission de faire avaler n’importe quoi aux membres dans le but d’éviter un conflit. Avec l’appui de la CSN, les salarié-es de Rolls-Royce sont déterminés à faire face à toutes les éventualités. Évidemment, notre objectif à toutes et à tous demeure de conclure une entente satisfaisante dans les meilleurs délais. Mais pour y parvenir, il faudra un changement de cap important de la part de la direction de Rolls-Royce ! »

Tramway dans la Vieille Capitale – Québec doit privilégier l’empreinte écologique et l’expertise locale

Avant d’octroyer le contrat de fabrication du futur tramway de Québec, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) demande aujourd’hui au gouvernement de bien considérer l’empreinte écologique des entreprises en lice et l’expertise locale des travailleuses et travailleurs québécois.

Il y a quelques jours, on apprenait que deux manufacturiers internationaux avaient manifesté leur intérêt pour fournir le matériel roulant du futur réseau de tramways de la Vieille Capitale. Entre les deux, il faudra choisir. Et pour la CSN, c’est une belle occasion de privilégier l’environnement et le savoir-faire de la main-d’œuvre québécoise.

Alstom a des racines au Québec
Du nombre, Alstom, est certes une multinationale d’origine française. Mais c’est elle qui a racheté l’an dernier les installations de Bombardier Transport à La Pocatière et à Saint-Bruno-de-Montarville. C’est elle qui a assuré le maintien au Québec des emplois spécialisés et de qualité dans la fabrication de matériel roulant.

Rappelons que récemment, le gouvernement du Québec lui a accordé un prêt de 56 millions de dollars pour moderniser son usine du Bas-du-Fleuve. Alstom compte 4500 employé-es au Canada et, de toute évidence, entend bien y rester. Cette entreprise produit ici, avec des gens d’ici. Et parce que son usine est située tout près de la ville de Québec, elle est une candidate de choix pour réduire la facture environnementale du projet.

L’erreur du REM
« Il ne faut pas répéter l’erreur de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui a choisi de construire les voitures du Réseau express métropolitain (REM) en Inde, affirme le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Louis Bégin. Les voitures indiennes ont été construites dans un pays où les usines sont alimentées par du charbon et du diesel. Et il a fallu des tonnes de carburant pour les livrer ici par bateau. »

« Alors que produire au Québec, c’est profiter d’une énergie propre : l’hydro-électricité. Et produire localement, c’est une façon sensée de réduire les gaz à effet de serre, ajoute-t-il. En matière d’environnement, il est temps que les bottines du gouvernement Legault suivent ses babines. On est vert ou on ne l’est pas. »

Selon la FIM-CSN, aucun accord de commerce international n’interdit aux États de considérer l’impact environnemental des soumissions qui leur sont faites, ni d’ailleurs l’expertise des travailleuses et travailleurs qui fabriqueront le produit.

Un choix de société
Pour la présidente de la CSN, Caroline Senneville, « les préoccupations environnementales sont au cœur des valeurs mises de l’avant par notre centrale pour l’avènement d’un monde durable, plus juste et plus équitable ».

« Tenir compte de l’empreinte écologique et de l’expertise locale permet aussi de développer l’économie de nos régions et d’y maintenir des emplois de qualité, souligne-t-elle. C’est gagnant-gagnant. »

Soucy International : des augmentations de 22 % dès la première année

Les 250 travailleuses et travailleurs de l’entreprise Soucy International, à Drummondville, ont entériné cette semaine l’entente de principe intervenue entre leur syndicat CSN et l’employeur.

Dès la première année, tous les salarié-es de l’usine toucheront des augmentations salariales de 22 %. Au terme de la convention, d’une durée de cinq ans, le salaire à la base de l’échelle passera ainsi de 20,29 $ à 27,46 $ l’heure. Le salaire au sommet de l’échelle grimpera de près de 10 $ pour atteindre 37,51 $ l’heure. Avec la nouvelle prime de fidélité négociée (1 $ l’heure après 10 ans, 2 $ après 20 ans), plusieurs employés toucheront 30 % d’augmentation à la signature de la convention, prévue au cours des prochains jours.

Les employé-es ont également négocié une clause leur permettant de faire face à l’augmentation du coût de la vie : ils toucheront des augmentations minimales de 3 % en 2023 et de 2,5 % pour chacune des années subséquentes. Si l’inflation venait à dépasser ces seuils, les augmentations seraient corrigées jusqu’à hauteur de 4 % par année.

« Quand on se tient debout, quand on est solidaires, ça rapporte !, se réjouit le président du syndicat CSN, Paul Ferron. Notre monde a fait preuve d’une très belle solidarité. On a accepté de concentrer toutes nos énergies sur ce que nous avons en commun. Nous avons misé sur de bonnes augmentations salariales au bénéfice de tout le monde. Quand on regarde le résultat, on voit que ça a été payant ! »

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Soucy International est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et au Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ–CSN). Il représente 250 soudeurs, mouleurs, machinistes et assembleurs des deux usines Soucy International de Drummondville, qui assemblent le matériel destiné à la fabrication des VTT et de certains équipements agricoles et militaires.

Bois d’œuvre : Ottawa a raté le bateau

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) salue la décision d’Ottawa de contester devant les tribunaux les droits de douane imposés récemment par le gouvernement américain sur le bois d’œuvre canadien.

Toutefois, la FIM–CSN déplore que le gouvernement fédéral n’ait pas réglé « une fois pour toutes » son différend avec Washington lors des dernières négociations sur le libre-échange. Il presse Ottawa d’accorder une aide temporaire à l’industrie à l’aube d’une nouvelle bataille juridique qui s’annonce « longue et coûteuse ».

« Lors des dernières négociations, on a choisi de sauver l’industrie de l’automobile, mais pas celle de la forêt, résume Louis Bégin, président de la FIM–CSN. On a raté un rendez-vous historique. »

« Même si on finit par gagner en fin de compte, chaque bataille juridique est longue et coûteuse, ajoute-t-il. Et pendant ce temps, des régions perdent leur scierie et des travailleurs perdent leur emploi. »

Une guerre qui n’en finit plus
Depuis près de 40 ans, les Américains mènent une guerre douanière sans relâche contre le bois d’œuvre canadien, qu’ils estiment ne pas être vendu à sa juste valeur marchande. Une prétention unanimement rejetée par les gouvernements, les entreprises et les syndicats canadiens.

En 2020, Ottawa et Québec ont finalement eu gain de cause devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a rejeté les arguments du département du Commerce des États-Unis (DOC) voulant que le bois d’œuvre canadien soit subventionné.

Mais en novembre dernier, les États-Unis sont revenus à la charge. Ils ont doublé les droits compensatoires sur les importations de bois d’œuvre canadien qui sont passés de 8,99 % à 17,9 %.

Un scénario connu
Plus tôt cette semaine, la ministre fédérale du Commerce international, Mary Ng, a indiqué qu’elle contestera ces droits compensatoires en vertu de l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

« On va encore jouer dans le même film, remarque Louis Bégin. L’argent qu’on devra mettre de côté au cas où on perdrait notre cause, c’est autant d’argent qu’on ne pourra pas investir pour moderniser nos usines, accroître notre productivité, réduire notre consommation d’énergie et sauver la forêt québécoise menacée par les changements climatiques. »

« Les gouvernements doivent aider l’industrie à traverser cette période difficile et à préserver les emplois », conclut le président de la FIM–CSN.

L’industrie canadienne du bois d’œuvre emploie près de 185 000 travailleurs au Québec, en Colombie-Britannique et en Ontario.

Usine Rolls-Royce de Montréal : les travailleuses et les travailleurs en grève pour défendre leur syndicat

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine Rolls-Royce de Montréal ont déclenché la grève cet après-midi afin d’exiger la fin des mesures antisyndicales dans l’usine. Après avoir multiplié les manœuvres pour nuire au travail des représentantes et représentants syndicaux ces dernières semaines, l’entreprise a suspendu ce matin un représentant élu du syndicat. Par ailleurs, plus de trente caméras de surveillance ont récemment été installées sur les lieux de travail et plusieurs gardiens de sécurité ont été embauchés pour patrouiller dans l’usine. Face à ce nouvel affront, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN ont voté à l’unanimité en faveur d’une banque de 24 heures de grève.

« L’employeur est irrité parce qu’on joue pleinement notre rôle comme syndicat, explique son président, Frédéric Labelle. Il aimerait mieux qu’on ne se mobilise pas. Qu’on accepte les maigres trois séances de négociation par mois qu’il daigne nous accorder. Qu’on se contente de ce qu’il nous offre au fond. Ben non. Ce n’est pas ça notre rôle. On va continuer de réclamer ce qu’il y a de meilleur pour nos membres. »

« Ce n’est pas la première fois qu’on voit ça, à la CSN, un employeur qui pense que c’est plus payant d’essayer de casser le syndicat que de négocier, poursuit la présidente de Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. On finit tout le temps par leur démontrer que c’est bien mieux de respecter ses salarié-es et de travailler correctement avec le syndicat qu’ils se sont donnés. Ici aussi, l’employeur va devoir le comprendre parce qu’on ne baissera pas les bras. »

« Dans les périodes plus difficiles, les employeurs du secteur de l’aérospatial ont demandé aux travailleuses et aux travailleurs de se serrer la ceinture et d’accepter des sacrifices sur leurs conditions de travail. Maintenant que le secteur vit une reprise rapide et importante, Rolls-Royce se comporte avec mépris et arrogance. L’employeur s’en donne à cœur joie dans la surveillance abusive et les attaques envers l’équipe syndicale. Tout ce que les membres réclament c’est du respect et des dates de négociation. Et avec le soutien de la FIM–CSN, c’est ce qu’ils vont obtenir, assure le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Louis Bégin. »

La convention collective liant Rolls-Royce et les 500 salarié-es de l’usine qui se spécialisent dans l’entretien de moteurs d’avions et située sur le Chemin-de-la-Côte-de-Liesse est échue depuis mars 2020. Parmi les principaux enjeux de négociation identifiés par les salarié-es, notons l’amélioration du régime de retraite et les augmentations de salaire.