Fédération : Fédération de l'industrie manufacturière (FIM–CSN)
Des droits sur les exportations du papier journal jugés inquiétants, estime la FIM-CSN
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) est grandement préoccupée par l’effet catastrophique qu’aura l’imposition en 2018 de droits compensateurs et antidumping à 18 usines de papier journal au Canada, dont 10 au Québec.
Rappelons que le 9 août dernier, Norpac, un producteur américain de papier journal dans l’État de Washington, a déposé une plainte au ministère américain du Commerce (DOC) selon laquelle l’industrie canadienne bénéficie de subventions. D’après Norpac, il s’agit là de concurrence déloyale qui permet au Canada de vendre son papier journal à un prix très bas aux États-Unis.
Pour le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (CSN), Mathieu Lafleur, la nouvelle imposition est toute aussi inquiétante pour l’industrie forestière québécoise que les droits imposés à l’industrie du bois d’œuvre et au papier surcalandré. « La dernière plainte, qui porte cette fois non pas sur le bois d’œuvre, mais sur le papier journal, constitue une attaque supplémentaire qui doit être fermement dénoncée, tout comme les nouveaux droits compensatoires imposés par les États-Unis, qui sont complètement déraisonnables et insensés », affirme-t-il.
Dans cette optique, l’annonce du gouvernement sur l’élargissement du mandat de négociation donné au négociateur pour le Québec dans le dossier du bois d’œuvre, Raymond Chrétien, afin d’ajouter le papier journal au débat sur le bois d’œuvre et le papier surcalandré, est pour Mathieu Lafleur une bonne nouvelle. « La tendance que prend le ministère américain du Commerce d’imposer rapidement des droits, et ce à chaque fois qu’il y a une plainte, n’annonce rien de bon et doit absolument être soulevée par le gouvernement canadien dans ses discussions actuelles avec son homologue américain », poursuit-il.
Mathieu Lafleur invite tous les acteurs de l’industrie forestière du Québec à pousser dans le même sens pour protéger l’industrie du papier, très fragilisée par la transformation des moyens de communication et par les changements technologiques. « Nous devons continuer à défendre et à promouvoir le secteur du bois et du papier au Québec et faire front commun pour se prémunir contre les offensives irresponsables des Américains à notre endroit. Québec et Ottawa doivent également investir les ressources nécessaires pour le développement de nouveaux créneaux de production. On ne pourra pas passer à côté », conclut le président de la FIM-CSN.
La FIM–CSN à l’assemblée générale de Forest Stewardship Council (FSC)

Le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Mathieu Lafleur, ainsi que le coordonnateur des services de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Stéphane Côté, participent à la 8e assemblée générale de Forest Stewardship Council (FSC) International qui se déroule du 8 au 13 octobre, à Vancouver.
Cette assemblée, qui réunit les 1000 membres de FSC à travers le monde, s’inscrit dans un contexte où la conjoncture politique et économique aux États-Unis met à mal le secteur du bois et bafoue, à travers le monde, les droits des travailleuses et des travailleurs de ce secteur. Cette assemblée doit permettre de recadrer la mission de FSC sur le plan international et de faciliter l’accès et le maintien de cette norme dans les entreprises forestières ainsi que dans l’ensemble de la chaine d’approvisionnement.
FSC a pour mission de promouvoir une gestion environnementale appropriée, socialement bénéfique et économiquement viable des forêts du monde. Plusieurs thématiques ont été traitées au cours de la semaine pour arrimer l’ensemble des propositions qui devront être débattues en assemblée générale les 12 et 13 octobre. Plusieurs sujets sont reliés à l’application et au maintien de la norme FSC dans les entreprises québécoises.
Au sortir de cette assemblée, FSC ainsi que ses membres seront à pied d’œuvre pour influencer les changements qui doivent s’opérer à l’interne, mais également en ce qui a trait à l’application des recommandations et des résolutions pour préserver les droits des travailleuses et des travailleurs consignés dans la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Grâce aux contacts et aux liens entre la fédération et l’organisation internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB-BWI), la FIM–CSN a non seulement son droit de parole et d’influence, mais elle est en mesure de mieux défendre les intérêts des travailleurs de ce secteur.
Pour Mathieu Lafleur, « la norme FSC, qui est un standard reconnu à travers le monde, doit aussi montrer qu’elle peut être bénéfique pour la société en incorporant le respect des droits des travailleurs dans sa norme. Il est essentiel que celle-ci soit à la fois moins contraignante sur le plan des certifications auprès des entreprises et des entrepreneurs dans la chaine d’approvisionnement, mais qu’elle respecte aussi les travailleuses et les travailleurs dans leur possibilité de s’organiser en syndicat pour instaurer des normes minimales sociales. »
Les participants de la chambre sociale à l’assemblée générale de FSC sont prêts à démontrer à l’organisation qu’il existe des irrégularités et des problématiques reliées à cette norme et que celle-ci doit être bonifiée pour se conformer à sa mission. « Au Québec, nous sommes peut-être plus avancés qu’ailleurs, mais nous ne devons pas abaisser notre niveau pour nous ramener au seuil des autres pays », poursuit-il.
Les mesures de redressement de la norme proposées par les organisations syndicales et sociales pourraient ne pas être adoptées cette semaine par l’ensemble des chambres (environnementales et économiques). « Si certaines règles ne sont pas changées cette semaine, dont certaines sur la gouvernance de FSC et sur le respect de toutes les travailleuses et tous les travailleurs, nous avons bien l’intention de poursuivre cet aspect de la lutte avec nos alliés afin d’améliorer cette situation », conclut le président de la FIM–CSN.
Nouvelle convention collective de 5 ans
Les travailleuses et travailleurs de trois garages de l’Estrie, affiliés à la CSN, ont signé une nouvelle convention collective de cinq ans plus que satisfaisante.
Les travailleuses et travailleurs de Dion automobiles, Val Estrie et N-V Cloutier ont entériné cette entente dans une proportion de 97%. Le nouveau contrat de travail comporte beaucoup d’avantages au plan normatif. Pour n’en nommer que quelques-uns : le renforcement des clauses relatives à l’assignation temporaire, l’amélioration du programme de formation et l’aménagement de l’horaire de la semaine de travail.
Au plan monétaire, des gains majeurs : l’entente prévoit des augmentations de l’assiette monétaire de 11,6 % sur cinq ans, dont la majoration de la part de l’employeur dans le régime de retraite, la bonification de la prime d’outils et l’obtention d’une sixième semaine de vacances.
Les augmentations de salaire sont de l’ordre de 2 % les 1er septembre 2017, 2018, 2019 et de 2,3 % les 1er septembre 2020 et 2021. Seulement six séances de négociation ont été nécessaires pour en arriver à cette entente.
« Cette entente démontre que les négociations avec les syndicats de la CSN peuvent se conclure rapidement lorsque l’employeur a une attitude d’ouverture à la table de négociation, déclare M. Claude Bernier, président du Syndicat du secteur automobile de l’Estrie. Un nouveau groupe, soit les travailleurs de Toyota Sherbrooke, s’est joint à notre syndicat. Nous sommes donc à négocier un nouveau contrat de travail pour celui-ci et nous espérons grandement que nous connaîtrons la même issue », conclut monsieur Bernier.
À propos
Le Syndicat du secteur automobile de l’Estrie-CSN compte près de 95 membres. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux de l’Estrie, à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN (CCSNE–CSN).
La FIM-CSN appuie ses syndicats participants
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) appuie ses syndicats qui accompagneront les représentants de Produits forestiers Résolu (PFR) lors d’une rencontre qui se déroulera lundi avec les élus fédéraux afin de les sensibiliser aux enjeux régionaux des usines dédiées à l’exploitation forestière au Québec.
« Nous sommes heureux que des représentants de nos syndicats locaux participent à cette rencontre, a commenté le président de la FIM–CSN, Mathieu Lafleur. Cette discussion avec des responsables politiques à Ottawa vise en grande partie à les alimenter sur la réalité des régions afin qu’ils aient des faits et des arguments concrets dans la négociation en cours avec les États-Unis sur l’exploitation forestière, et notamment sur le bois d’œuvre. C’est notre façon de participer à cet enjeu de taille pour tous les travailleuses et travailleurs concernés par l’industrie exploitant la ressource forestière au Québec. »
À de nombreuses reprises au cours de la dernière année la FIM–CSN et la CSN ont rappelé l’importance d’unir toutes les forces qui gravitent autour de l’industrie forestière dans l’adoption d’un plan de soutien à l’industrie forestière et à ses 60 000 travailleurs. « Ce n’est qu’en se coordonnant que nos revendications communes pourront être portées par le gouvernement canadien. Il faut absolument se serrer les coudes afin de protéger les emplois du Québec », a ajouté Mathieu Lafleur.
Celui-ci rappelle d’ailleurs que la FIM–CSN, en collaboration avec les conseils centraux régionaux de la CSN, entend bien poursuivre ses représentations auprès des députés et des responsables politiques régionaux afin que les décideurs de tous les paliers comprennent bien les préoccupations des travailleuses et des travailleurs, qui sont semblables à bien des égards.
Il insiste par ailleurs sur l’importance de développer de nouveaux créneaux dans l’utilisation des matières ligneuse pour les pâtes et papiers et le bois d’œuvre. « On rappelle aux gouvernements du Québec et du Canada qu’il est nécessaire de continuer à investir des sommes dans la recherche et le développement afin d’aider ce secteur névralgique de l’économie à se renouveler dans un cadre tarifaire moins restrictif, soit par la création de produits à valeur ajoutée non régis par la taxation américaine ou encore par d’autres initiatives d’innovation ou de modernisation. Les gouvernements doivent aussi soutenir les entreprises en ce sens et les inciter à faire de même. On n’a pas le choix d’y voir, sans quoi on ne parviendra pas à maintenir la tête hors de l’eau », conclut-il.
L’AMQ doit reprendre les discussions
La CSN est profondément attristée du décès et des accidents très graves qui se sont produits ce weekend dans les mines Kiena et Westwood en Abitibi et tient à exprimer ses plus profondes condoléances aux familles des victimes. Elle demande aussi à l’Association minière du Québec (AMQ) de relancer sa participation aux travaux du comité paritaire patronal-syndical chargé de dégager un plan d’action qui viendra mieux encadrer la santé et sécurité dans les mines fermées du Québec.
« Un accident dans une mine est toujours un accident de trop, déplore le vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Guy Côté. Nous devons tout mettre en œuvre pour en limiter les risques et c’est dans cette optique que nous demandons à l’AMQ de revenir prendre part aux travaux du comité. Son absence actuelle à la table pénalise l’ensemble des travailleuses et travailleurs du secteur minier du Québec. »
Rappelons qu’un litige est pendant depuis janvier dernier entre l’AMQ et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), laquelle est appuyée dans sa démarche par la CSN et le syndicat des métallos. Les parties ne s’entendent pas sur une certaine pratique d’extraction du minerai qui comporterait plusieurs risques pour les travailleuses et travailleurs des mines fermées. Pour la CNEEST et les parties syndicales, cette pratique devrait être interdite.
« Une bonne dizaine de rencontres se sont tenues pour tenter de résoudre la question, sans succès. Plusieurs autres réunions sont prévues pour tenter de trouver une solution à cette impasse. Or, ce qui s’est passé ce weekend nous montre qu’il n’y a plus de temps à perdre : il faut dès maintenant que les discussions reprennent pour mettre en place les mesures qui s’imposent et empêcher le plus possible que des accidents dans les mines fermées ne se produisent. On n’a pas le luxe d’attendre », conclut Guy Côté.
La CSN prône la distribution du cannabis par un organisme étatique
Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’État québécois doit prendre en charge la distribution du cannabis afin d’en assurer un commerce responsable et de contrôler tous les leviers permettant d’atteindre les objectifs gouvernementaux en termes de santé et de sécurité publiques. La CSN présentera son mémoire sur la question vendredi matin, de même que le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ), à l’occasion de la consultation publique sur l’encadrement du cannabis.
« À notre avis, le défi du gouvernement est de trouver un mécanisme de régulation capable de minimiser les principaux problèmes sociaux et de santé associés à l’usage du cannabis tout en neutralisant l’action du crime organisé sur ce marché, explique le président de la CSN, Jacques Létourneau. Selon nous, la légalisation du cannabis doit se faire dans cette perspective et la mise en place d’un réseau relevant directement de l’État est le meilleur moyen d’atteindre ces objectifs ».
Pour la CSN, la SAQ pourrait être appelée à jouer un rôle primordial grâce à l’expertise acquise dans la commercialisation de l’alcool. Il faut toutefois éviter que le commerce de l’alcool et du cannabis ne se fassent dans une même boutique. La CSN estime qu’un monopole public garantirait la qualité et constituerait le meilleur rempart contre le commerce illicite. De plus, il s’agit d’un modèle qui a fait ses preuves pour limiter l’accès des jeunes au produit.
Une société d’État serait en mesure de limiter le nombre de point d’accès, de s’assurer qu’ils ne soient pas situés près des clientèles à risque, de restreindre les heures d’ouverture des magasins. Une société d’État peut en effet intégrer à même son mandat des considérations sociales.
De son côté, le secteur privé n’est motivé que par les profits qu’il peut réaliser. L’État aurait fort à faire pour assurer un contrôle étroit de l’approvisionnement et des pratiques de multiples commerces privés. En outre, la CSN souligne que pour contrer le crime organisé sans encourager la consommation, un équilibre devra être trouvé quant au prix de vente. La promotion de ces produits devrait être bannie. Enfin, pour atteindre les objectifs, il faudra que le personnel en magasin soit stable, qu’il connaisse la clientèle et qu’il soit bien formé pour être en mesure d’informer correctement les clients et les accompagner dans leurs choix. Or, en général, dans le commerce de détail, le taux de roulement du personnel est très élevé et les employeurs offrent trop peu de formation.
« La légalisation doit être l’occasion de mettre la santé publique et la prévention à l’avant-plan, poursuit Jacques Létourneau. On ne peut pas en faire une business comme les autres. On a des responsabilités collectives, en particulier envers les personnes qui sont les plus vulnérables, notamment les jeunes. Nous sommes d’avis que la légalisation ne doit pas être un moyen pour l’État de financer ses services ; encore moins pour des entreprises privées de réaliser plus de profits. Nous invitons d’ailleurs le gouvernement à s’engager à investir toutes les recettes éventuelles du commerce du cannabis pour le financement d’activités et de services de prévention, d’éducation et d’information ».
Inauguration officielle de la Scierie St-Michel
Hier, le 30 août 2017, la Scierie St-Michel Inc. située à Saint-Michel-des-Saints procédait à l’inauguration officielle de ses installations en présence de Marcel Hogue, président du syndicat, de Patricia Rivest, présidente par intérim du conseil central de Lanaudière, de Louis Bégin, premier vice-président de la FIM–CSN et d’Yvan Duceppe de MCE Conseils.
Un peu d’histoire
Cette scierie a passé entre les mains de différents acquéreurs tels que Forex, Louisiana Pacifique pour terminer aux entreprises Tag qui a acheté la scierie en 2008 alors qu’elle était fermée depuis 2006. Sous le règne des Entreprises Tag, les salariés ont fait des efforts financiers astronomiques faisant des concessions salariales de l’ordre de 17 % dans le but de maintenir leur emploi. Malgré tout cela, la compagnie a déclaré faillite en juillet 2014 mettant ainsi à la rue une soixantaine de travailleurs.

Un groupe d’investisseurs local composé de gens d’affaires de la municipalité, appuyé par une coopérative de travailleurs, ont décidé de reprendre en main la ressource naturelle et la scierie afin d’être seul maître à bord.
La démarche a pris plus deux ans avant d’obtenir le financement nécessaire à l’acquisition et la remise en ordre de l’usine afin d’avoir une scierie compétitive.
De l’aide et de bons conseils
Plusieurs intervenants au dossier ont permis à ce projet de prendre son envol. Notamment MCE Conseils, qui est un appui indéniable à la coopérative de travailleurs afin d’être un acteur important dans le démarrage de la scierie, la FIM et le conseil central de Lanaudière, par leur intervention cruciale auprès des instances gouvernementales en prévision d’obtenir le financement nécessaire au démarrage. Filaction a également investi dans le projet, et ce, sans compter l’apport financier des entrepreneurs de Saint-Michel-des-Saints et celui également des travailleurs.
Au moment de l’inauguration, c’est plus de 70 travailleurs qui y ont trouvé un emploi. Cette histoire est un exemple concret, qu’avec beaucoup de travail et l’implication des gens de différents milieux, il est possible de se réapproprier nos ressources et de créer de l’emploi avec l’aide de la CSN.
REM: le gouvernement Couillard rate une occasion en or de faire rouler l’économie d’ici
En fermant la porte définitivement, hier, en commission parlementaire à toute obligation d’achat local en prévision du projet de Réseau électrique métropolitain (REM), le gouvernement Couillard abandonne une fois de plus les travailleuses et les travailleurs du Québec, alors qu’il se prétend le parti de l’économie. L’État québécois, à l’instar des autres États dans le monde, peut imposer un minimum de contenu local dans ses projets d’infrastructures d’envergure. Par exemple, aux États-Unis, les entreprises sont protégées par un contenu américain de 60%. Le contenu canadien en Ontario est de 25%.
« C’est une occasion ratée de créer de l’emploi ici, de tirer le maximum de bénéfices d’un projet d’envergure et un flagrant manque de vision pour développer l’économie du Québec et ses régions » tranche sans détour Pierre Patry, trésorier de la CSN.
En effet, peu de projets d’une telle ampleur, impliquant des investissements publics, voient le jour au Québec. Les travailleuses et les travailleurs d’ici ont le droit d’exiger leur part du gâteau. Cela profite à tous. Confrontées par le « Buy American Act » et disant ne pas pouvoir lutter à armes égales contre les Chinois, les entreprises manufacturières de chez nous doivent profiter d’un minimum de contenu local. Aussi, il est saugrenu de brandir la menace d’une poursuite éventuelle de la Caisse de Dépôt et placement ou ses filiales, gestionnaire du bas de laine des Québécoises et des Québécois et instigateur du REM, contre le gouvernement qui l’a créée.
« Au nom du libre marché mondialisé, il est inacceptable d’imaginer que le matériel roulant soit totalement construit à l’étranger, tendance à la hausse de la part de ce gouvernement, alors que l’usine Bombardier de La Pocatière, par exemple, profite de l’expertise reconnue d’une main-d’œuvre hautement qualifiée » rappelle Louis Bégin, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).
Rappelons qu’à la mi-juin, le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN, faisait déposer une pétition à l’Assemblée nationale réclamant une intervention du gouvernement relativement au contenu régional dans le matériel roulant.
Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) fulmine. « Alors que plusieurs villes et villages de notre région sont dévitalisés et que les organismes de concertation régionale ont été abolis, on se sent carrément abandonnés par le gouvernement Couillard. Les gens d’ici auront de la mémoire au moment de choisir leur candidat dans l’isoloir en octobre 2018 ».
Offensive de la FIM-CSN pour syndiquer les PME : le STTIM
Syndicat des employé-es de Tourbière Fafard – Division marguerite (FIM-CSN)
Les membres du Syndicat des employé-es de Tourbière Fafard – Division Sainte-Marguerite (FIM-CSN) ont voté, lors de leur dernière assemblée générale spéciale de négociation du 12 juillet 2017, un mandat fort (95%) d’utilisation de moyens de pression incluant la grève à exercer au moment jugé opportun. Depuis cette dernière assemblée, le comité de négociation et l’employeur se sont rencontrés lors de deux séances de négociation. Vendredi dernier, l’employeur s’est retiré de la table de négociation. Le syndicat déclenche donc ce matin, le 24 juillet 2017, une grève générale illimitée.
Des offres inacceptables
Pour le renouvellement de leur convention collective, l’employeur offre actuellement 1% d’augmentation salariale pour les trois premières années et 1,25% à la quatrième année, alors que la demande syndicale se situe plutôt à 3,25% pour une période de trois (3) ans. De plus, l’employeur refuse de reconduire une clause, déjà prévue à leur convention collective actuelle, de protection contre la vie chère, ce qui aurait un impact sur leur pouvoir d’achat dans les années à venir. «C’est complètement inadmissible et irrespectueux que d’offrir ce genre d’augmentation salariale à des employés saisonniers fidèles qui reviennent chaque année travailler pour eux. De plus, si nous prenons en considération l’augmentation de l’IPC (indice des prix à la consommation), il s’agit ici d’une proposition d’augmentation salariale qui ne leur permettront pratiquement pas d’augmenter leur pouvoir d’achat», déclare Engelbert Cottenoir, président du Conseil central du Saguenay – Lac-Saint-Jean – CSN.
Des demandes légitimes
Mis à part les demandes d’augmentation salariale, le syndicat demande un temps de repas de 30 minutes payés, une indemnité de 1 $ lorsque les installations et matériels roulants ne sont pas équipés d’air climatisé. Autres demandes : que le temps de transport soit payé et ainsi qu’une indemnité kilométrique entre le garage et les différents sites d’exploitation.
Le Syndicat des travailleurs de la Tourbière Fafard – Division Sainte-Marguerite, qui représente une vingtaine de membres, est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui regroupe plus de 30 000 syndiqués au Québec. Il est aussi affilié au Conseil central du Saguenay – Lac-Saint-Jean qui représente dans la région environ 16 000 travailleuses et travailleurs des secteurs privé et public. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) compte plus de 300 000 membres de tous les secteurs d’activité.
Davie: l’inauguration de l’Astérix confirme l’expertise des syndiqué-es CSN
Le jeudi 20 juillet, le plus grand constructeur naval au pays a inauguré l’Astérix, le premier grand navire militaire construit au Canada depuis une vingtaine d’années. En seulement 18 mois de travail, l’ancien porte-conteneurs a été transformé en navire de ravitaillement et sera loué à la Marine canadienne.
Grâce à leur expertise, les travailleuses et les travailleurs ont permis la conversion du bateau en respectant les délais et les budgets. Ils ont toutes les raisons d’être fiers. Le succès de l’Astérix vient prouver une fois de plus que le chantier maritime Davie de Lévis dispose de la main-d’œuvre la plus qualifiée, et doit être placé en tête pour obtenir davantage de projets d’envergure de la Marine canadienne. Les élu-es, toutes allégeances politiques confondues, doivent en tirer des conclusions pour l’avenir.
Parcours d’un conflit
Ce n’est pas d’hier que le bois d’œuvre génère tensions et émotions entre le Canada et son voisin du Sud. Pour mieux comprendre cette guerre commerciale à finir, Perspectives CSN a interviewé Carl Grenier, chargé de cours à l’Université Laval et vice-président exécutif du Conseil du libre-échange pour le bois d’œuvre de 1999 à 2006.
Quelle est l’origine de la crise du bois d’œuvre entre les deux pays ?
Au tournant des années 1980, les prix du bois flambent aux États-Unis. La récession de 1982 accule plusieurs producteurs américains à la faillite alors que nos producteurs continuent d’y vendre leurs produits. Une plainte pour subventionnement (concurrence déloyale) à travers les droits de coupes perçus par les provinces est déposée contre le Canada le 7 octobre 1982 par la Coalition for Fair Lumber Imports (CFLI) devant l’International Trade Administration (ITA), une division du Département du commerce. Le 31 mai 1983, l’ITA rend sa décision : l’industrie canadienne n’est pas subventionnée. C’est le Lumber I.
Insatisfaite, la CFLI dépose une requête semblable en mai 1986 et obtient gain de cause devant l’ITA. Pour éviter des droits compensatoires de 15 % et le risque d’empoisonner les négociations du libre-échange, le Canada accepte d’imposer lui-même une taxe à l’exportation de 15 % qui obtient l’assentiment des États-Unis. Le Lumber II, d’une durée indéterminée, est conclu en décembre 1986.
Comment nos producteurs encaissent-ils le coup ?
Pour diminuer cette taxe, la Colombie-Britannique augmente ses droits de coupe d’un seul coup de 600 millions de dollars et le Québec relève graduellement les siens, si bien qu’après cinq ans, le Québec paye 3,4 % de taxes et la Colombie-Britannique en est exemptée.
Au début de 1991, sous les pressions de la Colombie-Britannique, le gouvernement fédéral veut mettre fin à l’accord de 1986. La réaction américaine est virulente. Sans attendre le dépôt d’une plainte, le Département du commerce s’appuie sur une clause de la loi américaine habituellement réservée aux pays en développement pour imposer 15 % de taxes au bois d’œuvre canadien. Il ouvre sur-le-champ une nouvelle enquête en subventionnement. Le Canada riposte en se servant d’un mécanisme de règlement des différends prévu au chapitre 19 du traité de l’ALÉNA et a gain de cause. Bill Clinton retire cette taxe et autorise le remboursement intégral des 900 millions de dollars de dépôts canadiens, tout en exigeant la tenue de consultations pour trouver une solution au conflit. Or, les consultations tournent en négociations et le 28 mai 1996, le Lumber III, avec quotas de limites d’entrée du bois canadien aux États-Unis, est signé pour cinq ans.
À l’échéance de cet accord en avril 2001, une nouvelle plainte est déposée par la CFLI. Lorsque le Canada remporte la cause devant l’ALÉNA en juillet 2005, c’est George W. Bush qui en refuse le verdict.
Quelle est la réaction du Canada face à ce nouveau refus des États-Unis de reconnaître la décision des tribunaux ?
Le premier ministre Paul Martin, alors en fin de mandat, a des mots très durs envers le président Bush et se rend à New York, devant l’Economic Club, pour dénoncer l’attitude américaine. Il avait promis des garanties de prêts de 800 millions à l’industrie. Or, les libéraux perdent le pouvoir et Stephen Harper signe avec les États-Unis un accord encore plus restrictif en septembre 2006, pour une période de neuf ans. C’est le Lumber IV. Le Canada doit laisser sur la table un milliard de dollars en droits déjà payés, une véritable rançon. On imagine bien la suite : lorsque l’entente se termine en octobre 2015, la CFLI revient à la charge avec le dépôt d’une plainte de même type en novembre 2016. Nous en vivons actuellement les conséquences.
Quel est le fondement de la plainte de 2016 ?
En plus de subventionnement allégué par le biais des droits de coupes, on reproche aux producteurs canadiens de vendre leur bois aux États-Unis en-dessous du coût de production. En d’autres mots, de faire du dumping. Le Département du commerce a d’ailleurs annoncé en juin une taxe antidumping
de près de 7 % sur le bois d’œuvre canadien, laquelle s’ajoute au droit compensatoire de 20 % qui lui est imposé depuis avril.
L’industrie canadienne a-t-elle raison d’être sur un pied d’alerte ?
Oui, nos exportations pourraient passer de 33 % à 22 % du marché américain du bois d’œuvre. Une telle baisse serait un désastre. Des dizaines d’usines fermeraient et des dizaines de milliers de travailleurs perdraient leur emploi. Déjà, l’accord 2006-2015 avait produit une perte de 20 000 emplois au Québec et d’environ 65 000 au Canada. Cette situation affecterait durement l’économie du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Haute-Mauricie, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et de la Gaspésie.
Comment réorganiser l’industrie pour qu’elle se renouvelle ?
Au Québec, le bois d’œuvre est un coproduit de l’industrie du papier. La crise que vivent les médias écrits actuellement a entraîné la fermeture de plusieurs papetières. Le papier surcalandré pour les magazines ou les encarts occupe encore une place intéressante, mais seulement dans un marché de niche. Par ailleurs, des ressources importantes sont consacrées à la recherche et au développement, notamment pour mettre au point des produits biotechnologiques ; les retombées commerciales de ce virage ne sont toutefois pas pour demain. Dans l’immédiat, il faut promouvoir l’utilisation des produits de troisième transformation, comme les bois d’ingénierie. À Québec, on est en train de construire pour la première fois un immeuble à condos de 12 étages à partir de ce bois. On peut aussi réactualiser les produits de troisième transformation plus anciens, en construisant par exemple davantage de maisons usinées. Cela dit, nous ne consommons qu’environ 20 % de notre bois d’œuvre. Il faudrait utiliser notre bois sur une plus large échelle au pays et développer de nouveaux marchés d’exportation pour éviter de dépendre autant des États-Unis.
Quelles cartes le Canada peut-il jouer dans ce contexte ?
Il est hasardeux de faire des prévisions pour l’instant. Robert Lighthizer, le représentant au Commerce américain, a placé le dossier du bois d’œuvre au sommet de sa liste des priorités en prônant la ligne dure envers le Canada. Il tient à régler la crise avant la renégociation de l’ALÉNA, qui doit être lancée à la mi-août. Si les deux questions doivent se chevaucher, on risque d’y perdre beaucoup. On connaît la volonté belliqueuse du gouvernement Trump sur l’ALÉNA et son intention de se débarrasser du chapitre 19 qui régit les conflits liés aux exportations.
Le Canada doit évoquer les besoins des Américains pour le bois canadien. Les États-Unis ne sont plus autosuffisants depuis plus d’un siècle. En période de croissance économique, la demande américaine augmente. L’imposition d’une taxe ou d’un quota fera diminuer les exportations et créera une rareté ainsi qu’une hausse du prix de la ressource. Les consommateurs américains seront pénalisés, sans compter la perte d’emplois aux États-Unis. Ce sont des arguments dont la ministre Freeland devra se servir. D’ailleurs, elle doit consulter les provinces et l’industrie canadienne sur les positions à défendre durant la négociation. Cela dit, la Colombie-Britannique qui compte pour 60 % du bois d’œuvre canadien exporté aux États-Unis donne souvent le ton dans ces négociations.
La CSN siège avec des représentants des trois paliers de gouvernement, de l’industrie et des travailleurs forestiers à la Table de concertation pour le bois d’œuvre. L’union des forces a permis d’adopter un plan pour soutenir notre industrie forestière et nos 60 000 travailleurs. Les acteurs à la table doivent continuer à se coordonner pour que le gouvernement fédéral intègre leurs revendications communes dans sa négociation imminente avec les États-Unis.
Rappelons que le Québec s’est doté depuis 2013 d’un régime forestier innovateur en vendant 25 % du bois provenant des forêts publiques à l’encan et en appliquant au 75 % du bois restant les prix obtenus durant ces encans. À la CSN, nous continuerons à nous battre pour que la spécificité du régime forestier du Québec soit reconnue. – Jacques Létourneau, président de la CSN
L’environnement au secours des emplois
Quand Tembec inc. a fait faillite en septembre 2008, fermant ainsi les portes de ses sept usines canadiennes, l’avenir semblait sombre pour le Témiscamingue et les quelque 200 travailleuses et travailleurs de la région qui se retrouvaient soudainement au chômage.
C’est la ténacité hors du commun de Vincent Cousineau, président du STT de Temfor (FIM–CSN), qui a non seulement redonné vie à l’usine de Ville-Marie, mais a offert un vent d’espoir à sa région tant aimée. Pour lui et ses camarades de l’usine Temfor, il n’était pas question de plier l’échine devant la mort annoncée de leur usine ni de voir disparaître des emplois de qualité dans leur région. Le syndicat a amorcé un processus pour racheter l’usine dès le moment de la déclaration de faillite. C’est à la suite de ces démarches que l’usine est devenue une coopérative de travailleurs actionnaires (CTA), et a rouvert ses portes en 2010. M. Cousineau a travaillé d’arrache-pied, sans salaire pendant près de deux ans, pour solliciter l’appui d’investisseurs locaux et pour se doter d’un plan qui permettrait à l’usine de faire des économies suffisamment importantes pour recouvrer une bonne santé financière.
Les économies qui sont venues appuyer la relance de l’usine ont pris forme à travers des mesures environnementales, prouvant une fois de plus que ce qui est bon pour la terre peut aussi être bon pour les finances d’une entreprise. Ici, l’accompagnement de Mireille Pelletier, conseillère en environnement au Service des relations du travail de la CSN, a permis au syndicat de cibler certaines mesures et de chiffrer les économies qui en découleraient.
Parmi les mesures mises en œuvre par l’usine de poutres lamellées, notons la vente de sciure, l’achat d’une chaudière à biomasse pour récupérer les écorces, et l’utilisation d’une colle moins toxique lui donnant le droit de se servir de certains résidus comme biomasse. Ces décisions se traduisent non seulement par une réduction importante de leurs coûts de production, mais aussi par des revenus supplémentaires de près d’un million de dollars par année.
Le cœur du Témiscamingue
« Quand l’usine a rouvert ses portes, c’était la joie totale », relate Lucille Lessard, vice-présidente du STT de Temfor et épouse de Vincent Cousineau. « J’y travaille depuis vingt-huit ans, Vincent, lui, depuis 1982. Nos deux enfants sont passés par ici aussi, et notre fille y est toujours avec nous. Au fond, cette usine, c’est notre troisième bébé. Les années suivant sa fermeture ont été excessivement dures. Vincent n’avait plus de salaire ni de chômage et on avait peur de perdre notre maison. Mais il a travaillé très fort pour faire valoir sa vision et donner une nouvelle chance à Temfor. C’est pas mal grâce à lui si l’usine marche aujourd’hui. »
Pour le couple, il était inconcevable de ne rien faire face à la fermeture de l’usine. La vitalité de leur région en dépendait. « Personne ne serait ici sans l’usine, nous confie M. Cousineau. La garder ouverte, c’était notre devoir et c’était un cadeau à la prochaine génération. Si tu viens visiter la région, tu ne voudras plus partir, tu vas vouloir rester avec nous autres. C’est la raison pour laquelle nous devons conserver notre héritage témiscamien. On veut garder les jobs ici et nous allons tout faire pour les protéger. »
Sept ans après sa réouverture, l’usine est en excellente santé financière. Les membres du STT Temfor sont très reconnaissants du travail et de la persévérance de leur président. Et après 35 ans de mariage et une période particulièrement difficile, que pense Mme Lessard du travail syndical de son époux ? « Vincent, c’est un homme extraordinaire. Un aidant naturel, là pour tout le monde, n’importe quand. Je peux vous dire que je suis bien fière de l’avoir marié. »
Repenser la syndicalisation pour ouvrir toutes grandes les portes
Permettre un accès facile à la syndicalisation à tous les travailleurs et travailleuses du Québec pour améliorer leurs conditions de vie, peu importe leur lieu de travail et le nombre de salarié-es de leur entreprise ou de leur organisation, voilà une des missions premières de la CSN.
C’est avec cet objectif en tête que plusieurs propositions avaient été amenées et adoptées en 2014, lors du 64e Congrès de la CSN. Ces propositions se déclinaient en trois volets : développer un plan stratégique pour favoriser la syndicalisation dans le secteur privé, examiner et modifier au besoin les structures d’accueil existantes pour les petites unités de négociation et identifier des modèles possibles de regroupement en fonction des groupes cibles.
La FIM–CSN prend les devants
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) a de son côté choisi lors de son congrès de 2015 de se fixer des objectifs concrets de syndicalisation des PME. Selon les derniers chiffres de l’Institut de la statistique, plus de 99 % des entreprises du Québec sont des PME et près de 80 % de celles-ci ont moins de 20 employé-es, de là l’importance de s’assurer que le droit à la syndicalisation, un droit protégé par les chartes, soit respecté pour ces millions de travailleuses et de travailleurs du secteur privé.
Une fois cela dit, la fédération devait trouver des solutions. « On a regardé en profondeur quels étaient les obstacles pour les petits groupes et on s’est vite aperçu que la difficulté de bâtir une structure assez solide pour assumer l’autonomie complète et continue d’une unité avec un nombre restreint d’employé-es représentait l’enjeu principal », explique Mathieu Lafleur, président de la FIM–CSN.
Le travail de réflexion quant au nouveau modèle s’est donc articulé autour de la possibilité d’offrir un service « clé en main », tout en respectant les valeurs CSN, soit la démocratie, la solidarité et le respect. La FIM–CSN tenait aussi à s’assurer que cette approche facilitante ne déposséderait pas les futurs syndiqué-es des enjeux propres à leur unité locale. « Nous tenions à ce que les employé-es de chaque section conservent les rênes de leur négociation et de leurs relations de travail avec l’employeur », ajoute Mathieu Lafleur.
Ce sont toutes ces réflexions qui ont mené à la création du Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières (STTIM–CSN).
Accessibilité et efficacité
Le STTIM–CSN a tenu sa première assemblée générale le 18 mai, à Trois-Rivières, lors du conseil fédéral de la FIM–CSN. La constitution du nouveau syndicat stipule qu’il fonctionne avec des sections qui représentent les accréditations ou les regroupements d’un même employeur. Chacune de ces sections a un ou plusieurs délégué-es (selon le nombre de membres) qui travaillent avec le comité exécutif. Dans un souci d’efficacité et afin de ne pas ajouter une nouvelle structure qui complexifierait le modèle, c’est l’exécutif de la FIM–CSN qui agit à titre de comité exécutif du STTIM–CSN.
Le modèle proposé par la FIM–CSN, avec le soutien de la CSN, suscite déjà beaucoup d’enthousiasme. Une première unité a déjà été accréditée au sein du STTIM–CSN et plusieurs autres envisagent actuellement de joindre ses rangs.
Pour Stéphane Savoie, syndiqué de l’entreprise Demix à Mirabel et premier délégué officiel du nouveau syndicat, le STTIM–CSN répond efficacement aux besoins du petit groupe d’employé-es qu’il représente. « Lorsque je suis arrivé à la carrière de Mirabel, nous étions affiliés à un autre syndicat, mais c’était pratiquement comme si nous n’étions pas syndiqués du tout. Nous n’avions pas d’aide, pas de ressources et aucune autonomie. Avec seulement 16 employé-es, c’est évident qu’un groupe comme le nôtre a besoin d’un soutien important, mais les travailleurs veulent que la section ait la possibilité de prendre les décisions importantes, de façon autonome. C’est ce que nous offrent le STTIM et la CSN. »
Fin du conflit de travail
Réunis en assemblée générale spéciale, les soixante-dix syndiqués, membres de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), à l’emploi de Tourbières Lambert, ont accepté à 71 % la recommandation d’un conciliateur du ministère du Travail. Cela met donc fin à une grève générale qui avait débuté le 2 juin dernier alors que leur convention collective était échue depuis le 31 décembre 2016.
Une fois signée, la nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2024. Pour Michel Boucher, président du Syndicat des travailleurs de la Tourbière Lambert : « L’adoption de la recommandation du conciliateur constitue un compromis qui permet d’atteindre une partie de nos objectifs de négociation. Sans ce compromis, c’est la récolte de tourbes qui aurait été perdue. Les travailleurs peuvent marcher la tête haute : ils ont solidairement montré qu’ils étaient déterminés à se faire entendre. Ils sont maintenant confiants d’entreprendre des relations de travail sur de nouvelles bases qui soient plus respectueuses. »
À propos
Le Syndicat des travailleurs de la Tourbière Lambert est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui regroupe plus de 30 000 syndiqués au Québec. Il est aussi affilié au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN) qui représente dans la région environ 9 000 travailleuses et travailleurs des secteurs privé et public. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) compte plus de 300 000 membres de tous les secteurs d’activité.
Une demande d’ordonnance pour cesser le recours aux briseurs de grève est déposée par la CSN
Au cours des dernières heures, la CSN et le Syndicat des travailleurs de Tourbières Lambert ont déposé une demande d’ordonnance adressée au Tribunal administratif du travail (TAT) visant à faire cesser le travail réalisé normalement par les employés en grève, mais présentement exécuté par des travailleurs hors unité. Il s’agit notamment du travail effectué par deux compagnies de transport en sous-traitance, par un employé d’une autre installation de Tourbières Lambert ainsi que par trois employés non syndiqués de Rivière-Ouelle.
L’enquête conclut à l’infraction
Constatant déjà de possibles infractions au Code du travail, particulièrement en ce qui concerne le recours aux briseurs de grève, le Syndicat et la CSN avaient adressé une demande d’enquête au TAT, dès la première semaine de grève. L’enquête du TAT est sans équivoque : il y a bel et bien infraction au Code du travail, notamment relativement à l’article 109.1.
Rappelons que les 70 travailleurs de Tourbières Lambert de Rivière-Ouelle, dont la convention collective est échue depuis le 31 décembre 2016, exercent une grève générale illimitée depuis le 2 juin dernier. La durée de la convention, que l’employeur souhaite d’une durée de six ans, ainsi que les salaires, constituent les principaux enjeux qui achoppent. Les travailleurs souhaitaient à l’origine une convention de 3 ans et obtenir des augmentations de salaire de l’ordre de 3 % par année de convention.
« Depuis le début des négociations, les travailleurs dénoncent le manque de respect de leur employeur, et voilà maintenant qu’ils doivent se défendre contre le manque de respect des complices de l’employeur, qui acceptent de jouer aux briseurs de grève », a dénoncé Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN).
Pour sa part, le vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) s’interroge sur les motifs évoqués par l’employeur pour ne pas régler cette négociation. « Nous ne comprenons toujours pas la logique de Tourbières Lambert, a expliqué Louis Bégin. La situation financière de l’entreprise est bonne, le contexte aussi. C’est à la table de négociation que la solution se trouve. Il faut agir avant que la saison complète ne soit perdue faute de récolte », a-t-il conclu.
Les grévistes se font entendre à la Course de la rivière Ouelle
En grève générale illimitée depuis le 2 juin dernier, les travailleurs de Tourbières Lambert ont profité de la Course de la rivière Ouelle pour se faire entendre de la population et sensibiliser cette dernière à leur difficile négociation.
Des offres odieuses
Depuis le début de la négociation, cinq rencontres ont été tenues entre le syndicat et la direction de Tourbières Lambert et trois réunions ont eu lieu en présence d’un conciliateur. « Le syndicat a fait de nombreuses concessions afin de trouver une solution à l’impasse. Le syndicat a entre autres accepté de reculer sur ses demandes de vacances et de banque d’heures supplémentaires. La dernière offre de l’employeur, bien que décevante, pouvait constituer l’ultime compromis fait par le syndicat. Mais les offres salariales incluses dans cette proposition étaient tout simplement odieuses et inacceptables », a expliqué Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-St-Laurent-CSN.
Les travailleurs, dont plusieurs cumulent plus de 40 ans de services, gagnent autour de 18,00$ l’heure. Afin d’améliorer leur sort, ils ont même décidé en cours de négociation d’abandonner leur demande de mise sur pied d’un régime de retraite. Les travailleurs souhaitent obtenir des augmentations de salaire de l’ordre de 3% par année de convention.
Maintenir son pouvoir d’achat
Parmi les nombreux reculs exigés par Tourbières Lambert, notons la durée de la prochaine convention collective qu’il souhaite voir passer de X à six ans. « Mais avec les offres salariales qui sont sur la table il s’agit à terme en 2023, d’un appauvrissement pour les travailleurs d’ici, a expliqué pour sa part le vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN, Louis Bégin. Si l’employeur veut une longue convention collective, il doit nous donner l’assurance que nous maintiendrons notre pouvoir d’achat ! »
Un contexte favorable à Tourbières Lambert
Les finances de l’entreprise et l’avenir du secteur d’activité ne sont pas menacés. Selon différents médias, Tourbières Lambert a investi minimalement 4 millions de dollars depuis 2015, au sein de ses différentes usines. L’entreprise est suffisamment rentable pour prendre de l’expansion. « Nous savons que Tourbières Lambert investit présentement en Abitibi. Mais il semble qu’elle veut faire payer ses investissements par les travailleurs de Rivière-Ouelle et ça, nous ne l’accepterons pas » a conclu la présidente.
Nouvelle convention collective chez Orica
L’entente de principe intervenue après près d’une vingtaine de séances de négociation a été présentée aux travailleurs réunis en assemblée générale les 21 et 22 juin. C’est à 97 % que les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Orica – CSN ont entériné cette entente. Les salariés ont obtenu des gains et le maintien du régime de retraite à prestations déterminées.
Orica est une usine de production de systèmes électroniques d’initiation ou détonateurs située à Brownsburg et le siège social de la multinationale est localisé en Australie. Malgré le contexte économique incertain dans le secteur minier, c’est sans contredit que la productivité et la qualité du travail des quelque 260 salariés actuellement à l’emploi devaient être reconnues. « Il est clair que l’entreprise multinationale souhaitait des concessions notamment sur le régime de retraite et les assurances ou encore le recours à la sous-traitance. Mais pour nous, les bons résultats de l’usine de Brownsburg sont le fruit de notre travail et de l’ouverture dont nous avons fait preuve pendant les dernières années, indique Martin Richer, président du syndicat. Il n’était donc pas question de laisser tomber nos acquis. De plus, les membres bénéficieront d’une augmentation annuelle de 2 % par année, pendant trois ans, de l’ajout d’une semaine de vacances pour les plus vieux salariés et le fractionnement de deux semaines de vacances », ajoute-t-il.
Le syndicat et la CSN confiants en l’avenir
C’est cartes sur table que les négociations se sont déroulées et c’est ainsi que le syndicat entend procéder dans l’avenir. « La qualité du travail chez Orica à Brownsburg nous positionne très bien pour recevoir des investissements, d’autant plus que les indicateurs annoncent une reprise dans le secteur minier pour les prochaines années. Nous serons au rendez-vous ! », conclut le président monsieur Richer.
Pour Chantal Maillé et Mathieu Lafleur, respectivement présidente du Conseil central des Laurentides (CSN) et président de la Fédération de l’industrie manufacturière – CSN, le secteur manufacturier au Québec est réputé pour sa capacité à fournir des produits de grande qualité et peut offrir des emplois de valeur. Ce nouveau contrat de travail convenu entre Orica et le Syndicat nous démontre que des bonnes conditions de travail sont rentables et profitables pour la compagnie, les employés, pour l’économie de la région et particulièrement celle de Brownsburg-Chatham.
Nomination de Denis Lebel
À la suite de l’annonce de la nomination de Denis Lebel à la tête du Conseil de l’industrie forestière du Québec dès septembre prochain, la CSN invite l’ex-député conservateur à poursuivre la collaboration sur la question du bois d’œuvre canadien et à promouvoir auprès de ses anciens collègues fédéraux la spécificité du régime forestier du Québec.
« Depuis les dernières années, le Conseil de l’industrie forestière travaille davantage en concertation avec l’ensemble des acteurs de l’industrie, dont les représentants syndicaux du secteur forestier. Nous sommes favorables à cet esprit d’ouverture et espérons que Monsieur Lebel poursuivra dans cette voie », souligne d’abord le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Mathieu Lafleur.
« La région forestière du Saguenay–Lac-Saint-Jean a durement subi depuis 1980 les impacts des droits punitifs américains sur le bois d’œuvre canadien. Elle a vu des usines fermer et des travailleurs forestiers perdre leur emploi par milliers. Denis Lebel, qui l’a représentée tout au long de sa carrière en politique fédérale, est donc bien placé pour saisir à bras le corps la défense de cet enjeu de taille pour tous les acteurs de l’industrie et pour engager les innovations nécessaires dans ce secteur », poursuit-il.
Le président de la CSN, Jacques Létourneau, rappelle de son côté que le Québec s’est doté depuis 2013 d’un régime forestier innovateur en vendant 25 % du bois provenant des forêts publiques à l’encan et en appliquant au 75 % du bois restant les prix obtenus durant ces encans. « Le régime forestier du Québec se démarque par rapport à ceux de l’Est et de l’Ouest du Canada. Pour la négociation qui s’annonce avec les États-Unis concernant le bois d’œuvre, la CSN profitera de toutes les tribunes et de sa participation à la Table sur le bois d’œuvre, où siègent tous les acteurs de l’industrie, pour défendre ce régime bec et ongles. J’invite le nouveau président directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec à faire de même », conclut-il.