L’industrie forestière ne pourra pas redémarrer comme elle était avant la crise

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) constate que la crise actuelle accélère le déclin déjà en cours de certains papiers et demande au gouvernement du Québec d’intervenir rapidement et fermement pour éviter l’effondrement économique de certaines des 152 municipalités forestières de la province.

« Notre forêt est une richesse naturelle renouvelable et nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant le déclin d’un secteur de cette industrie aussi importante pour les régions du Québec », affirme Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Déjà, la FIM–CSN constate de nombreuses fermetures totales ou partielles de papetières. Certaines scieries se contentent par ailleurs de transformer le bois déjà coupé et en stock.

La production de papier journal et de papier destiné aux circulaires est particulièrement à risque puisque la baisse de la demande s’est accélérée pour ces produits pendant la crise actuelle et qu’il s’agit probablement d’une tendance structurelle. Le secteur du bois d’œuvre se porte mieux que le papier, pour le moment, mais la fermeture ou le ralentissement de papetières entraîneront cependant une impossibilité d’écouler les copeaux provenant de certaines scieries. Cette conséquence diminue les revenus des usines de sciage et crée un problème environnemental. « Il y a urgence d’agir avant que la situation se détériore davantage. Les ministres Pierre Dufour et Pierre Fitzgibbon doivent se manifester », souligne Michel Tétreault, trésorier de la FIM–CSN.

Investissement, recherche et allocation judicieuse du bois
Les filières d’avenir qui utiliseraient la fibre de bois dans une deuxième ou une troisième transformation tout en permettant de diminuer les émissions de carbone tardent cependant à voir le jour au Québec. On en discute depuis de nombreuses années, mais la crise de la COVID-19 nous commande maintenant de passer à l’action. Trois principaux outils sont à la portée du gouvernement pour s’assurer de favoriser les véritables entrepreneurs qui sont prêts pour une transition durable : l’allocation judicieuse du bois par le régime forestier, un soutien accru à la recherche et l’accès à l’investissement.

« Le gouvernement doit se servir des leviers en place dans le régime forestier pour s’assurer que le bois qui était destiné à faire du papier journal reste dans les régions et serve à approvisionner les entreprises qui décideront de miser sur des filières d’avenir », demande Louis Bégin. Ce dernier ajoute que du capital de risque, accordé notamment par Investissement Québec ou par la Société générale de financement, devra être disponible pour appuyer le financement de ce virage majeur.

La recherche est déjà bien avancée dans plusieurs nouvelles filières basées sur la fibre de bois, entre autres avec les travaux de FPInnovations. Il faudra cependant en accélérer le rythme pour faire en sorte que de nouveaux procédés industriels écologiques soient rapidement testés à plus grande échelle et pour rendre encore plus efficaces ceux qui fonctionnent déjà.

152 municipalités qui dépendent du secteur forestier
Selon un rapport du ministère des Forêts de mai 2019, quelque 152 municipalités du Québec enregistrent un niveau de dépendance significatif à l’égard du secteur forestier puisque 10 % et plus des emplois s’y concentrent. Ces municipalités sont réparties dans 14 des 17 régions administratives du Québec. Les régions qui comptent le plus sur l’industrie forestière sont, par ordre décroissant : le Nord-du-Québec, l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, le Centre-du-Québec, la Mauricie, Chaudière-Appalaches, l’Estrie, la Côte-Nord et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

LM Wind Power : Savoir s’adapter lorsque le vent tourne

Le 24 mars dernier, à 18 h, le plus gros employeur privé de Gaspé, LM Wind Power, a dû cesser ses opérations en raison du resserrement des mesures imposées par Québec pour limiter la propagation du coronavirus. Du jour au lendemain, ce sont plus de 400 travailleuses et travailleurs de cette usine gaspésienne de pales d’éoliennes qui se sont retrouvés au chômage.

« C’est sûr qu’au moment de l’annonce de la fermeture, ça n’a pas été facile, avoue Marko Collin, le président par intérim du syndicat. On ne savait pas exactement combien de temps on allait devoir rester sans emploi. Au début, on nous avait dit que l’usine resterait fermée jusqu’au 13 avril, mais l’échéance de réouverture pouvait être repoussée en fonction de l’évolution de la pandémie. »

Heureusement, la période de pause n’aura duré que quelques jours, puisque l’usine a pu rapidement reprendre ses activités étant donné que la production d’énergie éolienne renouvelable a finalement été reconnue comme service prioritaire essentiel. C’est alors que l’entreprise a recontacté ses employé-es pour un retour au travail sur une base volontaire. Près de 230 travailleuses et travailleurs ont ainsi répondu à l’appel.

« C’est certain que dans le contexte de la COVID, on appréhendait un peu le retour au travail. Tout était nouveau. Il fallait adapter le milieu de travail pour se conformer aux directives de santé publique. Mais les mesures mises en place en matière de santé et de sécurité ont été vraiment impressionnantes. Tout le monde a bien collaboré. Je pense même qu’on a été à l’avant-garde », poursuit M. Collin.

C’est ainsi que des corridors de circulation à sens unique ont été installés au sein de l’usine, avec des zones clairement identifiées d’allées et venues pour éviter que les travailleurs se rencontrent. Des salles de réunion ont également été aménagées exceptionnellement en salles de pause, avec des rubans et des autocollants au sol pour marquer les règles de distanciation sociale, et des compartiments délimités avec des plexiglas pour permettre aux employé-es de manger de manière sécuritaire et isolée.

En plus de ces mesures, des stations de nettoyage des masques de type « racal » (respirateurs d’épuration d’air propulsé empêchant la poussière et la fibre de verre de pénétrer à l’intérieur du masque) ont été installées, et des dizaines d’éviers supplémentaires ont été placés pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de bien se laver et se désinfecter les mains.

« Tout a vraiment été repensé de manière à ce que le milieu de travail soit sécuritaire pour tout le monde. Comme syndicat, nous avons demandé à nos membres de nous faire part de leurs idées si jamais ils voyaient des mesures qui pouvaient être améliorées. Un exemple en ce sens, qui peut paraître anodin à première vue, mais qui s’est avéré fort utile, a été de retirer les couvercles à bascule des poubelles pour limiter les contacts », ajoute M. Collin.

Un autre exemple d’adaptation du milieu qui a dû être effectué à mesure que les travailleurs retournaient au travail concerne les stations de poinçon électronique (punch)  : celles-ci étaient devenues trop achalandées lors des changements de quart de travail pour respecter les mesures de distanciation sociale. À la demande du comité paritaire de santé et de sécurité au travail, trois groupes distincts en fonction des heures d’arrivée et de sortie ont été créés en distançant l’heure de début des quarts de travail de 15 minutes, ce qui éliminait la congestion aux heures de pointe. Des agents de sécurité ont également été embauchés afin de faire respecter ces nouvelles règles.

« Heureusement, poursuit M. Collin, depuis le début de la COVID, on peut compter sur le vice-président et agent de griefs de notre syndicat, Jean-Éric Cloutier, ainsi que sur notre trésorier, Denis Giroux, qui est également agent en santé et sécurité au travail, pour s’assurer que les mesures sanitaires sont respectées en tout temps. Leur présence quotidienne à l’usine a été très bénéfique, surtout pour répondre aux inquiétudes des travailleuses et des travailleurs sur
place. »

Depuis la réouverture complète de l’entreprise, le 11 mai dernier, des mesures de protection additionnelles ont été mises en place et de nouveaux équipements de protection respiratoire ont été mis à la disponibilité des employé-es de manière à pouvoir accueillir l’ensemble du personnel de l’usine de façon sécuritaire. « Règle générale, les mesures de sécurité ont été très bien accueillies et respectées par tout le monde, même si on a eu parfois un peu de difficulté à s’y habituer. Mais quand le vent tourne, il faut savoir s’adapter ! », de conclure M. Collin.

Journalistes : la rigueur au temps de la colère

Leur travail aura permis de mettre en lumière la troublante réalité derrière les portes closes du CHSLD Herron. Il nous permet d’obtenir quotidiennement des réponses aux questions que nous nous posons durant cette crise sans précédent. En temps de confinement et de mesures exceptionnelles, l’accès à l’information rigoureusement validée est une nécessité. Une nécessité à laquelle répond le travail des journalistes et des équipes de production médiatique.

Or, la crise de la COVID-19 semble avoir exacerbé une appréciation inverse de leur travail, puisque la cyberintimidation envers les journalistes atteint des sommets depuis quelques semaines. « Nous constatons que depuis le début du confinement, les messages et commentaires que nous recevons sont plus violents. Nous avons vraiment remarqué une amplification d’un problème qui était pourtant déjà bien présent », explique Marie-Ève Martel, journaliste et présidente du syndicat de La Voix de l’Est.

Menaces de mort, commentaires dénigrants sur l’apparence physique, insultes de tous genres sont ainsi devenus le lot des boîtes courriels, des messageries Facebook et de la section commentaires de plusieurs journalistes. La journaliste de Granby s’inquiète d’ailleurs de la perception que les gens ont des médias d’information.

« Le caractère des commentaires que nous recevons traduit un soupçon envers les médias. On nous accuse de manipuler les gens, on nous associe à des théories du complot. C’est comme si les gens n’étaient plus en mesure de distinguer une source d’information légitime d’une lubie lancée par quelqu’un quelque part sur le Web », explique-t-elle.

Selon la journaliste, la situation est d’autant plus inquiétante que nous faisons face, collectivement, à une croissance de la désinformation. Les plateformes de partage telles que Facebook, Twitter ou Reddit, sont des chambres d’amplification donnant audience et portée à des propos et articles non fondés sur la vérification des faits. Les médias d’information subissent ainsi la comparaison avec tous ces contenus et motivent certains lecteurs et commentateurs à accuser les journalistes de ne pas faire leur travail, d’être complaisants ou, tout simplement, de ne pas dire la vérité. Paradoxale époque, alors que depuis le début de la crise, ils sont au front et veillent à produire l’information nécessaire à notre compréhension collective des enjeux liés à la COVID-19.

« Un collègue d’un autre média s’est fait accuser d’être incapable de penser par lui-même. Son erreur, selon le commentateur : avoir cité des spécialistes dans l’article en question. Des exemples comme ceux-là, nous en avons quotidiennement, c’est la triste réalité », se désole Marie-Ève Martel.

Il est inconcevable de mettre fin à la protection des forêts à cause de la COVID-19

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) condamne la décision de la Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) de mettre fin pour 2020 aux mesures de contrôle de l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette qui atteignait déjà 9,6 millions d’hectares de forêts en 2019. La FIM–CSN estime qu’il est possible de réaliser les épandages nécessaires tout en protégeant les pilotes d’avion contre la COVID-19.

« L’épidémie de tordeuse est loin d’être maîtrisée et c’est l’approvisionnement des scieries et des papetières qui est en jeu pour les prochaines années. En arrêtant l’épandage d’insecticide biologique, on risque de perdre le contrôle et de compromettre l’avenir d’usines », insiste Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Une épidémie qui menace le bois d’œuvre
Selon les données du ministère des Forêts, quelque 9,6 millions d’hectares de forêt étaient infestés en 2019, nombre qui est en hausse constante depuis 10 ans. Le cap d’un million d’hectares a été atteint depuis 2011. On parle donc d’une augmentation par un facteur de 10 en moins de 10 ans. La tordeuse attaque principalement le sapin et l’épinette qui sont précisément les deux principales essences d’arbre à l’origine du bois d’œuvre au Québec.

On sait que le bois atteint par la tordeuse est de moindre qualité et doit être récolté rapidement. L’épandage d’insecticide biologique Bt permet d’endiguer la progression de cet insecte nuisible qui ravage déjà les sapins et les épinettes de Gaspésie, de la Côte-Nord, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Témiscamingue. Le contrôle par épandage a coûté 33 M$ l’an dernier et on prévoyait une campagne record en 2020.

Tordeuse et réchauffement climatique
Selon une récente étude de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), le réchauffement climatique pourrait bientôt aggraver l’impact de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Pour le moment, ce sont surtout les sapins baumiers qui sont attaqués par ce ravageur, puisque leurs bourgeons sont disponibles au moment où sortent les larves de l’insecte. Le réchauffement pourrait cependant changer la synchronisation entre les larves et les bourgeons et faire en sorte que l’épinette soit davantage ciblée. « Si nous perdons le contrôle de l’épidémie et qu’elle devient plus nuisible pour l’essence principale destinée au bois d’œuvre, on pourrait payer cher pendant longtemps pour ce manque de vision », met en garde Louis Bégin.

Le syndicat de Bridgestone–CSN verse un don de 23 000 $ à l’hôpital de joliette

Les 1200 travailleuses et travailleurs syndiqués de l’usine Bridgestone de Joliette s’impliquent dans la communauté lanaudoise. En début d’année, le comité exécutif syndical, à la suite d’un mandat unanime de son assemblée générale du 20 août 2019, a fait un don de 23 000 $ au centre hospitalier de Joliette (pris à même la caisse syndicale) pour améliorer le confort et l’environnement des patients admis aux soins palliatifs et de leurs proches. Ce don a notamment permis l’acquisition de fauteuils ergonomiques dernier cri directement importés d’Europe qui permettent l’adoption de 27 positions différentes. Chacune des neuf chambres du service sera maintenant équipée de ces fauteuils. Le don du syndicat a également permis de renouveler l’ameublement et l’aménagement de la salle familiale du service. On y trouve maintenant des meubles neufs et modernes ainsi qu’un coin aménagé spécialement pour les enfants.

« Chez nous, c’est dans la culture syndicale de donner chaque année à plusieurs organismes caritatifs. L’an dernier, nous avons pris la décision de consolider la multitude de petits et de moyens dons en des dons moins nombreux, mais beaucoup plus importants. Notre désir est d’avoir un impact réel, direct et immédiat sur la communauté. Ce premier don d’envergure à l’hôpital de Joliette nous rend extrêmement fiers. Nous étions consternés devant l’état des lieux lors de notre visite initiale l’automne dernier. La désuétude de l’ameublement et de l’espace familial nécessitait un investissement important. Les moments de fin de vie d’un être cher méritent d’être partagés avec les proches de celui-ci dans un environnement agréable. L’être cher, quant à lui, mérite des équipements adéquats. Les témoignages reçus jusqu’à maintenant confirment que nous avons atteint notre objectif », souligne Nicolas Duval, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bridgestone–CSN.

Un syndicat actif dans sa communauté
Le syndicat de Bridgestone, fondé en 1976, souhaite continuer à agir comme un acteur important de changement dans la communauté. « Au-delà de notre mission première de défendre les intérêts de nos membres, nous nous estimons extrêmement privilégiés que ceux-ci choisissent de s’impliquer financièrement dans la communauté et qu’ils permettent ainsi de défendre, d’une certaine façon, les intérêts de nos concitoyens », ajoute monsieur Duval.

Au cours des 10 dernières années, les syndiqué-es ont versé une somme cumulative de 93 300 $ en don au Camp Vol d’été de Leucan–CSN. Cette année, le syndicat s’était engagé à verser un don de 12 500 $. « Nous avons pris la décision de verser annuellement un montant équivalent à 10 $ par membre au Camp Vol d’été de Leucan–CSN. Nous souhaitons que notre implication incite d’autres syndicats à faire de même. Des démarches sont en cours pour que nous devenions un partenaire syndical officiel du Camp Vol d’été de Leucan–CSN. Malheureusement, la pandémie a entraîné l’annulation du camp cette année, mais nous comptons toujours être au rendez-vous l’an prochain. Cette cause auprès des enfants nous tient extrêmement à cœur », souligne Martin Forest, trésorier du syndicat.

À Noël passé, le syndicat a également donné temps et argent pour acheter et emballer des cadeaux destinés à une quinzaine d’enfants de la DPJ à Joliette. De récents dons du syndicat ont également permis de soutenir la réparation des équipements du club de Kin-Ball Lanaudière et de soutenir financièrement les organismes Prévention Suicide Lanaudière, La Soupière et La Maison d’accueil La Traverse.

Pandémie et mises à pied
Les conséquences économiques de la pandémie n’épargnent personne. « Un arrêt de production complet de l’usine est une première pour nous. Les choses se sont déroulées tellement rapidement. On ne l’a pas vu venir celle-là ! », indique Monsieur Duval. Du jour au lendemain, les 1200 employé-es syndiqués d’un des plus gros employeurs du secteur privé de la région se sont retrouvés momentanément sans emploi. « Nous avons réagi rapidement et nos démarches ont permis à nos membres de bénéficier du programme de prestations supplémentaires de l’assurance-emploi », précise Monsieur Duval. Pour l’instant, la reprise des opérations n’est pas prévue avant le 18 mai. Le syndicat et l’entreprise sont actuellement à pied d’œuvre afin de mettre en place toutes les mesures sanitaires appropriées pour assurer la santé et la sécurité des travailleuses et travailleurs lors de la reprise.

Usine de papier de Clermont : des prouesses mécaniques et humaines pour se protéger

« À la bobineuse, il y avait un gars de trop dans l’habitacle climatisé. On a pris l’habitacle d’une autre machine inactive et on l’a installé sur celle qui est encore en production. Ensuite, nous avons posé un plexiglas dans le premier habitacle et les trois travailleurs peuvent maintenant diriger les opérations sans risquer de se contaminer l’un l’autre », explique le président du syndicat, Claude Rouleau. Cette demande syndicale a été acceptée par l’employeur et réalisée par des mécaniciens retraités de l’usine, qui travaillent maintenant pour de petites compagnies qui ont signé des contrats avec l’usine.

Cet exemple est l’un des nombreux moyens mis en place dans les derniers jours à l’usine de papier Résolu de Clermont à la suite des demandes syndicales. Le nouveau comité paritaire de crise ajoute des mesures de jour en jour, comme des équipes de nettoyage et de désinfection, l’ouverture d’une ancienne sortie d’urgence pour éviter les croisements à l’entrée des vestiaires et des douches, le maintien de certaines portes ouvertes, la réallocation des casiers pour augmenter la distanciation, le décalage des heures pour diminuer les croisements de personnes, l’installation de murs de distanciation pour les opérateurs, l’installation d’un bonhomme en bois à l’entrée de l’usine pour rappeler la nécessaire distanciation de deux mètres, la pose prochaine d’un autocollant humoristique sur les casques pour faire un rappel constant de cette règle, etc. Cela dit, certains problèmes persistent, comme le manque de visières de protection. Avec les demandes du secteur de la santé pour cet équipement, le syndicat est toutefois conscient que ça ne va pas se régler du jour au lendemain. Une prise de température des travailleurs et des travailleuses qui entrent à l’usine est par ailleurs prévue dès lundi prochain.

Le groupe Facebook du syndicat sert plus que jamais. Quelque 91 syndiqué-es, sur un total de 120, suivent maintenant le groupe. C’est une quarantaine de plus qu’avant, en deux jours ! Toutes les nouvelles règles sont diffusées sur ce groupe et plusieurs commentaires servent à alimenter le comité avec des arguments crédibles. Le manque de communication était l’un des principaux problèmes au début de la crise.

Un comité paritaire devenu très efficace
« On est à la guerre pis on ne voit pas l’ennemi. On a décidé de s’arrêter à ce qu’on peut faire tout de suite, au jour le jour », explique Éric Marinoff, vice-président santé-sécurité du syndicat et membre du comité qui se réunit tous les jours à 9 h, par téléphone. Ce comité est composé du président et du vice-président ainsi que du gérant de l’usine, de la directrice des ressources humaines et du responsable patronal de la santé-sécurité. Au début, Éric Marinoff explique que le comité comprenait tous les membres de l’exécutif. Il devenait toutefois difficile de faire avancer rapidement les demandes des membres, comme la crise actuelle l’exige.

La collaboration avec l’employeur n’était pas parfaite au début de la crise, alors que les patrons voulaient imposer les directives corporatives et celles du gouvernement sans tenir compte de l’apport des employé-es. « J’ai dit au patron, si tu veux que ça marche, tu vas faire ça avec nous autres. Ce sont peut-être les petits détails amenés par tous les travailleurs qui vont faire la différence à l’autre bout et faire en sorte que l’usine reste ouverte », insiste Claude Rouleau, qui souligne l’excellence du travail d’équipe depuis cette prise de position.

Le vice-président de Marinoff a par la suite effectué une tournée d’audit, partout dans l’usine et en restant sur le pas de la porte, afin de répertorier les mesures en places et celles que les travailleuses et les travailleurs demandaient. Un gros travail a ensuite été réalisé, en particulier du 25 au 31 mars, pour mettre en place tout ce qui pouvait l’être. Environ 80 % des mesures souhaitées sont réalisées à ce jour.

« Il faut prendre le temps d’écouter », ajoute Éric Marinoff en précisant qu’il n’est pas toujours simple de rassurer certains membres, surtout lorsque quelqu’un de leur famille est immunodéprimé, plus vulnérable ou encore hypocondriaque. Il s’est régulièrement levé à 5 h du matin pour peaufiner des solutions dont il parlait au président vers 6 h et qu’il présentait ensuite au comité, à 9 h, pour régler ça au plus vite. Malgré des discussions avec quelques membres où le ton a monté, le climat est maintenant relativement bon pour un temps de crise. Le vice-président salue notamment le travail du comité santé-sécurité et en particulier celui de Christina Dallaire qui a fait de nombreuses suggestions. Le conseiller de la CSN, Dominic Demers, a également joué un rôle, dès le départ, pour que le syndicat se place « en mode prévention ».

Durs temps pour les organismes de coopération internationale

Au Québec, le gouvernement s’est doté de pouvoirs exceptionnels afin de pouvoir faire face aux nombreux enjeux posés par la crise de la COVID-19 : mesures de confinement, décret sanitaire, renforcement de la sécurité publique, restrictions des déplacements dans certaines régions, interdiction de rassemblement. Des pans entiers des conventions collectives ont même été levés.

Les actions posées par le gouvernement du Québec ne sont pas uniques. Partout dans le monde, les pays ont également restreint les libertés individuelles de leurs citoyennes et citoyens. Une situation qui inquiète grandement Feroz Mehdi, chargé de projet et membre du Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Alternatives, une organisation de coopération internationale basée à Montréal.

« Plusieurs pays font déjà preuve de dérives autoritaires importantes. Imaginez la situation quand les gouvernements interdisent les rassemblements, contrôlent les déplacements de population et restreignent la liberté de la presse ! Partout dans le monde, les groupes de défense des droits de la personne avec lesquels nous travaillons sont très inquiets. Les gouvernements, certains fascisants comme en Inde, se dotent de super pouvoirs et il n’est pas clair qu’ils vont s’en départir une fois la crise passée… »

Plusieurs projets menés par Alternatives ont dû être ajustés, voire être mis temporairement sur la glace. « Nous avons un grand programme régional au Moyen-Orient qui vise à appuyer le travail des femmes journalistes. On a dû interrompre temporairement nos activités. Heureusement, nos bailleurs de fonds sont très compréhensifs, les délais ont été prolongés et nous avons pu maintenir le salaire de nos partenaires sur le terrain. »

La dizaine d’employé-es d’Alternatives sont actuellement en mode télétravail. Les dîners-causeries du vendredi se tiennent dorénavant sur Internet. Les journées précédant la fermeture des espaces aériens n’ont toutefois pas été de tout repos : l’organisme a dû rapatrier d’urgence une vingtaine de stagiaires québécois, dispersés en Afrique du Sud, au Sri Lanka, en Ouganda, en Tunisie et en Malaisie.

« On a réussi à rapatrier tout le monde, très rapidement. Malheureusement, nous sommes dans l’incertitude quant à nos programmes de stages prévus pour le mois de juin. »

Syndicat des travailleuses et travailleurs Canam Ponts Québec (CSN)

Le 11 mars 2020, le Syndicat des travailleuses et travailleurs Canam Ponts Québec (CSN) a été accrédité pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail de la cafétéria de Canam Ponts Canada inc., à l’exception du chef cuisiner. »

Cette nouvelle accréditation permet aux travailleuses et aux travailleurs de la cafétéria de Canam Ponts Canada inc. d’unir leurs forces à un syndicat CSN déjà bien implanté.

L’ensemble des travailleuses et des travailleurs a choisi de joindre les rangs de la CSN pour un syndicat plus fort !

Ce syndicat reste affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Syndicat des employés de Lafarge, division Lafarge Canada Inc. (CSN) Montréal-Est

Le 16 mars 2019, le Syndicat des employés de Lafarge, division de Lafarge Canada Inc. (CSN) Montréal-Est a été accrédité pour représenter les salarié-es travaillant au contrôle de la qualité, soit :

« Tous les salariés au sens du Code du travail travaillant à titre de préposé à la réception des matériaux et d’assistants-laboratoire Granulat de Lafarge Inc. »

Cette requête en accréditation survient grâce aux réflexes de syndicalisation du président du syndicat de Lafarge à Montréal-Est. En effet, c’est en maintenant de bonnes communications avec ce groupe de non-syndiqué-es qu’il leur a graduellement fait prendre conscience des avantages de l’être. Ces réflexes de syndicalisation s’inscrivent d’ailleurs directement dans les résolutions adoptées au dernier Congrès de la FIM.

Cette nouvelle section du SE de Lafarge, division de Lafarge Canada Inc. (CSN) Montréal-Est sera affiliée à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Shawinigan Aluminium mobilisée pour le réseau de la santé

Les 65 salarié-es de Shawinigan Aluminium sont actuellement au travail. L’aluminium produit par l’usine, généralement sous forme de billettes, servira à la fabrication d’équipement médical.

Dans le contexte actuel de pandémie de COVID-19, la production est destinée à des clients qui concevront des bonbonnes d’oxygène destinées au secteur de la santé. Puisqu’elle fait partie prenante de la chaîne d’approvisionnement, l’entreprise est considérée par le gouvernement comme étant essentielle.

Avec cette production, Shawinigan Aluminium est en mesure d’opérer à 100 % de sa capacité. Néanmoins, le syndicat est en train d’évaluer le plan de contingence développé par l’employeur dans l’éventualité où la propagation du virus l’obligerait à fonctionner avec du personnel réduit.

Somme toute, le climat de travail reste bon. Les parties syndicale et patronale travaillent ensemble pour assurer la mise en place de mesures de santé et de sécurité et pour répondre aux nombreuses préoccupations des salarié-es.

Kronos : redonner au suivant

En 2013, les 280 travailleuses et travailleurs de Kronos ont traversé un long lock-out de six mois. Une période difficile au cours de laquelle certains d’entre eux ont dû se rabattre sur les banques alimentaires pour nourrir leurs familles.

« On a reçu beaucoup d’aide des autres syndicats de la CSN », se rappelle Serge Berthiaume, président du syndicat de l’entreprise située à Varennes. « Après la fin du lock-out, on avait pris la décision de prélever une cotisation spéciale de 10 $ par membre par semaine. La moitié pour renflouer nos caisses, l’autre moitié pour appuyer, à notre tour, d’autres syndicats dans le besoin. »

C’est à même ce fonds que les membres du syndicat ont décidé de verser un don de 5000 $ à une banque alimentaire de la région. « On n’a pas eu le temps encore de s’informer sur les groupes de la région, c’est juste trop fou à l’usine en ce moment avec tout ce qui se passe ! », s’excuse Serge. « Mais je vais voir à ça dès ce soir ! »

L’usine Kronos produit du dioxyde de titane. Le minerai, une fois purifié sous forme de poudre ou de liquide, entre dans la fabrication de divers produits alimentaires et pharmaceutiques. Faisant partie des secteurs jugés essentiels par le gouvernement, l’entreprise a pu poursuivre ses activités.

« Mais on talonne le boss tous les jours pour ajouter des mesures de prévention », nous rassure le président du syndicat. On a modifié les horaires de travail pour éviter que trop de monde se croise dans le vestiaire. En plus du personnel d’entretien régulier, on a ajouté des équipes pour désinfecter, 24 heures sur 24, les différents lieux de travail. Et pour ceux qui le peuvent, comme les dessinateurs ou les gens des bureaux, le télétravail est privilégié. »

Déjà réduit au minimum, le va-et-vient des camionneurs demeure une préoccupation pour le syndicat en raison des risques de propagation du virus. « On a fait installer une roulotte à l’extérieur de l’usine, ils peuvent l’utiliser pour aller à la salle de bain ou se laver les mains. On travaille également sur un projet avec l’employeur pour pouvoir prendre la température de toute personne voulant entrer sur les terrains de l’usine. À la guérite, avant même de passer le tourniquet. »

Chaque travailleur présentant des symptômes s’apparentant à un rhume ou à une grippe est promptement renvoyé chez lui. « On touche du bois. En date de 15 h aujourd’hui, personne n’a attrapé le virus chez nous. »

« Mais c’est ben du stress à gérer… »

L’usine de pales d’éoliennes de Gaspé tourne à nouveau

Le secteur de l’énergie étant inclus dans les services essentiels, l’usine LM Wind Power de Gaspé, qui fabrique des pales d’éoliennes, a été en mesure de redémarrer ses opérations le 30 mars dernier. Une série de conditions à cette reprise ont toutefois été exigées par la Santé publique.

Environ le tiers des 400 employé-es se sont portés volontaires pour reprendre le travail. Une autre équipe devrait entrer en action cette semaine.

« La compagnie n’a pas négligé les mesures de sécurité. Tout était en place lundi », soutient Marko Collin, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de LM Wind Power. Ce dernier souligne aussi que l’usine doit être en mesure de fournir des pales aux éoliennes québécoises en cas de bris.

L’entreprise doit cependant se conformer à une série de mesures exigées par la Direction régionale de la santé publique, notamment en matière de distanciation sociale, de protection respiratoire, d’ajustements aux horaires de travail et de mesures d’hygiène bien précises.

Pour le moment, le retour au travail se fait sur une base volontaire et l’employeur se montre flexible envers ceux qui ont des contraintes familiales. L’usine tourne maintenant au ralenti, mais le président estime que si la situation sanitaire le permet, une réouverture complète pourrait être possible le 13 avril. L’usine, propriété de General Electric, fonctionne habituellement 24 heures par jour, sept jours sur sept.

« On sent que GE est pressé de négocier notre nouvelle convention », ajoute Marko Collin qui entend parler de nouveaux contrats possibles, ce qui pourrait prolonger le contrat en cours qui devait normalement se terminer cette année.

LM Wind Power est l’un des plus gros employeurs privés de Gaspésie et offre des emplois à l’année. Le secteur des énergies renouvelables est promis à un bel avenir en raison des efforts de transition de l’économie pour sortir des énergies fossiles. Les chantiers du sud des États-Unis, que LM Wind Power approvisionne en ce moment, sont d’ailleurs toujours actifs.

Descendre sous terre, à deux par cage

À la mine Seleine, aux Îles-de-la-Madeleine, on produit du sel. Le gisement s’est formé il y a des lunes, lors de l’évaporation d’une mer intérieure. Depuis, les galeries sillonnent le minerai jusqu’à 489 mètres sous terre, où mineurs, opérateurs et mécaniciens s’affairent à concasser, à convoyer et à expédier le sel qui servira au déglaçage des routes.

En raison de nos hivers rudes, le gouvernement du Québec a finalement inscrit la mine Seleine à la liste des services jugés essentiels. La mine a temporairement cessé ses opérations mardi, puis a rouvert hier soir.

« Ça nous a permis de nous ajuster et de mettre en place de vraies mesures de prévention », raconte François Boulianne, mécanicien de machinerie lourde et délégué syndical en prévention. « C’est sûr qu’au début, on improvisait — comme toute la planète, j’imagine. Il n’y a pas de marche à suivre toute prête pour une situation comme ça ! On avait mis des mesures en place, mais il a fallu s’ajuster au fur et à mesure. »

La pause de mardi à jeudi a permis à tous les acteurs impliqués de prendre les dispositions nécessaires pour limiter les risques de contagion. La mine emploie plus de 100 personnes.

« Ça commence dès l’arrivée à la mine, poursuit François. Avant, on arrivait tous en même temps, on se retrouvait au punch, à la sécherie pour s’habiller, puis autour de la grande table où, coude à coude, on recevait nos directives pour la journée. Il a fallu revoir toutes nos habitudes. On demande maintenant aux gars d’arriver à cinq minutes d’intervalle, le gardien prend en notes les heures de travail. On remplit un questionnaire sur notre état de santé. À la sécherie, c’est maximum six personnes à la fois pour garder nos distances. Dans les cages pour descendre, on pouvait auparavant être 15 personnes en même temps. La semaine dernière, c’était quatre : chacun dans son coin. Maintenant, c’est jamais plus que deux par cage. C’est la même chose pour sortir. Pis quand t’as fini ta journée, on veut pas que le monde reste dans le corridor à niaiser. Décolle chez vous ! »

« C’est sûr que les gens ont peur. On a trois cas aux Îles. À la mine, on reçoit beaucoup d’appels, les gens ont des idées pour réduire les risques. Avec toutes les idées de tout le monde, on a plein d’ingrédients pour faire une bonne soupe. Pis rendu là, il n’y a plus de cadres ou de syndiqués. Tout le monde est concerné. »

Secteur industriel : certaines usines pourront continuer leur production

Après la frousse qui a suivi l’annonce du gouvernement du 23 mars, certaines usines d’importance pourront continuer à fonctionner sur une base limitée.

C’est le cas pour Alcoa à Baie-Comeau ainsi que pour Fer et Titane à Sorel et Sorel Forge à Saint-Joseph-de-Sorel. « Elles vont pouvoir faire virer les fours », explique Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui n’a pas ménagé ses efforts après l’annonce de fermeture de toutes les entreprises non essentielles. Le président salue l’ouverture du gouvernement qui s’est finalement rallié au « gros bon sens ».

Il faut savoir, en effet, que fermer des cuves en fusion représente une perte, puisqu’elles ne peuvent pas être réactivées sans des frais importants par la suite. Pour Alcoa, cela représentait quelque 200 M$ et l’entreprise n’aurait pas eu le choix que de fermer l’une de ses alumineries. Il y aura quand même des mises à pied temporaires dans ces entreprises, mais moins que prévu.

L’autre bonne nouvelle concerne les usines de papier qui produisent du papier de toilette, des mouchoirs ou des serviettes hygiéniques. Ces usines tournent à plein régime étant donné la demande, tant au Canada qu’aux États-Unis. On pense ici, notamment, à des usines de Kruger et de Cascades. Quelques scieries qui approvisionnent en copeaux ces usines de papier pourront également continuer leurs activités. Il faudra toutefois qu’elles justifient auprès du gouvernement, à l’aide de contrats, ce à quoi ces copeaux sont destinés.

Les usines chimiques peuvent aussi poursuivre leurs opérations. Plusieurs d’entre elles, d’ailleurs, se tournent vers la production de produits désinfectants.

La FIM–CSN est cependant plus inquiète pour son secteur du béton qui dépend de celui de la construction. Les cas de Bombardier et d’Alstom demeurent également incertains, même si le métro constitue un service essentiel et que le transport en commun continuera à être une priorité après la crise actuelle.

Louis Bégin en appelle à la solidarité des Québécoises et des Québécois pour favoriser l’achat local quand c’est possible. Il a d’ailleurs décidé d’acheter des pneus Bridgestone de Joliette pour son changement de pneus du printemps, dans les prochains jours. L’usine de Joliette est en fermeture temporaire pour deux semaines, comme toutes les usines du groupe en Amérique du Nord. Pour reconnaître les pneus produits à Joliette, portez attention à la petite feuille d’érable imprimée sur le flan.

La CSN demande le renforcement des règles en matière de santé et de sécurité au travail

Alors que la propagation du coronavirus s’amplifie, la CSN demande au gouvernement de François Legault de s’assurer du renforcement de l’application des règles en matière de santé et de sécurité au travail par l’ensemble des employeurs au Québec. La CSN considère que des gestes en ce sens deviennent urgents, d’abord pour garantir la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, mais également pour diminuer l’ampleur du ralentissement économique auquel le Québec est confronté.

« Ce n’est pas le temps de niaiser avec les mesures de prévention en matière de santé et de sécurité au travail! », lance d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Chaque jour, le premier ministre lance un appel particulier pour contenir la crise. Nous estimons qu’il est plus que temps qu’il envoie une consigne très, très claire aux employeurs du Québec : les mesures de prévention en milieu de travail doivent être renforcées afin de contenir la propagation du virus. La CNESST doit intervenir dans les milieux de travail où des correctifs doivent être apportés. Il est de la responsabilité du gouvernement de s’en assurer. »

Depuis une semaine, la CSN reçoit de multiples témoignages de travailleuses et de travailleurs inquiets d’être contaminés au travail. La CSN salue la diligence des employeurs qui ont renforcé les mesures de salubrité et favorisé au maximum la possibilité de faire du télétravail, mais déplore que plusieurs d’entre eux négligent la situation, et ce, tant dans les secteurs public et privé que dans le secteur parapublic.

Le président de la CSN demande également à la population de tout mettre en œuvre afin de préserver la santé des salarié-es qui travaillent avec la clientèle. « Dans les épiceries, les restaurants et les commerces de vente au détail, nos membres sont directement exposés aux vecteurs de propagation du virus. Svp, faites en sorte de ne pas les contaminer : gardez vos distances, évitez la monnaie papier et respectez les consignes d’isolement », exhorte Jacques Létourneau.

Syndicat national des opérateurs de bétonnières Montérégie (FIM–CSN)

Le Syndicat national des opérateurs de bétonnières Montérégie (CSN) a été accrédité, le 29 janvier 2020, pour représenter :

« Tous les chauffeurs de bétonnières, salariés au sens du Code du travail à l’exception des employés de bureau, des contremaîtres, des vendeurs, des répartiteurs, des pointeurs, des doseurs et les préposés à la cour. »

Jusqu’à tout récemment employés de Béton Longueuil, ces travailleurs ont choisi de rejoindre la CSN pour augmenter leur rapport de force et de négociation face à leur nouvel employeur, Lafarge Canada Inc., et améliorer leurs salaires et conditions de travail.

Le Syndicat national des opérateurs de bétonnières Montérégie (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central de la Montérégie et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

STT des industries manufacturières, section A.D.I. Art Design International INC. (FIM–CSN)

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN a été accrédité, le 27 février 2020, pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exclusion des employés de bureau, des vendeurs et du représentant sur la route. »

Ces travailleuses et travailleurs ont choisi de rejoindre la CSN pour se faire respecter collectivement, mettre un terme à l’arbitraire et améliorer leurs conditions de travail.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central de la Montérégie et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Chantier Davie est le seul choix logique pour construire le Diefenbaker

Le gouvernement du Canada a annoncé aujourd’hui qu’il consulterait l’industrie sur le remplacement du brise-glace polaire Diefenbaker. Plus précisément, le gouvernement a publié une « demande de renseignements » pour connaître les capacités des chantiers navals canadiens afin de « construire et de livrer un brise-glace de classe polaire ».

Le communiqué gouvernemental précise qu’il s’agit d’une procédure d’approvisionnement standard et que « les renseignements recueillis aideront le gouvernement à déterminer la meilleure façon de procéder pour que le brise-glace soit livré de la manière la plus efficace et le plus rapidement possible ».

« Il est évident que Chantier Davie est le seul choix logique pour remplacer le Diefenbaker », a déclaré Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « surtout si l’objectif est que le brise-glace soit ‘’livré de la manière la plus efficace et le plus rapidement possible’’. Seaspan, qui en avait la responsabilité, devait livrer ce brise-glace en 2017. La construction n’est même pas commencée et les budgets ont plus que doublé. C’est l’argent des contribuables ».

Rappelons que les deux autres chantiers navals canadiens potentiellement en mesure de livrer un tel navire ont déjà un carnet de commandes rempli et accumulent les retards. En comparaison, Chantier Davie n’a pas de navire en construction à l’heure actuelle. Il est le plus gros chantier naval au Canada et concentre 50 % de la capacité de construction du pays. « Nos travailleurs ont une grande expérience dans la construction des navires y compris les brise-glaces. Ils ont fait leurs preuves à plusieurs reprises. Il est plus que temps de les reconnaître », conclut Nicolas Samson, vice-président du syndicat.

Le gouvernement doit contribuer à la relance de l’industrie ferroviaire au Québec

En affirmant la semaine dernière que l’octroi de la construction du matériel roulant du REM en Inde par la Caisse de dépôt et placement du Québec constituait une « erreur libérale », le premier ministre reconnaissait que tous les leviers favorisant le secteur ferroviaire québécois n’avaient pas correctement été appelés à contribution. La récente transaction entre Alstom et Bombardier Transport met en lumière l’importance de cette industrie dans l’essor du Québec et de l’emploi en région.

À travers l’histoire, par le biais du financement du transport collectif, le gouvernement du Québec a contribué au soutien de l’usine de La Pocatière et de ses centaines d’emplois. Qu’on pense aux voitures du métro de Montréal ou aux wagons des agences régionales de transport, de grands projets collectifs ont été réalisés grâce à l’expertise et au savoir-faire des travailleuses et des travailleurs du Bas-Saint-Laurent.

Alors que nous assistons malgré nous à la déstructuration de l’entreprise Bombardier, la question du maintien des emplois au Québec se retrouve encore une fois soulevée par l’acquisition d’Alstom. En affirmant la semaine dernière que cette question relevait d’un « concept politique », Pierre Fitzgibbon reconnaissait, impuissant, que le niveau d’emploi d’une usine est intrinsèquement lié… à son carnet de commandes.

Or, ces commandes seront aussi nombreuses que les différents projets de transport collectif qui sont actuellement à l’étude au Québec.

Au plus avancé d’entre eux, le tramway de Québec, s’ajoutent les projets de Gatineau, de Longueuil et de l’est de Montréal, en plus des prolongements du REM qui sont envisagés. À la sortie de sa rencontre avec Justin Trudeau en décembre dernier, François Legault avait affirmé qu’un « accord » avait été convenu quant au financement de ces projets, malgré quelques détails devant être « finalisés ».

Alors qu’à l’usine de La Pocatière, la construction des nouvelles voitures du métro de Montréal prendra fin en juin 2021, le gouvernement du Québec doit prendre dès maintenant les mesures nécessaires pour accélérer les démarches entourant la conduite de ces projets. Ce n’est certainement pas la hauteur de nos besoins en matière de transport collectif qui l’en empêchera.

Nous sommes bien sûr conscients des réalités que nous imposent les accords de libre-échange signés par le fédéral au nom du Québec. Nous savons aussi pertinemment que tous les leviers n’ont pas toujours été utilisés, que ce soit dans le cas des wagons du REM ou dans celui des trains de VIA Rail pour l’axe Québec-Windsor, qui seront construits par Siemens en Californie.

Dans l’appel à propositions lancé pour la construction du tramway de Québec, certains verront d’un bon œil l’utilisation de l’exigence d’une proportion de 25 % de contenu local – une disposition qui n’aurait pas été exploitée à pleine capacité dans le cas du REM. Pour la CSN, il s’agit d’un seuil minimal. Le gouvernement peut exiger plus, notamment quant aux opérations d’assemblage en sol québécois et à l’entretien nécessaire des véhicules à court et à long terme.

Sans parler du fait que la Caisse de dépôt se retrouve aujourd’hui dans une position envieuse au sein d’Alstom, position obtenue en contrepartie de ses parts dans Bombardier Transport. Il serait surprenant qu’Alstom ne tente d’obtenir sa part des contrats qui sont prévus au Québec. Espérons que la Caisse saura corriger les erreurs du REM.

L’expertise, les infrastructures et la technologie nécessaires aux grands projets de transport du Québec se situent à La Pocatière, sans l’ombre d’un doute. Une main-d’œuvre qualifiée dans un secteur de pointe qui cadre très bien avec le projet que François Legault ambitionne pour la vallée du Saint-Laurent : un pôle d’innovation créateur d’emplois qui nous permette de répondre aux défis du 21e siècle.

La lutte contre les changements climatiques nous impose de changer nos façons de faire. En ce sens, les projets de transport collectif se multiplieront au cours des prochaines années. Par un effort soutenu, le gouvernement peut poser les balises de l’essor du développement ferroviaire au Québec. Avec la contribution d’Investissement Québec, objet d’une récente refonte, et de la Caisse de dépôt, le gouvernement doit contribuer positivement au développement de ce secteur de pointe.

En ce sens, M. Fitzgibbon a bien raison : le maintien d’emplois au Québec renvoie à une conception bien politique des choses. Au gouvernement de François Legault d’en saisir l’occasion.

 

Vote de grève à 88 % chez Acier Leroux de Rimouski!

Réunis en assemblée générale samedi dernier, les seize travailleurs d’Acier Leroux de Rimouski, membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Acier Leroux Est du Québec–CSN, ont rejeté la recommandation de la conciliatrice du ministère du Travail et ont adopté à 88 % un mandat de moyens de pression incluant la grève à déclencher au moment jugé opportun.

Les syndiqués de Rimouski souhaitent un rattrapage salarial avec leurs collègues de Québec et du Saguenay. Actuellement, il existe une différence pour les chauffeurs de l’ordre de 2,39 $ l’heure pour le Saguenay et de 3,45 $ l’heure pour ceux de Québec; l’écart se creuse pour les journaliers, alors que la différence salariale passe à 2,99 $ l’heure pour le Saguenay et à 4,88 $ l’heure pour les salariés de Québec.

Le président par intérim du CCBSL, Dany Héon, se demande comment l’employeur peut justifier cette différence. « Les travailleurs du Bas-Saint-Laurent ne sont pas des travailleurs de second ordre », déclare-t-il.

Ce point étant le seul en litige, les syndiqués espèrent ne pas avoir à recourir à la grève pour que leur employeur comprenne la légitimité de cette demande de rattrapage salarial.

Le syndicat entreprendra dès maintenant des moyens de pression et donnera suite au mandat de grève obtenu, au moment jugé opportun. La convention collective est échue depuis le 8 avril 2019.