Contenu local et canadien exigé

Ce matin, le député Norbert Morin de la circonscription de Côte-du-Sud dans la région de la Chaudière-Appalaches a déposé une pétition à l’Assemblée nationale réclamant une intervention du gouvernement relativement au contenu régional et canadien dans le matériel roulant.

Initiée par le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN, celle-ci demande au gouvernement de revoir la décision de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) d’abaisser les exigences de contenu canadien de 25 à 15 % dans le matériel roulant qu’elle acquiert pour ses opérations.

Dans les faits, l’AMT n’est pas obligée de fixer et de respecter les exigences de contenu qui se retrouvent dans les contrats qu’elle octroie, ce qui menace directement des milliers d’emplois directs et indirects du secteur manufacturier au Québec et l’économie de plusieurs régions, dont celle de la ville de La Pocatière où Bombardier transport fabrique du matériel roulant.

Clément Allard

Mario Guignard, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN, Kathy Beaulieu, secrétaire générale de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN (FIM) et Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN étaient à l’Assemblée nationale pour le dépôt de la pétition.

 

 

 

Le Canada adhère enfin à la Convention 98 sur la liberté de négociation de l’OIT

Pas moins de 68 ans après son adoption par l’Organisation internationale du travail (OIT), le Canada ratifie enfin la Convention 98 portant sur le droit d’association et de négociation collective.

Le 14 juin devient donc une journée historique pour les travailleuses et les travailleurs canadiens, estime la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui est intervenue à maintes reprises pour amener le gouvernement fédéral à signer les huit conventions fondamentales de l’OIT, dont la Convention 98. Ces dernières concernent l’éradication du travail forcé et du travail des enfants, le droit à l’égalité en emploi ainsi que la liberté d’association et de négociation.

La ministre du Travail, Patricia Hadju,et le directeur général du Bureau international du travail, Guy Rider.
Photo: Anne Pineau

L’adhésion du Canada a une valeur surtout symbolique puisque le droit canadien l’oblige déjà, au même titre que les provinces, à respecter la liberté d’association prévue à la Charte canadienne des droits.

La Cour suprême du Canada a établi depuis 2007 que la liberté d’association inclut la liberté de négociation. La Cour avait indiqué « reconnaître que le droit des travailleurs de négocier collectivement est inhérent à leur liberté d’association (et) réaffirme les valeurs de dignité, d’autonomie de la personne, d’égalité et de démocratie, intrinsèques à la Charte. »

En 2015, la Cour franchissait un autre pas en reconnaissant le droit de grève comme droit fondamental « en raison de sa fonction cruciale dans le cadre d’un processus véritable de négociation collective ».

En campagne

En 1995, l’OIT lançait une campagne intensive de ratification des huit conventions fondamentales. À ce jour, il manque encore 129 ratifications pour que l’objectif de ratification universelle soit atteint. L’adhésion du Canada à la Convention 98 est donc déterminante sur le plan international. À deux ans du centenaire de l’OIT, il devenait urgent pour le Canada de signifier sa pleine adhésion aux principes et aux droits fondamentaux du travail.

Selon la CSN, le fait de ratifier des conventions n’est pas suffisant. Encore faut-il respecter les obligations qu’elles édictent. On est loin du compte au Québec où de nombreuses lois ont été adoptées qui contreviennent au droit de négocier, par exemple, récemment, la Loi 15 sur les régimes de retraite du secteur municipal et les décrets mettant fin à la grève en ordonnant le retour au travail des juristes de l’État et des ouvriers de la construction. Ajoutons à cela la loi 8 qui retire aux travailleurs agricoles le droit de se syndiquer et de négocier collectivement leurs conditions de travail. Le gouvernement Couillard, prétendument si respectueux des chartes des droits, se montre en réalité bien peu tolérant lorsqu’il s’agit de la liberté d’association. La CSN espère que ce gouvernement prendra acte de la ratification de la convention 98 par le Canada.

Pour cette 106e conférence internationale du travail, la CSN était représentée par Anne Pineau, adjointe au comité exécutif.

Qu’attend Justin Trudeau pour agir ?

La CSN invite ses membres et la population à participer à l’un des rassemblements soulignant les cinq années d’emprisonnement de Raif Badawi en Arabie Saoudite, le jeudi 15 juin à Sherbrooke et Ottawa, et le vendredi 16 juin à Montréal, Québec, Rimouski et Thetford Mines.

La CSN exhorte en outre le premier ministre Justin Trudeau à intervenir personnellement pour faire libérer le blogueur qui est incarcéré depuis le 17 juin 2012. « Personne n’était surpris de constater que Stephen Harper n’agisse pas et laisse croupir Raif Badawi en prison, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Mais que le premier ministre Justin Trudeau refuse d’assumer un rôle de leader sur la scène internationale sur de la question des droits de la personne dépasse l’entendement. S’il est réellement préoccupé par la liberté d’expression et les droits de la personne, il doit agir sans délai. »

Les rassemblements organisés par Amnistie Internationale

Le jeudi 15 juin

Sherbrooke : à 19 h à Sherbrooke devant l’Hôtel de ville

Ottawa : à 17 h devant l’Ambassade d’Arabie saoudite, 201 Sussex Drive

Le vendredi 16 juin

Montréal : à 17 h 30 devant le Métro Mont-Royal

Québec : à 19 h au coin Grand Allée Ouest et Cartier

Thetford Mines : à 19 h 30 à la Place de la Paix devant le cégep de Thetford Mines (671 boulevard Frontenac Ouest)

Rimouski : à 19 h au centre-ville (Place des Vétérans, rue Saint-Germain)

Manifestation des représentantes des 11 000 travailleuses et travailleurs membres de la CSN

Réunies à Québec à l’occasion de leur instance de négociation, une centaine de représentantes de 37 syndicats regroupant 11 000 travailleuses et travailleurs en CPE, membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), ont manifesté aujourd’hui devant les bureaux du ministère de la Famille. Dénonçant notamment la lenteur des négociations alors que leurs conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015, les délégué-es recommanderont à leurs membres de mettre en place un plan d’action lourd, incluant le recours à la grève applicable à l’automne prochain.

Depuis le début des échanges le 8 décembre 2016, il y a eu 25 rencontres de négociation avec le ministère de la Famille et onze associations patronales, dont cinq séances ont eu lieu sous la forme d’un blitz entre le 31 mai et le 4 juin dernier. Seules les dispositions à incidence non pécuniaire ont été négociées et réglées. Quant au volet d’ordre financier, tout reste à convenir, dont les salaires et l’assurance collective.

« Ça fait plus de deux ans qu’on est sans convention collective. Les travailleurs et les travailleuses que nous représentons sont très impatientes d’obtenir un règlement à la hauteur de leurs attentes, affirme Louise Labrie, membre du comité de négociation des syndicats de CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Malheureusement, on est encore très loin de la coupe aux lèvres sur le plan monétaire. L’écart entre nos positions et celles du ministère de la Famille et des employeurs est encore trop grand. Et il est certain qu’on ne négociera pas au rabais. »

« La Fédération va soutenir les syndicats de CPE dans leurs négociations afin d’assurer aux travailleuses et travailleurs des conventions collectives satisfaisantes qui, il faut le préciser, ne doivent pas entraîner une baisse de la qualité des services dispensés aux enfants, lance Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN. On sait très bien que c’est cette qualité des services, reconnue dans plusieurs études, qui distingue le réseau des CPE des autres services éducatifs à la petite enfance de celui des garderies privées subventionnées ou non. Jamais les travailleuses n’acquiesceront au saccage des services éducatifs en CPE. »

Pour Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches : « Après des années de compressions budgétaires en CPE, il est temps que le gouvernement reconnaisse l’expérience et le savoir-faire des travailleuses en CPE de même que la qualité des services éducatifs qui contribuent chaque jour au développement et au bien-être des enfants, ceux-là mêmes qui seront les adultes de demain. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches va les soutenir jusqu’à la dernière minute. »

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses et travailleurs syndiqués répartis dans quelque 400 CPE sont regroupés dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches regroupe sur une base régionale environ 45 000 membres issus tant des secteurs privé que public. Pour sa part, la CSN est composée de plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Nouvelle convention collective pour les employés de Chartwell Les Monarques

Près d’une quinzaine de séances de négociation, dont les dernières se sont faites en présence d’un conciliateur du gouvernement, auront été nécessaires afin d’arriver à une entente entre les salarié-es de la résidence Chartwell Les Monarques et leur employeur. La ténacité des membres du syndicat aura permis de conclure un contrat de travail qui assurera une augmentation aux plus bas salarié-es de plus de 16 % sur 5 %, incluant, d’ici janvier 2018, une augmentation de 1,50 $ du taux horaire. À cela s’ajoute un montant forfaitaire, des congés supplémentaires et l’amélioration de clauses permettant d’assainir les relations de travail.

Une négociation marquée par l’entêtement de l’employeur
Tout au long de la négociation, le syndicat s’est heurté à l’attitude intransigeante de Chartwell. « Faut-il rappeler que le salaire maximal était de 13,05 $ ? Jamais l’employeur n’a démontré d’ouverture bien qu’il ait reconnu connaître des difficultés de recrutement et de rétention de personnel. Le travail des préposé-es aux bénéficiaires et des infirmières auxiliaires en centre d’hébergement privé est soumis à la Loi sur les services essentiels qui limite grandement le rapport de force des employé-es, déplore Marie-Christine Delsart, présidente du syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la région des Laurentides – CSN. Le travail en centre d’hébergement privé est essentiel, mais non pas les bonnes conditions de travail, bien qu’il s’agisse de donner des soins aux aîné-es, avec tout ce que cela implique comme responsabilités. Chaque jour, les travailleuses et travailleurs des résidences offrent soutien, confort, écoute dans un contexte de travail parfois critique », souligne-t-elle.

Maintenir la pression malgré les défis
La convention permet certes des améliorations, et le syndicat veillera à la faire appliquer et continuera son travail avec la CSN afin que soit enfin reconnu que les centres d’hébergement sont un milieu de vie et non pas un « business ». Les employées – principalement des femmes – ainsi que les aînés méritent mieux.

À propos de la CSN
La CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations dont la Fédération de la santé et des services sociaux, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux. Le Conseil central des Laurentides regroupe quant à lui près de 90 syndicats de la région.

Exploitation des travailleurs d’agence : qu’attend le gouvernement pour légiférer?

Blogue de Jean Lacharité

Avez-vous lu la série d’articles parus dans le quotidien La Presse, ce samedi, à propos, notamment, des travailleuses et des travailleurs d’agence? À la lecture de ces articles, une question surgit : qu’attend le gouvernement pour légiférer afin de faire cesser l’exploitation dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs employés par des agences de placement? C’est la question qu’avait posée la CSN dans le cadre du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre en février dernier, et qu’elle réitère ces jours-ci. À l’époque, le premier ministre lui-même avait avoué que la situation était insoutenable « On m’a raconté des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête. Ce sont des entreprises instables, qui font faillite et qui renaissent sous un autre nom; les travailleurs se retrouvent souvent abandonnés », avait lancé le premier ministre. Pourtant, depuis, c’est le silence radio.

Soyons honnêtes : c’est une exploitation qui frôle l’esclavagisme, rien de moins. Au 21e siècle, il est tout à fait inconcevable que des femmes et des hommes, immigrants et vulnérables, travaillent dans des conditions aussi affligeantes. Et ne nous y trompons pas, les agences n’emploient pas que des travailleurs sans papiers. Bon nombre d’immigrants reçus n’ont d’autre choix que de se tourner vers ces agences, étant incapables de se dénicher un emploi stable.

L’article le plus frappant de La Presse relate l’expérience d’une femme qui s’est infiltrée incognito dans ces milieux de travail qui sont, avouons-le, d’un autre temps. Cette dernière décrit en détail les conditions déplorables dans lesquelles elle et des centaines d’hommes et de femmes doivent travailler, parfois jusqu’à l’épuisement.

La CSN presse donc le gouvernement de Philippe Couillard de donner suite à sa promesse lancée en février dernier de rouvrir la Loi sur les normes du travail pour améliorer les conditions de travail de ces travailleurs. Il y a urgence d’agir, d’autant plus que le Québec est la seule province canadienne où les agences ne sont pas encadrées légalement.

Selon des données de Statistique Canada, les revenus des agences de placement du Québec se chiffraient, en 2012, à 1,5 milliard de dollars. Rappelons que pour tenir une telle agence et poursuivre ses activités, il n’existe au Québec aucune obligation, ni de s’enregistrer, ni d’obtenir un permis, ni même de faire preuve de solvabilité. Cette absence d’encadrement laisse donc les agences libres de déterminer elles-mêmes leur mode de fonctionnement sans avoir à rendre compte de leurs activités ou des normes qu’elles se donnent.

De plus, puisque les agences n’ont pas à prouver leur solvabilité, plusieurs travailleuses et travailleurs vivent des embûches lorsque vient le temps de recouvrer les sommes qui leur sont dues, particulièrement lorsque les agences ont des difficultés financières, déclarent faillite ou ferment leurs portes tout simplement. Il n’y a aucune obligation d’accorder au salarié-e d’agence les mêmes conditions de travail que celles dont bénéficient, à qualification et à expérience égales ou équivalentes, ceux de l’entreprise cliente qui font le même travail. Cela entraîne d’importantes disparités de traitement en fonction du statut d’emploi.

Un patronat complice?

Dès 2013, la CSN, en collaboration avec d’autres organisations syndicales, déposait au Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM), une importante recherche mettant en lumière l’urgence d’encadrer légalement ces milieux d’emploi. Mais les représentants patronaux, siégeant aussi au CCTM, avaient refusé de donner suite aux recommandations syndicales. Comment le patronat peut-il tolérer une telle situation? N’a-t-il pas à cœur le sort de ces femmes et de ces hommes?

Poser la question, c’est un peu y répondre.

 

Qu’attend le gouvernement pour légiférer?

Le gouvernement doit légiférer rapidement afin de faire cesser l’exploitation dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs employés par des agences de placement. C’est le message qu’avait livré la CSN dans le cadre du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre en février dernier, et qu’elle réitère ces jours-ci à la suite de la publication d’une série d’articles dans le quotidien La Presse.

« C’est une exploitation qui frôle l’esclavagisme, dénonce Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Au 21e siècle, il est tout à fait inconcevable que des hommes et des femmes, immigrantes et vulnérables, travaillent dans des conditions aussi affligeantes », note-t-il. La CSN presse le gouvernement de Philippe Couillard de donner suite à sa promesse lancée en février dernier de rouvrir la Loi sur les normes du travail pour améliorer les conditions de travail de ces travailleurs. « Il y a urgence d’agir, d’autant plus que le Québec est la seule province canadienne où les agences ne sont pas encadrées légalement. »

Un patronat complice ?

Dès 2013, la CSN, en collaboration avec d’autres organisations syndicales, déposait au Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM), une importante recherche mettant en lumière l’urgence d’encadrer légalement ces milieux d’emploi. Mais les représentants patronaux, siégeant aussi au CCTM, avaient refusé de donner suite aux recommandations syndicales. « Comment le patronat peut-il tolérer une telle situation? N’a-t-il pas à cœur le sort de ces femmes et de ces hommes? », déclare Jean Lacharité en conclusion.

Jacques Létourneau réélu à la présidence de la CSN

Au terme du 65e Congrès, qui s’est déroulé à Montréal du 5 au 9 juin, les délégué-es des syndicats ont réélu Jacques Létourneau à la présidence de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) pour le prochain mandat d’une durée de trois ans.

Les quelque 1300 délégué-es ont également réélu par acclamation Jean Lortie au secrétariat général, Pierre Patry à la trésorerie, Jean Lacharité à la deuxième vice-présidence, et Véronique De Sève à la troisième vice-présidence. Caroline Senneville a, pour sa part, été portée à la première vice-présidence de la CSN.

Sur le thème Voir loin, viser juste, les délégué-es ont débattu d’un plan d’action conduisant à la prochaine élection québécoise, en octobre 2018. L’objectif sera alors d’interpeller les partis politiques et les différents candidats et candidates sur un ensemble de positions sociales et liées au monde du travail. « Après trois ans d’austérité, nous souhaitons un changement majeur dans les décisions qui sont prises à Québec, a poursuivi Jacques Létourneau. Au bout du compte, nous pourrons appeler nos membres à sortir les libéraux de Philippe Couillard de l’Assemblée nationale. »

De gauche à droite, Véronique De Sève, 3e vice-présidente, Pierre Patry, Trésorier, Caroline Senneville, 1re vice-présidente, Jacques Létourneau, président, Jean Lortie, secrétaire général, Jean Lacharité, 2e vice-président. | Photo : Michel Giroux

ident de la CSN. Ce Manifeste a été rédigé à la suite d’une consultation menée auprès des syndicats au cours de l’automne et de l’hiver derniers. »

Au cours de ce congrès, qui a réuni plus de 2500 personnes, des propositions sur la vie syndicale ont aussi été adoptées par les délégué-es afin de renforcer l’action des syndicats à tous les niveaux. Il est possible de visionner l’ensemble des vidéos réalisées durant le congrès.

Des pays et des luttes

Confrontés à des défis importants, des représentants syndicaux de France, de Belgique, d’Haïti et du Sénégal, ont mis en commun les éléments de leurs stratégies d’action pour se renouveler ou s’implanter, voire pour survivre.

Avec les coupes budgétaires répétées dans les services publics en Belgique, les gouvernements successifs ont contribué sans le vouloir à la création d’un mouvement citoyen sans précédent. Les militantes et militants d’organisations diverses ont travaillé à des objectifs communs, malgré des modes de fonctionnements aux antipodes. Il n’y a pas juste au Québec qu’on peut lutter ensemble. En France, on fait le constat qu’il faut connaître son monde pour orienter son action! Une vaste enquête a donc été lancée par la Confédération française démocratique du travail auprès de 200 000 travailleuses et travailleurs, syndiqués comme non syndiqués. La quantité impressionnante des données recueillies sera fort utile.

En Haïti, l’État et les patrons s’unissent pour réprimer tout mouvement de défense des droits au travail. Dans un contexte où les syndicats agissent sur une base bénévole puisqu’ils ne bénéficient d’aucune cotisation, la lutte est aride. Parfois, elle porte sur la survie même du mouvement. Le combat vise la corruption et l’exploitation et se fait surtout par de la mobilisation et de l’activisme politique.

Au Sénégal, l’économie informelle échappe à la régulation de l’État, alors qu’elle génère 85 % des emplois au pays. L’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal a investi ce secteur grâce à une approche participative impliquant le mentorat, l’alphabétisation, la formation, l’entreprenariat collectif, le développement de l’estime de soi, la production d’outils de gestion. Pour mesurer le succès de l’entreprise, rien de mieux que de citer les mots de l’une de ces militantes. « Quand je me retourne, je me demande comment nous avons pu, nous les exclues, faire tout ce chemin. Comment nous avons pu prendre la parole, acquérir une coopérative à nous, un terrain à nous. Aujourd’hui, j’arrive à signer des papiers, à utiliser mon téléphone et à lire. J’ai confiance en l’avenir. »


Dans la photo :

  • Silvana BOSSIO, Secrétaire nationale, Confédération des syndicats chrétiens – Belgique
  • Mariano FANDOS, Secrétaire confédéral, Confédération française démocratique du travail
  • Georges Wilbert FRANCK, Coordonnateur général, Union Nationale des Normaliens/nes et Educateurs/trices d’Haïti
  • Mame Saye SECK, Coordonnatrice de projets chargée de l’économie sociale et solidaire, Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal

Photographe: Raynald Leblanc

« Un plan d’action pour le Québec que nous voulons »

Le 65e Congrès de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’ouvre aujourd’hui au Palais des congrès de Montréal sur le thème Voir loin, viser juste, où quelque 1600 délégué-es des syndicats affiliés sont attendus jusqu’au 9 juin pour décider des priorités de la CSN au cours des trois prochaines années. Avec les salarié-es et les retraité-es du mouvement, c’est plus de 2000 personnes qui y participeront cette semaine. Le déroulement du congrès est ici.

« Il s’agit d’un moment fort pour la CSN, car c’est l’occasion tous les trois ans de réunir nos syndicats afin d’échanger, mais surtout de débattre de questions syndicales et sociales qui préoccupent au premier chef les travailleuses et les travailleurs », a déclaré le président Jacques Létourneau qui a ouvert le congrès avec son mot d’ouverture.

Un Manifeste appuyé par un plan d’action

Les délégué-es se verront notamment proposer un plan d’action qui mènera à la prochaine élection québécoise, en octobre 2018. L’objectif sera d’interpeller les partis politiques et les différents candidats et candidates sur un ensemble de positions sociales et liées au monde du travail. « Après trois ans d’austérité, nous souhaitons un changement majeur dans les décisions qui sont prises à Québec, a poursuivi Jacques Létourneau. Au bout du compte, nous pourrons appeler nos membres à sortir les libéraux de Philippe Couillard de l’Assemblée nationale. »

Le plan d’action sollicitera tous les syndicats afin qu’ils mobilisent leurs membres autour des différentes recommandations qui concernent autant les conditions de travail que le développement économique, la création d’emplois de qualité, la démocratie et la pérennité des services publics et des programmes sociaux. « En appui aux propositions d’action, la CSN lancera un Manifeste qui définit les axes d’orientation conduisant au Québec que nous voulons, a expliqué le président de la CSN. Ce Manifeste a été rédigé à la suite d’une consultation menée auprès des syndicats au cours de l’automne et de l’hiver derniers. »

Selon ce dernier, « le Québec et le Canada ont été passés dans le tordeur par les conservateurs de Stephen Harper et les libéraux de Philippe Couillard au cours des dernières années. Nous nous sommes débarrassés de Harper, il faut maintenant nous occuper de ceux qui sévissent à l’Assemblée nationale pour stopper le démantèlement de l’État social et relancer le Québec sur de nouvelles bases. Si nous ne le faisons pas, nous resterons enfermés dans un cycle d’austérité permanente, marqué par des services publics sous-financés et une totale absence de vision du développement des régions, qui favorise la création d’emplois sous-payés, précaires, à la merci des changements technologiques. »

Vie syndicale

Au cours de la période de changement d’allégeance syndicale imposée par la réforme Barrette dans le réseau de la santé et des services sociaux, la CSN a perdu quelque 22 700 membres. Parmi les propositions qui seront débattues au congrès, certaines concernent la vie syndicale.

« Nous sommes déjà en action pour renforcer la vie syndicale et nos services dans l’ensemble de nos syndicats et nous pourrons aller plus loin avec les recommandations qui seront soumises aux délégué-es, a indiqué Jacques Létourneau. Le syndicalisme est l’objet d’attaques constantes qui l’affaiblissent, alors qu’un fort courant corporatiste prend du galon au Québec. Il nous faut démontrer la pertinence du syndicalisme à la manière CSN, en mettant de l’avant la solidarité, celle qui empêche que les luttes menées par les syndicats, en particulier les plus petits, se fassent dans l’isolement. C’est la seule façon d’envisager de faire progresser les travailleuses et les travailleurs. Car à la CSN, la lutte menée par des travailleuses et des travailleurs pour se faire respecter devient celui de tous les syndicats affiliés. »

Au cours du congrès, les délégué-es éliront les six membres du comité exécutif et les prévisions budgétaires pour les trois prochaines années.

Les invités internationaux

Pas moins de 21 délégué-es syndicaux internationaux participeront au 65e Congrès de la CSN. Ils proviennent de l’Argentine, de la Belgique, de la Catalogne, de la Colombie, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, d’Haïti, du Japon, du Mali, du Mexique, du Nicaragua, de la Palestine, du Pays basque et du Sénégal.

La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité principalement au Québec, mais également sur l’ensemble du territoire canadien.

Le 65e Congrès de la CSN du 5 au 9 juin à Montréal

Les médias sont invités à la conférence de presse de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), à 10 h 30, le lundi 5 juin 2017 à la salle 513a du Palais des congrès de Montréal, à l’occasion de son 65e congrès qui se déroulera sur le thème Voir loin, viser juste. Le président de la CSN, Jacques Létourneau, fera le point sur les propositions qui seront soumises aux quelque 1600 délégué-es provenant des syndicats affiliés et sur la démarche proposée pour les trois années du mandat qui suivront.

Les représentantes et les représentants des médias doivent s’inscrire au préalable à la salle 516a. L’ouverture officielle est à 13 h à la salle de la plénière (517), le lundi 5 juin. La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Dominique Daigneault, souhaitera alors la bienvenue aux délégué-es, salarié-es, retraité-es et invité-es de la CSN ainsi qu’aux délégué-es internationaux.

Il sera possible de suivre les activités du congrès de la CSN en s’abonnant aux deux infolettres quotidiennes diffusées tôt le matin et en fin de journée.

Le président de la CSN prononcera le mot d’ouverture vers 14 h. À 16 h, les délégué-es débattront d’une proposition sur la vie syndicale. Suivra vers 17 h une présentation par la 3e vice-présidente Véronique De Sève de la rétrospective des luttes menées par les syndicats, les conseils centraux et les fédérations affiliés depuis le 64e Congrès, en 2014.

Deuxième journée

Le mardi 6 juin, la CSN lancera le Manifeste du 65e Congrès, une déclaration syndicale et politique qui présente ses grandes orientations pour sortir le Québec de cette austérité permanente qui s’est installée depuis l’élection des libéraux de Philippe Couillard. Le Manifeste a été rédigé à la suite d’une consultation auprès des syndicats affiliés qui s’est déroulée entre octobre 2016 et février 2017. « À la résignation, ce Manifeste veut opposer une vision et des revendications pour aller chercher de nouvelles avancées sur le chemin des libertés, des idéaux égalitaires, de la justice sociale et de la solidarité », note-t-on en préambule du Manifeste.

À compter de 10 h, les délégué-es participeront à l’un des neuf ateliers portant sur cinq thématiques :

  • Sécuriser le revenu tout au long de la vie
    • Une réforme de la Loi sur les normes du travail : pourquoi et pour qui ? (Jean Bernier, professeur émérite, Université Laval)
    • Revenu minimum garanti ou salaire minimum et programmes de sécurité de revenu ? (Simon Pepin-Tremblay, IRIS)
  • Développer l’économie et créer des emplois de qualité
    • La 4e révolution industrielle : la fin de l’emploi salarié ? (Simon Lacoste Julien, Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal, UdM)
    • Quel avenir pour le secteur manufacturier ? Quelle place pour le développement des régions ? (Louis J. Duhamel, Deloitte ; Robert Laplante, directeur général de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) ; Léopold Beaulieu, PDG de Fondaction)
  • Lutter contre les changements climatiques
    • Sortir du pétrole. Que peut faire le Québec dans le contexte canadien ? Comment assurer une transition juste ? (Éric Pineault, UQAM)
    • Les changements climatiques. Quels impacts et défis pour les régions du Québec ? (Isabelle Charron, Ouranos)
  • Consolider les services publics
    • Le Québec est-il trop endetté ? Comment financer les services publics et lutter contre la privatisation ? (Mathieu Dufour, IRIS)
  • Renforcer la démocratie
    • Un changement de notre mode de scrutin s’impose. Quel est le choix de la CSN ? (Jean-Pierre Charbonneau, ancien ministre des institutions démocratiques)
    • À l’ère des médias sociaux, quel avenir pour les médias traditionnels et la démocratie ? (Josée Legault, journaliste)

En après-midi, retour en plénière avec la présentation des états financiers 2014-2017 par le trésorier de la CSN, Pierre Patry. À compter de 16 h 30, les discussions reprennent sur la proposition sur la vie syndicale.

Troisième journée

À compter de 8 h 30, les propositions du plan d’action seront présentées aux délégué-es. Ce plan d’action, qui découle du Manifeste, vise à mobiliser les membres de la CSN autour d’enjeux syndicaux et sociaux en vue de la prochaine élection québécoise, prévue en octobre 2018. Un panel de discussion sur la démocratie syndicale, animé par Christian Nadeau, de l’UdM, mettra la table. Les délégué-es débattront des recommandations d’action en ateliers à partir de 10 heures.

Quatrième journée

Dès 8 h 30, le trésorier Pierre Patry présentera les prévisions budgétaires 2017-2020 qui seront par la suite soumises aux délégué-es. Suivra le débat en vue de l’adoption des propositions du plan d’action.

Vers 16 h, les délégué-es entendront une présentation de Donald Cuccioletta, chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand (UQAM), sur la conjoncture aux États-Unis.

Dernière journée

À 9 h, les délégué-es voteront sur les propositions déposées par les organisations affiliées et celles qui n’auront pas été adoptées jusqu’alors.

Le congrès élira également les six membres du comité exécutif pour le prochain mandat de trois ans. L’installation des élu-es est prévue pour 11 h 45, le vendredi 9 juin. Le congrès prendra fin à 12 h 30.

Les invité-s internationaux

Pas moins de 21 délégué-es syndicaux internationaux participeront au 65e Congrès de la CSN. Ils proviennent de l’Argentine, de la Belgique, de la Catalogne, de la Colombie, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, d’Haïti, du Japon, du Mali, du Mexique, du Nicaragua, de la Palestine, des pays Basques et du Sénégal.

La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité principalement au Québec, mais également sur l’ensemble du territoire canadien.

OBJET :                    Conférence de presse du 65e Congrès de la CSN

PORTE-PAROLE :    Jacques Létourneau, président de la CSN

DATE :                     Le 5 juin 2017, à 10 h 30

ENDROIT :               Salle 513a, Palais des congrès de Montréal

 

 

Nouvelle convention pour les employés d’entretien du RTC

C’est dans une proportion de 93% que les quelque 206 membres présents du Syndicat des salariés (ées) d’entretien du Réseau de transport de la capitale (CSN) ont entériné les 30 et 31 mai dernier, l’entente de principe intervenue avec le RTC, le 24 mai dernier. Cela met fin à une ronde de négociation d’une quarantaine de séances qui ont débuté le 10 février 2017.

Dès sa signature prévue dans quelques semaines, la nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 30 septembre 2023. Des améliorations ont été obtenues au régime de retraite ainsi qu’au chapitre de la protection des emplois. De plus, un mécanisme de médiation et de traitement accéléré des griefs a été convenu entre les parties.  

Le syndicat se dit satisfait de l’entente intervenue, particulièrement avec les lois 15 et 24 que le gouvernement Couillard, sous la pression notamment de son acolyte le maire Labeaume, a adopté injustement afin de réduire les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs des sociétés de transport collectif et des municipalités.

Une nouvelle vague de coupures de postes à La Presse

Ce matin, La Presse a annoncé sa volonté de réduire de 49 le nombre de ses employé-es – dont 40 sont syndiqués –, par une combinaison de licenciements et de départs volontaires.

Les syndicats de La Presse déplorent ces nouvelles coupes. Au total, celles-ci se chiffrent par centaines depuis une dizaine d’années.

Actuellement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives, les employé-es syndiqués de La Presse tiennent à conserver leur sécurité d’emploi, d’autant plus que celle-ci vient d’être confirmée par une décision arbitrale. Le 25 mai dernier, le Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (CSN) (STIP) et le Syndicat des employés de bureau et de journaux (CSN) (SEBJ) ont eu gain de cause sur toute la ligne relativement aux dispositions touchant à la sécurité d’emploi. La décision ordonnait la réintégration de 26 employé-es, dont 10 à la rédaction et 16 dans les bureaux, qui avaient été licenciés illégalement en septembre 2015. Les syndicats vont s’assurer que ces clauses seront scrupuleusement respectées par l’employeur.

« Si La Presse est touchée par les difficultés économiques qui affectent la presse écrite, les syndicats agiront de manière responsable, a affirmé Charles Côté, président du STIP. Nous avons d’ailleurs déjà proposé des solutions concrètes permettant des économies importantes. »

Même son de cloche de la part du Syndicat des employés de la publicité (SEPB-574) qui a cherché à limiter les effets de la réorganisation sur ses membres. « Un projet d’entente prévoyant un programme de départs volontaires à la retraite sera soumis au vote en assemblée générale lundi prochain », explique Philippe St-Jean, président du SEPB-574.

Des ententes sur des programmes de départ seront aussi présentés lors d’assemblées générales dans les trois autres syndicats.

Plus que jamais, pour les syndicats, il est important que la direction et les employé-es travaillent ensemble pour assurer le développement de La Presse sur toutes les plateformes numériques, afin de préserver son rôle fondamental dans la production et la diffusion d’une information de qualité au Québec.

La fin de l’édition papier du samedi marque l’aboutissement d’un projet démarré en 2010 auquel les employé-es de La Presse et sa filiale Nuglif ont collaboré, entre autres, en faisant des concessions dans leurs conditions de travail et en y faisant les adaptations nécessaires.

Les employé-es sont très fiers du succès de l’application numérique La Presse+, qui rejoint chaque semaine plus de 600 000 lecteurs, ce qui procure à La Presse l’audience la plus large de toute son histoire.

Ce succès est confirmé de plusieurs façons. Grâce à sa salle de rédaction la plus importante au Québec, La Presse est de loin le quotidien le plus cité à la radio et à la télévision. Ses publicités interactives uniques et hautement mesurables viennent prouver quotidiennement l’efficacité du média.

L’Intersyndicale de La Presse et Nuglif représentent tout près de 420 employé-es.

Source : Intersyndicale de La Presse

  • Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (FNC–CSN)
  • Syndicat des employés de la publicité, SEPB-574 (FTQ)
  • Syndicat des travailleurs et travailleuses du centre de l’informatique de La Presse (FNC–CSN)
  • Syndicat des employés de bureau de journaux (FNC–CSN)

Le gouvernement du Québec en conflit d’intérêts

Blogue co-signé par Jacques Létourneau, président de la CSN,
et Pierre Brassard, président de la CSN-Construction

Avec sa loi spéciale dans la construction, le gouvernement vient nier le droit fondamental à la libre négociation des travailleuses et des travailleurs de la construction. C’est très grave, car il contrevient ainsi aux jugements de la Cour suprême et à la Charte des droits et libertés, qui reconnaissent ce droit fondamental.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement québécois vote une loi matraque contre des syndiqué-es. Tout récemment, il a frappé les juristes de l’État, niant ainsi leur droit de négocier. Dans le secteur de la construction, il s’agit d’un deuxième coup de force en quatre ans. Et dans le passé, les ouvriers de cette industrie ont subi à plusieurs reprises les affres d’une loi spéciale. Ce faisant, le gouvernement a habitué les associations patronales à un certain laxisme aux tables de négociation, qui nuit à la conclusion d’ententes négociées. Pourquoi s’empresseraient-elles de négocier en sachant que le gouvernement finira par intervenir quelques jours après le déclenchement d’une grève ?

Juge et partie
Les parties à la table de négociation sont, d’un côté, les organisations syndicales chapeautées par l’Alliance syndicale, et de l’autre, les associations patronales de la construction. Or, des acteurs de l’industrie brillent par leur absence à cette table, et ce sont les donneurs d’ouvrage. On parle notamment des municipalités et des deux paliers de gouvernement, provincial et fédéral, qui se trouvent parmi les plus gros donneurs d’ouvrage de la construction.

Le gouvernement québécois a en plus le pouvoir de décréter les conditions de travail dans ce secteur névralgique, comme il vient de le faire avec sa loi spéciale. Comment croire à son impartialité dans le dossier, lui qui commande et assume les coûts de la majeure partie des travaux d’infrastructures au Québec et qui a tout intérêt à réduire la facture ? Pourrait-il être tenté, par un jeu de corridor, de s’allier aux représentants patronaux présents à la table de négociation pour tenter d’obtenir des syndiqué-es qu’ils acceptent les offres patronales ? Se ferait-il le porte-voix des municipalités, alors que les maires Labeaume et Coderre ont expressément demandé l’adoption d’une loi spéciale ? On peut se poser ce genre de questions. D’ailleurs, le gouvernement Couillard a démontré à plusieurs reprises son préjugé favorable à l’égard des patrons et s’est déjà montré très sensible aux pressions de ces deux maires lors de l’adoption du projet de loi 110 visant les conventions collectives dans le secteur municipal.

Le gouvernement semble jouer un jeu parallèle au déroulement des négociations de la construction et se place à la fois en position de juge et partie. Par le fait même, il donne toutes les apparences de conflit d’intérêts. Cette situation, tout simplement intolérable, s’est concrétisée et renforcée cette semaine avec l’adoption de la loi spéciale.

Avaler la couleuvre de la loi
La loi spéciale donne cinq mois aux parties pour en venir à une entente, sans quoi un arbitre sera appelé à recommander les conditions des syndiqué-es, qui leur seraient par la suite imposées par l’État. L’adoption de cette loi a permis au gouvernement de s’ingérer plus profondément encore dans un processus de négociation privée, et même dans l’arbitrage, si nécessaire. Nous dénonçons plus particulièrement l’article 23 de la loi qui confère à la ministre du Travail le droit de déterminer dans le menu détail les matières à arbitrage, les méthodes et le cadre pour le tenir. De facto, cet article retire à l’arbitre toute marge de manœuvre pour assumer correctement le rôle judiciaire qui lui incombe. Le gouvernement peut-il faire abstraction de son statut d’important donneur d’ouvrage lorsqu’il prend ainsi parti pour fixer les termes de la loi et les critères de l’arbitrage ?

En cas d’impasse, le statut de législateur du gouvernement et son rôle de donneur d’ouvrage lui permettent de pousser les parties, et plus particulièrement les syndicats, dans un processus d’arbitrage qu’il a concocté lui-même et dont il tirera les plus grands avantages. Les associations patronales qui seront assises à la table, elles, savent que le Saint-Esprit gouvernemental veillera sur leurs travaux et auront tout intérêt à laisser venir le processus d’arbitrage.

Le législateur aurait dû faire confiance au processus de négociation et laisser les parties poursuivre les discussions. Le coup de force du gouvernement est carrément inacceptable. En choisissant plutôt de porter deux chapeaux à la fois, il convie les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction à jouer à un jeu de dupes.

Le ministre fédéral Jean-Yves Duclos doit trouver des solutions aux problèmes

Bien que les activités aient repris dans l’industrie de la transformation des crevettes en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent depuis le 21 mai dernier, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) espère des actions concrètes du gouvernement fédéral pour éviter la répétition du drame économique qui a affecté les revenus de centaines de travailleuses et travailleurs. C’est le sens de son intervention faite lors d’une rencontre expresse avec Jean-Yves Duclos, député fédéral et ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, aussi responsable de l’assurance-emploi.

Étaient présents à cette rencontre du 26 mai dernier à Québec Jean Lacharité, vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce, et Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent. La rencontre leur a permis de sensibiliser le ministre aux difficultés vécues depuis des années dans l’industrie de la transformation des crevettes, dont le fait que plusieurs syndiqués et même des non-syndiqués n’ont pas accumulé assez de semaines de travail pour se qualifier à l’assurance-emploi tant cette année que l’an prochain.

Mais pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « le problème réside principalement dans le fait que l’ancien gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis fin abruptement à un programme spécifique adapté aux travailleuses et travailleurs saisonniers du Québec, dont ceux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent. Ce programme permettait de prolonger de cinq semaines leur période de prestations à l’assurance-emploi, tout en leur évitant de se retrouver dans le fameux « trou noir », soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail. Voilà pourquoi nous avons expressément demandé au ministre Jean-Yves Duclos de rétablir ce programme pour assurer aux salarié-es saisonniers un revenu en tout temps, contrairement à la situation actuelle où ils sont placés dans une pauvreté absolue en raison d’un manque de revenus. »

« Le gouvernement fédéral ne peut pas se permettre de ne rien faire », a fait valoir pour sa part David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN), en parlant de la situation de ces travailleurs aux prises avec des bas salaires eu égard au coût de la vie dans ces régions, sans protection en cas de maladie et sans régime de retraite. « Et là, ils doivent vivre avec la menace quasi constante de ne pas travailler assez longtemps pour se qualifier et toucher leurs prestations d’assurance-emploi. Le gouvernement fédéral doit intervenir pour corriger la situation. »

Pour Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) : « C’est toute la fragilité des travailleuses et travailleurs saisonniers qui est en jeu ici en raison de la nature même du travail saisonnier. C’est déjà assez difficile de réussir à gagner sa vie décemment quand on travaille dans l’industrie de la pêche. En plus, ils doivent vivre la moitié de l’année avec des revenus amputés de 50 % que représentent les prestations de l’assurance-emploi. La même chose risque d’arriver avec les travailleurs de la sylviculture en raison des inondations récentes. C’est ce qu’on a expliqué au ministre. On espère être entendus. »

Sans prendre d’engagements, le ministre s’est dit sensible à la situation de ces employé-es et prêt à regarder différentes avenues qui pourraient être applicables à l’ensemble des emplois saisonniers tant en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent qu’ailleurs au Canada. Le ministre a aussi manifesté un intérêt à l’idée que soit créé un comité de concertation avec les acteurs socioéconomiques, dont les municipalités régionales de comté, les propriétaires d’usines et les syndicats, afin de dégager des solutions à moyen et long terme, notamment en cherchant à maintenir en emploi le plus longtemps possible ces salarié-es saisonniers.

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 130 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN). La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Le gouvernement a muselé les travailleuses et les travailleurs

L’Alliance syndicale dénonce l’adoption du projet de loi 142. « Cette loi porte atteinte au droit fondamental d’association puisqu’il entrave le droit de négocier et d’exercer un rapport de force en empêchant les travailleurs de faire la grève. Cette intervention du législateur est plus qu’intrusive. C’est une loi antidémocratique », a martelé Michel Trépanier, porte-parole syndical de l’Alliance syndicale.

« La loi spéciale ne reflète pas du tout l’attitude constructive que nous avons eue. Depuis le début, nous avons porté une attention particulière pour répondre aux demandes et recommandations de la ministre », a dénoncé le porte-parole syndical.

L’Alliance syndicale examine les recours possibles pour contester cette loi spéciale devant les tribunaux. Cependant, elle respectera le retour au travail prévu pour le 31 mai 2017 et répondra positivement aux convocations des médiateurs.

L’Alliance syndicale remercie ses membres pour leur support tout au long de ce processus et pour leur engagement. Elle espère maintenant que le retour au travail s’effectuera dans le respect des conventions collectives. D’ailleurs, tout travailleur victime d’intimidation ou de représailles de la part de son employeur est invité à communiquer avec son représentant syndical.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Blitz de cinq jours de négo pour 11 000 travailleuses

Les représentants des 11 000 travailleuses et travailleurs en CPE, syndiqués à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), entament un blitz de négociation de cinq jours à compter de demain, le 31 mai. Avec cette accélération des pourparlers qui ont commencé le 8 décembre dernier, les membres du comité de négociation nationale espèrent obtenir rapidement une entente avec le ministère de la Famille et onze associations d’employeurs. Leurs conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015.

Le blitz de négociation, qui intervient après une vingtaine de séances régulières, se poursuivra jusqu’au dimanche 4 juin inclusivement. Plusieurs sujets à incidence pécuniaire y seront discutés, dont les salaires, l’assurance collective, la retraite, les fériés, les vacances, le temps supplémentaire ainsi que les disparités régionales. D’autres enjeux nationaux feront également l’objet de négociation, notamment les ratios éducatrice/enfants, les horaires de travail, le taux de fréquentation, l’accès aux divers congés, la gestion du service alimentaire, et la place des travailleuses sur les conseils d’administration des CPE.

« Pour nous, ces enjeux sont majeurs en raison des ravages engendrés par d’importantes compressions budgétaires dans les services de garde éducatifs en installation, qui ont été de plus de 300 millions de dollars imposés depuis 2014, lance Louise Labrie, membre du comité de négociation nationale des CPE FSSS–CSN. Ça fait plus de deux ans maintenant qu’on est sans contrat de travail. Nous souhaitons donc un règlement satisfaisant qui tienne compte de nos demandes, pas seulement de celles des employeurs et du ministère de la Famille. »

Le 31 mai, 11 000 travailleuses en CPE vont porter leur t-shirt en appui à la négociation.Le premier jour du blitz, le 31 mai, les 11 000 travailleuses syndiquées à la FSSS-CSN sont invitées à porter leur t-shirt en appui à la négociation.Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN et responsable du secteur privé, invite le ministère de la Famille et les associations d’employeurs à « saisir cette occasion qu’est le blitz de négociation pour atténuer, voire régler à la base les problèmes causés par des compressions budgétaires sans précédent. Les enfants, tout comme les travailleuses et les travailleurs, n’ont pas à faire les frais de l’austérité ambiante, encore moins en diminuant la qualité des services éducatifs à la petite enfance. »

L’APNCPE absente des pourparlers

Le comité de négociation syndical déplore le fait que l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE), qui représente 133 CPE syndiqués à la FSSS–CSN en Estrie, en Montérégie, à Montréal-Laval et dans le Centre-du-Québec, se soit retirée de la table nationale de négociation peu avant le début des pourparlers, à l’automne 2016. L’APNCPE a décidé de faire cavalier seul en tentant de négocier au plan régional les clauses qui sont négociées depuis plus de vingt ans sur le plan national, là où se retrouve le principal bailleur de fonds, soit le ministère de la Famille lui-même.

« La FSSS–CSN a rejeté cette voie promue par l’APNCPE qui entraînerait d’importantes disparités dans les conditions de travail et de pratique des travailleuses selon qu’un CPE appartienne ou non à cette association patronale. Face à ce refus, l’APNCPE a intenté un recours devant le Tribunal administratif du travail (TAT) pour une soi-disant négociation de mauvaise foi. Bien qu’elle ne soit pas encore rendue, la FSSS–CSN est confiante que cette plainte sera rejetée, car elle est dénuée de fondement. En outre, cette association devra intégrer les résultats des négociations convenues à la table nationale, qu’il y ait ou non une décision du TAT », de conclure Dany Lacasse.

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses et travailleurs syndiqués répartis dans quelque 400 CPE sont regroupés dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN. Pour sa part, la CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à souligner la semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial qui se déroule jusqu’au 3 juin. La centrale veut ainsi reconnaître l’apport indéniable des services éducatifs au développement des enfants et de la société québécoise en général, mais aussi saluer les efforts quotidiens des travailleuses et des travailleurs au bien-être des tout-petits.

Pour Véronique De Sève : « Les nombreuses attaques menées par le gouvernement libéral contre les services éducatifs subventionnés et régis et son choix délibéré en faveur de leur commercialisation croissante ne feront jamais oublier que le Québec s’est clairement doté depuis plus de 20 ans d’un joyau unique au Canada et envié de par le monde. Comme organisation, nous allons tout faire pour que le réseau reprenne ses lettres de noblesse, notamment en mettant toute la pression nécessaire pour en faire un enjeu de la prochaine élection provinciale. C’est le sens de la nouvelle campagne d’information qui sera menée au cours des prochains mois. »

La CSN lancera dès le retour des vacances estivales une nouvelle campagne dont le thème est Pas de profit sur le dos des petits, qui s’inscrit en continuité avec sa précédente campagne nationale Un réseau qui fait grandir, laquelle a permis notamment de déposer à l’Assemblée nationale plus de 80 000 cartes postales réclamant la fin du saccage des services éducatifs.

Enfin, comme d’autres, la CSN a participé au Sommet sur l’éducation à la petite enfance les 4 et 5 mai dernier, lequel a réaffirmé la nécessité de consolider et de développer le réseau des services de garde éducatifs subventionnés et régis. Elle a également signé une déclaration des partenaires en faveur de la reconnaissance du droit de tous les enfants à des services éducatifs de qualité dès la naissance. 

Le gouvernement du Québec en conflit d’intérêts

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, s’adressera ce matin à 11 h 30 aux travailleurs et travailleuses de la construction réunis devant l’Assemblée nationale pour protester contre l’adoption imminente d’une loi spéciale et en profitera pour souligner le conflit d’intérêts dans lequel se trouve le gouvernement du Québec, qui compte parmi les plus gros donneurs d’ouvrage de l’industrie.

« Encore une fois, le gouvernement intervient avec une loi spéciale qui vient nier le droit fondamental à la libre négociation pourtant reconnu par la Charte. Mais il y a plus, explique Jacques Létourneau. Les parties à la table de négociations sont, d’un côté, les organisations syndicales chapeautées par l’Alliance syndicale, et de l’autre, les associations patronales. Or, des acteurs de l’industrie brillent par leur absence à cette table, et ce sont les donneurs d’ouvrage. Il se trouve pourtant que l’un des principaux d’entre eux, le gouvernement du Québec, a le pouvoir de décréter les conditions des travailleurs dans la construction. Comment croire à son impartialité dans cet exercice, lui qui a tout intérêt à réduire ses dépenses justement parce qu’il commande et paye une grande partie des travaux d’infrastructures au Québec ? », questionne le président de la CSN.

Pierre Brassard, le président de la CSN-Construction, abonde dans ce sens et rappelle que les négociations de la construction se font alors que le cadre et les coûts de plusieurs projets de construction sont déjà fixés. Il estime du coup que cette négociation s’est déroulée dans un contexte nettement déséquilibré, où ceux qui ont réellement un intérêt à tirer les conditions de travail vers le bas influencent la table de négociation. « Est-ce que les augmentations de salaire des travailleurs sont prévues lors de l’acceptation des projets d’infrastructures ? Les donneurs d’ouvrage s’organisent-ils avec les représentants patronaux présents à la table de négociation pour faire payer aux syndiqué-es la baisse des coûts relatifs aux travaux ? On peut se poser ce genre de question. Si tel est le cas, les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction se trouvent pris en otage dans un jeu de dupes. »

Pour ces raisons, entre autres, la CSN dénonce fermement l’action du gouvernement libéral dans ce dossier. « Avec la menace d’une loi spéciale, le gouvernement du Québec veut contraindre les travailleurs et travailleuses de la construction à renoncer à leurs demandes, qui sont plus que raisonnables. Mais en tant que donneur d’ouvrage, il semble jouer un jeu parallèle au déroulement des négociations et se place ainsi en position de juge et partie. Par le fait même, il donne toutes les apparences de conflit d’intérêts. Cette situation est tout simplement intolérable », conclut Jacques Létourneau.

 

L’Alliance syndicale refuse les offres finales des patrons

L’Alliance syndicale de la construction refuse les offres finales qui ont été déposées par les associations patronales dans tous les secteurs de l’industrie de la construction.

Dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel, l’Association de la construction du Québec a remis de l’avant ses demandes attaquant la conciliation travail-famille. C’est ces demandes qui sont au centre du conflit de travail actuel.

Dans tous les secteurs, les offres salariales présentées étaient aussi insuffisantes. L’Alliance syndicale refuse que les 175 000 travailleuses et travailleurs de la construction s’appauvrissent au cours des quatre prochaines années.

Le gouvernement du Québec déposera une loi spéciale demain matin à l’Assemblée nationale. « Demain, nous verrons qui le gouvernement choisira entre les 175 000 travailleurs et travailleurses et leurs familles ou les patrons et leurs chums », a déclaré Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.