Mises à pied au Chantier naval Davie

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) trouve inacceptable la suppression de 134 postes annoncée aujourd’hui au Chantier naval Davie. Les travailleuses et les travailleurs font une fois de plus les frais d’un litige inqualifiable. La CSN demande au ministère des Transports d’intervenir dans le litige entre le Chantier et la Société des traversiers du Québec (STQ) qui actuellement ne trouve aucune issue.

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Photo : Pascal Ratthé

« C’est encore une fois les travailleuses et les travailleurs qui font les frais des démêlées entre la Davie et la STQ. C’est désolant de voir l’employeur se comporter de cette façon sans aviser le syndicat des mises à pied », a dénoncé le président du syndicat des travailleurs du Chantier naval de Lauzon inc. (FIM–CSN), Raphaël Jobin.

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Raphaël Jobin, président du syndicat des travailleurs du Chantier naval de Lauzon inc. | Photo : Pascal Ratthé

« Nous tentons depuis de nombreuses semaines de participer aux échanges entre les parties, sans résultat. Il est bien difficile dans cette situation de démêler le vrai du faux » a souligné le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–­CSN), Alain Lampron.

« À force de faire des réembauches et des mises à pied répétitives, nous allons perdre l’expertise qui se tournera vers d’autres entreprises plus stables. C’est sans compter l’insécurité qui est causée dans les familles touchées. Est-ce que c’est le but que le gouvernement du Québec cherche à atteindre ? », conclut la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras.

Une proposition d’appui au Syndicat, en marge du congrès du CCQCA–CSN a été adoptée à l’unanimité par l’ensemble des syndicats de la région : « Que le congrès du CCQCA dénonce les 134 mises à pied que Davie Canada vient d’effectuer et réitère son entier appui au Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon dans sa lutte pour l’emploi et l’amélioration des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. »

Pour des conditions dignes dans nos CHSLD

Blogue de Jean Lacharité

La semaine dernière, la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale a déposé un rapport fort éclairant sur les conditions de vie des adultes hébergés en centre d’hébergement et de soins de longue durée, à l’issue d’un long travail de consultation méticuleux auquel la CSN a bien entendu participé. Voilà une excellente démarche non partisane comme on aimerait en voir beaucoup plus souvent dans notre démocratie !

À la CSN, nous représentons la majorité des travailleuses et des travailleurs offrant des services aux aîné-es. Nous accueillons avec beaucoup d’ouverture les conclusions de ce rapport ainsi que ses recommandations. Entre autres, les parlementaires des différents partis recommandent de revoir la façon dont sont établis les ratios de personnel dans les établissements, et ce afin d’assurer une prestation adéquate de services aux personnes hébergées, selon leurs besoins individuels. Ils souhaitent également que plus d’efforts, matériels et humains, soient consentis aux soins d’hygiène et à l’alimentation. Ils proposent de valoriser davantage les professions œuvrant dans nos CHSLD, notamment les préposé-es aux bénéficiaires, et d’en faire davantage au niveau de la formation du personnel. Ils s’attaquent également à différents aspects ayant un impact concret sur la qualité de vie des résident, notamment qu’on limite le fort roulement de personnel, et proposent qu’on privilégie davantage la proximité géographique d’un milieu de vie et qu’on évite de séparer des couples lorsque les deux ont besoin d’être hébergés en CHSLD.

Ces recommandations, nous apparaissent viser juste, pour l’essentiel. Nous sommes d’avis que la situation actuelle découle d’une très longue période de laisser-aller au cours de laquelle, les conditions de vie des aîné-es se sont détériorées. Nous invitons le gouvernement à saisir l’occasion qui lui est offerte par ce consensus entre les députés des différentes formations politiques afin de proposer sans tarder des changements importants, nécessaires pour assurer à tous les aîné-es le droit de vivre dans la dignité.

Si le gouvernement souhaite améliorer les choses dans les centres d’hébergement et les CHSLD, dans le respect des travailleuses et des travailleurs, il trouvera en la CSN et les travailleuses et les travailleurs, son meilleur allié

Les ouvriers de la CSDM dénoncent les abolitions de poste

Plusieurs dizaines d’ouvriers, membres du Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal (FEESP–CSN), manifestent présentement devant les bureaux administratifs de la CSDM où se tient ce soir le Conseil des commissaires. Ils dénoncent les abolitions de neuf postes de peintre et d’un poste d’ouvrier certifié d’entretien confirmées dans le plan d’effectifs adopté le 11 mai dernier.

À la suite de l’annonce des dix postes abolis, le syndicat a appris que la CSDM ouvrirait cinq nouveaux postes de peintre avec des horaires de soir, ce qui va à l’encontre de la convention collective. Le syndicat s’interroge sur les réelles motivations des gestionnaires et s’inquiète aussi de voir cette pratique s’étendre à l’ensemble des ouvriers du Service des ressources matérielles. « Encore une fois, alors que nous sommes en discussion avec eux, la CSDM se retourne et prend des décisions unilatérales. Avec l’état actuel des écoles, il faut plus que jamais ajouter des ressources et non en enlever. Nous le répétons une fois de plus : nous sommes celles et ceux qui connaissons le mieux les bâtiments fréquentés par nos enfants quotidiennement et nous avons des pistes de solution », a affirmé Rémi Desrosiers, président du SNEE (FEESP–CSN).

À l’ouverture de la rencontre de ce soir, les ouvriers remettront aux commissaires une pétition signée par plus de 150 membres du syndicat. Cette pétition demande notamment que la CSDM change sa décision d’affecter des ouvriers sur des plages horaires de soir et que la CSDM respecte sa politique de conciliation travail-famille.

À propos

Le Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal | SNEE (FEESP–CSN) représente près de 800 travailleuses et travailleurs des services d’entretien ménager et d’entretien physique, du transport et des cafétérias de la CSDM. .

Le syndicat atteint ses objectifs

Réunis hier soir en assemblée générale extraordinaire, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus Sainte-Cécile-de-Milton-CSN (STTASCM) ont adopté à l’unanimité, par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue le 8 juin dernier en conciliation entre le syndicat et l’employeur.

« Pour nous, il s’agissait d’une question d’équité. Nous avons demandé la parité salariale avec nos collègues d’Autobus Granby, également propriété de SOGESCO, avec qui nous partageons le même garage. Notre nouvelle convention collective prévoit des salaires rétroactifs de 18,80 $ au 1er juillet 2015, de 19,51 $ applicable au 1er juillet 2016 et de 20,29 $ au 1er juillet 2017, ce qui nous donne la parité avec nos collègues. Nous demandions également quatre jours de congés familiaux et de maladie rémunérés, qui sont désormais inscrits dans notre convention collective, à l’image des salarié-es d’Autobus Granby », de souligner Alain Grenier, président du STTASCM.

« Nous avons également majoré nos indemnités de vacances comparativement à ce que nous touchions auparavant. Les salarié-es recevront donc 8 % en indemnité de congé dès leur neuvième année d’ancienneté au lieu de la 15e année tel que prévu dans la dernière convention collective. À ces gains, ajoutons une banque de trois congés de maladie et, si aucun de ceux-ci n’est pris, l’employeur nous rembourse quatre jours au 1er mai suivant. Nous sommes finalement heureux des gains que nous avons obtenus », de conclure le président du syndicat.

Rappelons que les salarié-es étaient sans convention collective depuis le 31 janvier 2015, et que ceux-ci disposaient d’un mandat de deux jours de grève, dont la première journée était prévue le 9 juin dernier. Le nouveau contrat de travail arrivera à échéance le 1er juillet 2018.

Le STTASCM regroupe une quinzaine d’employé-es affiliés à la FEESP-CSN. Le Conseil central de la Montérégie–CSN compte environ 33 000 membres dans 220 syndicats. Fondée en 1947, la FEESP-CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

La CSN dénonce une tentative de détruire le rapport de force des employé-es municipaux

Le gouvernement du Québec tente, une fois de plus, de bafouer le droit fondamental à la négociation libre en déposant, ce matin, un projet de loi nébuleux qui apparaît être une porte ouverte à l’adoption de lois spéciales pour décréter les conditions de travail des salarié-es syndiqués du secteur municipal.

Le ministre des Affaires municipales Martin Coiteux, avec son projet de loi 110, Loi concernant le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal, mettra fin à la paix sociale qui règne à l’heure actuelle. Depuis 2000, plus de 96 % des négociations entre les municipalités au Québec et les syndicats de travailleurs municipaux ont été réglés sans conflit de travail.

Sous le couvert de créer un régime de règlement des différends, le projet de loi 110 pave une voie de contournement au droit de libre négociation en donnant la possibilité de nommer un mandataire spécial qui pourrait recommander au gouvernement l’adoption de conditions de travail par le biais d’un rapport, estime Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

« Les nouveaux paramètres dans lesquels devront s’inscrire les négociations ainsi que le temps laissé aux parties pour convenir des conditions de travail viennent brimer une fois de plus la libre négociation, aspect fondamental du droit d’association », déclare Denis Marcoux.

Entre autres, le projet de loi prévoit :

  • La nomination d’un mandataire spécial à la demande d’une des parties « si des circonstances exceptionnelles le justifient », ce qui suspendrait le droit à l’arbitrage;
  • Que le rapport du mandataire spécial tienne compte de la politique de rémunération dans la fonction publique du Québec, des conditions économiques locales et des « exigences relatives à la saine gestion des finances publiques », entre autres;
  • Des conventions collectives d’une durée d’au moins cinq ans, alors que le Code du travail prévoit actuellement une durée maximale de trois ans dans le cas d’une première négociation;
  • Si le mandataire estime qu’il est peu probable que les deux parties en arrivent à une entente, il soumettra au ministre une proposition de règlement, après quoi le gouvernement aurait le pouvoir de décréter les conditions de travail des employé-es.

Pour Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, le projet de loi 110 doit être vu comme une autre pièce dans un ensemble d’attaques contre le mouvement syndical.

« Avec l’existence actuelle de la Loi 15, qui force la restructuration des régimes de retraite, c’est la capacité de négocier toutes les conditions de travail qui est menacée. Une fois de plus le gouvernement de Philippe Couillard s’attaque au droit d’association des travailleurs syndiqués du secteur municipal », conclut Francine Lévesque.

Un autre projet de loi controversé sur la gouvernance des commissions scolaires

Le nouveau projet de loi 105 modifiant la Loi sur l’instruction publique déposé par le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx à l’Assemblée nationale, hier, reprend plusieurs éléments du projet de loi 86. Des orientations qui ne faisaient pas consensus et pour lesquelles la CSN avait demandé le rejet du projet de loi.

Comme dans le défunt projet de loi 86 qu’il remplace, il y a une attribution de pouvoirs accrus au ministre, qui légitimeront son ingérence dans le fonctionnement des commissions scolaires. Le ministre pourra émettre des directives à une commission scolaire sur son administration et l’obliger à modifier des règles budgétaires en cours d’année scolaire. Le ministre serait également en mesure d’ordonner à une commission scolaire de se soumettre à une surveillance ou un accompagnement par le ministère, et d’y imposer des mesures correctrices. « L’analogie avec la récente réforme du réseau de la santé et des services sociaux s’impose à l’esprit. Or, il importe d’en tirer des leçons afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans le secteur de l’éducation », déclare Madame de Sève, vice-présidente de la CSN.

La CSN appuie le rôle de soutien que les commissions scolaires apportent aux établissements. Toutefois, la notion de principe de subsidiarité ajoutée à la mission des commissions scolaires est inquiétante. « Nous redoutons que cet ajout puisse servir de levier à ceux qui, à défaut d’obtenir l’abolition des commissions scolaires, exigent une réduction importante de leurs responsabilités », commente Sylvie Tremblay, vice-présidente trésorière de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

La création d’un comité de répartition des ressources demeure problématique. Si certaines précisions ont été amenées sur la composition de ce comité, son pouvoir a également été amplifié. Il faudra l’accord d’au moins les deux tiers des membres du conseil des commissaires pour renverser une recommandation du comité.

Au cours des années, les établissements scolaires se sont vus imposer divers mécanismes d’évaluation, des cibles de performance et des processus de reddition de comptes. Malgré une ouverture du gouvernement pour alléger et simplifier les exigences bureaucratique, l’idéologie de la nouvelle gestion publique demeure bien présente dans ce nouveau projet de loi.

En terminant, Véronique de Sève demande au gouvernement de consulter les partenaires de l’éducation sur des éléments d’une future politique nationale sur la réussite éducative plutôt que de perdre du temps sur nouvel exercice de brassage de structures.

Les syndiqué-es du Bas-Saint-Laurent règlent l’ensemble de leurs conventions collectives

Les travailleuses et les travailleurs des centres d’hébergement privés pour aîné-es, Investissement GL et la résidence Saint-Louis, ont adopté respectivement à 96 % et à 92 % leur entente de principe. Ces deux ententes respectent les quatre demandes communes de la négociation coordonnée.

« Les salarié-es ont tenu leur bout, a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat, René Dextraze. En plus d’obtenir 1,50 $ de l’heure sur trois ans, l’échéance de la convention collective au 31 mars 2018, la formation systématique et un comité de relations de travail fonctionnel, ils sont aussi allés chercher des gains supplémentaires qui vont améliorer leur vie au travail. »

À ce titre, les employé-es d’Investissement GL ont aussi obtenu des gains sur le plan des congés de maladie, des congés sociaux et des congés fériés. Ceux de la résidence Saint-Louis ont pour leur part réalisé des avancées en ce qui a trait au cumul de l’ancienneté lors d’absence pour maladie et de mise à pied et sur la question du fractionnement des vacances.

C’est réglé au Bas-Saint-Laurent
Ces deux règlements viennent conclure la négociation dans les quatre résidences du Bas-Saint-Laurent qui participaient à la négociation coordonnée de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Je lève mon chapeau aux travailleuses et aux travailleurs des résidences privées de la région. Leurs revendications ont porté fruit. Ces ententes illustrent à quel point l’union des forces au sein d’une négociation coordonnée fonctionne bien », a enchaîné la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre.

« Les syndiqué-es des centres d’hébergement privés de la FSSS–CSN ont décidé, collectivement, qu’ils allaient améliorer leur sort, et ils y sont parvenus. Ces ententes auront des incidences concrètes sur leur vie de tous les jours », a aussi ajouté le vice-président régional de la FSSS–CSN, Daniel Charette.

« C’est une victoire. Nous allons maintenant nous assurer que l’ensemble des syndiqué-es qui prennent part à la négociation coordonnée règlent leur entente en tout respect de nos revendications communes. On s’en fait un point d’honneur », a conclu le représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS–CSN, Gilles Gagné.

À propos de la FSSS–CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Dans la région, le Conseil central du Bas-Saint-Laurent rassemble environ 10 000 syndiqué-es issus des secteurs public et privé, dont environ 130 membres dans le secteur des centres d’hébergement privés.

La demande de moratoire rallie de plus en plus de gens

La Confédération des syndicats nationaux présente aujourd’hui à l’Assemblée nationale une pétition signée par près de 10 000 personnes en quelques semaines, réclamant un moratoire immédiat sur les transferts de professionnel-les des CLSC vers les Groupes de médecine de famille (GMF), des entités à but lucratif. Pour la CSN, ces transferts mettent à mal les CLSC et nous éloignent de l’objectif que tout le monde devrait partager, soit d’assurer à toute la population un accès universel à des services sociaux de qualité dans leur communauté.

« De plus en plus de voix s’élèvent contre cette mauvaise idée, indique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Ce ne sont plus seulement les travailleuses et les travailleurs qui sont aux premières loges des services à la population qui sont inquiets, mais aussi des ordres professionnel-les, des chercheurs, des groupes communautaires qui travaillent avec des clientèles vulnérables, pour ne nommer que quelques exemples. On voit maintenant des établissements reconnaître publiquement que ces transferts sont précipités et qu’il faut se donner plus de temps pour en évaluer les conséquences négatives pour la population qui a droit aux services comme pour le personnel touché. Il serait sage que le Dr Barrette arrête de banaliser ces inquiétudes légitimes et qu’il ordonne un moratoire immédiat sur ces transferts mal avisés ».

Ces transferts constituent un drainage de ressources humaines et financières du secteur public vers le secteur privé car le gouvernement paiera non seulement les salaires de professionnel-les à l’emploi des GMF mais en plus il financera l’aménagement de nouveaux locaux dans ces cliniques privées à but lucratif.

La CSN craint par ailleurs des problèmes d’accès aux services pour la population, en particulier les plus vulnérables qui n’ont pas accès aux GMF. De plus le modèle d’interdisciplinarité des CLSC qui repose sur l’autonomie professionnelle des salarié-es a fait ses preuves. Or dans les GMF, ces professionnel-les seront au service des médecins. Enfin, les travailleuses sociales et autres professionnel-les que le Dr Barrette entend transférer ne seront pas remplacés dans les CLSC, ce qui n’aidera certainement pas les professionnel-les qui demeureront au public à faire face à des listes d’attente qui s’allongent sans cesse.

Mobilisation
« Notre mobilisation porte tranquillement ses fruits, se réjouit tout de même la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Nancy Corriveau. Nous continuerons à tout mettre en œuvre pour garder ce dossier dans l’espace public tant qu’un moratoire complet ne sera pas déclaré. De nouvelles opérations de visibilité et de sensibilisation débutent aujourd’hui même devant le CLSC La source, à Québec, et se transporteront dans toutes les régions du Québec dès la semaine prochaine. Nous participerons aux séances publiques des conseils d’administration des établissements afin d’obtenir des engagements pour qu’aucun nouveau transfert de ressources n’intervienne dans ces conditions ».

Pour la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux, Mélissa Gaouette, un moratoire doit servir à étudier des alternatives comme le renforcement des CLSC. « La méthode Barrette, c’est d’imposer une vision du haut vers le bas sans égard aux idées de ceux et de celles qui travaillent sur le terrain. C’est bien dommage parce que des moyens d’améliorer l’accessibilité pour la population, les travailleuses et les travailleurs en connaissent plusieurs. Dans bien des cas, ces solutions permettraient de mieux utiliser les ressources disponibles afin de permettre un réinvestissement là où c’est nécessaire. Quand le ministre de la Santé et des Services sociaux va-t-il comprendre que les meilleurs allié-es dans la défense du droit à la santé pour toutes et tous sont les travailleuses et les travailleurs du réseau qui sont confrontés quotidiennement à la détresse de la population et qui vivent quotidiennement les impacts de ces décisions ? »

Journée du personnel des services auxiliaires et de métiers

La CSN a toujours été au cœur des luttes pour le maintien et le développement des services auxiliaires dans les établissements publics de santé et de services sociaux. C’est par sa détermination et par l’appui incontestable des syndicats qu’elle est parvenue,au fil des ans, à mettre en échec des tentatives de privatisation et ainsi conserver des emplois et une expertise dans le secteur public.

 

 

Plus forts ensemble à Concordia !

Les présidences de cinq syndicats CSN de l’Université Concordia – et d’un sixième, qui sera affilié officiellement à la centrale plus tard en juin – se sont rassemblés avec leurs membres sous le soleil vendredi passé au carré Bethune sur le campus du centre-ville.

De gauche à droite : Alex Macpherson (Syndicat des employé-es de soutien de l’Université Concordia – secteur technique), Kent Cluff (Syndicat des employé-es des bibliothèques de l’Université Concordia), Marylee Wholey (Syndicat des Chargé-es de cours à l’éducation aux adultes de l’Université Concordia), Daniel Rodriguez (syndicat des cols bleus ; le nom officiel n’est pas encore établi), François Carrière (Syndicat des employé-es de soutien de l’Université Concordia), et Danièle Berthiaume (Syndicat employé-es professionnels de Concordia). Photo : Michel Giroux

Ils mènent une campagne pour défendre le droit de négocier leurs régimes de retraite, un droit menacé par le projet de loi 75 actuellement à l’étude devant l’Assemblée Nationale. Ce projet de loi renforce le pouvoir des administrations universitaires de restructurer unilatéralement des régimes de retraite. Les membres des six syndicats s’associent afin de limiter au maximum les dégâts potentiels.

La CSN participe à l’édition 2016 du concours Chapeau les filles!

La CSN est fière d’avoir pu à nouveau collaborer en tant que partenaire au concours Chapeau, les filles! et son volet Excelle Science, et d’avoir eu la chance de décerner aujourd’hui trois bourses de 2000 $ à trois étudiantes qui se sont illustrées dans le cadre de ce concours.

Ce concours encourage les jeunes femmes à poursuivre des études en formation professionnelle et technique, en sciences ou en génie, qui mèneront à l’exercice d’une profession ou d’un métier traditionnellement masculin. Rappelons que les bourses CSN sont offertes à des jeunes filles des communautés ethnoculturelles et autochtones.

« Il faut donner aux femmes la possibilité d’effectuer des choix de carrière qui correspondent à leurs intérêts véritables et non au rôle traditionnel qu’on leur a longtemps assigné. L’accès à des emplois traditionnellement masculins peut souvent signifier un meilleur salaire. Il faut agir dès l’école primaire pour combattre les stéréotypes voulant que les emplois aient un sexe ! Et il faut une stratégie d’action qui tienne compte des obstacles particuliers que rencontrent les femmes sur le marché du travail », de déclarer Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Les trois bourses ont été remises par la CSN, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) à Madame Stephanie Cain, étudiante en Plomberie et chauffage (DEP) au Pearson Electrotechnology Centre de la Commission scolaire Lester B. Pearson, à Madame Cylène Debray, étudiante en Techniques de l’informatique (DEC) au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu et à Madame Elizabeth Aleman, étudiante en Génie géomatique à l’Université Laval.

Il faut saluer la persévérance et la détermination des jeunes lauréates à poursuivre des études dans des métiers et des professions traditionnellement occupés par des hommes.

Chapeau les filles! et son volet Excelle Science, est une initiative qui devra se poursuivre, car les données récentes montrent que les choses tardent à changer au chapitre des choix de carrière pour les femmes.

Rappelons que, en 2015, le gouvernement libéral avait tenté d’interrompre la tenue de Chapeau les filles! Sous les pressions, il a décidé de maintenir le volet national du concours. Le gouvernement doit reconnaître l’importance de ce concours et rétablir son volet régional qui assurait une visibilité accrue à l’évènement et une meilleure participation.

De plus, en vue de mettre fin à la discrimination systémique que vivent les femmes en emploi, le gouvernement doit renouveler la Stratégie d’intervention à l’égard de la main-d’œuvre féminine d’Emploi-Québec, un outil essentiel dans l’atteinte de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

 

Entente de principe adoptée chez Sucre Lantic

Les travailleuses et les travailleurs de la compagnie Sucre Lantic sont retournés au travail après avoir adopté dimanche soir une entente de principe par voie de scrutin secret.

« Les salarié-es ont tenu leur bout et ont refusé tous les reculs que voulait imposer l’employeur », a d’abord commenté le vice-président et représentant du secteur agroalimentaire de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr.

Les gains

Les employé-es conservent donc leur régime à prestation déterminée et ont réussi à maintenir à 4 % leur taux de cotisation. Ils ont également obtenu une augmentation de salaire de 11,3 % sur cinq ans qui se détaille à 2,2 % pour chacune des quatre premières années et à 2,5 % pour la dernière. « Il était hors de question d’accepter à quelque niveau que ce soit des disparités de traitement entre les nouveaux salarié-es et les plus anciens », a enchaîné le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Sucre Lantic (FC–CSN), Marc L’Heureux.

Rappelons que Sucre Lantic voulait créer deux classes de salarié-es en obligeant les nouvelles personnes embauchées à devoir attendre huit ans avant d’atteindre le dernier échelon salarial. L’employeur voulait également imposer le régime de retraite à cotisation déterminée aux nouveaux employés, et faciliter l’usage de la sous-traitance.

Le syndicat a amélioré un peu les mécanismes de protection des emplois, a obtenu la création de quelques postes et un réaménagement des horaires qui donne plus de latitude aux syndiqué-es.

À propos
La Fédération du commerce (FC–CSN) compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Une raison de plus de maintenir la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Montréal

Dans la foulée de l’étude rendue publique par le Commissaire à la santé et au bien-être sur l’attente aux urgences, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) rappelle l’importance de maintenir la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Le maintien des services hospitaliers de cet établissement permettrait de réduire les temps d’attente aux urgences dans la région métropolitaine et ainsi de mieux répondre aux besoins de la population.

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L’attente aux urgences risque d’augmenter avec la fermeture de l’Hôtel-Dieu

Il est actuellement prévu que les activités hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal cessent avec le déménagement dans le futur CHUM en PPP. Ce déménagement occasionnera la perte de plusieurs places aux urgences pour la population de la région métropolitaine, ce qui risque d’augmenter davantage les temps d’attente dans les urgences. C’est près de 65 000 patient-es par année qui ne pourront recevoir les soins aux urgences avec le déménagement vers le futur CHUM si le gouvernement Couillard procède à la fermeture de l’Hôtel-Dieu.

« Si la situation des urgences au Québec est désastreuse actuellement, imaginez ce que ce sera si on ferme un autre hôpital! L’urgence de l’Hôtel-Dieu est rénovée et très performante. Maintenir la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu permettrait d’améliorer les temps d’attente aux urgences. C’est la seule solution sensée. Le ministre Barrette doit annoncer que les services seront maintenus à l’Hôtel-Dieu », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Rappelons que la Coalition Sauvons l’Hôtel-Dieu demande à la fois le maintien de la vocation hospitalière et la création de logements sociaux sur le site de l’établissement. Le projet d’acquisition du site des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph par la Ville de Montréal inclut d’ailleurs la création de logements sociaux.

« La fermeture de l’Hôtel-Dieu s’inscrit dans le plan de privatisation tranquille du ministre Barrette. Plutôt que de préserver nos établissements publics, il travaille à mettre en place des cliniques privées. Les supercliniques du ministre seront possédées par des médecins et rien n’indique qu’ils permettront d’améliorer l’accès aux services. Faut-il rappeler à monsieur Barrette qu’il n’est pas le ministre des médecins, mais le ministre de la Santé et des Services sociaux? La meilleure manière d’améliorer les soins à la population, c’est de miser sur nos services publics! », de conclure Jean Lacharité.

La CSN lançait dernièrement la campagne Ma place en santé, j’y tiens. Cette campagne vise à dénoncer la privatisation tranquille du système public de santé et de services sociaux.

À la défense d’un réseau qui fait grandir

Des travailleuses et des travailleurs en CPE, en milieu familial régi et en milieu scolaire des quatre coins de la province ont convergé vers Québec en ce samedi après-midi afin de se porter à la défense du réseau des services de garde éducatifs, victime des politiques d’austérité du gouvernement Couillard. Cette mobilisation s’inscrit dans la campagne Un réseau qui fait grandir, portée par la CSN depuis le mois de février dernier.

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Photo : Clément Allard

La CSN profite de la conclusion de la Semaine nationale des services de garde éducatifs en CPE et en milieu familial pour lancer un message clair au gouvernement : « Au cours des derniers mois, le réseau des services de garde éducatifs, que ce soit en CPE, en milieu familial régi ou en milieu scolaire, a été la cible de plusieurs attaques de la part du gouvernement Couillard. Que ce soit par les compressions importantes auxquelles le réseau est soumis ou par la hausse vertigineuse des tarifs de garde imposée aux parents, ce sont l’accessibilité et la qualité des services qui sont en jeu. Aujourd’hui, nous venons lui dire qu’il faut que ça cesse, le Québec doit réinvestir dans l’avenir de nos enfants », lance Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les travailleuses et les travailleurs des services de garde éducatifs font un travail exemplaire, il faut leur donner les moyens de mener à bien leur tâche. Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux, se désole « du peu de reconnaissance du gouvernement à leur endroit, les compressions sont importantes et les moyens leur manquent. Le ministre de la Famille semble plus préoccupé par le développement des garderies commerciales que par le maintien du réseau des CPE et des services de garde en milieu familial régi, et ce, malgré le fait que toutes les études démontrent que la qualité y est inférieure ».

Photo : Clément Allard
Photo : Clément Allard

Dans le secteur scolaire, les compressions forcent les salarié-es à multiplier les efforts pour maintenir la qualité des services, « ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour les enfants, malheureusement, nos données montrent que malgré cela, la fréquentation diminue, surtout lors des journées pédagogiques, déplore Danielle Beaulieu, présidente du secteur scolaire de la Fédération des employées et des employés des services publics-CSN. On ne le répètera jamais assez, le résultat de ces politiques sera le retour de la clé autour du cou des enfants ».

Pour Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, cette mobilisation devrait trouver écho dans la région qui n’échappe malheureusement pas à cette vague de compressions : « Ici, comme ailleurs, nos revendications touchent des milliers de familles qui vivent ces hausses de tarifs alors que les services sont soumis à de plus en plus de pression. La population doit être solidaire des travailleuses et des travailleurs du réseau qui luttent aujourd’hui pour les générations futures. Nous avons été témoins de la sensibilité de la population à l’égard de services de garde de qualité. Il est impensable de vouloir monnayer ce secteur qui est si déterminant pour l’épanouissement de notre petite enfance, qui incarne le Québec de demain. Qu’on cesse de voir cela comme une dépense. Il s’agit d’un investissement dont on ne peut se passer. »

La CSN invite d’ailleurs toutes les personnes dénonçant ces mesures à signer des cartes postales qui seront envoyées au premier ministre dans les prochaines semaines.

Photo : Clément Allard
Photo : Clément Allard

Des coupes au compte-gouttes à Radio-Canada

À la veille des congés d’été, la direction de Radio-Canada a annoncé de nouvelles coupes de postes principalement dans le secteur de la technique. Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représentant plus de 3000 travailleuses et travailleurs de la société au Québec et à Moncton, dénonce fermement ces nouvelles coupes.

Il s’agit de sept postes déclarés excédentaires en plus de 18 postes vacants qui ne seront comblés, soit un total de 25 postes.

L’expérience des membres touchés par ces coupes va de 5 à 25 ans. Indistinctement, Radio-Canada sacrifie les précaires et les anciens.

En ajoutant, les 20 postes supprimés avec la mise en place des régies automatisées, nous nous retrouvons avec un total de 45 postes supprimés en deux mois.

Par ce geste, Radio-Canada confirme sa volonté de mettre un terme définitif à la production interne et de poursuivre son plan 2020, malgré le réinvestissement de 675 millions sur cinq ans par le gouvernement fédéral.

Le SCRC estime qu’une grande partie de ce réinvestissement doit se refléter dans l’organisation du travail et servir à l’amélioration des conditions de travail des artisans et au maintien, voire la création d’emplois.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) dénonce fermement ces nouvelles coupures.

« Visiblement, la direction met en branle son plan en ne tenant pas en compte des négociations qui viennent de commencer. Ce n’est pas un signe positif. Nous exigeons que tous les changements d’organisation du travail passent impérativement par la table de négociation » réagit la présidente du syndicat, Johanne Hémond.

Le SCRC est solidaire des membres touchés et sera à leur côté pour préserver leurs droits.

 

Une orientation clairement hostile aux salariées du réseau

Le réveil a été brutal pour de nombreuses travailleuses et de nombreux travailleurs du réseau des CPE. Le ministère de la Famille a annoncé que l’ allocation de transition, devant permettre d’atteindre « (…) plus d’efficience et de maintenir la qualité des services (…) » allait pouvoir servir à financer les licenciements d’employé-es. Ces sommes pourront servir au paiement des indemnités de départ ou des frais juridiques pour faire face à d’éventuels recours.

La CSN constate que ces exemples, concernant les fins d’emplois, n’étaient pas dans la première version des Directives concernant l’allocation de transition- questions et réponses datée du 30 mars. Celle-ci avait d’ailleurs fait l’objet de plusieurs critiques, entre autres, celle sur la suggestion de recourir à des firmes de consultants en gestion. Alors que des CPE annoncent des mesures drastiques pour s’ajuster aux compressions, comme en témoigne la fermeture de l’installation Minime du CPE Mini-fée dans Montréal-Nord, voilà que le Ministère les informe que des sommes pourront servir à financer les congédiements. « Le message est clair, le ministère considère que les travailleuses et les travailleurs du réseau des CPE sont une entrave à l’optimisation et à l’efficience, et que des économies peuvent se faire sur leur dos, en octroyant même des sommes pour y parvenir. Alors que c’est le contraire, ces travailleurs contribuent à l’efficience du réseau. Tout cela dans le contexte où les représentants des travailleuses et des travailleurs en CPE entament la négociation avec le Ministère en vue du renouvellement de leur convention collective » dénonce Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Alors que la Semaine nationale des services de garde éducatifs en CPE et en milieu familial a débuté avec l’annonce de la fermeture de l’installation Minime, voilà maintenant qu’elle se termine par cette nouvelle. Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN est outrée par l’attitude du gouvernement dans le dossier. «Cette semaine, les travailleuses et les travailleurs, au lieu de recevoir plus de reconnaissance, ont compris qu’ils ne sont pas indispensables aux yeux du ministre. On est prêt à les tasser sans égard à la qualité de leur travail et à leur dévouement pour nos tout-petits. C’est honteux, en s’attaquant au personnel on attaque également la qualité des services éducatifs offerts aux enfants. » Cette mesure s’ajoute aux hausses de de contribution parentale, aux compressions et aux autres modifications aux règles budgétaires qui fragilisent la pérennité des CPE et l’universalité des services.

La CSN entreprend une mobilisation de 24 heures pour la défense d’Un réseau qui fait grandir. Depuis 13 h aujourd’hui à Québec devant l’Assemblée nationale, des travailleuses et des travailleurs du réseau des services de garde éducatifs en CPE, en milieu familial et en milieu scolaire tiennent une vigile de 24 heures pour dénoncer les mesures du gouvernement. « Samedi, une manifestation viendra clôturer cette vigile, il est plus que jamais nécessaire de se mobiliser pour la sauvegarde de nos services de garde éducatifs », conclut Véronique De Sève.

La CSN en campagne pour un salaire minimum à 15 $ l’heure

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se lance dans une campagne pour rehausser le salaire minimum à 15 $ l’heure le plus rapidement possible. « Nous appelons à la création d’un large mouvement en faveur de cette revendication qui concerne la lutte à la pauvreté et un meilleur partage de la richesse collective créée au Québec », a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Réunis mercredi et jeudi au Palais des congrès de Montréal, les délégué-es du conseil confédéral, l’instance décisionnelle entre les congrès de la CSN, ont débattu de cette question et ont adopté la recommandation suivante :

Que la CSN s’engage dans une campagne pour le relèvement le plus rapidement possible du salaire minimum à 15 $ l’heure au Québec tout en construisant les alliances les plus larges possible sur cet enjeu, et de prévoir un mécanisme annuel d’ajustement.

Pour la CSN, cette nécessaire mobilisation pour le relèvement du salaire minimum s’inscrit dans une lutte plus large qui concerne aussi le rôle de l’État et le maintien d’un filet de protection sociale qui réponde aux besoins des Québécoises et des Québécois. La lutte aux mesures d’austérité du gouvernement libéral que mène le mouvement CSN depuis septembre 2014 va dans ce sens.

« Il n’est pas normal qu’une personne qui travaille à temps plein doive recourir à des banques alimentaires, par exemple, pour subvenir aux besoins de sa famille, a indiqué Jacques Létourneau. Il est impératif de relever le salaire minimum à 15 $ l’heure dans les meilleurs délais.

Le président de la CSN a insisté sur la nécessité de créer un large front uni autour de cet objectif : « Le rehaussement du salaire minimum à ce niveau ne peut être atteint que si toutes les forces progressistes du Québec s’unissent derrière cette revendication et se mettent en action pour revoir aussi la Loi sur les normes du travail. Car des résistances à améliorer la qualité de vie des bas salarié-es, il y en aura ! » Lors du dernier congrès de la CSN, en mai 2014, les délégué-es ont voté des résolutions pour œuvrer plus particulièrement avec les non-syndiqué-es.

Plus de 211 500 personnes travaillent actuellement au salaire minimum établi à 10,75 $ l’heure depuis le 1er mai 2016, soit 6 % de la main-d’œuvre, dont près de 57 % sont des femmes. La moitié d’entre eux ne sont pas aux études. En fait, plus de 40 % de celles et de ceux qui reçoivent le salaire minimum sont âgés de plus de 24 ans. Il est donc faux de prétendre, comme certains le font, que seuls les jeunes travaillent au salaire minimum. Et c’est encore plus vrai si on parle de ceux qui gagnent moins de 15 $ l’heure, soit plus du quart de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

Des effets positifs

Pour le président de la CSN, le relèvement du salaire minimum aurait des impacts plus que positifs pour l’ensemble de la société. « D’abord, la qualité de vie s’améliorerait pour des centaines de milliers de personnes et de familles, a-t-il expliqué. L’augmentation de leur pouvoir d’achat aurait des effets bénéfiques sur l’économie. En outre, la satisfaction au travail s’en trouverait améliorée, le roulement de personnel dans les lieux de travail diminuerait, produisant un effet sur la productivité. »

Si la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure est au cœur d’une stratégie visant à sécuriser un revenu décent tout au long de la vie pour l’ensemble de la population québécoise, il faut aussi considérer le relèvement des prestations d’aide sociale pour couvrir les besoins de base et l’adoption d’une loi favorisant le droit pour toutes et tous d’être couverts par un régime de retraite à partir des cotisations des employeurs. Jacques Létourneau : « La lutte à la pauvreté et pour le partage de la richesse concerne évidemment le rôle de l’État, comme pivot du développement économique durable créateur d’emplois de qualité et assurant un filet de protection sociale. Nous devons agir en ce sens. »

 

Une entente de principe est adoptée au Manoir Normandie

Une autre entente de principe vient d’être adoptée à 90 % à la résidence Manoir Normandie, dont l’accréditation syndicale participe à la négociation coordonnée qui se déroule dans tout le Québec dans les résidences privées pour aîné-es syndiquées à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« Nous sommes très heureux de cette entente et des dernières semaines de négociation, qui nous ont permis d’en arriver à cette conclusion. Nous avons la preuve qu’il est tout à fait possible de travailler de concert avec un employeur, lorsqu’il comprend les objectifs d’une telle négociation, et de parvenir à nous entendre avec lui, en tout respect de nos demandes. Cette bonne écoute de l’employeur envers les salarié-es contribuera à maintenir des services de qualité pour les aîné-es de la résidence », souligne d’entrée de jeu le président du syndicat, René Dextraze.

« La négociation avait commencé péniblement, compte tenu des gestionnaires précédents et de leur mauvaise administration de l’établissement. Or, les nouveaux gestionnaires ont remis de l’ordre dans les affaires et comprennent parfaitement que les travailleuses et les travailleurs font partie de la solution pour la bonne marche de la résidence. Pour cette raison, entre autres, ils ont prêté attention à nos demandes auxquelles ils ont répondu positivement », enchaîne le vice-président régional de la FSSS-CSN, Daniel Charette.

L’entente permettra notamment aux salarié-es de la résidence d’augmenter leur salaire de 1,50 $/heure sur trois ans. Elle leur assure de la formation systématique qui leur permettra de bien accomplir leur travail, ainsi qu’un comité où ils pourront discuter ouvertement des problématiques qu’ils rencontrent au quotidien. L’entente prévoit également une fin de convention au 31 mars 2018, ce qui donnera à toutes les résidences qui participeront à la négociation coordonnée un important rapport de force pour la prochaine négociation.

Les ententes s’accumulent
« Il s’agit d’une deuxième entente sur quatre établissements qui participent à la négociation coordonnée dans le Bas-Saint-Laurent. C’est très encourageant pour les travailleuses et les travailleurs de la région qui se battent pour améliorer leurs conditions de travail, et nous sommes confiants que d’autres ententes se concluront prochainement », enchaîne la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre.

« La négociation coordonnée fait en sorte que tout le monde en ressort gagnant. Les employé-es améliorent leur sort, les aîné-es reçoivent de meilleurs services et l’employeur dessert mieux sa clientèle. Voilà ce qu’il faut retenir », conclut le représentant des centres d’hébergement privés, Gilles Gagné.

La CSN-Construction revendique un suivi sérieux du comité de vigie

À titre d’organisation participante au Comité de vigie sur la référence de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction, la CSN-Construction revendique un suivi sérieux des recommandations soumises par les membres de ce comité.

« Le 30 septembre 2014, le comité de vigie publiait un rapport d’évaluation du système de référence après les deux premières années de fonctionnement. Nous nous attendions donc à ce qu’un suivi rigoureux soit fait afin d’améliorer les lacunes que nous avions observées durant cette période. Or, de l’avis même du sous-ministre du Travail, aucun suivi formel n’a été fait sur les neuf recommandations formulées dans le rapport de la Commission de la construction du Québec (CCQ) », de déplorer Pierre Brassard, président de la CSN-Construction.

« Une de ces recommandations prévoyait la mise en place d’une liste unique de référence sans mention de l’allégeance syndicale. L’application d’une telle règle aurait définitivement brisé la dynamique de favoritisme que le système de référence visait à combattre. Une autre recommandation, plus pratique celle-ci, visait à retirer des listes les travailleuses et les travailleurs déjà en emploi afin de faciliter l’utilisation des listes publiées par la CCQ pour les employeurs. Du fait que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui procèdent à leur mise en disponibilité, cette procédure assurerait un accès direct à celles et ceux qui veulent et peuvent travailler », de souligner monsieur Brassard.

Un changement de mentalité

« Les organisations syndicales qui ont largement bénéficié du favoritisme lié au placement syndical sont les premières à revendiquer la mise à mort du système de référence. Si nous désirons sérieusement mettre un terme à la discrimination sur les chantiers, il faut impérativement mettre en place des règles et des procédures qui vont assurer un bon fonctionnement du système », de conclure le président de la fédération.

À propos
Fondée en 1924, par et pour les travailleurs, la CSN-Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN-Construction représente plus de 18 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.