Noyés dans le trou noir 

L’ancien gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis fin abruptement à un programme spécifique adapté aux travailleuses et travailleurs saisonniers du Québec, dont ceux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent qui travaillent dans l’industrie de la crevette. Ce programme permettait de prolonger de cinq semaines leur période de prestations d’assurance-emploi, tout en leur évitant de se retrouver dans le fameux « trou noir », soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail. Il faut agir maintenant pour restaurer ce programme.

 

 

 

Une convention collective renouvelée

Réunis en assemblée générale le 26 mai dernier, les membres du Syndicat des employés de l’abattoir de Berthierville – CSN ont adopté à 88.5 % l’entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective de travail.

Rappelons que le 23 avril dernier l’assemblée générale avait voté à 95 % en faveur du déclenchement d’une grève au moment jugé opportun.

« On devait rendre compte à nos membres des demandes répétées de l’employeur qui constituaient des reculs importants. Les générations de membres qu’on représente se sont exprimées et nous les avons écoutées. On nous avait confié un mandat fort et on l’a respecté. Les membres voulaient que l’employeur reconnaisse son désengagement dans le paiement de la prime d’assurance collective en y contribuant beaucoup plus. On avait beaucoup de jeunes salariés qui avaient un statut précaire de salarié occasionnel et qui deviennent réguliers dès la signature du nouveau contrat. Nos salariés de la maintenance obtiennent la parité salariale avec leurs camarades d’Olymel. On a atteint nos objectifs. On a fait notre job et nos membres sont fiers de leur règlement. »  – souligne Richard Rocheleau, président du syndicat.

Depuis l’échéance de la convention collective le 31 décembre dernier, il aura fallu près d’une vingtaine de rencontres pour que les parties en arrivent à une entente.

Au chapitre des gains, les syndiqués obtiennent une augmentation considérable de la contribution de l’employeur au paiement de la prime d’assurances collectives. Pour une protection d’assurance familiale, l’employeur augmente sa part de 26 % de la facture de chacun des salariés à la signature, assumant dorénavant 42 % de la contribution totale. Par la suite, à chacune des années de la convention collective, l’employeur augmentera sa contribution de 8 % et s’engage également à maintenir le seuil minimal de sa contribution à 40 %.

De plus, les syndiqués obtiennent, lors d’absence maladie, une compensation salariale pour combler la différence entre ce qu’ils reçoivent normalement pour le paiement d’un congé férié et leur indemnité de revenu provenant d’un régime public, tel que l’assurance parentale québécoise, l’IVAC, la SAAQ ou l’assurance-emploi. Une bonification des primes de quart de travail de soir à la hauteur de 10 % et l’accès à la semaine de travail de 4 jours pour les salariés de 40 ans et plus qui ont au moins 20 ans de service.

Les salariés de l’équipe volante qui ont terminé leur période de probation et qui sont considérés comme des salariés occasionnels deviendront tous des salariés réguliers à la signature de la convention collective. Ceux-ci vont, dorénavant, bénéficier de tous les avantages de la convention collective. Ce qui se traduit, entre autres, par l’accès à l’assurance collective et un gain de 2.4 % pour le paiement de leurs congés fériés.

Une des demandes patronales initiales visant le déplacement des repas, des pauses et de la modification des horaires selon les aléas de la production, sera limitée exclusivement qu’aux pauses dans le cas unique de bris de machinerie ou d’une panne électrique rendant impossible toute production contrairement aux autres usines de Olymel où l’employeur peut modifier le moment de prise des pauses et repas.

À titre d’augmentation générale des salaires, les syndiqués obtiennent des augmentations annuelles moyennes de 1.7 % à la signature pour la production et de 2.1 % pour les salariés de la maintenance qui obtiennent un rattrapage salarial.

Même s’ils n’étaient pas favorables à cette avenue au départ, les syndiqués ont finalement concédé à l’employeur une convention collective de 7 ans. Habitué à des renouvellements de 5 ans, ce contrat de plus longue durée fut l’élément déclencheur pour obtenir une contribution plus significative de l’employeur à l’assurance collective, un enjeu crucial pour préserver les syndiqués d’une détérioration de leur rémunération globale.

« Nous avions déjà l’une des meilleures conventions collectives en Amérique du Nord pour une usine de découpe et d’abattage de poulet. Ce dernier renouvellement de contrat s’inscrit dans la continuité et c’est un bon gage pour l’avenir des conditions de travail pour les syndiqués CSN. Un règlement obtenu avec la solidarité des membres qui, grâce à leur combat, ont réussi à préserver leurs acquis et à améliorer leurs conditions de travail. Bien que nous n’ayons pas eu à exercer des arrêts de travail, il aura fallu néanmoins recourir à des moyens de pression sporadiques pour arriver à une entente très satisfaisante sans pour autant engendrer des pertes salariales pour notre monde » – ajoute Daniel Gaudet, vice-président du syndicat.

Le Syndicat des employés de l’abattoir de Berthierville – CSN représente plus de 350 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce de la CSN (FC) et au Conseil central de Lanaudière-CSN.

Le ministre fédéral Jean-Yves Duclos doit trouver des solutions aux problèmes

Bien que les activités aient repris dans l’industrie de la transformation des crevettes en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent depuis le 21 mai dernier, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) espère des actions concrètes du gouvernement fédéral pour éviter la répétition du drame économique qui a affecté les revenus de centaines de travailleuses et travailleurs. C’est le sens de son intervention faite lors d’une rencontre expresse avec Jean-Yves Duclos, député fédéral et ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, aussi responsable de l’assurance-emploi.

Étaient présents à cette rencontre du 26 mai dernier à Québec Jean Lacharité, vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce, et Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent. La rencontre leur a permis de sensibiliser le ministre aux difficultés vécues depuis des années dans l’industrie de la transformation des crevettes, dont le fait que plusieurs syndiqués et même des non-syndiqués n’ont pas accumulé assez de semaines de travail pour se qualifier à l’assurance-emploi tant cette année que l’an prochain.

Mais pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « le problème réside principalement dans le fait que l’ancien gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis fin abruptement à un programme spécifique adapté aux travailleuses et travailleurs saisonniers du Québec, dont ceux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent. Ce programme permettait de prolonger de cinq semaines leur période de prestations à l’assurance-emploi, tout en leur évitant de se retrouver dans le fameux « trou noir », soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail. Voilà pourquoi nous avons expressément demandé au ministre Jean-Yves Duclos de rétablir ce programme pour assurer aux salarié-es saisonniers un revenu en tout temps, contrairement à la situation actuelle où ils sont placés dans une pauvreté absolue en raison d’un manque de revenus. »

« Le gouvernement fédéral ne peut pas se permettre de ne rien faire », a fait valoir pour sa part David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN), en parlant de la situation de ces travailleurs aux prises avec des bas salaires eu égard au coût de la vie dans ces régions, sans protection en cas de maladie et sans régime de retraite. « Et là, ils doivent vivre avec la menace quasi constante de ne pas travailler assez longtemps pour se qualifier et toucher leurs prestations d’assurance-emploi. Le gouvernement fédéral doit intervenir pour corriger la situation. »

Pour Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) : « C’est toute la fragilité des travailleuses et travailleurs saisonniers qui est en jeu ici en raison de la nature même du travail saisonnier. C’est déjà assez difficile de réussir à gagner sa vie décemment quand on travaille dans l’industrie de la pêche. En plus, ils doivent vivre la moitié de l’année avec des revenus amputés de 50 % que représentent les prestations de l’assurance-emploi. La même chose risque d’arriver avec les travailleurs de la sylviculture en raison des inondations récentes. C’est ce qu’on a expliqué au ministre. On espère être entendus. »

Sans prendre d’engagements, le ministre s’est dit sensible à la situation de ces employé-es et prêt à regarder différentes avenues qui pourraient être applicables à l’ensemble des emplois saisonniers tant en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent qu’ailleurs au Canada. Le ministre a aussi manifesté un intérêt à l’idée que soit créé un comité de concertation avec les acteurs socioéconomiques, dont les municipalités régionales de comté, les propriétaires d’usines et les syndicats, afin de dégager des solutions à moyen et long terme, notamment en cherchant à maintenir en emploi le plus longtemps possible ces salarié-es saisonniers.

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 130 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN). La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Travailleurs de la crevette au chômage forcé : Québec doit intervenir !

Insatisfaits des réponses d’Emploi-Québec à leur demande de soutien spécial, des travailleuses et des travailleurs de l’industrie de la crevette occupent aujourd’hui pacifiquement les bureaux de l’organisme à Gaspé et à Matane. Plus de 200 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la crevette attendent actuellement une reprise des activités alors que les entreprises et les pêcheurs ne se sont pas encore entendus quant au prix d’achat de la crevette. Plusieurs salarié-es n’ont par ailleurs plus droit à l’assurance-emploi depuis environ un mois.

Aide d’urgence
La Confédération des syndicats nationaux exhorte Québec à octroyer une aide d’urgence à ces travailleuses et travailleurs des usines de Matane et de Gaspé. « Lors de sa visite à Percé le 4 mai, nous en avons discuté avec le premier ministre Phillippe Couillard, rappelle le président par intérim du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CSN), Anatole Chiasson. Il nous a renvoyés à Emploi-Québec qui devait travailler sur une solution. Or, quand des travailleuses et des travailleurs se sont rendus dans leur centre local d’emploi, tout ce qu’on avait à leur offrir, c’est du soutien dans la recherche d’emploi… Mais ils ont un emploi ! Ce dont ils ont besoin, c’est d’un coup de pouce afin de pouvoir tenir jusqu’à la reprise des activités et pallier l’insuffisance de l’assurance-emploi. De toute façon, nous savons tous que l’industrie aura besoin de cette main-d’œuvre qualifiée et expérimentée dès la reprise. »

 Rappelons que la Fédération du commerce (FC–CSN) à laquelle les deux syndicats sont affiliés a interpellé la semaine dernière le ministre responsable de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, M. Sébastien Proulx, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais, ainsi que le ministre délégué aux Affaires maritimes et ministre de la région du Bas-Saint-Laurent, M. Jean D’Amours, afin qu’ils rendent disponible une enveloppe financière supplémentaire d’urgence pour soutenir les travailleurs qui auraient des besoins particuliers.

À propos 
Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 120 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au CCBSL–CSN et au CCGIM–CSN. La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Un soutien indéfectible aux travailleuses et travailleurs

Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et le Conseil central du Bas Saint-Laurent (CCBSL–CSN) unissent leur voix pour soutenir les travailleuses et les travailleurs de l’industrie de la transformation de la crevette qui sont sans travail depuis plus d’un mois. Alors qu’il n’y a toujours pas d’entente entre l’industrie et les pêcheurs quant au prix d’achat de la crevette, les représentants syndicaux espèrent que les autorités provinciales et fédérales dénouent la crise, en réduisant les impacts pour les communautés touchées de la Gaspésie et du Bas Saint-Laurent. 

Outre plusieurs interventions menées auprès des autorités, dont l’interpellation du premier ministre Philippe Couillard et de son ministre responsable de la région de la Gaspésie, Sébastien Proulx, à Percé la semaine dernière, la CSN a entrepris de nouvelles démarches. Le 5 mai dernier, le CCGIM–CSN a ainsi tenu une conférence téléphonique avec les responsables d’Emploi-Québec de Gaspé afin de trouver des solutions pour les salarié-es des trois usines de transformation de la crevette. Deux d’entre elles sont syndiquées à la CSN et l’autre n’est pas syndiquée.

Emploi-Québec a confirmé qu’il était bien au fait de la situation et qu’il offre son entière collaboration afin d’aider ces travailleuses et travailleurs. Il a ainsi été convenu que la partie syndicale informera dans les meilleurs délais tous ses membres afin qu’ils s’adressent au CLE le plus près de chez eux où ils seront pris en charge. Pour l’usine non syndiquée, le CLE communiquera avec l’employeur pour lui demander qu’il oriente les travailleurs vers le CLE de leur région.

Différentes solutions conformes aux programmes et aux différentes mesures seront mises à la disposition des personnes visées. Des travailleurs pourront ainsi participer à des formations, individuellement ou en groupe, en collaboration avec les propriétaires d’usines. Dans tous les cas, fait savoir la CSN, les dossiers seront analysés au cas par cas et traités selon les outils que possède Emploi-Québec.

Pour sa part, la Fédération du Commerce (FC–CSN), à laquelle sont affiliés les syndicats des pêcheries de la crevette, adressera des demandes formelles au ministre responsable de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, M. Sébastien Proulx, au ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais, ainsi qu’au ministre délégué aux Affaires maritimes et ministre de la région du Bas-Saint-Laurent, M. Jean D’Amours, afin qu’ils rendent disponible une enveloppe financière supplémentaire d’urgence pour soutenir les travailleurs qui auraient des besoins particuliers.

Rappelons que le président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Jacques Mimeault, de même que l’Opposition officielle à Québec, ont interpellé le premier ministre Philippe Couillard, en visite dans la région le 4 mai dernier. « Je crois que le gouvernement a été sensible à cette demande faite au politique. Maintenant, nous espérons une réponse rapide de la part de Philippe Couillard. » 

Enfin, il a été convenu que la présidente du CCBSL–CSN, Nancy Legendre, s’occupera du volet fédéral, particulièrement celui touchant l’assurance-emploi. Il a été souligné en conférence téléphonique que l’intervention du fédéral s’est avérée jusqu’ici plutôt lente. « Madame Legendre fera les interventions politiques nécessaires en ce qui concerne le volet de l’assurance-emploi. Ce n’est pas le temps de lésiner sur les moyens visant à assurer l’existence des travailleuses et des travailleurs. Le gouvernement fédéral doit agir vite dans ce dossier très sensible de la pêche à la crevette. »

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 120 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au CCBSL–CSN et au CCGIM–CSN. La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

STT de Matt et Nat (FC–CSN)

Le 22 décembre 2016, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Matt et Nat – CSN a été accrédité pour représenter : « Tous les salariés au sens du Code du travail à l’exclusion : des gérants du crédit, gérant de l’entrepôt, gérant des ventes, e-comm directeur et e-comm administrateur. »

Ce groupe de travailleuses et travailleurs oeuvrant dans le design d’accessoires de mode (chaussures, sacs, etc.) a décidé de se syndiquer pour se faire respecter. Le manque de respect, le harcèlement psychologique et l’arbitraire dans les avantages et dans les conditions de travail ont motivé plusieurs d’entre eux à se joindre au mouvement de syndicalisation. Ces camarades travaillent dans le quartier Ahuntsic- Cartierville dans la Cité de la mode.

Ce nouveau syndicat est affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Fin d’un conflit de 10 ans: une entente historique!

Les quelque 400 ex-travailleurs de l’usine d’Olymel, qui avait cessé illégalement ses activités en avril 2007, puis mis en lock-out une vingtaine d’employés en octobre suivant, ont adopté à plus de 92 % l’entente de principe intervenue à la mi-avril dernier avec Olymel. Cette entente, qui totalise près de 9,5 millions de dollars, met ainsi un terme à une saga juridique de près de 10 ans opposant l’entreprise à ses salariés syndiqués et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), en réglant la nouvelle convention collective et tous les litiges entre les parties.

Pour Michel Daigle, président du Syndicat des travailleurs d’Olympia (CSN) et vice-président du Conseil central de la Montérégie pour la région de Saint-Hyacinthe, « c’est une victoire historique pour tous les travailleurs d’Olymel de Saint-Simon sans exception qui, grâce à la CSN, ont lutté avec acharnement afin de se faire respecter tout au long de ce coûteux conflit de travail aux plans financier et humain. C’est aussi une victoire pour une vingtaine de camarades décédés depuis 2007 et leurs ayant droit. Jamais nous ne les oublierons ! »

« On ne peut que souligner le dénouement positif de ce dur conflit de travail, certainement l’un des plus longs dans l’histoire des relations de travail au Canada, affirme David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN). Nous espérons que ce règlement sur la convention collective et l’ensemble des litiges puisse lancer le message à tous les employeurs qu’on ne peut bafouer les droits des travailleurs sans devoir rendre des comptes un jour ou l’autre. »

« Nous sommes très fiers d’avoir contribué à ce règlement qui va enfin permettre aux travailleurs de passer à quelque chose de plus positif qu’un conflit de travail de cette ampleur, ajoute le président de la CSN, Jacques Létourneau. Au-delà du contenu de l’entente, on doit mentionner que cette victoire n’aurait jamais eu lieu sans la solidarité démontrée par les travailleurs d’Olympia eux-mêmes, sans l’appui moral et financier de plusieurs syndicats affiliés à la CSN, et sans le soutien concret de la Fédération du commerce et du Conseil central de la Montérégie. Je lève mon chapeau aux travailleurs d’Olymel de Saint-Simon pour leur courage et leur victoire. »

Contenu de l’entente

L’entente porte d’abord sur la négociation d’une nouvelle convention collective, valide jusqu’en juin 2024, pour une vingtaine d’employés qui seront rappelés au travail à la fin de l’automne prochain en prévision de la transformation de l’ancienne usine de découpe de porc en centre de distribution. Elle comporte plusieurs avancées, dont la mise sur pied d’un régime de retraite simplifié, des hausses de salaire totalisant 12,75 %, un maximum de six semaines de vacances annuelles ainsi que la protection de l’unité d’accréditation en cas de reprise de la production alimentaire prévoyant l’ajout de postes ou d’heures travaillées.

Le deuxième volet de l’entente porte sur le remboursement des sommes perdues en raison de la fermeture prématurée de l’usine en avril 2007 alors qu’une lettre d’entente à la convention collective empêchait la fin des activités avant octobre de la même année. La portion de l’entente comporte le versement de 8,2 millions de dollars à être partagés parmi l’ensemble des employés concernés pour compenser six mois de salaire, en plus des intérêts rétroactivement à 2007.

Le dernier volet concerne le règlement du litige lié à la création illégale d’un quart de soir en 2003-2004, à l’encontre des dispositions de la convention collective qui prévoyait l’obligation d’Olymel de consulter le syndicat. La valeur de ce règlement représente une somme de 1,2 million de dollars qui sera également l’objet d’un partage entre les ex-travailleurs visés par le litige.

À propos du syndicat et de la CSN

Le Syndicat des travailleurs d’Olympia est affilié à la Fédération du commerce, qui compte 32 500 membres réunis dans 360 syndicats provenant de tous les secteurs d’activité, ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie (CCM-CSN), qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 travailleuses et travailleurs issus des secteurs public et privé.

Intervention de Québec et d’Ottawa nécessaire

Environ 230 salarié-es des Pêcheries Marinard à Rivière-au-Renard et des Fruits de mer de l’Est du Québec à Matane, en plus des non-syndiqué-es de l’usine de l’Anse-au-Griffon, sont menacés de perdre leur revenu en raison d’un conflit persistant dans l’industrie de la pêche à la crevette. Profitant de leur passage à Percé, ces syndiqué-es membres de la CSN ont demandé au premier ministre Philippe Couillard et au ministre responsable de la Gaspésie, Sébastien Proulx, de trouver des solutions rapides à leurs problèmes.

Depuis le 1er avril, date d’ouverture de la pêche à la crevette, un litige persiste entre les propriétaires d’usines de transformation des crevettes et les pêcheurs qui n’ont pas réussi à s’entendre sur le prix d’achat des crevettes au débarquement. En guise de protestation, les pêcheurs ont choisi de laisser leur bateau à quai, laissant les travailleurs des usines de transformation sans travail plus d’un mois après le début de la période officielle de la pêche.

Pour Régis Turgeon, président du Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN), le syndicat a déjà consenti à abolir un quart de travail dans l’usine pour la saison 2017. Les solutions doivent maintenant venir du côté gouvernemental. Il ajoute que « ce conflit pénalise grandement les travailleurs et les travailleuses des usines qui vont très bientôt épuiser toutes leurs prestations d’assurance-emploi, en plus de ne pas se qualifier en prévision de l’après-saison de pêche de l’an prochain. Il faut que le premier ministre et le ministre responsable de la Gaspésie prennent la pleine mesure de la situation qui est intenable et s’assurent de trouver des solutions pour éviter non seulement leur appauvrissement, mais la répétition de ce triste scénario dans l’industrie de la pêche aux crevettes ».

Omer Ouellet, vice-président du Syndicat des pêcheries Marinard (CSN), constate que plusieurs travailleuses et travailleurs ont déjà cessé de toucher leurs prestations d’assurance-emploi. « On demande que Québec interpelle aussi le gouvernement fédéral pour éviter le fameux “trou noir”, soit la période correspondant à la fin des prestations de chômage. C’est non seulement les salarié-es qui vont en souffrir, mais aussi leur famille. Avec la crise qui perdure en Gaspésie, entre autres en raison des effets de la baisse des quotas de pêche de 15 %, cette intervention est plus que nécessaire. »

Jacques Mimault, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN), à qui Nancy Legendre du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) joint sa voix, est formel : « Des solutions existent bel et bien. À court terme, ces travailleurs ont besoin de revenus demain matin, pas dans plusieurs semaines. Il faut qu’Emploi-Québec s’implique rapidement pour les soutenir par différents programmes. À moyen terme, ces travailleurs doivent pouvoir se qualifier chaque année à l’assurance-emploi sans devoir ressentir la crainte de perdre leur revenu. À long terme, il faut prévoir de mettre en place un mécanisme pour s’assurer que le prix de la crevette au débarquement soit déjà négocié avant le début de la saison de la pêche, comme c’est le cas de la pêche au crabe. C’est entre autres sur cette avenue que les conseils centraux vont consacrer leurs énergies. »

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 130 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN). La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

STT de Échappe-toi (FC–CSN)

Le 27 mars 2017, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Échappe-toi – CSN a été accrédité pour représenter « Toutes et tous les salarié-es au sens du Code du travail » chez Échappe-Toi, une entreprise de divertissement offrant des expériences immersives.

Ce groupe de travailleuses et de travailleurs, composé essentiellement de comédiennes et de comédiens, a fait le choix de la syndicalisation afin de revendiquer de meilleures conditions de travail. Ils se joignent la CSN pour bénéficier de la protection, de l’entraide et de l’expertise dont bénéficient déjà leurs collègues regroupés au sein de la CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Échappe-toi – CSN est affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

STT de Apple Express (FC–CSN)

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 16 mars 2017, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Apple Express – CSN a été accrédité pour représenter : « Tous les salariés au sens du Code du travail à l’exception des chauffeurs. »

Ayant déjà été syndiqué-es à la CSN, ces travailleuses et travailleurs, oeuvrant dans le domaine de l’entreposage informatique, ont majoritairement décidé de se syndiquer, afin de se faire respecter.

Depuis plusieurs mois, les salariés vivent de la pression de la part de l’employeur. Ils n’ont donc pas hésité à joindre à nouveau le rang de la CSN afin d’obtenir de la reconnaissance de leur employeur. Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Entente de principe adoptée!

L’entente de principe conclue entre le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Épiciers unis Metro-Richelieu Newton Québec et Metro-Richelieu Inc., a été adoptée tard dans la soirée du 29 avril dernier.

L’entente, d’une durée de sept ans, prévoit des augmentations de 7,5 % ainsi qu’un montant forfaitaire de 6 % réparti sur 7 ans. En outre, un bonus de 1,5 % sera versé à la signature de l’entente. Le syndicat a aussi obtenu une bonification de leur régime complémentaire de retraite.

Les 170 membres du syndicat ont adopté l’entente principe à 76 %. « Malgré une négociation longue et difficile, nous avons réussi à conserver nos acquis et à freiner en  grande partie les reculs que tentait de nous imposer l’employeur », explique Luc Lafond, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Épiciers unis Metro-Richelieu Newton Québec.

Banque de temps pour les temps partiels
« Ce dont nous sommes particulièrement fiers, c’est la création de banques de temps pour les temps partiels », note Luc Lafond. « Ces travailleurs et travailleuses sont souvent très occupés entre juin et septembre, mais ont passablement moins d’heures le reste de l’année. Avec cette nouvelle banque, ils pourront dorénavant cumuler les heures travaillées, ce qui leur assurera un revenu plus équilibré tout au long de l’année », explique M. Lafond.

Entente de principe historique mettant fin à un lock-out de près de dix ans

À l’issue d’un blitz de négociation qui a duré près de 24 heures, une entente de principe est intervenue dans la nuit du 12 au 13 avril dernier entre le Syndicat des travailleurs d’Olympia, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), et l’entreprise Olymel, propriété de la Coop fédérée. Si elle est acceptée, cette entente mettrait fin à une saga juridique de près de dix ans.

L’entente demeurera confidentielle jusqu’à ce que l’ensemble des salariés puisse en disposer lors d’une assemblée générale spéciale prévue le dimanche 7 mai à Drummondville. En conséquence, aucun commentaire ne sera émis jusqu’au dévoilement du résultat du vote à scrutin secret portant sur cette entente.

Une invitation aux médias sera diffusée en prévision de la tenue de cette assemblée pour permettre aux médias de prendre connaissance de la décision des travailleurs d’Olymel de Saint-Simon.

À propos du syndicat et de la CSN

Le Syndicat des travailleurs d’Olympia est affilié à la Fédération du commerce, qui compte 30 000 membres réunis dans 340 syndicats provenant de tous les secteurs d’activité, ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie (CCM-CSN), qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 travailleuses et travailleurs issus des secteurs public et privé.

Le Syndicat vote la grève

Réunis en assemblée générale le 23 avril dernier, les membres du Syndicat des employés de l’abattoir de Berthierville – CSN ont adopté à 95 % un mandat de moyens de pression incluant la grève.

Depuis l’échéance de la convention collective le 31 décembre 2016, les parties se sont rencontrées à une douzaine de reprises sans que celles-ci ne puissent s’entendre sur l’ensemble des termes permettant le renouvellement de la convention collective.

Non seulement les parties n’ont pas été en mesure de s’entendre, mais certaines dispositions importantes à incidences normatives demeurent toujours en litige. En effet, l’employeur souhaite apporter des modifications qui auraient pour conséquences d’engendrer un recul historique des conditions de travail.

« L’employeur veut faire porter sur le dos des syndiqués les conséquences des variations imprévisibles dans sa gestion d’approvisionnement de la matière première. C’est odieux de vouloir faire porter cette responsabilité à nos membres », déclare Richard Rocheleau, président du syndicat.

Les parties ont prévu cinq dates de rencontre au cours des prochaines semaines. Les perspectives, en regard de la négociation des éléments monétaires de la convention collective, s’annoncent toutes aussi difficiles. « Néanmoins, Olymel ne peut nier, comme elle nous le mentionne annuellement lors de nos rencontres de transparence économique que la rentabilité de son secteur de la volaille vient compenser les difficultés vécues ces dernières années dans celui porcin. L’employeur n’est pas sans savoir que nous sommes au fait que les abattoirs de poulet au Québec et en Ontario sont toujours en position de force dans la filière. La richesse, ça se partage ! », souligne Gilles Richard, vice-président du syndicat.

L’augmentation de la contribution de l’employeur au régime d’assurances collectives, la bonification des différentes primes au travail, la protection des emplois et l’augmentation générale des salaires sont au cœur des enjeux monétaires de la partie syndicale.

Ainsi, dimanche dernier, les syndiqués présents à l’assemblée générale ont donné un mandat clair pour mettre en œuvre des moyens de contraindre l’employeur à user d’un peu plus de réserve dans ses demandes et ainsi permettre aux parties de s’entendre sur les termes du renouvellement du contrat de travail.

« L’exercice de la grève n’est pas une finalité en soi, c’est le moyen ultime lorsque l’on a épuisé toutes les autres alternatives pour contraindre l’employeur d’adhérer à nos objectifs collectifs. Il y a encore place à la négociation et nous souhaitons en arriver à un règlement satisfaisant, mais il faut que l’employeur considère sérieusement nos revendications, car la détermination de nos membres est sans équivoque et nous n’hésiterons pas à mettre en œuvre les actions nécessaires pour faire avancer la négociation », ajoute Monsieur Rocheleau.

Le Syndicat des employés de l’abattoir de Berthierville – CSN représente plus de 350 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce de la CSN (FC) et au Conseil central de Lanaudière-CSN.

 

Les salarié-es de Multi-Marques adoptent l’entente de principe

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de distribution Multi-Marques–Laval (FCCSN) ont voté en faveur d’une entente de principe intervenue durant la nuit du 26 au 27 avril. Rappelons que la compagnie avait mis ses 120 salarié-es de l’établissement de Laval en lock-out, le 1er avril.

Parmi les gains obtenus par le syndicat, notons diverses améliorations pour les travailleurs temporaires, la création de postes réguliers, de meilleures dispositions concernant l’affichage et l’accès aux postes ainsi que des bonifications aux assurances collectives et au régime de retraite. Les dispositions en santé et sécurité au travail ont été renforcées et des améliorations ont été apportées à l’organisation du travail et aux articles couvrant les changements technologiques.

En ce qui a trait aux salaires, la convention collective d’une durée de cinq ans prévoit des augmentations annuelles variant de 1,5 % à 2 % par année pour un total de près de 9 %. L’augmentation de 1,5 % la première année sera rétroactive à la date d’échéance de la précédente convention collective, soit le 23 septembre 2016.

« Nous sommes heureux d’en être arrivés à cette entente dans un contexte difficile. Nous croyons encore qu’il aurait été possible de la négocier sans conflit de travail, réagit le président du syndicat, Pascal René-De Cotret. Je suis extrêmement fier de la détermination dont ont fait preuve nos membres. Ils ont su tenir la minute de plus, c’est ce qui nous a permis de régler ce conflit de manière satisfaisante ».

Le syndicat est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN) au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ainsi qu’à la Confédération des syndicats nationaux.

Le géant de la boulangerie contourne la loi anti-briseurs de grève du Québec

Multi-Marques, reconnue pour ses pains Pom, Bon matin et Villaggio, contrevient au Code du travail du Québec en confiant une part de sa distribution à des briseurs de grève à la place des 120 syndiqué-es mis en lock-out le 1er avril dernier, selon un rapport du ministère du Travail. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) soutient que Canada Bread contourne aussi la loi québécoise en transférant plus de la moitié de sa distribution à un centre de distribution de Cornwall, en Ontario. Elle demande au ministère du Travail de rappeler à l’ordre l’entreprise, propriété de Grupo Bimbo, en plus de réclamer du Consulat général du Mexique à Montréal une intervention auprès de la multinationale pour mettre fin à ce conflit inutile et coûteux au plan humain.

En route vers Cornwall

Un rapport de l’enquêteur du ministère émis le 18 avril montre que onze personnes ont exécuté ou exécutent encore du travail accompli habituellement par des syndiqué-es et ce, en dépit du lock-out décrété le 1er avril dernier à minuit. Jusqu’à cette date, explique David Bergeron-Cyr, de la Fédération du commerce (FC–CSN) auquel est affilié le Syndicat des travailleuses et travailleurs de distribution Multi-Marques (CSN), les négociations pour le renouvellement de la convention collective échue depuis le 22 septembre dernier, allaient bon train. Mais un ultimatum servi à la partie syndicale quelques minutes avant le lock-out a mis fin à la vingt-troisième et dernière séance de négociation alors que plusieurs sujets restaient à régler, dont les salaires, le régime de retraite et l’assurance collective.

Près d’une centaine de travailleuses et de travailleurs ont manifesté à Cornwall devant un entrepôt qu’utilise Multi-Marques pour faire faire le travail normalement dévolu aux lock-outé-es de Laval.

Beaucoup de choses sont réglées !

« Au moment où on se parle, la plupart des points en litige ont été réglés au cours des quatre séances de conciliation qui se sont tenues au ministère du Travail au cours des deux dernières semaines, lance David Bergeron-Cyr. Il nous reste également à nous entendre sur certains détails ainsi que sur un protocole de retour au travail que la compagnie refuse de régler. C’est pourquoi nous demandons à la ministre du Travail, madame Dominique Vien, de prendre ses responsabilités et de rappeler à l’ordre Canada Bread pour se conformer aux lois, mettre fin au conflit et ainsi redonner aux travailleuses et travailleurs leur gagne-pain quotidien. »

Pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN : « Nous espérons ardemment que la multinationale Grupo Bimbo et sa filiale Canada Bread sauront respecter les us et coutumes ainsi que les lois du Québec, dont les dispositions anti-briseurs de grève que l’on s’est données il y a plus de 40 ans. Nous invitons d’ailleurs Grupo Bimbo à respecter son propre code de déontologie qui affirme « traiter tous les associés (salariés) avec respect dans un environnement favorable au développement personnel et professionnel ». Or, le fait de maintenir à la rue et sans revenus ses 120 salarié-es n’a rien de bien reluisant pour ce groupe qui dit être « fièrement tout acquis aux principes et aux valeurs de la collectivité dans laquelle nous œuvrons et [à laquelle] nous offrons notre soutien. » Grupo Bimbo peut faire beaucoup mieux en envoyant un signe positif et surtout constructif à l’égard de tous ses salarié-es », conclut monsieur Lacharité.

Tenir la minute de plus, on connaît ça !

Grupo Bimbo a réalisé en 2016 des ventes de près de 7 milliards de dollars américains. Présent dans 22 pays, il emploie 127 000 personnes dans 144 usines et plus de 1600 centres de distribution. Pour sa part, Canada Bread emploie plus de 4200 personnes au Canada dans 18 usines et 19 centres de distribution. Outre les pains Pom, Bon matin et Villaggio, l’entreprise offre des marques comme Dempster’s, Ben’s, McGavins et Vachon.

À propos de la CSN
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de distribution Multi-Marques est affilié à la FC–CSN, un chef de fil de la négociation qui regroupe environ 30 000 syndiqué-es présents dans le secteur agroalimentaire, le tourisme, l’hôtellerie, les finances et les commerces de détails, de gros et de services divers. Le syndicat est aussi affilié au Conseil central du Montréal métropolitain, qui regroupe près de 95 000 syndiqué-es tant privés que publics. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres syndiqués issus tant des secteurs privé que public.

Une négociation ciblée

L’entreprise A. Lassonde, propriétaire de 14 usines en Amérique du Nord et deuxième producteur de jus aux États-Unis, qui produit entre autres les jus Oasis, négociera dans les prochains mois la convention collective des 250 travailleuses et travailleurs de son usine de production située à Rougemont. Et si la recette du réputé jus de pomme comprenait aussi comme ingrédient de bonnes relations de travail avec les salarié-es ?

La conception des demandes syndicales

Cédric Lucas, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de A. Lassonde, affilié à la Fédération du commerce–CSN, explique que de la mi-novembre jusqu’au début du mois de février, les membres ont été sondés sur leurs priorités pour la prochaine négociation.

« Un examen des différents griefs a été réalisé afin de cibler les clauses qui ne fonctionnaient pas dans la convention collective. Nous avons également pris le pouls des membres en utilisant une boîte à suggestions bien visible à l’entrée des casiers ; les deux demandes qui sortent du lot sont l’amélioration du programme de retraite anticipée et l’augmentation du nombre de jours de vacances », nous confie le président du syndicat.

Une convention collective qui arrive à maturité

La dernière négociation s’est plutôt bien déroulée. Le syndicat n’a même pas eu recours à des moyens de pression. « Il n’a fallu que trois séances de négo pour en venir à une entente de principe », indique Cédric Lucas. Cette situation s’explique par le fait que l’entreprise était alors en mode acquisition. Plusieurs personnes venaient de l’étranger pour visiter les installations. L’employeur ne voulait pas donner l’impression qu’il avait de mauvaises relations avec ses employé-es.

Le président du syndicat est plutôt positif pour les prochaines négociations. Mais comme dans toute négociation où les différentes parties ont des intérêts qui peuvent parfois diverger, les intentions de l’employeur se feront sentir à la table de négociation. « Même si l’on sent de l’ouverture et que les relations de travail sont bonnes, c’est lors des premières séances qu’on verra réellement ce qu’il en est », conclut Cédric Lucas.

Ambitionner sur le pain bénit

La nouvelle est tombée le 1er avril à minuit une, et non, il ne s’agissait pas d’un poisson d’avril. Après 23 séances de négociation, l’employeur a mis fin abruptement et sans raison aux discussions et a jeté en lock-out les 120 travailleuses et travailleurs du centre de distribution Multi-Marques Laval, qui produit les pains Pom, Bon matin et Villaggio.

Pourtant, la négociation se déroulait relativement bien, malgré quelques points qui achoppaient. « Nos membres sont vraiment en colère, car il n’y avait pas d’impasse dans les négociations au moment de la mise en lock-out, affirme Pascal René De Cotret, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de distribution Multi-Marques Laval (CSN). Ce geste de Multi-Marques, propriété de Canada Bread, est totalement injustifié et témoigne d’un profond mépris et d’un manque de respect à l’égard des salarié-es du centre de distribution Multi-Marques. On a vraiment l’impression de faire les frais d’une stratégie patronale qui consiste d’abord à nous pénaliser, ainsi que nos conjointes et nos enfants, parce qu’on a refusé de céder à l’ultimatum de l’employeur, annoncé vers 16 heures le vendredi 31 mars, de convenir d’une entente finale au plus tard à 23 h 59, alors qu’il restait plusieurs éléments à régler. » Une demande de conciliation avait d’ailleurs été déposée, peu avant le déclenchement du lock-out, au ministère du Travail dans le but de relancer sans délai les négociations avec l’employeur. Au cœur des demandes syndicales figuraient entre autres la flexibilité et les horaires de travail, la sécurité d’emploi pour la trentaine de salarié-es à temps partiel, le régime de retraite, l’assurance collective ainsi que les salaires.La convention collective d’une durée de cinq ans des salarié-es qui œuvrent jour et nuit, sept jours sur sept, est échue depuis le 22 septembre 2016.

Pour David Bergeron-Cyr, vice-président de la FC–CSN, il est totalement inconcevable que Canada Bread qui appartient au géant de l’alimentation mondiale, Grupo Bimbo, jette ainsi à la rue ses propres travailleurs : « On rappelle que Grupo Bimbo a réalisé en 2016 des ventes de près de 7 milliards de dollars américains. Présent dans 22 pays, il emploie 127 000 personnes dans 144 usines et plus de 1600 centres de distribution. L’entreprise ne connaît aucune difficulté financière. »

Un employeur sans scrupules

Mais la mise en lock-out de ses propres employé-es n’est pas le seul fait d’armes de Multi-Marques et de Canada Bread. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entreprise ne se gêne pas pour ambitionner sur le pain bénit lorsqu’il est question du respect de ses employé-es. Le 22 mars dernier, avant le lock-out, une vingtaine de travailleuses et de travailleurs accompagnés de quelques retraité-es se sont rendus au siège social de Canada Bread afin de l’occuper momentanément. L’objectif de cette action surprise était de mettre de la pression sur l’employeur afin qu’il verse les sommes dues au régime de retraite. Il faut dire que Multi-Marques est l’un des pires employeurs au Canada : de 2002 à 2013 il conteste de toutes les manières légales possibles son obligation de payer ce qu’il doit au régime. Alors que la Cour suprême a rendu une décision en faveur des travailleurs en 2013, il revient à la charge avec une nouvelle contestation devant le Tribunal administratif du Québec pour retarder l’inévitable paiement. Cet acharnement fait en sorte que personne n’a eu un sou, pas même les retraités, dont certains sont décédés. Quelque 480 travailleurs ou ex-travailleurs de Multi-Marques sont lésés par l’attitude de l’employeur ; 150 d’entre eux sont membres de la CSN ou l’ont déjà été.

« C’est nous, les travailleuses et les travailleurs, qui faisons les frais de cet entêtement inexplicable alors que l’entreprise s’enrichit littéralement sur notre dos. Alors que le problème n’est pas le manque de moyens financiers, mais plutôt son refus systématique de verser les sommes dues, pénalisant les travailleuses et travailleurs qui ont trimé dur pendant leur vie. Le lock-out du 1er avril vient confirmer nos dires. Heureusement, nous sommes prêts à nous battre », a noté Pascal René de Cotret.

On archive l’ancien syndicat et on repart à neuf avec la CSN

Lorsqu’ils ont fait appel à la CSN à l’automne 2016, cela faisait déjà un bon moment  que les travailleuses et travailleurs d’Iron Mountain de Laval, une entreprise spécialisée dans  la gestion et l’archivage de documents, voulaient passer à autre chose, quitter leur  syndicat FTQ et se donner une vraie vie syndicale.

« Le besoin de changement était criant, nous dit Céline Parenteau, secrétaire du nouveau Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Iron Mountain–CSN. La journée où l’on a commencé à parler de changement de syndicat, ça a été comme une traînée de poudre. On n’avait pas encore les cartes que tout le monde voulait signer. »

« Les gens réclamaient du chan­gement, ajoute Baba Saidou Touré, le président du syndicat. Notre ancien contrat de travail était très faible, aussi bien du côté salarial que des avantages sociaux. La convention était vague et le patron s’en servait pour limiter notre action. Le syndicat était désorganisé, les gens voulaient être mieux informés, il fallait que ça change. »

Le nouveau syndicat, qui regroupe aujourd’hui 86 mem­bres, existe officiellement depuis le 17 décembre 2016 et ce n’est pas le travail qui manque, nous dit Céline Parenteau : « Nous, on a décidé de réorganiser complètement notre vie syndicale. On a donc choisi un modèle qui marche bien dans les autres entreprises Iron Mountain où la CSN est déjà présente. Comme ça, c’est plus facile, on a plus de poids. Les choses obtenues ailleurs, nous allons essayer de les avoir ici. On n’aura pas 100 %, mais il y aura des changements importants et c’est ça que les employés veulent. »

Le vice-président du syndicat, Younes Kardoudi, apprécie beaucoup la nouvelle autonomie et le pouvoir décisionnel des membres : « Avec la CSN, c’est nous qui décidons. On a plus de poids sur le terrain. On va entrer en négociation bientôt et les employés sont confiants. L’enjeu le plus important pour nous en ce moment, c’est les salaires. Tous les employés veulent de meilleurs salaires. On sait qu’on part de loin, mais on va ajuster les choses. Ce que nous voulons aussi, c’est de la reconnaissance. On veut créer un climat de travail plus respectueux et plus sain. »

Un syndicat pour s’appartenir

C’est exactement ce que souhaite aussi Céline Parenteau : « Le respect et l’harmonie pour nous, c’est très important. On veut rentrer au travail en sachant qu’on va être heureux, que ça va bien se passer. Il faut que les gens ressentent la vie syndicale et y participent. La différence, c’est que maintenant, on possède notre syndicat, il nous appartient. On est plus libres de nos actes et on gère nous-mêmes nos propres affaires. »

Les changements d’accréditation sont souvent source de tension, mais chez Iron Mountain de Laval, l’expérience a été un succès, nous dit le président Baba Saidou Touré : « Les gens nous disent qu’ils apprécient le choix de passer à la CSN. Ça fait seulement quelques mois que nous avons notre nouveau syndicat, mais les gens sont très satisfaits du changement. L’information circule, les emplois sont maintenant bien affichés sur le babillard et les employés savent ce qui se passe. C’est complètement différent. Nous gérons aussi nos propres cotisations. Les travailleuses et travailleurs sont pressés de négocier la nouvelle convention, mais ils savent aussi qu’il faut prendre le temps de bien faire les choses, pour ne pas obtenir des miettes, comme avant, avec l’autre syndicat. »

Younes Kardoudi espérait depuis longtemps un changement d’accréditation : « J’étais délégué de l’autre syndicat FTQ, mais je n’étais pas content. On a trouvé ici un terrain très fertile pour changer avec la CSN. Ça n’a pas été difficile de convaincre les gens de changer. On est très contents d’avoir réussi, on va aller loin avec la CSN. »

Le syndicat adopte l’entente de principe à 81 %

Aujourd’hui, lors d’une assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (CSN) (STTHGPD) ont adopté à 81 % par voie de scrutin secret l’entente de principe intervenue avec leur employeur au matin du 6 avril dernier.

« Nous pouvons retourner au travail la tête haute. Nous avons préservé tous nos acquis et nous avons obtenu des augmentations salariales de 3 %, 3 %, 3 %, 4 % et 3 % pour les cinq premières années de notre contrat de travail de huit ans. Les augmentations des trois dernières années seront rattachées à celles de cinq grands hôtels de la région montréalaise qui participeront à la prochaine ronde de négociations coordonnées, de souligner Yvon Therrien, président du STTHGPD. Nous avons également obtenu des indemnités de départ importantes, ce qui constitue une protection pour nos membres contre les aléas venant de l’employeur, et nous pourrons rejoindre la ronde de négociations coordonnées de l’hôtellerie à l’échéance de notre nouvelle convention collective. Dans le contexte d’un lock-out auquel nous avons fièrement résisté, nous considérons que nous avons été chercher le maximum. »

Le retour au travail débutera dans les cinq jours suivant la signature du nouveau contrat de travail entre les deux parties.

« Après un conflit de près de 17 semaines débuté le 14 décembre dernier et durant lequel l’employeur a brandi des menaces de fermeture, de changement de vocation, d’envoi d’avis de licenciement massif, et le Tribunal administratif du travail a reconnu l’utilisation de briseurs de grève par leur employeur, il est clair qu’une amertume persiste chez les membres du syndicat, de déplorer Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie. Les travailleuses et les travailleurs peuvent être fiers de cette lutte exemplaire. Pour le bien de toutes et de tous, nous souhaitons maintenant que le retour à des relations de travail respectueuses et saines se fasse le plus rapidement possible. »

Affilié à la FC–CSN, le STTHGPD compte environ 100 membres. Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

Entente de principe à l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis

Cette nuit, une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (CSN) (STTHGPD) et l’employeur. Celle-ci sera présentée aux membres prochainement en assemblée générale. Aucun commentaire ne sera émis d’ici là.

Affilié à la FC–CSN, le STTHGPD compte environ 100 membres. Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.