Lockout chez Rolland de Saint-Jérôme

Le 26 novembre dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN se sont butés à des bureaux fermés à la suite d’un lockout décrété par leur employeur. Cette unité d’accréditation regroupe les salarié-es des bureaux de la papetière, majoritairement des femmes, qui revendiquent le même régime de retraite que les 200 travailleurs de l’usine, majoritairement des hommes. Le syndicat vit une véritable campagne d’intimidation de la part de l’employeur : mise en demeure interdisant de manifester, demande d’arrestation des grévistes et refus d’une visite des agents du ministère du Travail pour vérifier la présence de briseurs de grève. Les salarié-es sont sans contrat de travail depuis plus de deux ans. Plus d’une vingtaine de rencontres de négociation et de conciliation se sont tenues.

Victoire syndicale contre les briseurs de grève

Dans une décision rendue hier, le Tribunal administratif du travail (TAT) donne raison au Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN.

« Nous prétendions que notre employeur avait recours à des briseurs de grève afin de poursuivre ses opérations, et ce, depuis le premier jour où nous avons déclenché la grève, le 22 novembre dernier, puis à la suite du lockout qu’il a décrété le 26 novembre. Le TAT nous donne raison puisque le juge a ordonné à l’employeur de ne plus avoir recours aux services de 23 personnes dont les noms figurent dans sa décision », de souligner Elysa Bergin, présidente du syndicat.

« Cette histoire est cousue de fil blanc. L’employeur tente de nous faire croire qu’il ne savait pas qu’il enfreignait la loi, tout en ayant recours à des méthodes dignes des pires employeurs. Lorsqu’il a refusé de laisser entrer les enquêteurs du Ministère du travail afin de vérifier s’il avait recours à des briseurs de grève – une première au Québec –, il nous cachait clairement la vérité. Nous attendons donc avec impatience le rapport des inspecteurs afin de faire toute la lumière sur cette histoire », de préciser Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN.

« Depuis le début, nous suivons de très près les comportements de l’employeur et l’évolution de ce conflit. Ses techniques d’intimidation envers un groupe de salarié-es presqu’entièrement constitué de femmes sont démesurées et manquent carrément de classe. Au début du conflit, l’employeur a fait appel au service de police et a demandé l’arrestation des salarié-es en grève sur les lieux de piquetage alors qu’aucun événement ne le justifiait. En pleine situation de pénurie de main-d’œuvre, nous expliquons très mal ces comportements dépassés et ce manque flagrant de vision. Nous sommes fiers de voir que face aux agissements insensés de cet employeur, les travailleuses et les travailleurs demeurent solidaires et debout. Les syndicats de la CSN ont déjà déployé toutes les ressources, tant au niveau de la mobilisation qu’à celui du soutien financier afin de leur permettre d’aller jusqu’au bout », de conclure Kevin Gagnon, vice-président de la FIM–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN regroupe environ 30 membres. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec. Le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides regroupe près de 90 syndicats et plus de 16 000 membres dans tous les secteurs d’activité de la région des Laurentides.

L’employeur décrète un lockout

Ce matin, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN se sont butés à des bureaux fermés à la suite d’un lockout décrété par leur employeur. Réunis en assemblée générale dans les heures qui ont suivi, le syndicat a voté à 91 % en faveur de la grève générale illimitée.

« Depuis le début de la négociation, l’employeur n’a jamais démontré une véritable intention de négocier des conditions de travail équitables. Une de nos revendications touche à la disparité de traitement dans notre régime de retraite : alors que les plus anciens jouissent d’un régime à prestations déterminées, les plus jeunes bénéficient d’un régime à cotisations déterminées famélique. De plus, l’employeur veut introduire des critères de qualifications qui empêchent les salarié-es d’obtenir des promotions. Historiquement, Rolland s’affichait fièrement comme un employeur de choix mais pour nous, ce temps est carrément révolu », de dénoncer Elysa Bergin, présidente du syndicat.

Les salarié-es sont sans contrat de travail depuis plus de deux ans. Depuis mars 2018, plus d’une vingtaine de rencontres de négociation et de conciliation se sont tenues.

« Le syndicat vit une véritable campagne d’intimidation de la part de l’employeur. Lors du premier jour de grève, le 22 novembre dernier, il a envoyé une mise en demeure interdisant aux grévistes de manifester en face de leur milieu de travail. Fort de la présence de six autopatrouilles de la police, il leur a demandé de procéder à l’arrestation des grévistes alors que ceux-ci ne commettaient aucun acte illégal. Il a même refusé la visite des agents du ministère du Travail afin que ceux-ci puissent vérifier si l’employeur avait recours à des briseurs de grève, ce que nous prétendons », de souligner Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN

« Il n’y a qu’un mot pour décrire le comportement de cet employeur : épouvantable. En plus d’intimider ses travailleuses et ses travailleurs avec des tactiques moyenâgeuses, celui-ci se comporte en patron-pas-de-classe et impose un lockout à moins d’un mois du temps des fêtes. La Fédération de l’industrie manufacturière sera aux côtés du syndicat jusqu’à l’obtention d’un contrat de travail qui respectera leurs revendications », de conclure Kevin Gagnon, vice-président de la FIM–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN regroupe environ 30 membres. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec. Le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides regroupe près de 90 syndicats et plus de 16 000 membres dans tous les secteurs d’activité de la région des Laurentides.

STT du béton du Bas-Saint-Laurent-CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 1er octobre 2019, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du béton du Bas-Saint-Laurent-CSN a été accrédité le 29 octobre pour représenter:

” Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exception des employés de bureau, des répartiteurs et de ceux exclus par la loi. “

Ce groupe de travailleurs, principalement des conducteurs de bétonnière, chez Béton Provincial Ltée, a décidé très majoritairement de quitter la Fraternité indépendante des travailleurs industriels (FITI) et de joindre les rangs de la CSN. Cette nouvelle section sera affiliée à la Fédération de l’industrie manufacturière , au Conseil central du Bas-Saint-Laurent et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Grève des employés de bureau aux entreprises Rolland de Saint-Jérôme

Exaspérés par le déroulement des négociations, les employés de bureau de Rolland, située sur le boulevard Jean-Baptiste Rolland à St-Jérôme sont en grève depuis le vendredi 22 novembre, 7 h 00.

Par cette première journée de grève, les quelques 30 employés, syndiqués à la CSN depuis la fin de décembre 2016, veulent démontrer à la direction des Entreprises Rolland qu’il est temps de négocier pour en arriver à un règlement avec celles et ceux qui occupent des postes très variés, mais qui sont essentiels au fonctionnement et à la rentabilité de l’entreprise. Depuis le mois de mars 2018, plus d’une vingtaine de séances de négociation et de conciliation se sont tenues sans que l’employeur démontre une véritable intention de négocier sur des bases équitables.

Deux poids, deux mesures
« Depuis le début de la négociation, nous ne sentons pas que notre employeur respecte nos principales revendications, notamment celle mettant fin à la disparité de traitement du régime de retraite » explique Elysa Bergin présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland – CSN. Bien que le syndicat se réjouisse du fait que leurs collègues de l’usine bénéficient d’un contrat de travail négocié depuis le mois de mars 2019, les employées de bureau devraient, elles aussi, compter sur le respect de l’employeur, d’autant plus que la convention collective est échue depuis plus de deux ans. Les postes qu’ils occupent, bien qu’indirectement liés à la production, font en sorte que l’entreprise livre la marchandise auprès de sa clientèle canadienne, sa clientèle américaine ainsi que sa clientèle internationale (Chili, Équateur, Mexique, Colombie, Pérou, Philippines). Ces emplois garantissent à la compagnie une image de marque; ils sont donc essentiels au maintien d’une clientèle fidèle.

La présidente ajoute « qu’au contraire, non seulement la direction ne fournit pas les efforts pour régler, mais qu’en plus, elle tente d’imposer des reculs, plus particulièrement concernant les critères de qualification rendant presque impossibles les promotions à l’interne. »

La grève comme dernier recours
Selon Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides (CSN) : « Ce n’est pas de gaieté de cœur que les salariées se privent de salaire pour faire valoir leur point de vue. Pourtant, les enjeux sont assez importants pour ce faire et d’autres jours de perturbation sont à prévoir si la situation stagne. Nous souhaitons que l’entreprise centenaire, fondée en 1882 et emblème de la région, plus particulièrement de Saint-Jérôme, donne l’exemple. Le travail de qualité de ses salariés, en pleine période de pénurie de main-d’œuvre, devrait être reconnu et les iniquités, éliminées. »

Commonwealth Plywood annonce la fermeture de Planchers Husky à Lachute

Pour une deuxième fois en un an, les travailleurs ont appris que l’usine de planchers de Lachute fermera ses portes. De mauvais rendements des ventes sont maintenant invoqués par la direction pour justifier cette décision. Pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs de planchers Husky – CSN, cette annonce fait preuve, encore une fois, du désengagement de la compagnie Commonwealth Plywood envers les employés de l’usine de Lachute. Une trentaine d’employés seront privés de travail juste avant la période des Fêtes.

Une gestion déficiente
L’année dernière, à pareille date, la direction avait fait la même annonce invoquant, à ce moment-là, le manque de productivité des travailleurs. Le syndicat et ses membres avaient, après discussion, consenti à fournir des efforts supplémentaires afin de maintenir l’usine ouverte, et ce, même s’ils avaient déjà fait des compromis lors de la précédente négociation de leur dernière convention collective.

Selon André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIMCSN), « le problème ne se situe pas du côté de la qualité du travail, mais bien du côté de la direction qui n’a pas su apporter les changements de production et d’équipement nécessaires. La compagnie n’a pas fait les efforts nécessaires pour moderniser son usine et rentabiliser sa nouvelle ligne de production de plancher d’ingénierie ».

L’indifférence caractérisée de Commonwealth Plywood
Pour Martin Richer, vice-président du Conseil central des LaurentidesCSN, « Commonwealth Plywood est insensible aux impacts sur les familles et les travailleurs qui se retrouveront à la rue, dans une région où les emplois dans ce secteur d’activité sont rares. » Bien que non requis par la loi, la compagnie ne tentera même pas de participer à un comité de reclassement qui aurait permis d’aider ces travailleurs à se retrouver un emploi. Rappelons que l’usine est implantée à Lachute depuis 20 ans, un peu de respect aurait été de mise.

La CSN veillera à ce que toutes les indemnités et que tous les dossiers en suspens soient réglés avant ou après la fermeture anticipée. Elle s’assurera également que ceci n’est pas une stratégie de Commonwealth pour céder sa production à un sous-traitant, car il faut le mentionner, le syndicat devait négocier sa nouvelle convention collective dès janvier 2020. « Nous espérons qu’il ne s’agit pas d’un stratagème bien connu dans le milieu syndical puisque l’année dernière, afin d’augmenter la productivité, la compagnie avait menacé de fermer; nous ne serons pas dupes », concluent les représentants syndicaux.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Planchers Husky – CSN est affilié à Fédération de l’industrie manufacturière (FIMCSN) qui compte quelque 320 syndicats et est affilié au Conseil central des Laurentides – CSN.

Relations de travail difficiles chez Rio Tinto, Fer et Titane

Dans le cadre d’une mobilisation tenue tôt ce matin, les membres du Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN ont revendiqué un assainissement des relations de travail avec leur employeur.

« Depuis que nous avons signé notre dernière convention collective au printemps dernier, l’employeur néglige complètement les relations de travail. Il ne respecte pas les délais, que ce soit en lien avec les divers avis ou les griefs; il impose des mesures disciplinaires abusives; l’implantation des mécanismes de gestion des nouvelles clauses sont d’une lenteur incroyable; bref, la haute direction doit donner un sérieux coup de barre dans la gestion des ressources humaines et des relations de travail, de souligner Alexandre Poirier, président du syndicat. Même l’employeur reconnaît que nous sommes passés d’un service de RH cinq étoiles à un trois étoiles. Peu importe le nombre d’étoiles, il y a un manque évident de ressources, de responsables expérimentés et de sérieux actuellement du côté de l’employeur, ce qui nous cause tous ces problèmes qu’il faut régler rapidement ».

« Nous allons poursuivre notre travail sans relâche avec le syndicat afin de faire bouger cet employeur. Lorsqu’on s’entend sur un nouveau contrat de travail, on met tout en œuvre afin de le respecter, et ce, dans les moindres détails. Ça n’a pas de sens qu’un employeur comme Rio Tinto ait l’air de gérer ses relations de travail comme un snack bar de coin de rue », de dénoncer Kevin Gagnon, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Venant d’une multinationale de l’ampleur de Rio Tinto, cette situation est plutôt inquiétante. Dans une usine comme celle de FET, entre autres, les questions de santé et de sécurité du travail (SST) sont d’une importance capitale. Or, il est clair que des relations de travail déficientes minent les bases d’une saine gestion de la SST et c’est la santé et la sécurité de ces salarié-es qui est en jeu », de renchérir Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

« La CSN mettra tout en œuvre pour que cet employeur finisse par entendre raison. Ce n’est pas la première fois que nous devons intervenir et nous entendons bien le faire, tant et aussi longtemps que cette situation invraisemblable existera sur le terrain », de conclure Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Le Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN regroupe près de 850 travailleuses et travailleurs de Rio Tinto, Fer et Titane à Sorel-Tracy.

La FIM–CSN regroupe plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats provenant de toutes les régions du Québec. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) rassemble environ 31 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale.

L’entente de principe acceptée par le syndicat

Lors d’une assemblée générale tenue ce soir, le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle et Longueuil) a adopté à 71 %, par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 11 octobre dernier.

« Les membres sont satisfaits des résultats de cette négociation. Nous avons obtenu des augmentations salariales de l’ordre de 2,75% pour 2019, et de 2,5 % pour les quatre années suivantes. Aussi, l’employeur cotisera à parts égales à notre régime de retraite en nous versant 5 % pour les trois premières années de notre convention de cinq ans et 5,5 % pour 2022 et 2023. Nous avons également obtenu un nouveau régime d’assurances collectives entièrement assumé par l’employeur. Finalement, nous sommes parvenus à un accord qui règle les différents problèmes en lien avec les mouvements de main-d’œuvre à la suite de l’implantation du système de répartition assisté par ordinateur, mesure qui minait les relations entre les parties depuis plus d’un an », de préciser Pierre Langlois, porte-parole du syndicat.

« Au nom de la FIM–CSN, je tiens à saluer le travail du comité de négociation qui, dans un contexte difficile, est parvenu à s’entendre avec l’employeur. Depuis l’implantation du système de répartition assisté par ordinateur, les travailleurs vivaient de nombreux problèmes d’organisation du travail », de souligner Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Je félicite les membres du syndicat qui ont réussi à trouver une entente avec un employeur qui leur a imposé un système qui a causé de nombreuses tensions dans les relations de travail. Ils ont également réussi à améliorer leurs conditions de travail et ce, à la satisfaction de leurs membres », d’ajouter Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

« Je tiens à saluer chaleureusement le travail des comités de négociation et de mobilisation qui, très rapidement, ont réussi à boucler cette négociation avec brio, à la satisfaction des membres du syndicat », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain–CSN.

Le Syndicat des travailleurs de Demix regroupe environ 80 membres travaillant aux deux sites de Demix à LaSalle et à Longueuil. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec. Le Conseil central de la Montérégie rassemble environ 31 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale. Le Conseil central du Montréal métropolitain regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Entente de principe chez Demix

Cette nuit, une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle et Longueuil) et l’employeur.

Une assemblée générale se tiendra sous peu. Les membres se prononceront alors sur le contenu de l’entente. Aucune entrevue ne sera accordée d’ici là.

Le maintien de Graphic Packaging en Estrie, c’est grâce à l’excellence du travail de ses employé-es qualifiés

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et cartons d’East-Angus (CSN) sont heureux d’apprendre que l’usine Graphic Packaging International demeurera ouverte et que les syndiqués de l’usine pourront conserver leur emploi.

Il importe, dans un premier temps, de préciser que l’entreprise avait récemment annoncé la construction d’une usine ultramoderne dans le Mid-Ouest des États-Unis, avec une capacité de production de 500 000 tonnes de carton plat. Elle prévoyait toutefois maintenir sa production totale au même niveau et devoir fermer quelques-unes de ses usines moins productives. Le mot s’était répandu et faisait planer beaucoup d’incertitude chez les employé-es.

« Bien entendu, nous regrettons d’apprendre que des personnes vont perdre leur travail dans certaines usines de Graphic Packaging international. Nous sommes tout de même soulagés de la confirmation qui nous a été faite selon laquelle l’usine située en Estrie continuera à faire partie intégrante du plan d’affaires de la compagnie. C’est grâce à la grande rigueur des employé-es, qui ont le cœur à l’ouvrage et le souci constant du travail bien exécuté », souligne le trésorier de la FIM–CSN, Michel Tétreault.

« Parvenir à conserver de bons emplois dans la région est toujours une bonne nouvelle, a pour sa part affirmé le président du Conseil central de l’Estrie–CSN, Denis Beaudin. Le travail remarquable des syndiqué-es de Graphic Packaging, qui produisent du carton de qualité reconnu sur le marché et qui ont contribué à hausser la productivité de l’usine de façon significative depuis l’achat par Graphic Packaging en 2015, permet à l’usine d’entretenir d’excellentes relations avec ses clients. Voilà qui est prometteur pour l’avenir et qui a de quoi nous rendre très fiers. »

Pas sortis du bois

La crise climatique s’accélère et les bouleversements qu’elle provoque affectent déjà les écosystèmes, la biodiversité, voire les systèmes humains.

La forêt québécoise n’échappe pas à ce chavirement. Les régions et les secteurs économiques qui dépendent de sa santé doivent rapidement repenser leurs stratégies et leurs façons de faire afin d’être partie prenante des solutions et non des problèmes.

René Martel, travailleur sylvicole depuis plus de 35 ans et président du Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN), est un grand amoureux de la nature depuis toujours. « À Val-Cartier, mes copains et moi, on se faisait des cabanes dans la forêt, on se baignait dans la rivière, on ramassait des écrevisses. On était libres. La nature m’a interpellé très tôt, dès mon jeune âge. »

M. Martel est également un conteur d’exception qui maîtrise l’art de capter l’attention de son public par sa sagesse, son charisme, et le brin d’humour qui lui est tout à fait unique. Mais, il n’y a pas de quoi rire lorsqu’on l’écoute parler de l’état de nos forêts. « Les arbres souffrent. En période caniculaire et quand la pluie n’est pas au rendez-vous depuis quelques semaines, les arbres souffrent. Ils ont besoin d’eau. Ils pleurent. La forêt entière est en mode survie devant les perturbations occasionnées par les changements climatiques. » Il remarque aussi une disparition de plusieurs insectes et d’espèces d’oiseaux depuis les dernières années : « On n’entend plus les oiseaux, ou très peu. C’est terne. Une forêt sans le chant des oiseaux, c’est terne. »

S’attaquer immédiatement à la crise forestière
Alain Bourque, directeur général d’Ouranos, un consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques, confirme que tout n’est pas rose pour nos forêts. « On assiste de plus en plus à une migration des forêts du sud vers le nord. Par-dessus ça, on ajoute des régimes de phénomènes météorologiques extrêmes qui perturbent la fréquence et la durée des feux de forêt, ou encore l’intensité des invasions d’insectes et de maladies. »

Bien que plusieurs incertitudes persistent devant les effets précis des changements climatiques sur les forêts, M. Bourque insiste sur l’importance de s’attaquer aux problèmes maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Si la tendance se maintient, on se dirige vers une élévation globale des températures de 4 °C. « On ne peut pas attendre d’avoir un signal statistiquement significatif avant d’agir, puisque les bouleversements climatiques seront tellement importants qu’on va se mettre dans une situation où les impacts les plus catastrophiques seront devenus inévitables. »

Les jardiniers de la forêt
Malgré toutes les inquiétudes amenées par les changements que vit la forêt, René Martel demeure un ardent défenseur de l’importance de son métier et du bonheur de travailler en nature. « C’est du jardinage. On est les jardiniers de la forêt », nous dit-il.

Il admet cependant que la relève n’est pas au rendez-vous et que le vieillissement de la main-d’œuvre s’avère grave pour le secteur. Pour lui, le problème est surtout lié aux piètres conditions de travail. « Notre métier est physique. La plantation, le débroussaillage, l’abattage manuel sont des tâches qui exigent de l’endurance et nous sommes payés à forfait, non à l’heure. Il y a donc un stress qui s’installe chez le travailleur, car il a peur de ne pas faire son salaire. En plus, nous sommes responsables de toutes nos dépenses : l’essence pour se rendre sur le chantier, la scie mécanique, la débroussailleuse. Nous n’avons aucune aide pour supporter nos frais d’exploitation, ce qui est tout à fait déplorable et les travailleurs en sont conscients. »

Une transition juste pour assurer la relève
L’âge moyen d’un travailleur sylvicole est de 54 ans, un fait qui devrait préoccuper les employeurs et les décideurs politiques, car il se trouve que ces jardiniers de la forêt sont un atout pour combattre les changements climatiques.

« Plus les changements climatiques vont s’accélérer, plus on va réaliser que la forêt peut contribuer d’une façon importante à la réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES) », explique M. Bourque. « La meilleure technologie de captage de carbone dans le sol, ce sont les arbres. Pour l’instant, on est encore dans la parole et non dans l’action, mais la science dit assez clairement que si on veut contrôler la crise climatique, ça passe par la forêt. »

Photo de René Martel, souriant

Bien qu’il y ait plusieurs raisons d’être pessimiste, René Martel du Bas-Saint-Laurent veut surtout que nous gardions espoir : « La journée où l’écologie — soit forestière ou agricole — sera la norme, il va y avoir de la place pour fonder des familles. Il faut partir de la base. Il faut partir de la nature. Avec la nature, on va y arriver. » // Photo : M. Murphy-Perron

Il va de soi que, dans l’état actuel des cho­ses, le Québec n’a pas le bassin de main-d’œuvre nécessaire pour répondre aux besoins criants de travailleurs sylvicoles. Afin de conserver et d’augmenter les emplois forestiers, les gouvernements devront faire appel à l’expertise des ouvriers et se doter d’un plan de transition juste pour former la relève et rapidement bonifier les conditions de travail. Pour sa part, le directeur général d’Ouranos prône une revalorisation du secteur et encourage les décideurs à s’inspirer des pratiques qui ont cours ailleurs dans le monde.

Le président du SNS–CSN reprend la balle au bond : « Un ouvrier sylvicole européen est considéré comme un avocat ou un médecin au point de vue de la respectabilité. Nous, au Québec, on est du cheap labor. Allez voir la différence. »

Le syndicat se dote d’un mandat pouvant aller jusqu’à la grève

Lors d’une assemblée générale tenue ce soir, le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle et Longueuil) a voté à 95 % en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

« Après la présentation des rapports de négociation et de mobilisation, les membres ont décidé de nous donner ce mandat. Nous avons déposé des demandes raisonnables à l’employeur et nous n’avons pas l’intention de laisser les négociations traîner en longueur. Personne n’y a intérêt, ni Demix ni nos clients. Le message est donc clair : nous n’hésiterons pas à exercer notre mandat de grève si le comité de négociation juge que les discussions piétinent. Demix doit négocier une convention collective qui rend justice à la contribution de ses travailleurs, s’il désire que ses affaires continuent de tourner rondement », de préciser Pierre Langlois, membre du comité de mobilisation.

Le Syndicat des travailleurs de Demix regroupe environ 80 membres travaillant aux deux sites de Demix à LaSalle et à Longueuil. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec.

La FIM-CSN demande au gouvernement et aux partis de l’opposition d’agir pour la Davie

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) se réjouit de l’annonce qui devrait être faite aujourd’hui par le gouvernement canadien en ce qui a trait à l’octroi du contrat d’entretien de trois frégates canadiennes au chantier naval Davie. Toutefois, la FIM regrette qu’il ne soit pas encore question d’intégrer sans plus attendre le chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale canadienne.

« Le travail sur l’entretien des frégates, qui s’échelonnera sur une dizaine d’années, offrira une stabilité au chantier et permettra à plusieurs centaines de travailleuses et de travailleurs d’avoir un emploi garanti. Nous sommes très heureux de l’annonce d’aujourd’hui », souligne d’abord le président de la FIM–CSN, Louis Bégin.

Le président de la FIM–CSN déplore par ailleurs de voir que le gouvernement ne semble pas avoir l’intention d’intégrer dès maintenant le chantier à l’actuelle Stratégie nationale de construction navale canadienne. « Pourquoi Justin Trudeau n’agirait-il pas tout de suite pour mettre un terme à l’injustice commise par Stephen Harper, qui avait volontairement écarté la Davie de la Stratégie nationale au profit des chantiers d’Halifax et de Vancouver? » a-t-il lancé.

Louis Bégin demande également aux partis de l’opposition d’agir pour que la situation soit enfin corrigée. « Il n’est pas acceptable que le Chantier Davie soit encore aujourd’hui réduit à devoir quêter les contrats. Tous les partis à Ottawa doivent s’unir pour faire pression sur le gouvernement, afin que le chantier obtienne enfin la reconnaissance qui lui est due dans la stratégie nationale. Il n’y a aucune raison de remettre à plus tard cette affaire qui aurait dû être faite depuis longtemps », a-t-il conclu.

 

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).

La CSN dénonce l’inertie du gouvernement

La mise à pied annoncée pour l’automne de 87 personnes à l’usine de Bombardier de La Pocatière, à la suite du licenciement de quelque 1100 travailleurs à l’usine de Thunder Bay en Ontario, fait réagir fortement la Fédération de l’industrie manufacturière FIM-CSN.

« Il est déplorable d’assister à ces mises à pied, alors qu’il y aurait des moyens connus de mieux assurer les emplois chez Bombardier en adoptant des garanties de contenu local pour le matériel roulant », dénonce le président de la FIM-CSN, Louis Bégin.

Celui-ci rappelle que les travailleuses et travailleurs de Bombardier à La Pocatière ont récemment vu plusieurs contrats publics importants leur passer sous le nez. « Ils n’ont pas été retenus dans le projet du REM, justement parce qu’il n’y aucune exigence de contenu local sur le matériel roulant. Le contrat de Via Rail pour remplacer la flotte de Québec-Windsor leur a également échappé au profit de Siemens en Californie. C’est indéfendable. »

Des chances à saisir
Louis Bégin se désole de ces rendez-vous manqués et exhorte le gouvernement à agir rapidement. « On annonce de plus en plus de grands projets, notamment en mobilité, alors qu’on voit se profiler à l’horizon la construction des voitures du tramway de Québec et du prolongement de la ligne bleue. La construction d’une éventuelle ligne de métro à Montréal est également dans l’air, donc il faut cesser d’accumuler les rendez-vous manqués, saisir ces chances et agir concrètement pour soutenir les emplois d’ici en maximisant les retombées pour le Québec », a conclu Louis Bégin.

 

 

La FIM–CSN salue le choix de la Davie

À la suite de l’annonce de Marc Garneau, ministre fédéral des Transports, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) salue la décision du gouvernement fédéral d’avoir retenu les chantiers Davie pour mener à bien la construction de ces deux nouveaux navires.

« L’annonce du remplacement du CTMA Madeleine est une excellente nouvelle, d’abord pour les Madeliniennes et les Madelinots, mais tout autant pour les travailleurs et les travailleuses de la Davie. Nous attendions cette nouvelle avec impatience et nous nous réjouissons davantage qu’un autre traversier soit annoncé en même temps. Nous savions très bien qu’actuellement la Davie était le seul chantier disposé à accepter un tel projet puisque les autres chantiers canadiens peinent déjà à livrer au gouvernement fédéral plusieurs navires attendus depuis fort longtemps. Nous souhaitons  donc  que les travaux débutent le plus rapidement possible afin de favoriser un retour au travail tout aussi rapide pour les travailleurs et les travailleuses sur la liste de rappel de la Davie », de souligner Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Depuis le 18 janvier dernier, à la suite de l’annulation du contrat de desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine liant le gouvernement du Québec et la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), la FIM–CSN avait formulé à plusieurs reprises le souhait que les pouvoirs publics favorisent un investissement local.

La FIM–CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Parité femmes-hommes : l’exemple d’une usine du Témiscamingue

Manon Lalonde œuvre depuis 1995 pour l’usine de fabrication de composantes de bois lamellé-collé LVL Global, située à Ville-Marie, au Témiscamingue. Cette usine se distingue des autres entreprises du genre puisqu’en 1989, après de multiples interventions syndicales, la compagnie adoptait une politique de parité hommes-femmes à l’embauche. Une révolution incroyable !

Bon an, mal an, LVL Global maintient entre 90 et 100 employé-es. Quand Manon y fait ses débuts, elle bénéficie de la mesure de parité déjà négociée par le syndicat avec l’employeur quelques années auparavant. Les travailleuses d’alors étaient irritées, et pour cause : l’un des directeurs généraux voulait cesser l’embauche de femmes en raison des retraits préventifs et des remplacements qu’ils impliquent. La présidente du syndicat de l’époque, Francine Goyer, a mené la lutte et remporté son pari : une clause de parité a été intégrée à la convention collective.

À présent, pour éviter toute discrimination, l’embauche se fait en présence d’un membre du syndicat. « Nous tenions à être impliquées, pour nous assurer qu’aucune candidature de femme ne soit rejetée sous prétexte qu’elle n’aurait pas les compétences pour faire le travail », souligne Manon Lalonde, aujourd’hui trésorière de son syndicat.

Quand parité rime avec bien-être
Pendant plusieurs années, l’objectif de parité atteint parfaitement son but : l’usine emploie 52 femmes et 52 hommes. L’arrivée massive de femmes force des changements tant sur le plan de l’organisation du travail que sur le plan technologique. Ces transformations profitent à l’ensemble des travailleuses et travailleurs, notamment en ce qui a trait à la santé et à la sécurité au travail. Manon Lalonde illustre : « Quand je suis arrivée, je travaillais au séchoir, comme tout débutant. On devait tout le temps se retourner vers l’arrière pour exécuter nos tâches, alors que maintenant, tout est disposé devant nous. C’est beaucoup moins exigeant physiquement. »

Bonnes conditions de travail
En négociant la parité en emploi, les travailleuses et travailleurs de LVL Global ont choisi d’accroître l’accès des femmes à des postes bien rémunérés. Aujourd’hui, le salaire horaire est de 21,63 $ dès l’embauche, avec une augmentation de 0,55 $ l’heure par an, depuis 2017. Le diplôme de 5e secondaire n’est plus obligatoire. « Moi, je voulais absolument travailler à cet endroit, mais quand j’ai été embauchée, il fallait avoir son diplôme d’études secondaires. Je suis donc retournée à l’école pour décrocher mon diplôme. J’étais payée 16,43 $ l’heure. Aujourd’hui, grâce à la négociation menée par le syndicat, je suis payée 23 $ l’heure », précise-t-elle. De plus, la parité instaurée dans cette entreprise permet aux femmes d’occuper tous les types d’emplois : au déroulage, à l’assemblage, au séchoir, à l’emballage et à l’expédition. « On a eu une stagiaire en électrotechnique et une autre en mécanique. C’est vraiment merveilleux de voir que la lutte du syndicat porte fruit et que les femmes ont un meilleur accès à tous les postes de l’entreprise. Elles ne sont plus limitées à des postes en secrétariat, en tout respect pour ce travail honorable. »

Comme c’est souvent le cas, attirer les femmes dans un métier non traditionnel relève du défi. Dernièrement, la réception de curriculum vitae de femmes chez LVL Global a un peu diminué : le nombre d’employé-es se situe à 40 travailleuses et 55 travailleurs. Dans un tel contexte, les candidatures féminines sont priorisées : « Si cinq personnes passent en entrevue pour deux postes à combler, on choisira d’abord les femmes », explique encore la travailleuse.

Manon Lalonde estime que l’employeur devrait investir des efforts pour mieux faire valoir les atouts de son entreprise et susciter l’intérêt des femmes pour un milieu comme LVL Global, car les avantages d’y travailler sont réellement nombreux.

Près de 200 emplois abolis d’ici 2021

Alors que l’entreprise québécoise Velan employait plus de 400 personnes dans ses usines montréalaises en 2015, elle ne comptera plus que 80 employés dans 18 mois. Après la perte nette de 130 emplois annoncée en janvier dernier, la direction vient de communiquer à ses travailleurs qu’elle supprimera 65 postes supplémentaires. De plus, 66 % des équipements seront déménagés vers l’Inde à compter de juin prochain, en raison d’une décision de la direction de procéder à une délocalisation de ses opérations vers l’Asie et les États-Unis.

« Troublant. C’est extrêmement troublant, affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Velan, un fleuron québécois, jette 200 familles à la rue afin de satisfaire l’appétit vorace de ses actionnaires, alors que la compagnie annonçait en janvier une amélioration sur le plan de la productivité. »

C’était la consternation lors de l’assemblée générale du Syndicat national des employés de Velan, qui s’est tenue le 15 mai dernier à Montréal. « Alors que nos membres n’étaient pas encore remis des annonces de janvier dernier, voilà que la direction annonce une nouvelle vague de compressions. Même les employés qui ne sont pas touchés présentement sont excessivement inquiets pour les mois à venir », souligne le président du syndicat, Dyan Dhanesar.

« Si le premier ministre veut créer des emplois à 25 $ ou 30 $ l’heure, encore faut-il trouver le moyen de conserver ceux que nous avons », a poursuivi Jacques Létourneau. Pour le président de la CSN, il est totalement aberrant de constater qu’une compagnie qui a grandi au Québec puisse tout simplement, du jour au lendemain, plier bagage et aller s’installer en Inde. « Les compagnies établies au Québec jouissent de subventions gouvernementales et de crédits d’impôt très avantageux. Nous ne pouvons accepter de voir des fleurons de l’économie québécoise quitter notre territoire. Nous ne pouvons nous résoudre à cautionner la fuite de nos emplois au gré des marchés boursiers », de conclure M. Létourneau.