Syndicat des employées et employés du service des opérations commerciales de RDS (FNC-CSN)

Le 6 mai 2016, le Conseil canadien des relations industrielles a reconnu le Syndicat des employées et employés du service des opérations commerciales de RDS – CSN pour représenter « Tous les employés du service des opérations de routage travaillant pour le Réseau des sports (RDS), une division de Bell Média inc., situé au 1755, boulevard Renée-Lévesque Est, Montréal (Québec), à l’exclusion du chef des opérations commerciales et de ceux de niveau supérieur ainsi que tous les employés visés par un autre certificat d’accréditation ».

Ces travailleuses et travailleurs affectés au routage des publicités, ont majoritairement choisi de grossir les rangs de la CSN, afin de se garantir une protection collective face à la volonté du groupe Bell Médias de « rationaliser » les différents services de routage parmi ses différentes divisions. Par ailleurs, ce groupe de travailleuses et travailleurs veut faire reconnaitre par Bell Médias sa culture de travail et ses particularités. Enfin, ces travailleuses et travailleurs souhaitent que leur travail spécialisé soit rémunéré à la hauteur de ce qui se fait ailleurs dans l’industrie.

Le Syndicat des employées et employés du service des opérations commerciales de RDS (FNC-CSN) est affilié à la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Franc succès du colloque de la FNC-CSN

Des journalistes, des chercheurs et des dirigeants de grandes entreprises de presse ont échangé sur les nombreux défis auxquels font face les médias québécois. Le colloque était organisé par la Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et ses partenaires dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai à Québec.

Photo : Pascal Ratthé
Photo : Pascal Ratthé

Alors que les médias du Québec sont mis à mal, la question se pose : comment assurer la viabilité d’une information de qualité ? Facebook, Google, Netflix, Yahoo ne sont pas des producteurs de contenus, mais plutôt des intermédiaires, qui captent une bonne partie de l’attention du public et accaparent une part toujours grandissante des revenus publicitaires.

De nombreuses thématiques ont été abordées tout au long de ce colloque par les invités et les participants. Quelles sont les incidences du numérique sur les habitudes de consommation des usagers et sur l’écosystème des médias ? Quelles sont les nouvelles initiatives ? Quelles sont les hypothèses de financement ? Quelles sont les particularités du marché québécois ? Quelles sont les modalités de ces nouveaux contrats signés par les médias avec Facebook Instant ou Google Adwords ?
Rappelons que ce colloque a été organisé par la FNSC-CSN en collaboration avec la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ) le Centre d’études sur les médias (CEM) et le Conseil de presse du Québec.

L’information : le 4e pouvoir sous pression

Alors que les médias d’information du Québec sont mis à mal, la Fédération nationale des communications (FNC-CSN) ainsi que ses partenaires organisent le colloque « L’information : le 4e pouvoir sous pression » lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

« La question se pose : comment assurer la viabilité d’une information de qualité alors que les médias traditionnels sont de moins en moins en mesure de le faire ? Facebook, Google, Twitter, Yahoo ne sont pas des producteurs de contenus, mais plutôt des intermédiaires, qui captent une bonne partie de l’attention du public et accaparent une part toujours grandissante des revenus publicitaires », souligne la porte-parole et animatrice du colloque, Ariane Émond.

De nombreuses questions seront abordées tout au long de ce colloque. Quelles sont les incidences du tout numérique sur les habitudes de consommation des usagers et sur l’écosystème des médias canadiens ? Quelles sont les nouvelles initiatives ? Quelles sont les hypothèses de financement ? Quelles sont les particularités du marché québécois ? Quelles sont les modalités de ces nouveaux contrats signés par les médias avec Facebook Instant ou Google Adwords ?

Quoi : colloque « L’information : le 4e pouvoir sous pression » ouvert à tous
Quand : le mardi 3 mai 2016
Heure : 9 h (inscription dès 8 h)
Où : Hôtel Le Concorde à Québec

L’avant-midi sera consacré aux chercheurs :

  • Pierre Bélanger, professeur titulaire au Département de communication de l’Université d’Ottawa
  • Nellie Brière, consultante en stratégie de communications numériques et médias sociaux
  • Renaud Carbasse, professeur adjoint au Département d’information et de communication de l’Université Laval
  • Claude Dorion, économiste et directeur général de la firme MCE Conseils
  • Judith Dubois, professeure de journalisme à l’École des médias de l’UQAM
  • Pierre Trudel, professeur titulaire au Centre de recherche en droit public de la Faculté de droit de l’Université de Montréal

L’après-midi sera marqué par deux tables rondes avec des acteurs du milieu pour comprendre leur vision de l’information et leurs pistes de solution. La table ronde des dirigeants sera notamment composée de :

  • Sylvia Cerasi, directrice de contenu pour les solutions locales, Québec et Ontario, de TC Media
  • Michel Cormier, directeur général de l’information des Services français à Radio-Canada
  • Claude Gagnon, président directeur général du Groupe Capitales Médias et président et éditeur du Soleil
  • Brian Myles, directeur du Devoir
  • Éric Trottier, vice-président, Information et éditeur adjoint de La Presse

Pour sa part, la table ronde des journalistes sera composée de :

Les personnes suivantes prendront également la parole : Paule Beaugrand-Champagne, présidente du Conseil de presse du Québec, Colette Brin, directrice du Centre d’études sur les médias, ainsi que Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN).

Le colloque se terminera avec une entrevue de l’auteur Claude Robillard, menée par la journaliste Valérie Gaudreau, alors que celui-ci publie le livre La liberté de presse, la liberté de tous, une première œuvre du genre au Québec. Et grâce à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, un cocktail marquera la fin de la journée afin de souligner le prélancement de ce livre.

À propos

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) regroupe 6000 membres dans le domaine des communications et de la culture répartis dans 88 syndicats. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats et de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.

La Fédération professionnelles des journalistes du Québec (FPJQ) défend la liberté de presse et le droit public à l’information. Elle est une association sans but lucratif qui rassemble sur une base volontaire environ 2000 journalistes dans plus de 250 médias écrits et électroniques.

Le Centre d’études sur les médias (CEM), un organisme sans but lucratif fondé en 1992, est un lieu de recherche, mais il est également un agent de concertation entre les entreprises de communication et les milieux gouvernementaux et universitaires. Il produit de brèves analyses visant à mieux comprendre l’évolution des médias d’ici.

Le Conseil de presse du Québec (CPQ), créé en 1973, est un organisme privé, à but non lucratif, qui œuvre depuis plus de quarante ans à la protection de la liberté de la presse et à la défense du droit du public à une information de qualité. Son action s’étend à tous les médias d’information distribués ou diffusés au Québec, qu’ils soient membres ou non du Conseil, qu’ils appartiennent à la presse écrite ou électronique.

Un modèle d’affaires à renouveler

Si l’on parle aujourd’hui d’une crise de l’information, ce n’est pas dû à l’avènement du numérique et des nouvelles technologies, mais plutôt à cause de l’effondrement du modèle d’affaires des médias.

Depuis leur apparition, les médias traditionnels, particulièrement la presse écrite, comptent essentiellement sur deux sources de revenus pour assurer leur existence, soit les abonnements et la publicité. La télévision bénéficie également de subventions qui proviennent de différents fonds tels que le Fonds des médias (fonds constitué par les redevances que versent les câblodistributeurs et les fournisseurs satellites), mais ceux-ci sont destinés en majeure partie à la production de contenu de divertissement.

Ainsi, le droit du public à l’information, la liberté d’expression et la liberté de presse, reconnus dans nos chartes, s’appuient sur la même prémisse de base qu’une compagnie de bicyclettes, soit la capacité des entreprises de dégager des profits et de se concurrencer entre elles afin de « dompter » le marché. La saine compétition entre entreprises de presse est donc garante de la qualité et de la diversité de l’information, ainsi que du juste prix de l’abonnement et des tarifs publicitaires. Si le modèle fonctionnait relativement bien dans les années où les revenus étaient au rendez-vous, aujourd’hui, nous en découvrons les failles.

Des fondations fragilisées

Dans notre réalité contemporaine, le phénomène de la gratuité des contenus prend de l’ampleur. Les annonceurs, eux, transfèrent leurs budgets de publicité vers les géants du web (Google, Facebook, YouTube, etc.), qui ne font que rediffuser le contenu produit et financé par d’autres, laissant nos médias locaux et nationaux affaiblis. Les fondations du quatrième pouvoir craquent de partout et c’est la démocratie qui risque l’effondrement.

Depuis 2008, année du lock-out au Journal de Montréal et du début de la récession, toutes les entreprises médiatiques ont entrepris des restructurations majeures qui ont entraîné des milliers de pertes d’emploi, contribué à la dégradation des conditions de travail, et accentué les phénomènes de la concentration et de la convergence. Ces transformations ainsi que les sacrifices des employé-es ne suffisent plus, et nos craintes de voir disparaître des piliers de l’information, en plus de tous les médias locaux et communautaires déjà fermés, sont bien fondées.

Un rendez-vous à ne pas manquer

La Fédération nationale des communications–CSN représente la très grande majorité des salarié-es syndiqués de nos médias. À ce titre, de concert avec la CSN, le Centre d’études sur les médias de l’Université Laval, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ainsi que le Conseil de presse du Québec (CPQ), elle organise un grand colloque sur l’avenir de l’information et des médias le 3 mai prochain, date de la Journée internationale pour la liberté de la presse.

Le but de cet événement est de créer un forum où discuter des défis à court, moyen et long termes et de dégager des pistes de solutions rassembleuses. Y sont conviés l’ensemble des syndicats, les artisans, les patrons, les étudiants et les amoureux des médias. Nous souhaitons également que des représentants des différents paliers de gouvernement soient présents afin d’entendre les préoccupations et les besoins des gens du milieu.

L’information doit devenir ce qu’elle aurait toujours dû être : un bien public qui répond à une nécessité démocratique. On doit lui donner les moyens d’exercer son rôle de surveillance, d’éducation et de chien de garde de l’intérêt public.

Le colloque se tiendra le 3 mai 2016, à l’Hôtel Le Concorde, à Québec.

La Maison de Radio-Canada appartient à tous

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) est consterné d’apprendre par l’entremise des médias qu’une douzaine d’offres d’achat ont été déposées pour acquérir l’immeuble et le terrain de Radio-Canada, dont celle du promoteur Philip O’Brien.

Les acheteurs avaient jusqu’au 18 mars pour se manifester et la direction de Radio-Canada n’a pas jugé bon d’informer le syndicat à ce sujet. Elle s’est contentée de diffuser un communiqué laconique bien après qu’un des promoteurs eût fait l’annonce aux médias.

Encore une fois, nous réitérons notre exigence de suspendre toute action liée à la vente de la Maison de Radio-Canada. Et malgré qu’elle envisage des consultations publiques, la ministre du Patrimoine doit exercer ses prérogatives pour mettre un frein à cette opération avant qu’il ne soit trop tard.

Nous rappelons qu’en vertu de l’article 48 de la Loi sur la radiodiffusion : « La Société ne peut, sans l’agrément du gouverneur en conseil [c’est-à-dire, le Conseil des ministres], contracter de quelque manière que ce soit en vue de l’acquisition de biens immeubles ou de l’aliénation de biens meubles ou immeubles – sauf les matériaux ou sujets d’émission et les droits y afférents – ni conclure, pour l’utilisation ou l’occupation de biens immeubles, de bail ou d’autre forme d’accord, lorsque la somme en jeu dépasse quatre millions de dollars ou le montant supérieur prévu par décret du gouverneur en conseil. »

Le SCRC déplore la disparition de la production interne

Le Syndicat des communications de Radio-Canada SCRRC (FNC-CSN) déplore la disparition de la dernière série dramatique encore produite à Radio-Canada et la quasi fin de la production interne dans le domaine des variétés.
« L’Auberge du chien noir disparaîtra de nos écrans à la fin de l’année. Pourtant, cette émission qui entame sa 15e année jouit encore d’une bonne popularité : entre 850 000 et 1 000 000 téléspectateurs. De plus, l’année sera amputée de six émissions, on en produira 20 plutôt que 26. Pour les artisans de Radio-Canada, ce sont quelque cinquante postes qui sont touchés. Une situation d’autant plus désolante que la direction ne fait aucun effort pour trouver de nouveaux projets afin de maintenir Radio-Canada en tant que producteur de contenu de qualité », dénonce la présidente du SCRC, Johanne Hémond.

En plus de la disparition de cette télésérie, Radio-Canada se tourne vers la maison de production privée Salvail & co pour coproduire l’émission estivale de Pénélope McQuade. Pour l’instant, le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) ignore quels seront les impacts pour ses membres.

« Alors que le plan du président directeur général, Hubert T. Lacroix, vise la fin de la production interne en 2020, à l’exception des nouvelles et des affaires publiques, déjà, à la fin de cette année, il ne restera plus que l’émission Entrée principale produite à Radio-Canada », poursuit Johanne Hémond.

Ainsi, la compétence reconnue et le savoir-faire de nos artisans sont sacrifiés au profit d’on ne sait quel objectif. Cette nouvelle survient après l’annonce, il y a quelques jours, de la volonté de Radio-Canada de vendre la Maison de Radio-Canada à Montréal. Il y a là une volonté claire de réduire Radio-Canada à sa plus simple expression. La direction poursuit son plan, alors que le budget du gouvernement fédéral n’est pas encore déposé. « N’est-il pas le temps que le gouvernement fédéral intervienne pour lancer un message clair sur l’avenir de notre seul diffuseur et producteur public national ? », conclut Johanne Hémond.

Quel message envoie la direction ?

Le Syndicat des communications de Radio-Canada | SCRC (FNC-CSN) s’inquiète d’apprendre aujourd’hui, par l’entremise des médias, que l’employeur a officiellement mis en vente le siège social, alors que les négociations pour conclure une nouvelle convention collective unifiée sont sur le point de débuter.

« Cette nouvelle n’a rien de rassurant. Quel message veut envoyer la direction aux employé-es ? Veut-elle les mettre devant le fait accompli ? Il est incompréhensible de voir la direction s’acharner à vouloir vendre un patrimoine appartenant à tous les Canadiens et Canadiennes, alors que le gouvernement a promis de réinjecter de l’argent dans les caisses de Radio-Canada lors du prochain budget », dénonce la présidente du SCRC, Johanne Hémond.

Selon les évaluations de la Ville de Montréal, la valeur de la transaction pourrait tourner autour de 100 millions de dollars. Mettre en vente le terrain et la bâtisse, alors que l’employeur garde toujours la possibilité de reconstruire de nouvelles installations sur le site même, témoigne d’une totale improvisation et d’un manque de vision.

Mis à part les préoccupations d’espace, la direction de Radio-Canada n’offre aucun aperçu de sa vision d’avenir. Nous sommes ouverts au virage numérique, mais ce n’est pas une formule magique. Quel est le plan ? La vision ? La stratégie de ce virage numérique ? C’est ce qui manque cruellement au Plan 20/20 du président Hubert T. Lacroix.

Le SCRC demande à la direction de suspendre toute action liée à la vente de la Maison de Radio-Canada. Nous tenons à rappeler qu’en vertu de l’article 48 de la Loi sur la radiodiffusion : «La Société ne peut, sans l’agrément du gouverneur en conseil [c’est-à-dire, le conseil des ministres], contracter de quelque manière que ce soit en vue de l’acquisition de biens immeubles ou de l’aliénation de biens meubles ou immeubles – sauf les matériaux ou sujets d’émission et les droits y afférents – ni conclure, pour l’utilisation ou l’occupation de biens immeubles, de bail ou d’autre forme d’accord, lorsque la somme en jeu dépasse quatre millions de dollars ou le montant supérieur prévu par décret du gouverneur en conseil. »

Il est donc du devoir du gouvernement fédéral de prendre les dispositions nécessaires pour que cette transaction n’ait pas lieu.

À propos
Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente plus de 3200 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 6000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Fondée en 1921, elle est composée de près de 2000 syndicats répartis dans huit fédérations, dont la Fédération nationale des communications.

 

Les journalistes de La Presse demandent à la direction de vérifier si la confusion subsiste

Avec la publication hier d’un blâme du Conseil de presse du Québec (CPQ), La Pressen’a d’autre choix que de vérifier si la confusion subsiste chez ses lecteurs au sujet des textes promotionnels publiés dans son application tablette La Presse+. Et ce, même si l’identification des sections promotionnelles a été améliorée récemment. C’est l’avis du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (FNC-CSN), qui représente les 260 employé-es syndiqués de la rédaction du quotidien montréalais. Le STIP croit que le Conseil de presse du Québec a eu raison de blâmer La Pressepour « omission de distinguer information et publicité », dans une décision du 2 octobre rendue publique cette semaine. Cependant, il faut souligner que la présentation des textes publicitaires dans les sections appelées « Xtra » a été changée depuis le dépôt des plaintes au CPQ. La convention collective des journalistes prévoit que La Pressedoit « déployer les moyens requis pour éviter toute confusion entre la matière rédactionnelle et la matière publicitaire publiée ». À la suite du dépôt de nombreux griefs en 2014, une entente est intervenue en juin 2015 entre le STIP et La Presse pour améliorer l’identification des textes promotionnels et réduire la confusion. L’entente stipule que chaque section et chaque écran promotionnel doit contenir un bouton interactif qui fait surgir une fenêtre contenant le texte suivant : « Xtra est une section qui regroupe des contenus promotionnels produits par ou pour les annonceurs suivants : ». Les annonceurs sont alors identifiés. Cette mesure, ainsi que d’autres déjà en place, comme l’absence de signature sur les textes promotionnels, sont consignées dans une lettre d’entente qui lie le STIP et La Presse. Cette entente a été entérinée par le médiateur René Beaupré. Ces mesures s’appliquent aussi sur le site LaPresse.ca, avec des adaptations. Depuis sa mise en application l’été dernier, le STIP constate que cette lettre d’entente a été respectée par La Presse. Il reste une inconnue, toutefois, estime Charles Côté, président du STIP : « Tout au long du processus, nous avons signalé à La Pressequ’il serait bon de vérifier auprès des lecteurs si la confusion persiste. La Pressedispose de moyens perfectionnés pour vérifier l’interaction des lecteurs avec son application sur tablette La Presse+. La moindre des choses serait de mettre ces moyens en œuvre afin de s’assurer que les lecteurs comprennent bien la différence entre le travail des journalistes et celui des publicitaires. » D’ailleurs, le STIP, avec l’appui de la Fédération nationale des communications-CSN, avait fait réaliser au cours de l’été 2014 sa propre étude sur le sujet en appui à ses griefs. Cette étude, appuyée sur des groupes de discussion et un sondage en ligne, avait fait ressortir les mêmes lacunes constatées par le CPQ dans sa décision du 2 octobre dernier. Il est temps maintenant pour La Pressede reprendre cette démarche, et le STIP lui offre sa collaboration. Fondé en 1977, le STIP représente 260 salarié-es de La Presse, notamment les journalistes, photographes et graphistes de la rédaction. Il est affilié à la Fédération nationale des communications (FNC) et à la Centrale des syndicats nationaux (CSN). Décision du Conseil de presse du Québec : http://conseildepresse.qc.ca/actualites/nouvelles/lapresse-blamee-pour-lambiguite-de-sa-section-xtra/

Où est le réinvestissement promis dans Radio-Canada?

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) s’inquiète de l’hésitation de la ministre fédérale du Patrimoine à reconfirmer les 150 millions de dollars supplémentaires à injecter dans le seul diffuseur et producteur public national, tel que l’ont promis les libéraux durant la dernière campagne électorale.

« Dans une entrevue accordée au Huffington Post, Mélanie Joly a refusé de s’engager sur les sommes qui seront réinjectées tout en donnant l’impression qu’elle imposerait des conditions quant au virage numérique et au style que devrait adopter la SRC, en citant Vice News. Pourtant, la ministre a répété à maintes reprises que les engagements pris par le Parti libéral du Canada seraient respectés et qu’elle croyait fermement au long bras de distance que doit maintenir le gouvernement avec la gestion interne et les orientations de Radio-Canada », déclare la nouvelle présidente du SCRC, Johanne Hémond.

Cette ambiguïté de sa part est d’autant plus préoccupante alors que la direction de la SRC continue d’aller de l’avant avec son Plan 2020, calqué sur le programme politique du précédent gouvernement.

Dans une note récente envoyée aux employés, la direction maintient son désir de vendre la Maison de Radio-Canada en prétextant que son rôle n’est pas d’investir dans l’immobilier. D’ailleurs, en abandonnant ses responsabilités liées à ses immobilisations, la direction actuelle lègue un déficit d’entretien cumulé de 170 millions de dollars. Faut-il rappeler que cet édifice a été entièrement payé par les contribuables? Au fil du temps, les gestionnaires ont préféré verser des millions de dollars en primes et en récompenses aux cadres.

De toute évidence, en entraînant la fermeture de la plupart de ses studios et la mise à pied de milliers d’employés, le Plan 2020 est de connivence avec la vision du précédent gouvernement conservateur qui souhaitait se débarrasser de CBC/Radio-Canada. En nommant un avocat expert en fusions et acquisitions à la tête de Radio-Canada et en installant un conseil d’administration truffé de membres donateurs du Parti conservateur, le gouvernement Harper s’était assuré que le démantèlement suivrait son cours, même après les élections. De toute urgence, le nouveau gouvernement libéral doit poser des gestes concrets afin d’arrêter la privatisation et la démolition de notre diffuseur et producteur public.

« CBC/Radio-Canada a toujours été un modèle et un leader en matière de création artistique et d’information et n’a pas à devenir une copie d’un quelconque autre nouveau média. Mais il faut reconnaître que la société d’État a été passablement affaiblie en raison des attaques qu’elle a subies depuis des années par le gouvernement conservateur. Nous sommes convaincus de la sincérité de Mme Joly quant à sa volonté de sauver Radio-Canada. Elle doit donc redonner à CBC/Radio-Canada les moyens d’être un chef de file en termes d’innovations technologiques, de production de contenus originaux et de qualité de sa programmation. C’est simple, l’argent doit être au rendez-vous ainsi que des changements majeurs à la haute direction et dans les règles de nomination », conclut Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications-CSN.

À propos
Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente plus de 3200 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Fondée en 1921, elle est composée de près de 2000 syndicats répartis dans huit fédérations, dont la Fédération nationale des communications.

Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

Une histoire d’attentes et d’espoirs

Malgré leurs attaques soutenues, les conservateurs de Stephen Harper n’ont pas réussi à démanteler la Société Radio-Canada, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Pour les artisans du diffuseur public, le règne Harper est synonyme de cauchemar. Les compressions répétées ont conduit à des mises à pied massives, à la disparition d’émissions phares, à la réduction des services et à des pertes importantes d’auditoire.

L’arrivée du nouveau gouvernement Trudeau laisse présager des « voies ensoleillées ». Les engagements des libéraux au cours de la dernière campagne fédérale redonnent de l’espoir, mais la partie n’est pas encore gagnée. Pour assurer son avenir et remplir sa mission, Radio-Canada a besoin d’un meilleur financement et d’une nouvelle gouvernance.

Depuis le 19 octobre et la mise au rancart des conservateurs, les auditeurs et artisans de Radio-Canada respirent un peu mieux. L’élection des libéraux a insufflé un certain vent de fraîcheur. Le pire semble avoir été évité. « Ça ne pourra pas être pire que ce qu’on a connu. Je pense qu’on vient de tourner une page désolante de l’histoire de cette grande institution qu’est Radio-Canada », affirme Alain Saulnier, ex-responsable de l’information de Radio-Canada. Auteur du livre Ici était Radio-Canada, monsieur Saulnier enseigne le journalisme à l’Université de Montréal. « Ce qui s’est produit au cours des dernières années, c’est une tentative de démembrer et d’étouffer Radio-Canada et je pense que s’il en avait eu la possibilité, le gouvernement Harper aurait même pu fermer complètement cette boîte-là. Il ne l’a pas fait, mais de façon très sournoise, il a cherché à étouffer cette institution. »

Jacques Létourneau, président de la CSN, est du même avis : « Le départ des conservateurs est probablement la meilleure des nouvelles. Ils avaient décidé d’en découdre et d’en finir avec Radio-Canada. Leur objectif était d’affaiblir le diffuseur public et de le faire disparaître, parce qu’ils n’étaient pas capables de le contrôler idéologiquement. Même si on enregistrait des surplus budgétaires à Ottawa, on frappait sur Radio-Canada parce qu’on voulait fermer le diffuseur public. »

Des années difficiles

Les années du gouvernement Harper ont laissé de profondes cicatrices à Radio-Canada. L’agonie des services français s’est traduite par la perte de 657 emplois en 2014, de plus de 600 en 2012 et de près de 800 en 2009, selon les données compilées par le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC-CSN). Les crédits parlementaires alloués à Radio-Canada/CBC n’atteignent aujourd’hui que 60 % de la valeur de 1990.

Sans oublier le plan de redressement Un espace pour tous lancé en juin 2014. D’ici 2020, des compressions supplémentaires de 100 millions de dollars provoqueront la perte de 1500 emplois. Isabelle Montpetit, présidente sortante du SCRC-CSN, qui regroupe 3200 membres au Québec et à Moncton, constate que « Radio-Canada a décidé d’abandonner une grande partie de la production à l’interne, tout ce qui concerne la télévision générale, les téléséries, les émissions de variétés, l’enregistrement des concerts classiques. On vend aussi les équipements et les infrastructures, incluant les studios. On abandonne les citoyens en région en réduisant de moitié la durée des bulletins télévisés de 18 h. »

Renverser la vapeur

L’arrivée du gouvernement Trudeau pourrait cependant changer la donne, puisque le Parti libéral a promis de soutenir le diffuseur public, en prenant des engagements fermes avant et pendant la campagne électorale (voir encadré « Les engagements des libéraux »). Pierre Maisonneuve, porte-parole du mouvement « Tous amis de Radio-Canada », milite depuis plusieurs mois pour la survie de Radio-Canada. « Le Parti libéral du Canada a pris des engagements précis à l’endroit de Radio-Canada. Les libéraux ont pris fait et cause en faveur de Radio-Canada, en particulier Stéphane Dion. On a vu l’actuel ministre des Affaires étrangères dans des manifestations citoyennes en faveur de Radio-Canada. Donc, il y a des signes encourageants. » Il souligne que la nouvelle ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, a appuyé publiquement la campagne menée par « Tous amis de Radio-Canada » et a participé à la marche de solidarité qui s’est rendue à Ottawa à l’automne 2015. M. Maisonneuve ajoute que « le nouveau premier ministre souhaite aussi un diffuseur public fort » et que lors de leur rencontre avec Justin Trudeau, il leur avait clairement dit que « le Canada qu’il faut construire a besoin que la Société Radio-Canada soit forte et indépendante. »

Indépendance, le mot qui revient sur toutes les lèvres. Car au-delà du financement de Radio-Canada, ce qui préoccupe plusieurs, c’est sa gouvernance. Les membres de l’actuel conseil d’administration ont été nommés par le gouvernement Harper. Il faut revoir ce mode de nomination, soutient Alain Saulnier : « J’ai toujours espoir qu’on pourra renverser la vapeur. On a là un gouvernement qui a été élu en promettant de redonner une vision à Radio-Canada. Les libéraux ont aussi pris des engagements sur le mode de gouvernance. On s’attend à ce que la règle de nomination des administratrices et des administrateurs soit revue et corrigée, car ce qui m’inquiète c’est que l’actuelle direction de Radio-Canada n’a, à mon point de vue, aucune crédibilité et aucune légitimité. On a l’impression que le nouveau gouvernement fédéral pourrait très bien dire à Radio-Canada : débarrassez-vous de votre PDG et vous obtiendrez les millions promis. Je pense que ce n’est qu’une question de temps avant que les pressions soient suffisamment fortes pour que le PDG, Hubert Lacroix, soit mis à la porte. Moi, je n’ai plus aucune confiance en lui, je n’ai plus aucune confiance dans l’actuel conseil d’administration. Il faudra apporter des correctifs et des changements à la gestion et à la haute direction de Radio-Canada pour qu’on puisse réparer ce qui a été brisé. »

Pour Isabelle Montpetit, présidente sortante du SCRC, dont les membres ont maintes fois réclamé la démission du PDG de Radio-Canada, l’arrivée des libéraux ouvre une nouvelle perspective et ravive les espoirs : « C’est intéressant pour nous, mais on va s’assurer de maintenir la pression pour que les promesses électorales soient réalisées rapidement en matière de gouvernance. Le mandat donné à la nouvelle ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, c’est de réinvestir dans Radio-Canada et de résoudre les problèmes de gouvernance. »

Daniel Giroux, secrétaire général du Centre d’études sur les médias, réclame lui aussi des changements. « Il faut revoir le processus de nomination des membres du CA pour s’assurer de revenir à une époque où l’administration de Radio-Canada était totalement indépendante du pouvoir politique, ce qui n’était pas le cas sous le régime de Stephen Harper. Avec le précédent gouvernement, on a vu que c’est très dangereux quand trop de membres de la direction de Radio-Canada ont des antécédents politiques, et tous de même nature. » Il ajoute que « si Radio-Canada retrouve davantage de moyens et une indépendance réelle, elle sera plus en mesure de jouer son rôle dans les sociétés québécoise et canadienne ».

Pierre Maisonneuve y voit là une condition essentielle pour assurer l’avenir de Radio-Canada. « Il faut absolument revoir le processus de gouvernance, la nomination du PDG et des administrateurs de Radio-Canada. Il faut garantir leur indépendance et leur compétence. Si rien n’est fait de ce côté-là, je demeure perplexe pour l’avenir de Radio-Canada. »

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, si les libéraux tiennent leurs promesses, c’est une bonne nouvelle. Pour ce qui est du financement, « c’est sûr qu’il y a un coup de barre à donner. Le financement public de Radio-Canada est un des plus faibles en Occident lorsqu’on observe ce que les États investissent dans des diffuseurs comparables à Radio-Canada. Des milliers d’emplois ont disparu à Radio-Canada, c’est un non-sens pour un diffuseur public. M. Trudeau s’est engagé en campagne électorale, c’est sûr qu’on va le talonner pour que la job soit faite ».

En ce qui concerne la gestion de Radio-Canada, le président de la CSN ajoute « qu’en matière de gouvernance, c’est clair que les conservateurs avaient une volonté de contrôler Radio-Canada de l’intérieur en plaçant des gens au conseil d’administration, on va donc souhaiter une gouvernance plus indépendante. L’État finance, mais en même temps, il faut une séparation claire sur le plan politique pour protéger la mission de Radio-Canada ».

Une mission à préserver

« C’est la mission même de Radio-Canada, comme diffuseur public, qui doit être préservée et gardée en mémoire », ajoute le ministre québécois responsable de la Francophonie canadienne, Jean-Marc Fournier, qui plaide depuis 2014 pour la survie de Radio-Canada. Avec son homologue Madeleine Meilleur, procureure générale et ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, ils ont commandé un rapport d’expert intitulé Le financement de Radio-Canada : état de la situation et pistes de solution, qui propose une série de mesures permettant au radiodiffuseur public de remplir pleinement son mandat auprès des communautés francophones et acadienne. Le ministre Fournier soutient que « le nouveau gouvernement fédéral devrait bien lire les articles pertinents de la Loi sur la radiodiffusion, les afficher au mur pour se rappeler constamment l’importance de ce média national qui doit refléter la diversité de la francophonie de ce pays. Le diffuseur public doit réfléchir à la façon dont il assure sa mission. Radio-Canada dit qu’il est important de revoir les plateformes, de revoir la plomberie pour s’adapter aux nouvelles conditions, ça me semble normal, mais ce n’est certainement pas en vidant le produit qui circule dans la plomberie. Le contenu doit y être et c’est ce à quoi on s’attend avec les réinvestissements qui vont y être consentis. » Autre élément important, selon Daniel Giroux du Centre d’étude sur les médias, c’est la préservation de l’offre francophone pour les francophones hors Québec.

Au-delà de tous ces facteurs, Alain Saulnier estime que le nouveau gouvernement Trudeau devra aussi « revoir entièrement la Loi sur la radiodiffusion. Cette loi-là date d’une époque où Internet n’existait même pas. Il y a là énormément de travail. Il faut aussi revoir le modèle de financement des médias qui est en train de s’effondrer actuellement. La publicité ne peut plus faire vivre les médias. Tous les médias, publics ou privés, vont devoir affronter ce défi ».

Un appui public incontestable

Les Canadiennes et les Canadiens sont attachés à leur diffuseur public, la tournée menée par « Tous amis de Radio-Canada » à travers tout le Québec l’a bien démontré, rappelle Pierre Maisonneuve. « Dans toutes les rencontres menées en région, les gens ont manifesté leur affection pour Radio-Canada et leur besoin de ce diffuseur public. Les gens aiment leur diffuseur public et ça ne se dément pas. J’ai bien senti la pénétration de Radio-Canada dans les régions. »

Même les parlementaires québécois ont éprouvé le besoin de se porter à la défense de Radio-Canada en adoptant, en novembre 2014, une motion unanime d’appui au diffuseur public. Manon Massé, députée de Québec Solidaire dans la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques, est l’instigatrice de cette motion d’appui. « Radio-Canada joue un rôle important et je voulais que mes collègues de l’Assemblée nationale disent aux gens qui y travaillent qu’ils ne sont pas seuls dans cette lutte. Qu’ils disent aussi au gouvernement fédéral que nous avons besoin d’un diffuseur public fort pour être bien informés des grands enjeux de notre société. Et enfin, que le gouvernement fédéral se devait d’offrir à Radio-Canada les moyens nécessaires pour respecter ses obligations en vertu des lois fédérales. »

« Sur le plan de la culture et du fait français, conclut Jacques Létourneau, si ça n’avait pas été de Radio-Canada, je ne sais pas si on aurait encore accès à une culture francophone de qualité, en théâtre, en musique ou en littérature. C’est évident que Radio-Canada a joué un rôle fondamental dans l’histoire du Québec et du peuple québécois. Comme organisation syndicale, on va s’assurer de faire des représentations auprès de personnes du gouvernement canadien qui ont des responsabilités financières, mais également auprès du ministère du Patrimoine canadien, et même du bureau du premier ministre. C’est clair que Radio-Canada va faire partie de nos priorités. »


En action dans un monde en mutation

Après quatre journées de rencontre, du 8 au 11 décembre 2015, les participants du 23e Congrès de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN) ont élu une nouvelle présidente. Après avoir occupé le poste de secrétaire générale, Pascale St-Onge pilotera désormais la fédération.

« C’est un grand plaisir pour moi de représenter cette fédération qui chapeaute des travailleuses et des travailleurs assidus et dévoués dans le milieu des médias et de la culture. Il y a urgence d’agir et mon mandat va s’inscrire dans la continuité : nous devons améliorer les conditions de travail, notamment des journalistes indépendants, et nous devons décrocher du financement supplémentaire dans l’industrie culturelle, surtout pour les musées », déclare la nouvelle présidente de la FNC-CSN.

Le congrès s’est déroulé sous le thème « En action dans un monde en mutation » et a permis de présenter différents enjeux de l’industrie, notamment grâce aux conférences d’Alain Saulnier et de Miriam Fahmi. De plus, le congrès a accueilli le nouveau Syndicat des communications de Radio-Canada, qui est désormais composé de 3200 membres, depuis le vote d’allégeance l’été dernier.

Voici l’ensemble des nouveaux élus qui font désormais partie de l’exécutif de la FNC-CSN :

Présidence : Pascale St-Onge (La Presse) Secrétariat général et trésorerie : Pierre Roger (V Interactions) Vice-présidence: Kamel Bouzeboudjen (Radio-Canada) Annick Charette (Télé-Québec) Valérie Lessard (Le Droit) Claudine Viens (Cinémathèque québécoise)

À propos

La Fédération nationale des communications (CSN) regroupe 6000 membres dans le domaine des communications et de la culture à travers 88 syndicats. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats et de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.

L’avenir du musée en péril en raison de la direction antisyndicale

Alors que les 17 travailleurs et travailleuses du Musée de la Nation huronne-wendat tentent de négocier leur premier contrat de travail depuis bientôt deux ans, le syndicat dénonce la décision de l’employeur de fermer les portes du musée au grand public au moins jusqu’en juin prochain, mettant à pied les syndiqué-es. D’ici là, le musée demeure accessible aux groupes, sur réservation seulement.

« Sans subtilité et à grands frais d’avocats, la direction veut casser le syndicat en étirant les procédures de négociation de la première convention collective devant un arbitre. C’est autant d’argent gaspillé qui n’est pas réinvesti dans l’accessibilité du musée, avec un impact regrettable pour notre Nation », dénonce Michel Savard, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses du Musée de la Nation huronne-wendat.

Depuis l’ouverture il y a sept ans, plus de 120 000 visiteurs ont fréquenté l’établissement qui raconte l’histoire et le patrimoine riche de la Nation huronne-wendat. La croissance du nombre de visiteurs est indéniable d’une année à l’autre. « Les expositions permanente et temporaires font rayonner les artistes, la culture et le savoir-faire en matière de muséologie des Premières nations à un niveau national et international. C’est aussi un gain précieux pour tous les résidents de la grande région de Québec », ajoute Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN).

Meilleur financement gouvernemental

La direction prétexte le manque de revenus pour refuser des salaires décents aux employé-es licenciés qui gagnent un peu plus que le salaire minimum, mais n’hésite pas à dépenser des sommes faramineuses en frais d’avocat afin de refuser les augmentations minimales demandées. Le syndicat estime plutôt que la direction utilise le contexte d’austérité ambiant pour briser le syndicat. « Il n’en demeure pas moins que les institutions muséales ont atteint un seuil critique et ne peuvent plus fonctionner avec les moyens financiers qui leur sont attribués », lance sans détour Pascale St-Onge, secrétaire générale de la FNC-CSN. Le financement du réseau muséal en général doit être augmenté, et être pluriannuel, stable et indexé annuellement au coût de la vie.

D’ailleurs, le Syndicat des travailleurs et travailleuses du Musée de la Nation huronne-wendat propose de mettre l’épaule à la roue pour travailler de concert avec la direction afin de trouver de nouvelles sources de financement, de solliciter les divers paliers de gouvernement et d’assurer la pérennité et l’accessibilité de notre musée.

À propos

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) regroupe 6000 membres oeuvrant dans le domaine des communications et de la culture à travers 88 syndicats. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN.

Participation de la CSN à une série d’émissions de RADIO CENTRE-VILLE 102,3 FM

En partenariat avec la CSN, l’équipe de Radio Centre-Ville présentera une série de six émissions sur les travailleuses et les travailleurs.

À travers des analyses, opinions et témoignages d’experts, d’acteurs du milieu syndical et communautaire, et de travailleuses et de travailleurs qui ont leur mot à dire, Radio Centre-Ville dresse un portrait actuel du marché de l’emploi au Québec.

Les émissions seront présentées du lundi 9 novembre au vendredi 13 novembre dès 11 h 30 sur les ondes de Radio Centre-Ville, 102,3 FM, et en baladodiffusion au www.radiocentreville.com

Des sujets aussi variés que l’avenir du syndicalisme au Québec, les femmes immigrantes sur le marché de l’emploi et les compressions budgétaires et leurs impacts seront abordés lors de cette semaine thématique.

PROGRAMMATION

  • Lundi 9 novembre o 11 h 30 : L’avenir du syndicalisme au Québec o 12 h 00 : Le code du travail : toujours adapté au marché du travail ?
  • Mardi 10 novembre o 11 h 30 : Les agences de placement temporaire
  • Mercredi 11 novembre o 11 h 30 : Prospérité économique et syndicalisme vont-ils de pair ?
  • Jeudi 12 novembre o 11 h 30 : Les femmes immigrantes sur le marché de l’emploi
  • Vendredi 13 novembre o 11 h 30 : Les compressions budgétaires et leurs impacts

Nous demandons la démission de Hubert T. Lacroix

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) demande la démission du président et directeur général de Radio-Canada/CBC, Hubert T. Lacroix, ainsi que de l’ensemble du conseil d’administration.

Lors de sa réunion du 22 octobre dernier, le conseil syndical de transition a adopté une résolution en ce sens. Une pétition électronique auprès des membres vient d’être envoyée pour solliciter leur appui et une version papier circulera à partir du 3 novembre prochain.

« Dans un contexte de changement de gouvernement au fédéral, nous estimons que la direction n’a plus de légitimité. Alors que le nouveau gouvernement a promis de réinvestir dans la culture et dans Radio-Canada/CBC, Hubert T. Lacroix, avec son équipe, s’entête à appliquer son plan 2020. Leur intérêt n’est pas celui du maintien de la radio et la télévision publiques », soutient Isabelle Montpetit, présidente du SCRC.

« Nous n’avons aucune confiance en l’actuel p.-d.g. et en son conseil d’administration. De plus nous demandons l’arrêt de toutes compressions faites dans le personnel et la programmation, ainsi que l’arrêt de la vente des actifs de CBC/Radio-Canada, comme prévu dans le plan 2020 de la société », ajoute la présidente de la Guilde canadienne des médias, Carmel Smyth.

Plus de 2100 professionnel-les et artisans ont été mis à pied entre 2009 et 2012, puis 1300 entre 2014 et 2015. D’ici 2020, la direction a prévu le départ de plus de 1000 travailleuses et travailleurs additionnels.

À propos

Depuis la fusion en juillet dernier, le Syndicat des communications de Radio-Canada représente plus de 3200 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Fondée en 1921, elle est composée de près de 2000 syndicats répartis dans huit fédérations, dont la Fédération nationale des communications.

Le syndicat des travailleurs de l’information de La Presse demande la suspension des coupes annoncées par La Presse

Les membres du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (STIP) ont adopté aujourd’hui une importante résolution à la suite des coupes annoncées par la direction de La Presse, le 24 septembre dernier.

Par une très forte majorité, l’assemblée a adopté la proposition suivante : « L’assemblée générale du STIP demande que La Presse suspende toutes les coupes annoncées le 24 septembre jusqu’à la conclusion d’une entente sur un programme de départs volontaires et sur la réorganisation du travail. »

Cette proposition a été adoptée dans le contexte où La Presse a annoncé à la fois des coupes illégales et des coupes irréalistes qui menacent le nouveau modèle d’affaires qu’est La Presse+. Ces annonces ont également été faites sans aucune transparence de la part de la direction de La Presse, qui refuse toujours d’ouvrir ses livres à ses supposés partenaires syndicaux. « Le constat est unanime chez nos membres.

Avec les coupes annoncées, La Presse+ deviendra inévitablement La Presse MOINS, affirme Charles Côté, journaliste et président du STIP. Les gens qui affirment cela, ce sont ceux qui, chaque jour depuis plus de deux ans, produisent La Presse+ dans la salle de rédaction. Ils sont les mieux placés pour évaluer l’impact des décisions irréalistes de la direction. »

Il est inévitable qu’une baisse de la quantité et de la qualité des contenus dans La Presse+aura des effets négatifs sur le nouveau modèle d’affaires de l’entreprise. La direction affirme haut et fort que l’élément-clé du succès de La Presse+, c’est le temps que passent les lecteurs à consulter chacune des éditions. Les plus récentes données dévoilées par la direction montrent que les lecteurs passent en moyenne 40 minutes en semaine à consulter La Presse+.

La consultation moyenne grimpe à plus de 75 minutes le week-end. Cet engagement unique des lecteurs dans un modèle numérique serait au cœur des succès d’affaires de La Presse+ auprès des annonceurs et des autres groupes de presse. « S’il y a une chose dont nous sommes persuadés, c’est qu’il sera impossible pour La Presse+ de maintenir ces taux de consultation à partir du 1er janvier, rappelle Charles Côté. Il y aura moins de contenus, moins de photos, moins de vidéos, moins d’éléments interactifs, bref tout ce qui fait le succès de La Presse+. »

Le syndicat remet en question la décision de la maison de sondage

Les travailleuses et travailleurs de la centrale téléphonique de la maison de sondage CROP accueillent durement et dans la plus grande incompréhension la fin des activités de leur division, le 3 octobre prochain.

« Même s’ils entendaient à travers les branches que c’était une possibilité, les employé-es ont beaucoup de mal à concevoir qu’une maison de sondage reconnue comme CROP décide de ne plus offrir le service de sondage téléphonique. Pourtant, elle avait développé depuis de nombreuses années une expertise inégalée dans ce type de services », souligne d’entrée de jeu Daniel Viger, le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de CROP-CSN.

Des choix douteux

Pour le président du syndicat, les difficultés financières de CROP étaient liées à une série de mauvais choix de la maison de sondage. « Pour faire notre part et aider l’employeur à amortir certaines dépenses, nous avions accepté dans l’avant-dernière convention collective de baisser nos salaires de 3 % », ajoute aussi Daniel Viger.

Le président de la Fédération nationale des communications-CSN, Pierre Roger, déplore lui aussi l’abandon de ce service par CROP. « Le téléphone sera encore pendant plusieurs années un outil essentiel pour obtenir des échantillons représentatifs de tous les groupes d’âges, explique-t-il. Si on veut bien comprendre la façon dont se comporte la population sur une question ou une autre, il faut être en mesure de récolter des données fiables. La crédibilité et la validité du sondage téléphonique et l’expertise des sondeurs étaient à ce titre indéniables, sans compter que ce mode de sondage d’humain à humain permet de récolter de compiler des données très pertinentes pour d’autres enquêtes. »

Manque de sensibilité de l’employeur

Daniel Viger dénonce par ailleurs l’attitude de l’employeur dans la manière dont ces mises à pied ont été faites. « D’aucune façon, la partie patronale n’a jugé bon d’interpeller le syndicat pour tenter de dégager avec lui des avenues, comme le maintien d’une petite équipe de sondeurs téléphoniques. Il n’a pas tenté de relocaliser à l’intérieur de l’entreprise les personnes qui perdent leur emploi. On voit ici toute la considération qu’il avait envers pour elles. »

À propos

La Fédération nationale des communications-CSN regroupe environ 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le gouvernement du Québec admet enfin le sous-financement du réseau muséal

En accordant un budget de 13 millions de dollars répartis sur quatre ans, destinés, principalement, au renouvellement des expositions permanentes et itinérantes, le gouvernement Couillard reconnaît que le réseau muséal, de façon générale, est sous-financé.

En réalité, il sait qu’il faudrait beaucoup plus d’argent pour permettre aux musées, partout au Québec, de remplir leur mission adéquatement. « Les musées ont un mandat de conservation, de recherche, d’éducation, de médiation et de diffusion. Pour qu’ils puissent mener à bien cette mission, il faut que le gouvernement leur octroie d’importantes sommes récurrentes indexées au coût de la vie à chaque année », estime Pascale St-Onge, secrétaire générale de la FNC-CSN.

Le rapport Corbo, issu du groupe de travail sur l’avenir du réseau muséal mis sur pied en 2013 par le ministre de la Culture de l’époque, recommandait d’injecter d’urgence 8,3 millions de dollars en 2014 et 14 millions de dollars cette année. Les 13 millions sur quatre ans annoncés aujourd’hui sont un pas dans la bonne direction car chaque dollar compte, mais on est encore loin des 22,3 millions sur deux ans qui devaient permettre de rattraper le manque à gagner des dix dernières années. « Les millions destinés aux expositions, c’est bien, mais ça ne paie pas les comptes courants. C’est comme changer nos meubles quand la toiture coule !», d’ajouter Pascale St-Onge.

La somme annoncée aujourd’hui ne règle pas les problèmes structuraux des musées car à peine 1 million de dollars servira à l’aide au fonctionnement pour quelques musées régionaux. Or, la plupart des musées doivent réaliser des tours de force pour assumer leurs coûts fixes et n’arrivent plus à offrir des conditions de travail respectables à leurs employé-es. Rappelons que certains musées, particulièrement en région, sont acculés au pied du mur et doivent fermer leurs portes quelques mois par année.

Campagne Facebook « Conservons nos musées »

Pour assurer la survie de nos musées à long terme, la FNC-CSN et la CSN poursuivent leur campagne « Conservons nos musées » lancée dimanche dernier sur les réseaux sociaux. Ainsi, plusieurs personnalités soulignent le caractère indispensable des musées. En vidéo, Xavier Dolan (cinéaste), Denis Gagnon (designer), Zilon et André Michel (peintres), en appellent à un meilleur financement de ces institutions muséales qui les ont tant inspirés.

À propos

La Fédération nationale des communications (CSN) regroupe 7000 membres oeuvrant dans le domaine des communications et de la culture à travers 88 syndicats. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats et de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.

 

Des perspectives prometteuses

À la suite de la fusion de trois accré­ditations syndicales imposée par le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC–CSN) a plus que dou­blé son effectif pour atteindre les 3200 membres. Le vote a été remporté par 1262 voix contre 1176 après une campagne vigoureuse entre la CSN et le SCFP. La présidente du SCRC, Isabelle Montpetit, souligne que les défis à relever sont nombreux et que le syndicat travaillera en priorité à la création de nouveaux statuts et règlements, à la négociation d’une nouvelle convention collective et à la lutte pour la survie de Radio-Canada.

« De nombreux membres provenant des syndicats fusionnés ont été élus aux instances de transition. Nous travaillons tous ensemble, ce qui nous permet de construire un bon rapport de force », affirme la présidente. Employé-es de bureau, techniciens, journalistes et professionnel-les sont désormais réunis dans une seule entité syndicale. Même si les réalisateurs demeurent dans une entité séparée, leur statut est contesté devant le CCRI. Une première assemblée générale du SCRC aura lieu à la mi-novembre. Les membres devront notamment adopter un nouveau nom, un nouveau budget et une nouvelle cotisation. Ce sera aussi l’occasion de lancer les mises en candidatures pour l’élection du comité de direction.

Dans le cadre de la campagne électorale fédérale, la CSN et la FNC-CSN tirent la sonnette d’alarme

Au moment où les partis politiques fédéraux promettent mer et monde aux électeurs, qu’ont-ils à proposer pour mettre un terme au sous-financement chronique des musées du Québec, miroirs de notre société ? En cette fin de semaine des Journées de la culture, la CSN et la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), représentant les travailleuses et travailleurs de différents musées québécois, demandent aux politiciens fédéraux de préciser leurs intentions, et au gouvernement de Philippe Couillard de délier les cordons de la bourse.

« Les institutions muséales ont atteint un seuil critique et ne peuvent plus fonctionner avec les moyens financiers qui leur sont attribués », lance sans détour Pascale St-Onge, secrétaire générale de la FNC-CSN. Le financement du réseau muséal doit être augmenté, pluriannuel, stable et indexé annuellement au coût de la vie.

Un investissement qui vaut le coût

« D’un point de vue strictement financier, selon une étude détaillée portant sur sept musées, nous avons observé que le gouvernement canadien profite d’une opération largement rentable, récoltant davantage de recettes comparativement à ses dépenses dédiées aux musées », explique, chiffres à l’appui, Claude Dorion, directeur général de la firme MCE Conseils. Par contre, pour le gouvernement québécois, le retour fiscal sur investissement n’est que de 31%. D’où l’importance d’insister sur une plus grande contribution fédérale pour maintenir un réseau patrimonial essentiel à la conscience nationale.

Appui de la SMQ

La Société des musées du Québec (SMQ), qui regroupe quelque 300 institutions muséales (musées, centres d’exposition et lieux d’interprétation), dénonce également le sous-financement du réseau qui perdure depuis plus d’une décennie. « Il est urgent de s’attaquer aux problèmes financiers pour que les institutions muséales poursuivent leurs mandats de conservation, de recherche, d’éducation, de médiation et de diffusion. Il faut aussi leur donner les moyens de jouer pleinement leur rôle dans la société », souligne René Binette, directeur de l’Écomusée du fier monde et président de la SMQ.

Malgré les nombreux cris d’alarme, les constats et les recommandations émis à l’occasion des États généraux des musées du Québec, réalisés par la SMQ en 2011 et ceux présentés dans le rapport Corbo, Rapport du Groupe de travail sur l’avenir du réseau muséal (2013), à l’effet que des sommes importantes doivent être injectées de manière urgente, la situation des institutions muséales continue de se dégrader.

« À l’heure de la mondialisation, où le monde tend à devenir de plus en plus homogène, les quelque 440 institutions muséales, partout au Québec, sont des bastions de la spécificité et de la diversité culturelle. Elles sont des lieux de mémoire vivante », rappelle pourtant Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Les institutions muséales sont acculées au pied du mur. Pour certaines, particulièrement en région, la marge de manœuvre est si petite que des mesures draconiennes sont prises, comme fermer les portes quelques mois par année.

Des artistes à la défense des musées

Dans le cadre de la vaste campagne d’appui « Conservons nos musées » menée sur Facebook, plusieurs personnalités soulignent le caractère indispensable des musées. En vidéo, Xavier Dolan (cinéaste), Denis Gagnon (designer), Zilon et André Michel (peintres), en appellent à un meilleur financement de ces institutions muséales qui les ont tant inspirés.

À propos

La Fédération nationale des communications (CSN) regroupe 6000 membres oeuvrant dans le domaine des communications et de la culture à travers 88 syndicats. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats et de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.