Syndicat des travailleuses et travailleurs du Manoir St-Augustin–CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 9 août 2019, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Manoir St-Augustin–CSN a été accrédité pour représenter:

” Tous les salarié-es au sens du Code du travail. “

Ce groupe de travailleurs a décidé très majoritairement de se joindre à la CSN. Cette syndicalisation est une première dans le domaine des résidences pour personnes âgées de la région.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des service sociaux, au Conseil central de la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

90 % des employé-es trouvent anormal de payer de leur poche pour venir soigner la population

Un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) révèle que 90 % des travailleuses et travailleurs du réseau considéreraient anormal que le gouvernement de la CAQ oblige les employé-es à payer de leur poche les tarifs de stationnement alors qu’il vient d’annoncer une réduction de tarifs pour les usagères et usagers.

Le sondage mené par la FSSSCSN s’est tenu du 19 au 25 novembre et a permis de récolter 3046 réponses et plus de 1100 commentaires du personnel du réseau de santé. Parmi ces travailleuses et travailleurs, certains doivent payer jusqu’à 800 $ par année pour avoir une place de stationnement dans l’établissement dans lequel ils travaillent. Alors que le réseau peine à attirer et retenir le personnel, le tarif élevé des stationnements est un élément de plus qui limite l’attrait du réseau.

Dans sa mise à jour économique du 7 novembre dernier, le gouvernement de la CAQ a annoncé une baisse des tarifs de stationnement pour la population. Cela permettra aux usagères et usagers et à leur famille d’économiser. Par contre, aucune déclaration publique du gouvernement jusqu’à maintenant ne laisse sous-entendre une volonté d’agir sur cette question pour les employé-es du réseau.

« Le gouvernement Legault annonce qu’il baisse les tarifs pour la population et c’est tant mieux. Mais je peux vous dire que plusieurs travailleuses et travailleurs du réseau trouvent ça bien ordinaire qu’on leur impose une importante dépense dans le cadre de leur travail, surtout quand on sait que les salaires et les conditions de travail ne sont pas au rendez-vous. Est-ce que c’est normal de payer de notre poche pour venir soigner la population ? », se demande Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

STT des CPE Montréal et Laval-CSN

Les travailleuses du centre de la petite enfance Clara ont été accréditées le 31 octobre dernier, pour représenter:

” Toutes les salariées et tous les salariés au sens du Code du travail “

Sans convention collective depuis 2015, ces travailleuses ont majoritairement choisi de quitter leurs syndicat CSQ et de joindre les rangs de la CSN, pour un meilleur service et une plus grande transparence.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

STT des CPE de Québec–Chaudière-Appalaches | section CPE Ma belle grenouille (FSSS–CSN)

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 12 décembre 2025, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salarié-es au sens du Code du travail »

Les travailleuses et travailleurs de deux nouvelles installations joignent leurs camarades des trois installations déjà syndiquées, permettant ainsi d’avoir une unité d’accréditation réunissant tout le personnel du CPE Ma belle grenouille. L’ensemble des installations du CPE étant dorénavant syndiqué, ce groupe aura certainement un meilleur rapport de force dans le cadre de leurs négociations.

Cette nouvelle section du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN demeurera affiliée à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Des renforts urgents dans les centres jeunesse

La CSN demande au gouvernement d’envoyer rapidement des renforts dans les centres jeunesse pour s’assurer que les enfants sous la responsabilité de la DPJ ne soient pas laissés de côté, comme le constate la Vérificatrice générale (VG), Guylaine Leclerc, dans son dernier rapport.

« Le manque de personnel et la surcharge de travail ne sont pas du tout propices à ce que tous les signalements d’enfants en difficulté soient traités à temps et que les services requis soient mis en place en temps utile », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN, qui demande à la ministre Danielle McCann de prendre les mesures appropriées dès que possible pour rendre les postes en centres jeunesse plus attractifs. En attirant et en conservant plus de personnel, la CSN est confiante que l’on pourra diminuer la surcharge de travail de celles et ceux qui sont fidèles au poste et qui tiennent les centres jeunesses à bout de bras. D’ailleurs, la VG souligne que l’organisation du travail dans les DPJ doit être améliorée.

La CSN estime également qu’il faut impérativement renforcer la première ligne, dans les CLSC et les organismes communautaires, pour tenter d’aider les parents et les enfants en amont, avant que la situation ne se détériore. On éviterait ainsi des conséquences graves pour les enfants. Là encore, il faut réinvestir et s’attarder à la prévention de la maltraitance.

« Les constats de la Vérificatrice montrent l’ampleur de l’échec de la réforme Barrette qui a noyé les centres jeunesse dans d’immenses CISSS qui s’occupent, avant tout, de questions médicales », ajoute Jean Lacharité, alors que la grande majorité des membres de la CSN dans le secteur des services sociaux font état du fiasco des CISSS dans leur secteur d’activité. La VG affirme d’ailleurs que les établissements ne soutiennent pas suffisamment les DPJ.

La CSN déposera un mémoire à la Commission Laurent pour expliquer les difficultés actuellement vécues par les intervenantes et intervenants, les lacunes dans les services à la jeunesse et proposer des pistes de solution.

La FSSS–CSN demande l’intervention de la ministre McCann

Suite à de nouvelles agressions du personnel, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) invite la ministre McCann à mettre les sommes nécessaires pour assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs du réseau.

Agression au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
Une récente agression d’un patient envers le personnel à l’Hôpital en santé mentale Albert-Prévost a relancé le débat public sur la croissance des gestes violents dans le réseau de santé et de services sociaux. Le syndicat CSN du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal est intervenu auprès de l’employeur à de nombreuses reprises dans les dernières années pour exiger la mise en place de mesures pour assurer la sécurité du personnel suite à des cas de violence. En 2016, le syndicat avait d’ailleurs recensé plus de 220 agressions.

« Ce qui se passe au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal ressemble malheureusement à ce qu’on voit un peu partout dans le réseau. Le personnel subit de plus en plus de violence, nos syndicats interviennent auprès des employeurs, mais rien n’y fait ! Il faudra attendre encore combien de temps avant que le message se rende et que des actions soient prises pour assurer la sécurité du personnel ? », se demande Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Agir pour contrer la violence dans le réseau
Des solutions concrètes existent pour freiner la croissance de la violence envers le personnel : former davantage le personnel, apporter des modifications aux équipements et investir pour embaucher du personnel. Mais pour la FSSSCSN, c’est au niveau du financement des mesures que le bât blesse. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la FSSSCSN veut agir sur cette question dans le cadre de la négociation qui débute avec le gouvernement. Elle demande que l’on mette en place des mesures pour contrer la violence des usagers et de leur famille envers les travailleuses et les travailleurs. Pour la FSSS-CSN, la ministre McCann doit dès maintenant envoyer un signal que son gouvernement prend au sérieux la sécurité du personnel et des usagères et usagers.

« Dès qu’il est question d’argent, c’est silence radio. Comme si la sécurité du personnel ne nécessitait pas des investissements. Les travailleuses et travailleurs sont là pour soigner la population, pas pour se faire blesser. Est-ce que la ministre McCann veut agir ? Si oui, elle doit indiquer aux établissements que des sommes sont au rendez-vous pour appliquer les solutions pour assurer la sécurité du personnel », de conclure Jeff Begley.

La Garderie éducative Tam-Tam de Deux-Montagnes ne respecte pas les lois et règlements

Malgré une multitude d’interventions auprès de l’employeur, de décisions du Tribunal administratif du travail, de plaintes auprès du ministère de la Famille, la direction et les propriétaires de la Garderie éducative Tam-Tam continue de bafouer les droits des travailleuses et de ne pas respecter les lois et règlements. Pour le syndicat, après deux ans de tentatives, c’en est assez.

La garderie ne se conforme pas aux normes du travail et ne respecte pas les décisions du Tribunal
« Depuis que les travailleuses se sont syndiquées, nous avons, à maintes reprises, tenté de faire respecter le minimum reconnu par les lois, et ce, sans succès. Il est inacceptable d’être obligés de se rendre devant les tribunaux afin d’obtenir, d’un arbitre, une décision afin que les travailleuses reçoivent un relevé de paie! Faut-il rappeler que ceci est prévu aux normes du travail? » dénonce Danielle Deschatelets, présidente du Syndicat des travailleuses en CPE région Laurentides (CSN).

Depuis des mois, la direction prélève les cotisations syndicales sur la paie de chaque employée, mais ne les remet pas au syndicat, s’appropriant ainsi des sommes d’argent ne lui appartenant pas. À ce jour, malgré promesses et ordonnances des tribunaux, la garderie détient toujours l’argent, invoquant toutes sortes de raisons. Qu’est-ce que la Garderie Tam-Tam n’est pas en mesure de faire que toutes les autres garderies font? Quelle peut être la réponse à cette question si ce n’est que de se demander si la direction ne fait pas preuve de malhonnêteté? Nous pouvons certainement conclure que la direction est indifférente au respect des lois et règlements. Ajoutons qu’elle fait également la même chose, périodiquement, avec les cotisations des travailleuses au fonds de pension du réseau des services de garde régis, omettant ainsi de verser les sommes dues au régime. Les travailleuses subissent constamment des représailles de la part des représentantes de l’employeur, mais les travailleuses ont peur de porter plainte craignant que les choses dégénèrent.

Le Ministère sera interpellé
Le comportement irresponsable et négligeant de la direction se traduit aussi par le non-respect des ratios et autres règlements qui existent pour assurer un service de garde de qualité et assurer la sécurité des enfants. Pour sa part, Lucie Longchamps, vice-présidente responsable du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) mentionne « Depuis des années, des plaintes sont déposées au ministère sans que rien n’y fasse. Nous allons interpeller directement le ministre Lacombe pour que cessent les manquements, notamment le non-respect des ratios. »

Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN, précise « La garderie Tam-Tam est un service de garde subventionné par l’État. Elle ne peut se soustraire délibérément ou même involontairement, à répétition, à ses obligations. L’appel au gros bon sens, les recours juridiques sur plusieurs dossiers, l’arbitrage, la médiation, tout a été essayé. Nous appuierons le syndicat et les travailleuses pour qu’une fois pour toutes, la Garderie Tam-Tam se conforme. »

En conclusion, le syndicat ne cédera pas et défendra les travailleuses qui subissent constamment des représailles; il les remercie, d’ailleurs, de veiller à donner le meilleur aux enfants malgré les conditions de travail déplorables.

À propos
Le Syndicat des travailleuses en CPE région Laurentides (CSN) représente près de 1000 travailleuses dans la région des Laurentides. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) qui regroupe plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés et, sur une base régionale, au Conseil central des Laurentides (CSN).

Une victoire pour les paramédics et la population

La CSN tient à saluer l’annonce du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) concernant un investissement de 10,6 M$ pour une bonification de la couverture ambulancière.

« Nous réclamons ces investissements depuis des années, et plus particulièrement depuis la fin de notre dernière négociation en 2017. Le déploiement des heures de service supplémentaires et l’ajout des ambulances étaient grandement attendus », a souligné Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier. « La CSN se bat depuis longtemps pour ramener les délais de réponse à un niveau acceptable. Ces investissements permettront non seulement aux paramédics de souffler un peu, mais surtout à la population de recevoir les services adéquats », de rajouter Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« L’une des grandes victoires de cette annonce est la conversion des horaires de faction en horaire à l’heure, notamment pour les secteurs de Farnham et de La Malbaie », a déclaré Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Après avoir fait pression sur le gouvernement pendant plusieurs mois afin qu’ils respectent leurs engagements, nous sommes soulagés de pouvoir enfin réduire la charge de travail des paramédics. »

Si ces investissements sont une grande victoire pour les régions concernées, plusieurs zones qui respectent les seuils et les déclencheurs établis par le MSSS pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaires de faction en horaires à l’heure sont toujours en attente. Les zones de Cabano, de La Tuque, et de l’Abitibi-Témiscamingue attendent la transformation des horaires de faction en horaires à l’heure, tandis que Sainte-Agathe, Labelle, Sherbrooke et Québec requièrent des ajouts d’heures de service. À Montréal seulement, ce sont 77 641 heures de service supplémentaires qui ont été annoncées en 2017 et qui ne sont toujours pas sur la route.

En terminant, M. Gagnon a tenu à mettre en garde le gouvernement. « Le ministère devra cependant nous accompagner pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur. Avec de tels montants qui amèneront la création de nouveaux postes, il s’agira certainement d’un défi de réussir à les combler. »

Les demandes de la CSN: des services publics plus humains pour toutes les Québécoises et tous les Québécois

Aujourd’hui, les fédérations du secteur public de la CSN, qui représentent 150 000 personnes travaillant dans les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi que dans les organismes gouvernementaux déposent leurs demandes communes auprès du Conseil du trésor. Après avoir passé une année à consulter les membres et à débattre des solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer la situation dans les services publics, la CSN se présente à la table de négociation avec des revendications qui répondent aux besoins des travailleuses et des travailleurs, de même qu’à ceux de la population québécoise.

La négociation 2020 s’inscrit dans une conjoncture unique de crise sans précédent dans les réseaux après des années de compressions massives et d’une importante rareté de main-d’œuvre. La CSN considère que le gouvernement, avec des surplus budgétaires historiques, a pleinement les moyens de changer la donne en investissant substantiellement dans les services à la population. « Les surplus ne sont pas pour la CAQ. Ils doivent servir à améliorer la vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, dont font partie les 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics qui ont subi de plein fouet, et subissent encore, les conséquences désastreuses des mesures d’austérité des dernières années », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour le personnel des réseaux, membre de la CSN, la crise qui sévit dans les services publics et la problématique d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre font en sorte qu’un important coup de barre s’impose de façon urgente. « La pénurie est bien réelle et elle ne touche pas seulement deux ou trois titres d’emploi, comme le prétend M. Legault. On a de la difficulté à recruter du personnel dans les écoles, les cégeps, les centres de santé et de services sociaux, les centres administratifs, les organismes gouvernementaux. Il manque de monde dans tous les secteurs », ajoute Mme Senneville.

Le nécessaire coup de barre revendiqué par la CSN est de 3 $ l’heure dès la première année de la convention collective pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des réseaux. Ce montant fixe représente une augmentation significative pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins dans le secteur public, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière et, donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale de la CSN inclut aussi une clause de protection contre l’inflation. « Plus jamais personne ne doit s’appauvrir en travaillant pour la population québécoise », poursuit Mme Senneville.

Pour la CSN, il est clair que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent aussi par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. « La surcharge est maintenant la norme pour le personnel des services publics. La situation est devenue insoutenable dans tous les secteurs. On le voit par l’explosion des coûts liés à l’assurance-salaire », déclare Mme Senneville. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN a choisi d’inclure une revendication sur les conditions de travail dans son cahier de table centrale, et ce, même si ces enjeux se négocieront généralement aux tables sectorielles. « Nous tenons à indiquer au Conseil du trésor que des marges financières importantes doivent être dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes. »

Des revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes déposé aujourd’hui, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi ses demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Un autre exemple d’une demande à portée sociale est celle sur les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population. La loi du silence n’est pas une option, comme l’affirmait récemment Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

« Le projet de négociation de la CSN est solide. Il est à la hauteur des besoins du personnel des services publics et bénéficiera à l’ensemble de la population québécoise », conclut Caroline Senneville.

À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Avec plus de 150 000 membres travaillant dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

La vaste majorité des membres de la FSSS-CSN appuie une assurance médicaments 100 % publique

Un sondage effectué par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) auprès de ses membres révèle que la vaste majorité de ceux-ci appuie l’instauration d’un régime d’assurance médicaments entièrement public.

Du 16 au 21 octobre, la FSSS-CSN a mené un sondage éclair, où plus de 2800 personnes ont répondu. La FSSS-CSN demandait si le Québec devrait se doter d’un régime d’assurance médicaments entièrement public. La réponse est sans ambiguïté : 91 % des répondantes indiquent être favorable. Ce sondage a permis de donner la parole au personnel de plusieurs secteurs : du réseau public de santé et de services sociaux, en passant par les CPE, les responsables en service de garde (RSG) en milieu familial et le secteur préhospitalier.

Une assurance médicaments 100 % publique pour économiser !
Au lendemain de l’élection fédérale où plusieurs partis ont mis de l’avant l’instauration d’une assurance médicaments entièrement publique au niveau pancanadien, le sondage de la FSSS-CSN illustre l’appui à cette mesure pour le Québec. Rappelons que le Canada est le seul pays de l’OCDE à avoir un système de santé public qui n’inclut pas une couverture universelle pour les médicaments d’ordonnance.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement Legault s’obstine à défendre le statu quo du régime hybride du Québec. Ce régime est pourtant inéquitable envers les travailleuses et travailleurs ayant des assurances collectives comme la majorité de membres de la FSSS-CSN. Le coût des médicaments est une raison importante de la hausse du coût des assurances collectives. Il s’agit d’un fardeau financier qui s’ajoute sur les épaules du personnel surchargé. Ce régime hybride est aussi inefficace pour obtenir des économies majeures. Avec un régime d’assurance médicaments entièrement public, le Québec économiserait de 1 à 3 milliards de dollars annuellement.

La CSN et d’autres organisations, dont la Coalition solidarité santé, mènent campagne pour une assurance médicaments 100 % publique.

« Les gens qui travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux et dans le réseau des services de garde comprennent bien qu’une assurance médicaments 100 % publique serait bénéfique pour elles et eux comme pour l’ensemble de la population. Visiblement, il n’y a que le gouvernement Legault qui s’entête à favoriser une assurance hybride qui profite aux pharmaceutiques en nous refilant la facture », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Le réseau est dans le trou en ce qui a trait au financement des soins de santé mentale

Alors que l’on souligne aujourd’hui la journée mondiale de la santé mentale, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dénonce le fait que le réseau n’a pas les montants nécessaires pour répondre aux besoins grandissants de la population.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les établissements du réseau de la santé et des services sociaux subissent un manque à gagner majeur pour parvenir à donner les services de santé mentale. La FSSS-CSN a calculé ce manque à gagner cumulatif depuis 2013-2014.

  • Pour la mission de la santé mentale, le manque à gagner est de 322 millions de dollars.
  • Pour la mission de la déficience intellectuelle, le manque à gagner est de 449 millions de dollars.

La FSSS-CSN évalue que la mission de la santé mentale subit plus de 101 millions de dollars de coupes budgétaires pour l’année en cours. Ce montant est de plus de 156 millions de dollars pour la mission de la déficience intellectuelle.

« Tout au long de la journée, nous verrons plusieurs acteurs de la société parler de l’urgence d’agir en santé mentale. Malheureusement, un des acteurs majeurs pour aider la population est dans le trou. Le réseau de la santé et des services sociaux accuse un manque à gagner qui se creuse année après année. Si on ne veut pas continuer d’échapper des gens qui ont besoin d’aide, le gouvernement doit utiliser une part des surplus qu’il a en poche pour redresser la situation », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Il faut avant tout avoir les moyens de donner des soins de qualité

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le projet de loi 43 déposé par la ministre McCann n’atteindra pas sa cible tant et aussi longtemps que le gouvernement n’aura pas mis fin à la crise de surcharge de travail dans le réseau.

Le projet de loi 43 vise à donner plus de responsabilités aux infirmières praticiennes spécialisées, notamment pour le suivi de maladies courantes, pour déterminer des traitements médicaux et pour le suivi de certaines grossesses. Si ce projet de loi a le mérite de mieux reconnaître les compétences des professionnel-les en soins, la FSSS-CSN s’inquiète du contexte dans lequel il apparaît. Depuis des mois, les professionnel-les en soins et l’ensemble du personnel du réseau dénoncent la surcharge de travail permanente qu’elles subissent, notamment pour ce qui est du temps supplémentaire obligatoire (TSO).

Effacer le manque à gagner des établissements du réseau pour donner les moyens au personnel de soigner

Lors du dépôt du premier budget du gouvernement Legault, la FSSS-CSN avait démontré que l’austérité des dernières années portait le manque à gagner pour les établissements du réseau à plus de 9 milliards de dollars depuis 2013-2014. Ces investissements manquants sont ce qui nuit le plus à l’autonomie professionnelle et qui nourrit la crise de surcharge de travail permanente. À cet effet, la FSSS-CSN demande au gouvernement Legault de revoir sa prévision de retour à l’austérité dès l’année prochaine.

« Les compressions des dernières années ont mis à mal les conditions de travail. Les professionnel-les en soins vivent une réelle détresse actuellement dans le réseau. Reconnaître davantage l’autonomie des IPS, c’est bien. Mais on ne parviendra pas à changer le visage du réseau et à régler la crise sans s’attaquer à la source des maux. Et ça, c’est le fait que les investissements ne sont pas au rendez-vous pour permettre au personnel de souffler », lance Félix-Olivier Bonneville, infirmier et représentant des professionnel-les en soins à la FSSS-CSN.

La privatisation de la vieillesse

De 8 % en 1971, la proportion de personnes âgées au Canada (65 ans et plus) est passée à 17 % en 2018. Le vieillissement de la population n’est pas un fait nouveau et ces chiffres n’étonneront personne. Or, dans le sillon de ce fait démographique, se faufile une lucrative occasion d’affaires avec l’augmentation constante de cette clientèle. Déjà, dans les coulisses du libéralisme, les chasseurs de marges bénéficiaires et de taux de rendement trépignent d’impatience et s’activent à saisir l’opportunité que leur tend la « main invisible du marché » : le prometteur secteur des centres d’hébergement privés (CHP).

Pour s’en faire une idée, il suffit de mettre en relief le vieillissement de la population avec les investissements prévus afin de construire de nouveaux CHP. Selon les estimations du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), environ un milliard de dollars seront consacrés annuellement à la construction de nouvelles résidences au cours des 20 prochaines années. Dit autrement, il faudra construire 6000 logements par an pour répondre à la demande de ce segment de la population.

À ce rythme, ce sont 1000 emplois qui seront créés chaque année, dont la moitié à temps plein. Si l’avenir semble radieux pour les investisseurs, qu’en est-il des travailleuses et des travailleurs du milieu ? Qu’en est-il des usagers, dont la plupart ont 75 ans et plus ?

Des conditions de travail difficiles
Réunis autour de la même table, Gilles Gagné, Guy Trichard et Marlène Ross, tous à l’emploi d’un CHP depuis plus de 20 ans, en ont long à dire sur les conditions de travail qui caractérisent le secteur.

C’est le Far West dans notre milieu. On parle beaucoup de temps supplémentaire obligatoire (TSO) dans le secteur public, mais nous vivons exactement la même réalité. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg, car en matière de conditions de travail, il reste beaucoup à faire et nous allons continuer à nous battre », explique Gilles Gagné.

Illustration d'un homme d'affaire qui vole de l'argent des poches d'un ainé

Illustration : Alain Reno

Son cri du cœur, il faut le mettre en contexte. Depuis des années, le milieu s’organise et mène d’importantes batailles, notamment pour l’obtention d’un salaire digne à l’embauche. L’objectif de 15 $ l’heure demeure présent, mais se heurte à l’intransigeance des propriétaires. « On se bat pendant des mois, voire des années, pour des augmentations de 0,25 $, 0,50 $, et ensuite les employeurs rechignent à les indexer aux hausses du salaire minimum », ajoute-t-il. Il faut savoir qu’en CHP, la moyenne salariale oscille aux alentours de 13 $ l’heure. Un taux qui est bien en deçà du salaire horaire de 15,10 $ considéré comme viable pour vivre décemment au Québec selon une étude de 2016.

Les CHP ont-ils les moyens de verser des salaires décents ? Le Point syndical a posé la question à Anne Plourde, chercheuse à l’Institut de recherches et d’informations socio-éco­nomiques (IRIS), qui s’est tout récemment penchée sur la question. Sa réponse est sans équivoque : oui.

« D’un point de vue structurel, le secteur change rapidement, on assiste actuellement à une concentration de très grands joueurs au profit de plus petites résidences. C’est un marché très lucratif et il s’organise de plus en plus autour de groupes capables de mobiliser énormément de capital en échange d’une promesse d’investissements stables et lucratifs », affirme-t-elle. Chartwell, Groupe Maurice, Sélection et Cogir sont les visages du nouveau Klondike et leur taux de rentabilité peut atteindre jusqu’à 8 % annuellement.

C’est avec la mine basse et désemparée que Gilles, Guy et Marlène accueillent cette statistique. Un contraste difficile à encaisser pour ceux et celles qui composent quotidiennement avec des conditions de travail peu enviables. « La pénurie de main-d’œuvre affecte aussi notre secteur et c’est une spirale sans fin. Les gens ne sont pas attirés par des salaires de misère, le résultat est que ça crée un énorme problème de roulement de personnel où tout le monde en paie le prix. Le manque de personnel nous oblige à faire du TSO et à cumuler plusieurs tâches, cela génère un climat de travail difficile occasionnant des tensions avec les gestionnaires et nos collègues. Et on ne parle même pas de conciliation travail-famille ! Lorsqu’il manque des employé-es pour assurer la prestation du service, on n’a pas le choix, il faut rester, sinon nous risquons des mesures disciplinaires. Sans compter que la sécurité des résidents nous tient à cœur », affirme Guy Trichard avant d’ajouter : « On constitue une main-d’œuvre précaire et facile à intimider avec tout ce que cela implique pour notre capacité à nous mobiliser et à mener une syndicalisation efficace et durable. »

Quels impacts sur les usagers ?
D’un côté, un marché lucratif de plus en plus investi par une concentration de très grands joueurs mobilisant des milliards de dollars. De l’autre, des travailleuses et des travailleurs précaires qui peinent à faire entendre leur voix. À l’épicentre de la question : les aîné-es.

« Le gouvernement doit se poser plusieurs questions, alors que le vieillissement de la population demeure une réalité aux impacts sociaux et politiques, ajoute Anne Plourde. Avec l’âge, le besoin de recevoir un certain nombre de soins s’accroît, or rien n’indique que nos choix collectifs vont dans le sens d’assurer une accessibilité à ces soins. »

Son assertion n’est pas difficile à illustrer. Les résidences pour aîné-es qui, rappelons-le, accueillent majoritairement une population de 75 ans et plus, participent à une logique pour le moins pernicieuse : transférer au privé la gestion d’une population aux besoins grandissants.

Certes, selon leur situation, les personnes âgées reçoivent différentes allocations et crédits d’impôt, donc de l’argent public, pour répondre à leurs besoins. Une donnée qu’il importe d’ajouter au fait qu’un aîné sur cinq se retrouve en CHP. Les résidences deviennent donc, de facto, les lieux de prestations de certains soins.

Tout est tarifé
Lorsqu’on aborde la question des tarifs, la tablée s’emballe. Les exemples sont nombreux, le constat est le même : cela coûte cher aux aîné-es, avec des conséquences tristes. « Dans mon CHP, le coût pour apporter un repas à l’appartement d’un résident est de 3 $ chaque fois. J’ai reçu récemment l’appel d’une dame aux prises avec des problèmes de motricité et qui ne pouvait pas se rendre à la salle à manger pour quelques jours. Résultat : elle ne pouvait assumer le coût quotidien de se faire apporter son repas trois fois par jour ! Elle m’a affirmé qu’elle s’en passerait », mentionne Marlène Ross.

Imaginez ceci. Votre médecin vous prescrit de mesurer impérativement votre tension artérielle tous les jours pendant une semaine. Coût de cette opération dans certaines résidences ? 12 $ l’acte ou 84 $ pour la semaine. Votre condition ne vous permet pas de mettre vous-même vos bas de contention ? Votre résidence s’en occupe… pour 382 $ par mois.

« C’est peu connu, mais nous sommes sur la première ligne pour le constater, nos aînés sont à risque de vivre de la détresse psychologique en raison de la pression financière. Nous avons vu des résidents entrer dans un trois et demi, changer pour un deux et demi et finir dans un un et demi, faute de moyens. Cela a des impacts », ajoute Gilles Gagné.

Conditions de travail difficiles, secteur investi par de grands groupes financiers, clientèle vulnérable et soumise aux logiques du marché, État qui se fait discret… Il se profile une réalité inquiétante pour laquelle nous devrons nous poser collectivement des questions. Plus tôt que tard.


Exemples de tarifs pratiqués dans certains CHP :

Soins
Bas de contention (pose et retrait)
17 $ / l’acte
382 $ / mois
Distribution de médicaments à l’appartement
12 $ / l’acte
3 fois par jour : 300 $ / mois
Appartement
Changement d’ampoule :
8 $ / l’acte
Installation d’air climatisé :
52 $
Frais d’électricité en extra pour climatiseur :
37 $ / mois

La vérité sur le secteur public

Alors que s’achève la consultation des 150 000 membres du secteur public de la CSN sur les demandes à formuler en vue des prochaines négociations, et à quelques semaines du dépôt des cahiers de revendications auprès du gouvernement, les fédérations réunies au sein du Comité de coordination des secteurs public et parapublic (CCSPP), soit la FEESP, la FNEEQ, la FP et la FSSS, lancent une campagne de sensibilisation aux réalités des travailleuses et des travailleurs des services publics.

La campagne Ben voyons !, développée sous la forme d’un jeu-questionnaire, se déploiera sur plusieurs semaines par un affichage massif dans l’espace public, par une opération de visibilité via le microsite www.benvoyons.quebec, ainsi que par une offensive sur les médias sociaux. Elle vise principalement à poursuivre l’opération de démystification du travail fait quotidiennement par les employé-es de l’État, une opération menée par la CSN depuis plusieurs années. « Les mythes sur le secteur public ont la vie dure. Ils font partie des sujets de prédilection de plusieurs chroniqueurs et sont encore propagés par certains politiciens. Nous devons encore, malheureusement, remettre les pendules à l’heure quant aux réelles conditions de vie de celles et ceux qui soignent, éduquent et accompagnent la population, et qui répondent à ses besoins », explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable des négociations du secteur public.

La campagne vise aussi à outiller les membres, afin qu’ils puissent répliquer aux propos erronés et parfois désobligeants qui peuvent être tenus par des personnes de leur entourage. L’opération Ben voyons !, en parlant entre autres de surcharge et de précarité, s’attaque notamment aux mythes des salaires supposément exorbitants du secteur public et de la fameuse sécurité d’emploi. Avec des questions simples et des réponses surprenantes qui mettent de l’avant des faits encore méconnus sur les conditions de travail et les conditions salariales du personnel des services publics, la CSN jette donc ainsi, dès maintenant, les bases de son argumentaire pour la négociation qui s’amorce.

Le gouvernement du changement, vraiment ?
Bien que certains aient pu espérer que les troupes de François Legault, après avoir été élues en promettant du changement, s’inscrivent dans un réel exercice de restauration et de mise en valeur des services à la population, il n’en est rien. À peine un an après son élection, voilà que le gouvernement caquiste semble vouloir jouer dans le même film que son prédécesseur libéral. En septembre dernier, malgré des surplus budgétaires historiques de près de huit milliards, François Legault a tenu à informer les quelque 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics que les coffres de l’État seraient vides lorsque viendrait le temps d’injecter de l’argent dans les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et dans les organismes gouvernementaux. Alors qu’il disait vouloir réparer les dégâts causés par des années de compressions budgétaires, il semble bien que ses lubies (maternelles 4 ans, troisième lien à Québec, etc.) l’aient emporté sur les autres considérations.

« Les surplus appartiennent aux Québécois ; ils n’appartiennent pas aux groupes de pression ; ils n’appartiennent pas aux syndicats », répète le premier ministre depuis quelques semaines. C’est aussi à cette ligne de communication que la campagne Ben voyons ! répond ; une ligne des troupes caquistes qui, tout en étant méprisante pour le personnel des réseaux, semble être l’argument phare du gouvernement en vue des prochaines négociations. « Que dit monsieur Legault lorsqu’il s’exprime ainsi ? Que ses propres employé-es ne sont pas des citoyennes et des citoyens à part entière ? Pourtant ils paient des impôts, comme tout le monde, et ils contribuent grandement à la vie économique du Québec, particulièrement dans les régions, où ils forment une part importante de la population active », ajoute Caroline Senneville.

La question du nécessaire réinvestissement est aussi abordée par la campagne, sous l’angle de la crise dans les réseaux. Les travailleuses et les travailleurs des établissements de santé et de services sociaux, d’éducation et des organismes gouvernementaux sont, encore aujourd’hui, les personnes les plus touchées par les conséquences désastreuses de la gouvernance libérale. Ils ont vécu doublement les effets de l’austérité : d’abord en subissant, comme l’ensemble de la population, la diminution de l’accessibilité à divers services et, ensuite, en voyant leurs conditions de travail se détériorer gravement.

Le secteur public étant le plus important secteur d’emploi au Québec, les conditions de travail et les salaires qui y seront négociés au cours des prochains mois influenceront l’ensemble du marché du travail québécois. C’est pourquoi les fédérations du CCSPP mettent dès maintenant leurs énergies à convaincre la population du bien-fondé de leurs revendications et invitent l’ensemble des membres de la CSN à prendre part à la campagne Ben voyons !

Un manque à gagner de 379 millions qui pèse lourd sur les centres jeunesse

Les DPJ présenteront aujourd’hui leur bilan annuel. Après le drame de Granby, les centres jeunesse doivent avoir les moyens nécessaires pour s’assurer qu’on ne revive plus jamais une telle tragédie.

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), les événements des derniers mois illustrent l’urgence de mettre fin au manque à gagner de 379 millions de dollars accumulés depuis 2013-2014 dans les centres jeunesse. La FSSS–CSN évalue que les centres jeunesse subissent plus de 120 millions de dollars de coupes budgétaires pour l’année en cours.

Le rapport des DPJ présente une hausse des signalements de 10 % par rapport à l’an dernier. Cette hausse est constante depuis plusieurs années et témoignent de l’importance de réinvestir dans les centres jeunesse pour répondre aux demandes grandissantes.

Un 40e anniversaire qui doit mener à une prise de conscience pour le bien des jeunes vulnérables

Nous soulignons cette année les 40 ans de la Loi sur la protection de la jeunesse. Cet anniversaire est assombri par le drame de Granby et par la surcharge de travail constante du personnel des centres jeunesse. La mission jeunesse a de plus été frappée par la centralisation à outrance de la réforme Barrette qui a laissé en pan l’ensemble des services sociaux. Si la commission Laurent a pour mandat de faire la lumière sur les problèmes des centres jeunesse, la FSSS–CSN veut s’assurer que le gouvernement Legault mettra en application les recommandations et donnera les moyens aux centres jeunesse de remplir pleinement leur mission pour les jeunes vulnérables.

« Le premier ministre Legault a dit dernièrement que les surplus sont pour les Québécois. Il faut espérer qu’il pense aussi aux jeunes vulnérables et à celles et ceux qui en prennent soin chaque jour. Les intervenantes des centres jeunesse ont été patients et ont laissé le gouvernement entrer en fonction. Mais là, ils s’attendent à des changements pour leur donner ce qu’il faut pour épauler des jeunes qui en ont tellement besoin », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Investir dans le public pour améliorer les soins

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la ministre McCann doit indiquer dès maintenant que les investissements en soutien à domicile du dernier budget seront injectés dans le réseau public pour épauler le personnel surchargé et améliorer les soins aux personnes en perte d’autonomie.

L’annonce gouvernementale de ce matin a permis de mieux comprendre où la ministre McCann entend investir les 280 millions de dollars prévus au dernier budget. La FSSS-CSN constate que cette annonce n’est pas pour l’injection de nouvelles sommes dans les soins à domicile, mais bien seulement pour préciser l’annonce du dernier budget. Pourtant, la situation des derniers mois indique l’urgence d’investir davantage pour améliorer les services aux personnes en perte d’autonomie, aussi bien les soins à domicile que ceux offerts en hébergement public.

Une table ministérielle sur les services aux personnes en perte d’autonomie pour mettre fin à la crise

La FSSS-CSN demande au gouvernement de mettre en place une table gouvernementale pour s’assurer que les sommes aident à mettre fin à la crise du réseau. Une étude que nous avons dévoilée récemment démontre la dégradation des soins à domicile dans le secteur public. C’est plus de 82 % des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) qui ont vu leur charge de travail s’alourdir depuis le 1er avril 2015.

« Pour les personnes qui reçoivent des soins à domicile, la formule la plus efficace est lorsqu’il y a une équipe qui travaille ensemble pour assurer la cohérence et la qualité des soins. Dans l’annonce du budget au mois de mars et confirmée aujourd’hui, il y a moins de 30 % du budget qui va aller aux équipes multidisciplinaires des CLSC. Nous pensons qu’on va gaspiller une opportunité d’améliorer de façon significative la situation si on ne fait pas plus. Il est encore temps de changer de cap et de mettre toutes les énergies dans notre réseau qui en a tellement besoin », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Le personnel n’a pas rechargé ses batteries durant l’été

Un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) révèle que 70 % du personnel du réseau a subi une surcharge de travail au retour de leurs vacances estivales en raison de leur non-remplacement.

La période estivale est synonyme de vacances dans bien des milieux de travail. Pourtant, les 1980 répondant-es au sondage mené par la FSSS-CSN témoignent en grand nombre des problèmes qu’ils ont vécus avec la prise des vacances et leur retour au travail dans le réseau de la santé et des services sociaux. Le sondage de la FSSS-CSN a permis de recueillir plus de 1200 commentaires de travailleuses et travailleurs provenant de plusieurs titres d’emploi et de l’ensemble des régions du Québec.

La prime estivale très restrictive mise en place par le gouvernement a donc raté sa cible. La Fédération avait d’ailleurs interpellé le gouvernement Legault pour demander de mettre en place des mesures attractives ambitieuses pour parvenir à maintenir les services durant l’été et permettre au personnel de souffler. L’état de santé du personnel du réseau a de quoi inquiéter avec une hausse importante des arrêts de travail.

Voici ce qui ressort de l’analyse des commentaires des répondant-es du sondage :

Plusieurs travailleuses ayant des années d’expérience n’ont pas pu prendre leurs vacances au moment désiré ;

  • Plusieurs témoignent d’une augmentation du TSO durant l’été pour le remplacement des vacances ;
  • Certaines personnes ont même dû interrompre leurs vacances pour venir travailler ou ont reçu plusieurs appels de leur employeur pour rentrer au travail durant leurs vacances ;
  • La charge de travail atteint des sommets durant l’été alors que celles et ceux qui sont au travail doivent assumer les tâches de celles qui sont en vacances ;
  • Plusieurs se sont retrouvés avec une pile de dossiers à leur retour de vacances et aucune aide pour les épauler ;
  • Plusieurs remarquent que les listes d’attente ont augmenté durant leurs vacances ;
  • Des gestionnaires imposent la prise des vacances en ne respectant pas les règles des conventions collectives ;
  • Il manque de formation pour aider les personnes qui viennent épauler les équipes durant l’été ;
  • Il y a un manque de stabilité dans le remplacement des vacances.

« Les moyens n’ont pas été pris pour donner de l’air au personnel du réseau. Comme si c’était la première fois qu’on vivait un été dans le réseau ! Le résultat, c’est qu’on commence l’automne avec plein de monde qui ont la langue à terre ! Depuis un an, le gouvernement Legault n’a pas fait ce qu’il faut pour mettre fin à la crise de détresse du personnel. Le manque de personnel est criant et ce n’est certainement pas l’été qui se termine qui va convaincre des gens de venir dans le réseau », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

La CSN, partie prenante des travaux entourant le projet de loi 33

D’emblée, la CSN se réjouit du projet de loi, qui prévoit notamment l’abolition des seuils uniformes de services essentiels devant être maintenus en temps de grève dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux.

« Ce projet de loi est le résultat d’une longue bataille juridique menée par la CSN, rappelle son président, Jacques Létourneau. Depuis plusieurs années, nous déplorions le fait que les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux étaient assujettis à des pourcentages uniformes. Dans un centre hospitalier, par exemple, 90 % des services devaient être maintenus, et ce, sans égard à la fonction exercée par chacun des salarié-es. Il y avait ainsi plus de gens au travail lors d’une grève que pendant les fins de semaine ! En abolissant les seuils de services à être maintenus pour se recentrer sur la notion de santé et de sécurité de la population, le projet de loi 33 vient renforcer le droit de grève des travailleuses et des travailleurs du secteur public, ce qui est une excellente nouvelle. »

À la suite d’une contestation de la CSN, le juge Pierre Flageole avait déclaré en 2017 que les modalités prévoyant des seuils uniformes étaient « constitutionnellement inopérantes » et avait forcé le gouvernement à revoir sa législation en matière de services essentiels. Le projet de loi 33 est l’aboutissement de ce recours juridique.

En accord avec la quasi-totalité du projet de loi, la CSN proposera néanmoins au gouvernement des améliorations à celui-ci. D’une part, la centrale syndicale ne juge ni utile ni pertinent de permettre à des « personnes intéressées » d’intervenir auprès du Tribunal administratif du travail dans un débat juridique alors qu’elles ne sont informées ni des services qui sont rendus en temps normal ni de ceux qui devraient être rendus en temps de grève.

D’autre part, afin de respecter l’arrêt Saskatchewan de la Cour suprême – jugement qui, pour la première fois, rendait constitutionnel le droit de grève –, la centrale syndicale suggère au gouvernement de prévoir explicitement que les cadres et les gestionnaires soient inclus dans la liste de personnes appelées à maintenir les services essentiels.

Enfin, la CSN demande au gouvernement d’abolir la répétition des délais d’avis de grève de sept jours ouvrables francs entre chaque exercice de grève. Pour la centrale

syndicale, l’avis de grève initial de sept jours est amplement suffisant et n’a pas à être répété après chaque journée de grève.

Le mémoire de la CSN peut être consulté ici : https://www.csn.qc.ca/20190913_memoire-csn_projet-de-loi-no-33/

Présente tant dans le secteur public que dans le secteur privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Le cycle néfaste du manque de personnel fait mal

Le manque de personnel chronique fait mal au Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Outaouais. Cela crée une surcharge de travail continuelle pour le personnel. Pour la CSN, il est temps que le CISSS de l’Outaouais et le gouvernement améliorent les conditions de travail et salariales du personnel afin de parvenir à attirer et retenir le personnel dans le réseau.

Profitant d’une tournée pour aller à la rencontre des travailleuses et travailleurs du CISSS de l’Outaouais, la CSN s’inquiète de l’incapacité des établissements de la région à être attractifs. Les données compilées par le syndicat illustrent qu’en seulement deux mois, il y a eu plus de 100 départs de personnel des établissements de l’Outaouais. De plus, plusieurs professions du réseau font partie de la liste des déficits importants de main-d’oeuvre en Outaouais pour la période 2019-2023 selon les données des partenaires du marché du travail. Seulement en ce qui a trait aux préposé-es aux bénéficiaires, les besoins sont estimés à plus de 2600 employé-es pour cette période. Alors que le nombre de départs se rapproche sans cesse du nombre d’embauches, le CISSS de l’Outaouais est actuellement loin du compte.

« Les travailleuses et travailleurs du CISSS de l’Outaouais sont au bout du rouleau. C’est ce qu’ils nous répètent chaque fois qu’on les rencontre. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : le CISSS de l’Outaouais n’arrive pas à attirer du personnel alors qu’on a des besoins criants », explique Josée McMillan, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais — CSN.

« Le manque de personnel entraîne un cycle néfaste de surcharge de travail pour le personnel du CISSS de l’Outaouais. C’est pas rien : nous avons calculé que les agentes administratives ne sont pas remplacées dans 95 % des cas. Qu’est-ce que vous pensez qui arrive ? C’est aussi le cas des métiers auxiliaires comme le service alimentaire, en pharmacie et surveillant d’établissement pour ne nommer que ceux-là. Cela ne fait que reporter la charge de travail sur les épaules du reste de l’équipe », poursuit Julie Legault, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« La proximité de l’Outaouais avec l’Ontario est une cause importante de nos problèmes dans les établissements de la région. Tant et aussi longtemps qu’on n’améliorera pas les conditions de travail du personnel, il ne faudra pas s’étonner que les gens veuillent améliorer leur sort en allant travailler de l’autre bord de la rivière des Outaouais », lance Alfonso Ibarra, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO–CSN).

« Le gouvernement Legault doit passer en cinquième vitesse pour mettre fin à la crise du réseau. Ça dure depuis trop longtemps. La solution est pourtant simple. Rien ne pourra être fait, tant et aussi longtemps que le gouvernement n’acceptera pas d’améliorer les conditions de travail et les salaires du personnel du réseau. La prochaine négociation approche à grands pas. C’est l’occasion de mettre fin à l’hémorragie », de conclure Julie Legault, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

En marge du Tournoi de golf du whip de la Coalition avenir Québec, des représentants de la FSSS-CSN et de la CSN ont réitéré leur demande envers le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

« Lors de notre dernière négociation du secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le MSSS s’est engagé par écrit envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Près de trois ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, l’actuel gouvernement ne respecte aucun des engagements en cette matière. Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN.

« À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de service supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Le gouvernement doit respecter les engagements qu’il a pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour une offre de services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Puisque les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre Danielle McCann passe à l’action », d’ajouter monsieur Gagnon.

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », de conclure Isabelle Gélinas, vice-présidente du Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ–CSN).