Travailler au bord du gouffre 

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACCCSN) lance aujourd’hui le court-métrage bouleversant Travailler au bord du gouffre. Tourné au vieux pénitencier de Kingston, ce film, produit par UCCOSACCCSN, présente la violente réalité dans laquelle évoluent les agentes et agents correctionnels par la reconstitution de scènes d’incidents graves qui se sont réellement produits et par des entrevues poignantes avec celles et ceux qui les ont vécus.

Le film montre également les défis auxquels sont confrontés un grand nombre d’agents correctionnels qui souffrent du trouble de stress post-traumatique (TSPT), pour lequel ils ne reçoivent pas de soutien adéquat à l’échelle du Canada. « Ces conditions de travail ne sont pas sans conséquence pour celles et ceux qui les subissent. Selon les chiffres d’une récente étude de l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique, près de 30 % des agentes et agents correctionnels développeront un TSPT, affirme Jason Godin, président national d’UCCOSACCCSN. Ce chiffre alarmant nous commande de trouver rapidement des solutions concrètes, autant du côté de la prévention que du diagnostic et des traitements. »

Travailler au bord du gouffre s’inscrit dans une campagne plus large de sensibilisation à la réalité particulière des agentes et agents correctionnels. Alors que leur précieuse contribution à la sécurité publique reste souvent invisible aux yeux de la population, car exercée à l’intérieur des murs des établissements carcéraux, les agents correctionnels vivent quotidiennement des situations très difficiles, dans un environnement souvent hostile.

Au Canada, la santé et la sécurité au travail, de même que l’indemnisation des agentes et agents correctionnels sont de compétence provinciale, et ce, même pour les agents travaillant dans des établissements fédéraux. Avec des législations qui diffèrent grandement d’une province à l’autre quant à la présomption de stress opérationnel pour les premiers répondants, les agents correctionnels sont victimes d’une grave iniquité de traitement. Depuis plusieurs années, le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) revendique auprès du gouvernement la mise en place de mesures pour aider celles et ceux qui vivent des situations traumatisantes dans l’exercice de leurs fonctions dans les pénitenciers du pays. « Nous sommes intervenus auprès de nombreuses et nombreux député-es, nous avons témoigné dans divers comités et pris la parole lors de plusieurs commissions parlementaires. Aujourd’hui, nous demandons au gouvernement de poser des gestes concrets, des gestes qui pourraient changer la vie de milliers d’hommes et de femmes qui se dévouent au quotidien pour assurer la sécurité de tous les Canadiens », ajoute M. Godin.

UCCOSACCCSN souhaite que Travailler au bord du gouffre aide le public à mieux comprendre le travail d’agent correctionnel. Le syndicat espère aussi que ce court-métrage percutant fouette le gouvernement afin qu’il assume ses responsabilités vis-à-vis de la santé de tous les fonctionnaires publics fédéraux. « La force de ce film réside dans les témoignages poignants des agentes et agents correctionnels qui ont vécu ces terribles événements. Ils ont fait preuve d’une résilience exemplaire en choisissant de parler ouvertement des problèmes de santé mentale auxquels ils sont confrontés à la suite des traumatismes qu’ils ont subis. Nous saluons leur courage et leur immense générosité. Maintenant, espérons qu’une législation cohérente soit adoptée rapidement dans tout le pays », lance M. Godin.

Le film sera présenté aux député-es fédéraux sur la colline Parlementaire, le 26 septembre à 17 h.  Le Syndicat des agents correctionnels du Canada invite les membres du public à visionner le film et à contacter leur député-e pour lui demander de soutenir une stratégie nationale qui reconnaisse les agents correctionnels comme premiers répondants et qui leur donne accès à des ressources pour reconnaître et traiter le TSPT, peu importe leur lieu de résidence au Canada.

À propos

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) rassemble plus de 7400 membres, répartis dans cinq grandes régions du Canada : la Colombie-Britannique, les Prairies, l’Ontario, le Québec et l’Atlantique. UCCO-SACC-CSN représente les titres d’emploi de CX1 et CX2 dans 49 établissements fédéraux.

La FIM-CSN appuie ses syndicats participants

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) appuie ses syndicats qui accompagneront les représentants de Produits forestiers Résolu (PFR) lors d’une rencontre qui se déroulera lundi avec les élus fédéraux afin de les sensibiliser aux enjeux régionaux des usines dédiées à l’exploitation forestière au Québec.

« Nous sommes heureux que des représentants de nos syndicats locaux participent à cette rencontre, a commenté le président de la FIM–CSN, Mathieu Lafleur. Cette discussion avec des responsables politiques à Ottawa vise en grande partie à les alimenter sur la réalité des régions afin qu’ils aient des faits et des arguments concrets dans la négociation en cours avec les États-Unis sur l’exploitation forestière, et notamment sur le bois d’œuvre. C’est notre façon de participer à cet enjeu de taille pour tous les travailleuses et travailleurs concernés par l’industrie exploitant la ressource forestière au Québec. »

À de nombreuses reprises au cours de la dernière année la FIM–CSN et la CSN ont rappelé l’importance d’unir toutes les forces qui gravitent autour de l’industrie forestière dans l’adoption d’un plan de soutien à l’industrie forestière et à ses 60 000 travailleurs. « Ce n’est qu’en se coordonnant que nos revendications communes pourront être portées par le gouvernement canadien. Il faut absolument se serrer les coudes afin de protéger les emplois du Québec », a ajouté Mathieu Lafleur.

Celui-ci rappelle d’ailleurs que la FIM–CSN, en collaboration avec les conseils centraux régionaux de la CSN, entend bien poursuivre ses représentations auprès des députés et des responsables politiques régionaux afin que les décideurs de tous les paliers comprennent bien les préoccupations des travailleuses et des travailleurs, qui sont semblables à bien des égards.

Il insiste par ailleurs sur l’importance de développer de nouveaux créneaux dans l’utilisation des matières ligneuse pour les pâtes et papiers et le bois d’œuvre. « On rappelle aux gouvernements du Québec et du Canada qu’il est nécessaire de continuer à investir des sommes dans la recherche et le développement afin d’aider ce secteur névralgique de l’économie à se renouveler dans un cadre tarifaire moins restrictif, soit par la création de produits à valeur ajoutée non régis par la taxation américaine ou encore par d’autres initiatives d’innovation ou de modernisation. Les gouvernements doivent aussi soutenir les entreprises en ce sens et les inciter à faire de même. On n’a pas le choix d’y voir, sans quoi on ne parviendra pas à maintenir la tête hors de l’eau », conclut-il.

 

De l’imprimé au numérique : 75 ans de presse syndicale à la CSN

Fière d’être associée aux Journées de la culture depuis les débuts, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) invite ses membres et la population à une exposition virtuelle sur le thème De l’imprimé au numérique : 75 ans de presse syndicale à la CSN qui se déroulera du 29 septembre au 1er octobre 2017.

L’exposition offrira l’occasion de prendre connaissance de l’imposante documentation archivée et numérisée de la CSN depuis sa fondation en 1921, mais plus particulièrement depuis la diffusion de son tout premier journal officiel à l’intention de ses membres, en 1942. « Depuis 75 ans, la CSN informe ses membres sur ses positions, sur les luttes menées par ses syndicats affiliés et sur leurs négociations, a indiqué son président, Jacques Létourneau. À travers ses archives, on prend la pleine mesure du rôle qu’à joué la CSN dans les grands débats et les mouvements qui ont marqué l’histoire du Québec. »

Durant les années 1920, les conseils centraux de Montréal et de Québec, affiliés à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), l’ancien nom de la CSN, ont publié Le Travailleur et La vie syndicale. Puis, la CTCC a lancé son premier organe officiel d’information, Le Travail et la vie syndicale (1942-1944), suivi par Le travail (1944-1981), Nouvelles CSN (1978-2002) et Perspectives CSN (2003-2017).

La CSN est au cœur des changements majeurs qu’a connus la société québécoise sur le plan des conditions de travail, mais aussi sur celui des politiques sociales. Depuis 1942, au moyen de ses publications officielles, la CSN diffuse à ses membres une information pertinente sur son action, ses prises de position, les négociations et les gains de ses organisations affiliées. À l’occasion des Journées de la culture, les membres de la CSN, et plus largement la population, sont invités à découvrir une partie du patrimoine documentaire de la CSN grâce à des documents d’archives numérisés et à prendre la mesure de son action sur tous les fronts.

Il s’agit d’une exposition virtuelle sur les numéros les plus marquants, au regard des sujets, des moments historiques, de l’évolution graphique. Pas moins de 19 couvertures ont été reproduites en format 90 X 120 cm et il sera également possible de consulter l’ensemble de la collection sur des postes informatiques.

Horaire

Vendredi 29 septembre 2017 de 13 h à 19 h

Samedi 30 septembre et dimanche 1er octobre de 11 h à 15 h 30

Panel-conférence

Le samedi 30 septembre à 14 h, Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, animera un panel réunissant des professionnel-les issus des arts graphiques qui échangeront avec le public sur leur travail dans la réalisation des publications syndicales.

  • Photographie : Michel Giroux
  • Illustration : Alain Reno
  • Design graphique : Rachel Desjardins
  • Caricature : Jacques Goldstyn (Boris)

Lieu

Siège social de la CSN, 1601, avenue De Lorimier, Montréal (métro Papineau)

 

La CSN effectue une percée dans le secteur privé des soins animaliers

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est fière d’accueillir officiellement les travailleuses et travailleurs de la Clinique vétérinaire Rive-Sud (CVRS) parmi ses rangs. Quelque 160 salarié-es sont désormais regroupés sous la bannière du Syndicat des travailleuses et travailleurs Vétéri-Médic (FP–CSN).  Il s’agit d’une première syndicalisation au Québec dans le secteur des soins animaliers dispensés par des cliniques privées.  

La demande en accréditation ayant été déposée en avril dernier, les travailleuses et travailleurs du CVRS ont dû attendre plusieurs mois avant que leur accréditation soit reconnue par le Tribunal administratif du travail (TAT). Ce délai découlait d’un processus de révision du libellé de l’accréditation et de la liste des salarié-es que l’employeur avait enclenché avec l’aide de la représentation de Me Corrado De Stefano. Rappelons que ce dernier s’est fait connaître en représentant les employeurs dans des litiges importants tels que la syndicalisation des dépanneurs Couche-Tard par la CSN et la fermeture du Walmart à Jonquière. 

Finalement, le TAT a donné raison à la CSN sur la majorité des contestations, notamment en reconnaissant sa proposition de libellé d’accréditation et en retirant des cadres de la liste des salarié-es. La victoire du STT Vétéri-Médic (FP–CSN) est largement le résultat de l’accompagnement de Me Karim Lebnan du Service juridique de la CSN. 

Difficultés de recrutement chez les préposé-es aux bénéficiaires

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’engagement pris aujourd’hui par le ministre Gaétan Barrette d’offrir un deuxième bain par semaine à tous les résidents en CHSLD est une victoire pour toute la population. « Nous dénonçons sans relâche depuis plusieurs années les effets néfastes des politiques d’austérité. De toute évidence, le gouvernement se rend compte aujourd’hui qu’il est allé beaucoup trop loin dans les coupes budgétaires et qu’il doit colmater les brèches. C’est donc une bonne nouvelle qu’on nous annonce aujourd’hui, mais le réseau est encore loin d’être globalement remis de la cure d’austérité qui lui a été imposée », nuance le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Enjeux de main-d’œuvre
Les établissements auront fort à faire afin d’atteindre les objectifs du gouvernement. Dans plusieurs régions du Québec, les établissements peinent toujours à recruter la main-d’œuvre bien formée pour pourvoir tous les postes, notamment de préposé-es aux bénéficiaires, dont la création a été annoncée il y a un an par le gouvernement pour améliorer les services en CHSLD. Le défi sera donc de taille.

« Le travail de préposé aux bénéficiaires n’est malheureusement pas suffisamment valorisé, déplore Jacques Létourneau. C’est un travail très difficile. S’il est gratifiant de prendre soin des gens, il faut reconnaître que leurs conditions de travail, surtout les salaires, ne sont pas à la hauteur de leur rôle si important dans notre vie, à des moments cruciaux. De plus, c’est un travail qui fait appel à des compétences et des aptitudes vraiment particulières : ce n’est pas tout le monde qui peut être préposé-es aux bénéficiaires. Ça ne se bouscule donc pas dans les centres de formation pour venir travailler en CHSLD et c’est dommage. C’est certain que si le salaire des préposés avait été augmenté dans les mêmes proportions que celui des médecins au cours des dernières années, on n’aurait pas ce problème !»

La CSN souligne l’importance d’une stabilité de main-d’œuvre pour les résidentes et les résidents qui apprécient de ne pas avoir chaque fois une nouvelle personne pour assurer leurs soins d’hygiène. Or, la lourdeur de la charge de travail actuelle tout comme la pression organisationnelle et le minutage des tâches font en sorte que plusieurs lancent la serviette, désillusionnés.

Le problème de recrutement est aggravé par les années de compressions budgétaires au cours desquelles la courbe des effectifs n’a pas suivi celle des besoins. « Il y a beaucoup de rattrapage à faire avant même de parler d’amélioration, poursuit Jacques Létourneau. Il faudra continuer de pousser sur ce gouvernement pour qu’il réinvestisse dans le réseau public, car il en va de sa pérennité ».

Mandat de grève aussi obtenu sur la Côte-Nord

Réunis en assemblées générales à Baie-Comeau, Sept-Îles et Fermont, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de la ManicouaganCSN (STT CPE M), Syndicat des travailleuses et travailleurs de CPE de Sept-Îles–CSN (STT CPE SI) et le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CPE le Mur-MûrCSN (STT CPE MM) se sont prononcées fortement, à la hauteur de 93 %, en faveur d’une banque de six (6) journées de grève à utiliser au moment jugé opportun. Elles veulent ainsi mettre la pression nécessaire pour faire débloquer la négociation des dispositions nationales avec les associations d’employeurs et le ministère de la Famille.

Les quelque 200 membres des syndicats de la Côte-Nord sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015, soit environ 30 mois. « Les travailleuses envoient ainsi un message clair au gouvernement de même qu’aux employeurs, déclare monsieur Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord. Le message est qu’elles sont déterminées à obtenir un contrat de travail leur garantissant des conditions qui leur permettent d’effectuer adéquatement leur travail auprès des enfants. »

Pour sa part, Mme Julie Pellerin, présidente du STT CPE M, explique « qu’après 30 rencontres de négociation, seules les matières non monétaires ont fait l’objet d’entente ». Elle mentionne également que « dans cette négociation, les demandes des employeurs représentent des reculs importants, non seulement dans les conditions de travail des syndiquées, mais également dans la qualité des services offerts aux enfants ».

« Il y a là bien plus qu’un conflit employeurs/employées. Par nos revendications, nous permettrons aussi d’assurer la pérennité du réseau des centres de la petite enfance, un réseau fiable et mondialement réputé dont s’est dotée la population du Québec dans le but d’assurer des services de garde éducatifs de qualité pour nos enfants », conclut Mme Stéphanie Tanguay, présidente du STT CPE SI.

La Côte-Nord compte 10 centres de la petite enfance regroupant plus de 200 travailleuses et travailleurs. Ils sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ainsi qu’au Conseil central Côte-Nord. La CSN regroupe pour sa part quelque 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activités tant publics que privés.

Coeur du Québec: mandat de grève en poche à 94 %

Réunis samedi en assemblée générale au Complexe Laviolette à Trois-Rivières, les membres du Syndicat régional des travailleuses et des travailleurs en CPE du Cœur du Québec – CSN (SRTTCPECQ) se sont prononcés fortement en faveur (94%) d’une banque de six (6) journées de grève à utiliser au moment jugé opportun. Ils veulent ainsi mettre la pression nécessaire pour faire débloquer la négociation des dispositions nationales avec les associations d’employeurs et le ministère de la Famille.

Les quelque 800 membres du SRTTCPECQ sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015, soit environ 30 mois. « Les travailleuses envoient ainsi un message clair au gouvernement de même qu’aux employeurs, déclare Monsieur Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec. Elles sont déterminées à obtenir un contrat de travail leur garantissant des conditions qui leur permettent d’effectuer adéquatement leur travail auprès des enfants. »

Pour sa part, Mme Dominique Jutras, présidente du syndicat, explique « qu’après 30 rencontres de négociation, seules les matières non monétaires ont fait l’objet d’entente ». Elle mentionne également que « dans cette négociation, les demandes des employeurs représentent des reculs importants, non seulement dans les conditions de travail des syndiquées, mais également dans la qualité des services offerts aux enfants ».

« Il y a là bien plus qu’un conflit employeurs/employées. Par nos revendications, nous permettrons aussi d’assurer la pérennité du réseau des Centres de la petite enfance, un réseau fiable et mondialement réputé dont s’est dotée la population du Québec dans le but d’assurer des services de garde éducatifs de qualité pour nos enfants », conclut Mme Jutras.

Sortir la tête du sable!

Véronique De Sève, vice-présidente et responsable de la condition féminine à la CSN, s’inquiète vivement des récents propos tenus par la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), Louise Cordeau, et cité par le Journal de Montréal du 17 septembre. Madame Cordeau estime que l’égalité homme-femme est « presque atteinte ». Qui plus est, la présidente de cet organisme estime à propos de changer le nom de l’organisme. Est-il besoin de rappeler que le CSF est voué à la réalisation d’études et de recherches sur la situation de la condition des femmes dans toute leur pluralité et qu’il a notamment pour mission de faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes. Le CSF a également un rôle d’information auprès des décideurs, des acteurs sociaux et de la population. Ainsi, ces affirmations ont pour effet de miner les nombreux efforts du mouvement des femmes pour faire reconnaître l’importance à accorder à l’atteinte de l’égalité de fait.

« Je suis extrêmement inquiète que de telles déclarations proviennent de la présidence du Conseil du statut de la femme, insiste Véronique De Sève. Les toutes dernières données du CSF sur la condition des femmes sont pourtant sans équivoque : en matière de revenu, l’écart entre la rémunération horaire moyenne des femmes et celles des hommes a augmenté entre 2015 et 2016[1]. » La représentante syndicale ajoute que les femmes occupent près des deux tiers des emplois à temps partiel, que six personnes sur dix travaillant au salaire minimum sont des femmes et que les femmes sont encore confinées à des ghettos d’emploi.

« Je fais mienne la réplique de la Fédération des femmes du Québec qui, à juste titre, rappelle qu’« il ne saurait exister de “presque” égalité, l’égalité est pleine et entière, ou n’est pas. » [2], conclut Madame De Sève.

[1] Portrait des Québécoises en 8 temps, édition 2017, Conseil du statut de la femme.

[2] http://www.ffq.qc.ca/2017/09/madame-cordeau-il-ne-saurait-exister-de-presque/

Les employé-es municipaux de Port-Cartier occupent bruyamment le conseil municipal

« Jouer dans les horaires pour rien, ça coûte cher aux citoyens ! » C’est ce que sont venus scander des dizaines de travailleuses et de travailleurs de Port-Cartier à la réunion du conseil municipal hier soir. Lors de la réunion précédente du conseil, le 28 août dernier, des membres du Syndicat national des employés de la ville de Port-Cartier–CSN s’étaient présentés à l’hôtel de ville pour demander à la mairesse d’expliquer sa décision de créer dès l’automne un quart de travail de soir. Celle-ci, ayant du mal à argumenter sa décision, avait alors ouvert la porte à une discussion avec les employé-es municipaux.

« Il semble bien que les belles paroles de la mairesse n’étaient que de la poudre aux yeux ! Elle refuse d’entendre ce que nous avons à dire et c’est pourquoi nous sommes ici ce soir », a lancé d’entrée de jeu Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN).

Le syndicat s’oppose à la décision unilatérale de l’administration municipale de chambarder les horaires puisque cette mesure ne permettra aucune économie. Depuis l’annonce de cette décision, les employé-es se battent pour se faire entendre et faire respecter la convention collective. « Des dispositions spécifiques dans la convention encadrent déjà les modalités d’utilisation d’un horaire de soir aux travaux public. Nous sommes sur le terrain au quotidien, nous sommes au cœur des opérations de la ville de Port-Cartier. Notre principale préoccupation est de donner les meilleurs services au meilleur coût pour les citoyens de Port-Cartier », a poursuivi Nelson Coulombe, président du syndicat.

Les travailleuses et les travailleurs municipaux profitent de l’occasion pour inviter les résidents à participer à la discussion. « C’est une lutte syndicale, mais qui concerne aussi les citoyennes et les citoyens de Port-Cartier. La mairesse essaie de berner la population, et ça, c’est inacceptable. Nous allons organiser une rencontre publique pour pouvoir partager notre point de vue », a conclu Guillaume Tremblay.

Une sentence qui envoie un message clair

Sentence a été rendue au Palais de Justice de Québec dans le procès au criminel pour fraude de Nadine Girard à l’endroit du Syndicat du personnel éducateur et professionnel du Centre jeunesse de Québec-CSN. Mme Girard, qui avait plaidé coupable aux accusations, a été condamnée à 18 mois de prison ferme.

Pour la CSN, cette décision marque la fin d’une triste saga. Elle a toutefois le mérite d’envoyer un message clair : les fraudes syndicales, bien que très rares, ne restent pas impunies. Durant les nombreux mois pendant lesquels les procédures de vérification, d’enquête et judiciaires se sont tenues, la CSN a soutenu son syndicat, afin que justice soit rendue.

Rappel des faits 
Rappelons que Mme Girard avait fait l’objet de poursuites au civil et au criminel. 
Elle avait alors reconnu sa responsabilité civile et plaidé coupable aux accusations criminelles qui pesaient contre elle.

Au printemps dernier, Nadine Girard avait remboursé au syndicat la somme de 10 000 $. Un jugement en instance civile ordonnait qu’elle rembourse la somme de 490 000 $. 
À ce jour, elle doit toujours 490 000 $.

Lors de ses représentations sur sentence en Cour criminelle, Mme Girard s’est vue imposer une peine de 18 mois de prison ferme. Elle avait plaidé coupable le 10 mars dernier.

La CSN et ses organisations affiliées ne feront pas d’autres commentaires.

La CSN prône la distribution du cannabis par un organisme étatique

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’État québécois doit prendre en charge la distribution du cannabis afin d’en assurer un commerce responsable et de contrôler tous les leviers permettant d’atteindre les objectifs gouvernementaux en termes de santé et de sécurité publiques. La CSN présentera son mémoire sur la question vendredi matin, de même que le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ), à l’occasion de la consultation publique sur l’encadrement du cannabis.

« À notre avis, le défi du gouvernement est de trouver un mécanisme de régulation capable de minimiser les principaux problèmes sociaux et de santé associés à l’usage du cannabis tout en neutralisant l’action du crime organisé sur ce marché, explique le président de la CSN, Jacques Létourneau. Selon nous, la légalisation du cannabis doit se faire dans cette perspective et la mise en place d’un réseau relevant directement de l’État est le meilleur moyen d’atteindre ces objectifs ».

Pour la CSN, la SAQ pourrait être appelée à jouer un rôle primordial grâce à l’expertise acquise dans la commercialisation de l’alcool. Il faut toutefois éviter que le commerce de l’alcool et du cannabis ne se fassent dans une même boutique. La CSN estime qu’un monopole public garantirait la qualité et constituerait le meilleur rempart contre le commerce illicite. De plus, il s’agit d’un modèle qui a fait ses preuves pour limiter l’accès des jeunes au produit.

Une société d’État serait en mesure de limiter le nombre de point d’accès, de s’assurer qu’ils ne soient pas situés près des clientèles à risque, de restreindre les heures d’ouverture des magasins. Une société d’État peut en effet intégrer à même son mandat des considérations sociales.

De son côté, le secteur privé n’est motivé que par les profits qu’il peut réaliser. L’État aurait fort à faire pour assurer un contrôle étroit de l’approvisionnement et des pratiques de multiples commerces privés. En outre, la CSN souligne que pour contrer le crime organisé sans encourager la consommation, un équilibre devra être trouvé quant au prix de vente. La promotion de ces produits devrait être bannie. Enfin, pour atteindre les objectifs, il faudra que le personnel en magasin soit stable, qu’il connaisse la clientèle et qu’il soit bien formé pour être en mesure d’informer correctement les clients et les accompagner dans leurs choix. Or, en général, dans le commerce de détail, le taux de roulement du personnel est très élevé et les employeurs offrent trop peu de formation.

 « La légalisation doit être l’occasion de mettre la santé publique et la prévention à l’avant-plan, poursuit Jacques Létourneau. On ne peut pas en faire une business comme les autres. On a des responsabilités collectives, en particulier envers les personnes qui sont les plus vulnérables, notamment les jeunes. Nous sommes d’avis que la légalisation ne doit pas être un moyen pour l’État de financer ses services ; encore moins pour des entreprises privées de réaliser plus de profits. Nous invitons d’ailleurs le gouvernement à s’engager à investir toutes les recettes éventuelles du commerce du cannabis pour le financement d’activités et de services de prévention, d’éducation et d’information ».

La CSN déplore que l’avenue de l’indépendance des trois campus soit écartée

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) déplorent que l’indépendance des trois campus constituant le Collège régional Champlain ait été complètement écartée par le rapport Birnbaum présenté plus tôt cette semaine par la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David. Néanmoins, pour les représentants du personnel des campus de Saint-Lambert et de Saint-Lawrence, le rapport a certains mérites. Il démontre notamment une bonne compréhension des problèmes qu’ils vivent au quotidien et il identifie, avec justesse, que la solution passe par davantage d’autonomie. La CSN salue le travail réalisé par David Birnbaum qui a pris le temps d’écouter et de rencontrer tous les intervenants qui le désiraient.

 « Quant à nous, les propositions ne vont pas assez loin, explique la vice-présidente de la FNEEQ–CSN, Nicole Lefebvre. Le rapport dresse pourtant un portrait assez juste des enjeux et identifie le renforcement de l’autonomie de campus comme une piste de solution. Mais en maintenant une structure bureaucratique pour chapeauter les trois campus, il y a un risque certain de rater la cible. Pour nous, toute la question du financement demeure entière. Malgré tout l’engagement du personnel, les étudiantes et les étudiants de ces trois campus n’ont pas droit au même niveau de services que ceux qui fréquentent un cégep autonome. Nous sommes déçus que le rapport ait écarté complètement l’hypothèse de faire de ces campus, des cégeps comme les autres. »

Le Collège régional Champlain est en effet unique en son genre au Québec, avec trois campus situés dans trois régions administratives (Saint-Lambert en Montérégie, Saint-Lawrence à Québec et Lennoxville en Estrie). Pour la CSN, sa situation n’est pas comparable à celle du Cégep régional de Lanaudière, dont les trois campus sont situés à moins de quarante minutes de route et dont les besoins des étudiantes et étudiantes sont bien différents. Les modalités de financement des cégeps, pensées pour financer des campus pleinement autonomes, ne tiennent pas suffisamment compte de cette réalité. Pour la CSN, les campus du Collège régional Champlain sont non seulement sous-financés, mais également mal financés, dans la mesure où une part des sommes qui leur sont dévolues actuellement servent à soutenir une structure interrégionale supplémentaire qui s’est avérée incapable de bien prendre en compte les besoins des différents campus. Le personnel déplore également le manque de transparence de l’instance interrégionale et sa tendance à vouloir tout contrôler.

« Le rôle majeur des employé-es de soutien nous semble trop peu pris en compte, déplore la vice-présidente trésorière de la FEESP–CSN, Sylvie Tremblay. Pourtant, nous sommes témoins au quotidien des difficultés pour les étudiantes et les étudiants à avoir accès aux services que nous offrons parce que nous n’avons pas les ressources suffisantes. Nous sommes bien conscients que tout le réseau des cégeps est sous-financé, mais le problème est encore plus aigu ici. Il est exacerbé par le fait que nous n’avons pas d’emprise localement sur les décisions qui sont prises loin de nous et qu’il y a un sérieux manque de transparence. »

Des difficultés intrinsèques
Pour la CSN, la source des problèmes de gouvernance et de gestion au CRC est sa structure elle-même. En ce sens, les recommandations visant à donner plus d’autonomie aux campus seront très difficiles à mettre en place. « Augmenter les indemnités de déplacement de certains gestionnaires pour leur permettre de se rendre plus souvent sur place ne sera pas suffisant, s’il n’y a pas une volonté très forte de tous les acteurs pour que l’autonomie fonctionne, de poursuivre Sylvie Tremblay. Nous ne pouvons qu’espérer que la personne qui sera nommée comme accompagnatrice par la ministre David aura le leadership et l’écoute nécessaires pour instaurer un nouveau climat ».

« Il faut garder en tête que le sentiment d’appartenance des enseignantes, enseignants et de tout le personnel est d’abord et avant tout envers leur propre campus, ajoute Nicole Lefebvre. Ils en sont fiers. Il faut donner au personnel tous les outils dont il a besoin pour accomplir sa mission.

CDPDJ : réaction syndicale

Les représentants du Syndicat des employé-es de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (SECDPDJ), affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, tiennent à souligner que les enjeux relatifs aux conditions et au climat de travail des salariés de la commission figurent parmi leurs principales préoccupations, et ce, afin de garantir un milieu de travail exempt de toute forme de harcèlement.

En raison de enjeux de confidentialité propres à toute forme de plainte en matière de harcèlement, les représentants du syndicat de la CDPDJ n’émettront aucun commentaire sur les affirmations rapportées par certains médias.

Les employé-es municipaux de Port-Cartier dénoncent l’attitude autoritaire de la mairesse au conseil municipal

Lundi soir dernier, plusieurs dizaines de membres du Syndicat national des employés de la Ville de Port-Cartier – CSN ont pris part à la réunion du conseil municipal qui se tenait à l’hôtel de ville. Vêtus de chandails sur lesquels on pouvait lire « Jouer dans les horaires pour rien, ça coûte cher aux citoyens », les manifestants tenaient à exprimer leur vive opposition à la décision de la mairesse Violaine Doyle de créer dès l’automne un quart de travail de soir. Cette mesure, qui contrevient à la convention collective, vient chambouler les horaires de travail de dizaines de cols bleus de la Ville de Port-Cartier.

« Une convention collective, c’est un contrat. Nous, les employé-es de Port-Cartier, on respecte nos engagements ; la Ville doit faire de même », a lancé Nelson Coulombe, président du syndicat. « Il y en a parmi nous qui ont des obligations personnelles. Un horaire de soir, ça te bousille une vie de famille ! »

La mairesse explique sa décision en alléguant que cette mesure permettra de réduire les heures supplémentaires et d’ainsi réaliser des économies substantielles pour la ville. « Cette explication ne tient pas la route. Les heures supplémentaires, par exemple pour le ramassage de la neige, peuvent se faire à n’importe quel moment. On ne décide pas de l’heure des tempêtes… C’est une mesure insensée, autant pour les travailleuses et les travailleurs que pour la population de Port-Cartier », a ajouté Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN-CSN), qui a pris la parole lors du conseil municipal.

Il semble que la décision de Mme Doyle ne soit pas très populaire, même au sein des cadres de la municipalité. Plusieurs contremaîtres aux travaux publics ont d’ailleurs exprimé leur dissension sur cette mesure qu’ils considèrent comme inutile et sans fondement.

Lundi soir, lors de la rencontre du conseil municipal, la mairesse a invité le syndicat à trouver des solutions de rechange qui atteignent ses objectifs budgétaires. C’est un changement d’attitude important, puisque jusqu’à hier, l’horaire de soir était la seule option qu’elle acceptait de discuter. Cette volte-face de la mairesse encourage les employé-es à maintenir la mobilisation. Ils mèneront d’autres actions de visibilité au cours des prochains jours et des prochaines semaines. « C’est important pour nous que les citoyens de Port-Cartier reçoivent toute l’information. C’est pour eux que nous travaillons et nous ne laisserons pas la mairesse tenter de justifier cette décision par des affirmations qui ne reflètent pas la réalité », a conclu Nelson Coulombe.

REM: le gouvernement Couillard rate une occasion en or de faire rouler l’économie d’ici

En fermant la porte définitivement, hier, en commission parlementaire à toute obligation d’achat local en prévision du projet de Réseau électrique métropolitain (REM), le gouvernement Couillard abandonne une fois de plus les travailleuses et les travailleurs du Québec, alors qu’il se prétend le parti de l’économie. L’État québécois, à l’instar des autres États dans le monde, peut imposer un minimum de contenu local dans ses projets d’infrastructures d’envergure. Par exemple, aux États-Unis, les entreprises sont protégées par un contenu américain de 60%. Le contenu canadien en Ontario est de 25%.

« C’est une occasion ratée de créer de l’emploi ici, de tirer le maximum de bénéfices d’un projet d’envergure et un flagrant manque de vision pour développer l’économie du Québec et ses régions » tranche sans détour Pierre Patry, trésorier de la CSN.

En effet, peu de projets d’une telle ampleur, impliquant des investissements publics, voient le jour au Québec. Les travailleuses et les travailleurs d’ici ont le droit d’exiger leur part du gâteau. Cela profite à tous. Confrontées par le « Buy American Act » et disant ne pas pouvoir lutter à armes égales contre les Chinois, les entreprises manufacturières de chez nous doivent profiter d’un minimum de contenu local. Aussi, il est saugrenu de brandir la menace d’une poursuite éventuelle de la Caisse de Dépôt et placement ou ses filiales, gestionnaire du bas de laine des Québécoises et des Québécois et instigateur du REM, contre le gouvernement qui l’a créée.

« Au nom du libre marché mondialisé, il est inacceptable d’imaginer que le matériel roulant soit totalement construit à l’étranger, tendance à la hausse de la part de ce gouvernement, alors que l’usine Bombardier de La Pocatière, par exemple, profite de l’expertise reconnue d’une main-d’œuvre hautement qualifiée » rappelle Louis Bégin, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Rappelons qu’à la mi-juin, le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN, faisait déposer une pétition à l’Assemblée nationale réclamant une intervention du gouvernement relativement au contenu régional dans le matériel roulant.

Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) fulmine. « Alors que plusieurs villes et villages de notre région sont dévitalisés et que les organismes de concertation régionale ont été abolis, on se sent carrément abandonnés par le gouvernement Couillard. Les gens d’ici auront de la mémoire au moment de choisir leur candidat dans l’isoloir en octobre 2018 ».

Les mauvaises conditions en cause

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) est catégorique : le Regroupement québécois des résidences pour aîné-es se trompe de cible lorsqu’il dit que les résidences privées pour aîné-es peinent à trouver des préposé-es en raison de la concurrence déloyale du secteur public.

« Prétendre que le secteur public est en cause, c’est faire abstraction des très sérieux problèmes dans les centres d’hébergement privés, s’exclame le président de la fédération, Jeff Begley. Si ces centres ont du mal à recruter, il ne faut pas chercher de midi à quatorze heures pour en trouver les raisons : les conditions de travail dans ces centres sont souvent mauvaises. Dans bien des endroits, la rémunération frise le salaire minimum. Et maintenant, M. Desjardins et ses membres envahissent les tribunes en se disant surpris d’avoir du mal à trouver des préposé-es ? Moi, je ne pense pas qu’ils sont à ce point surpris . Je pense qu’ils connaissent le vrai problème. »

Pour Gilles Gagné, représentant du secteur des centres d’hébergement privés à la CSN, la difficulté de ces résidences à trouver des préposé-es résulte aussi, en grande partie, de la surcharge de travail et du manque de formation du personnel. « On demande aux travailleuses et travailleurs des résidences de tout faire : une cuisinière sera appelée à remplacer à la réception, une préposée aux chambres devra servir les résidents lors des repas… Les gens courent et sont à bout de souffle. Ce n’est pas étonnant du tout que le personnel ne reste pas. Dans certaines résidences, le taux de roulement est de 100 % ! », souligne-t-il.

« La condition des aîné-es dans ces résidences s’alourdit d’année en année alors que les préposé-es ne reçoivent pas la formation nécessaire pour faire face à cette clientèle. C’est intenable », ajoute Gilles Gagné.

« Nous l’avons répété depuis le début de notre négociation coordonnée : les travailleuses et travailleurs de ce secteur méritent mieux. Beaucoup mieux. Ils travaillent à la sueur de leur front pour nos aîné-es à des conditions dérisoires. Tout au long de cette négociation, nous avons notamment revendiqué une augmentation de salaire de 1,50 $ l’heure sur trois ans, et une meilleure formation des employé-es. Bien sûr, nous avons eu gain de cause dans plusieurs endroits, mais non sans batailler ferme. Ce n’est qu’un petit pas dans la bonne direction. Les employeurs se font encore tirer l’oreille alors qu’il s’agit de demandes tout à fait raisonnables. Qu’ils cherchent donc dans leur cour les raisons de leurs problèmes de rétention de personnel, ils vont trouver les réponses », conclut Jeff Begley.

 

Viser un commerce juste et équitable pour les travailleuses et les travailleurs

Pour la Confédération des syndicats nationaux, bien que plusieurs des objectifs que poursuivra le gouvernement fédéral dans la renégociation de l’ALENA visent juste, la vigilance restera de mise. Ainsi, la CSN s’inquiète des conséquences que pourrait avoir cette entente pour l’épanouissement de la culture québécoise et les services publics. Par ailleurs, la réouverture de l’ALENA doit être l’occasion de renforcer les mécanismes de défense des droits du travail et de protéger la capacité des États à intervenir pour défendre le bien commun sans risquer des poursuites abusives de la part d’investisseurs s’estimant lésés.

La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, rencontrera demain la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, pour faire le point sur les nombreux enjeux soulevés par la renégociation de l’ALENA. « Des déclarations officielles du gouvernement canadien, nous comprenons que les enjeux liés au travail, à l’égalité entre les genres, aux droits des autochtones et à l’environnement, seront au cœur des priorités canadiennes : c’est une bonne nouvelle, explique Caroline Senneville. Par exemple, les mécanismes prévus actuellement pour défendre les travailleuses et les travailleurs s’avèrent inefficaces dans le contexte de la libéralisation du commerce qui entraîne une pression à la baisse sur les conditions de travail. La ministre reconnaît elle-même que les inégalités de revenu sont une préoccupation pour le Canada et que trop de villes et trop de vies ont été brisées par les fermetures d’usines et par le travail précaire. Il faut nous assurer que les travailleuses et les travailleurs des trois pays signataires profitent du commerce, que ses fruits soient plus équitablement distribués ».

De plus, un traité de libre-échange ne peut remplacer la mise en place d’une politique industrielle proactive capable de générer des emplois de qualité et un véritable développement économique dans les diverses régions du pays.

Marchés publics
Par ailleurs, la CSN sera vigilante face à la volonté affichée des gouvernements d’ouvrir davantage les marchés publics. Il ne faudrait pas que cela mène à une privatisation de facto, sans débat, de nos services publics. L’approvisionnement local, notamment par l’entremise d’exigences de contenu local, ne constitue-t-il pas une pièce maîtresse dans la lutte aux changements climatiques, le maintien des emplois locaux et le développement des régions ?

Des secteurs à protéger
La CSN partage la volonté d’Ottawa de maintenir l’exception culturelle existante à l’ALENA. Toutefois, les nouvelles technologies numériques ont transformé radicalement le paysage culturel depuis la signature de l’ALENA. Par exemple, des géants du Web ont bouleversé le domaine culturel, notamment en réalisant des profits à partir de contenus qu’ils n’ont pas créés, sans contribuer au fonds des médias et à la fiscalité nationale. Le gouvernement fédéral est en train de revoir actuellement les règlementations et les politiques à cet égard et il ne faudrait pas que l’ALENA vienne fermer la porte à tout changement en ce sens.

 De même, la CSN appuie la reconduction de la protection de la gestion de l’offre en agriculture, mais déplore l’absence de toute référence à la nécessité d’exclure les services publics des négociations dans le récent discours de la ministre Freeland.

Protection du bien commun
Enfin, la CSN souhaite que la réouverture de l’ALENA permette de retirer le chapitre 11 de l’accord en vertu duquel des entreprises qui se sentent lésées  par des lois ou des règlements visant à protéger le bien commun peuvent poursuivre les États. Plusieurs poursuites engagées par les entreprises visent des décisions légitimes prises démocratiquement par les élu-es pour protéger l’environnement ou les droits de la personne. Rappelons la poursuite de 250 millions de dollars de Lone Pine Ressources à la suite du moratoire contre l’exploitation et l’exploration de gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent.

Transparence
« Nous devons souligner que, cette fois, le gouvernement canadien a opté pour une approche plus transparente en consultant les institutions de la société civile, en présentant clairement ses objectifs. Nous saluons cette approche, enchaîne Caroline Senneville. C’est la seule façon de construire l’unité à l’interne et de permettre aux représentants canadiens de demeurer fermes sur les enjeux qui nous tiennent particulièrement à cœur ».

Une soixantaine de salarié-es de Montréal forment leur syndicat CSN

Une soixantaine de salarié-es oeuvrant sur le bateau « Cavalier Maxim » de Croisières AML ainsi que sur les navettes maritimes reliant la Rive-Sud au Vieux-Port de Montréal ont choisi de joindre la CSN au cours des derniers jours.

 Le 8 août dernier, leur Syndicat des travailleuses et travailleurs des Croisières AML–CSN a ainsi déposé une requête en accréditation auprès du Tribunal administratif du travail (TAT) afin de représenter les serveurs, serveuses, barmen et commis offrant le service à la clientèle sur ces bateaux.

« Nous sommes fiers d’accueillir ces travailleuses et ces travailleurs qui sont au cœur du succès commercial de l’entreprise Croisières AML, explique le trésorier de la Fédération du commerce–CSN, Michel Valiquette. Ils savent bien que cette entreprise a, par le passé, été reconnue coupable d’avoir entravé les démarches de certains salarié-es pour se syndiquer mais ils ont rejeté l’intimidation. Ils ont fait valoir leur droit, un droit protégé par la constitution et ils pourront compter sur l’appui indéfectible de la CSN, à tous les niveaux, pour constituer leur syndicat, améliorer leurs conditions de travail et avoir plus d’emprise sur les relations de travail ».

 La Fédération du commerce (FC–CSN) regroupe quelque 30 000 travailleuses et travailleurs dont plus de 7000 oeuvrant dans le secteur dans l’hôtellerie, les loisirs et la restauration.

Hoodstock we rise / on s’élève – édition 2017

Le 11, 12 et 13 août 2017 se tiendra la quatrième édition du forum social de Montréal-Nord, Hoodstock. Cette édition a été pensée dans la continuité de la précédente et fera écho aux conférences et discussions qui s’y sont tenues, tout en donnant un élan supplémentaire et en transformant les discussions et apprentissages en actions. Ainsi, Hoodstock 2017 sera consacré à la célébration du génie des personnes racisées qui déploient leur plein potentiel pour devenir les acteurs et les actrices de leur élévation collective.

HOODSTOCK est un «hub» générateur de projets innovants
Hoodstock en 2017 se transforme en «hub» générateur de projets pouvant transformer concrètement la vie des citoyen-nes de Montréal-Nord. Ainsi le samedi 12 août de 13h à 15h, six projets seront présentés par des militant-e-s qui œuvrent au quotidien à améliorer la vie citoyenne, en s’attaquant de front aux injustices et aux inégalités systémiques par des projets et des idées ingénieuses. Les projets mis de l’avant cette année seront axés sur la culture, les médias, la santé, la recherche, le numérique, la justice et la création d’emploi.

Certains de ces projets, tels que le projet des cliniques de proximité et le service Juripop, seront même expérimentés grâce à des kiosques éphémères de services publics offerts aux citoyen-nes toute la journée du 12 août.

HOODSTOCK bâtit un réseau de solidarité international
Par ailleurs, plusieurs conférences-ateliers sont prévus avec des invités de renom venus de France, des États-Unis et du Canada pour échanger sur leurs meilleures pratiques et réfléchir, le temps d’un forum, à comment bâtir un réseau de solidarité à l’international. En effet, nous avons la conviction que dans le contexte mondial actuel, nous devons urgemment centrer les marges et nous organiser pour contrer le racisme, les inégalités et toutes les injustices. Assa Traoré (auteure et fondatrice du collectif Justice pour Adama, France), Kali Akuno (militant et fondateur de Cooperation Jackson, USA) Desmond Cole (journaliste et documentariste, Toronto), Viviane Michel (Présidente de Femmes Autochtones du Québec)… ont toutes et tous répondu.e.s présent.e.s et seront parmi nous le samedi 12 août pour témoigner de leur solidarité et joindre leurs efforts aux nôtres.

HOODSTOCK mise sur la jeunesse
Les jeunes sont à nouveau au coeur de Hoodstock puisque cinq formations leur seront dédié.e.s. Des ateliers de rap et d’écriture, de création de jeux vidéo, de breakdance, d’introduction aux médias visuels /vidéo seront offerts gratuitement et seront animés par des artistes engagé.e.s et de renom, tels que Webster (Historien et rapper de Québec), Meryem Saci (de Nomadic Massive) et Henri Pardo (réalisateur, comédien et créateur).

HOODSTOCK est aussi un rendez-vous artistique et culturel
Nous célébrons l’ouverture de la première librairie entièrement dédiée aux autrices et auteurs racisé-es : Racines qui accueillera le dimanche 13 aout une rencontre littéraire dédiée aux auteur-es queer, trans et racisé-es. Nous ouvrons également une scène, le samedi 12 août à partir de 19h30, à plusieurs artistes qui viennent nombreuses et nombreux  célébrer avec nous l’engagement, la résilience et l’autodétermination de nos communautés.

Une ambulance en moins pour le secteur d’Oka

Pendant une période de huit heures, les règles de santé et sécurité des services préhospitaliers, jumelées au non-remplacement de deux travailleurs, ont eu pour conséquence de priver le secteur d’Oka d’un véhicule ambulancier, vendredi le 28 juillet.

En effet, les horaires de faction appelés « 7-14 » font en sorte qu’un paramédic doit être disponible 24 heures sur 24 sur une période de sept jours, mais que s’il effectue 16 heures de travail consécutives, il a droit à une pause de huit heures. Yan Bonhomme, président du Syndicat des paramédics Laurentides-Lanaudière – CSN, explique : « C’est ce qui s’est produit aujourd’hui vendredi. Le véhicule habituellement affecté au secteur Oka n’était pas sur place entre 8 h 30 et 16 h 30 et contrairement à l’habitude, il n’y a pas eu de véhicule de remplacement. M. Bonhomme ajoute que c’est alors les paramédics du secteur de St-Eustache qui doivent couvrir le secteur d’Oka et que 15 minutes de route séparent les deux secteurs. « Nous ne pouvons en tant que syndicat, passer sous silence cette situation ».

La présidente du conseil central des Laurentides (CSN), Chantal Maillé, est très préoccupée. « Il est inadmissible et irresponsable qu’en pleine période de vacances, un endroit populaire et très fréquenté en raison de la plage d’Oka et du parc aquatique de Pointe-Calumet, soit privé d’un véhicule ambulancier. Faut-il attendre l’irréparable ?»

Les horaires de travail au cœur des négociations
Pour Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN et responsable politique du dossier des services préhospitaliers, il s’agit là un exemple concret de l’aberration de ce type d’horaire, qui fait en sorte d’épuiser les paramédics en raison d’une obligation de disponibilité excessive. « De toute évidence, la situation représente un risque potentiel de bris de service pour certaines régions. Il n’est donc pas surprenant que la question des horaires et de la surcharge de travail soit un point essentiel des actuelles négociations tant dans les Laurentides qu’à la grandeur du Québec », conclut-il.

À propos de la CSN
La CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, dont la Fédération de la santé et des services sociaux, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux. Le Conseil central des Laurentides regroupe quant à lui près de 90 syndicats de la région.