Vote de grève chez Autobus Gil-Ber

Réunis en assemblée générale le 6 novembre 2017, c’est avec une détermination sans borne que les conducteurs et mécaniciens des autobus Gil-Ber, affectés au transport d’élèves de la commission scolaire des Samares, ont adopté à scrutin secret un mandat de grève incluant la grève générale illimitée à être exercé au moment jugé opportun, et ce, dans une proportion de 100 %. Les membres du syndicat ont également adopté à l’unanimité un mandat de moyens de pression à être exercé au moment jugé opportun.

Contexte
La convention collective est échue depuis le 30 juin dernier et les parties s’affairent à négocier. Cependant, les demandes de l’employeur sont élevées et visent à diminuer les conditions de travail de ses conducteurs et mécaniciens d’autobus scolaire.

« Cela est inacceptable et incompréhensible » explique la présidente du syndicat, Josée Dubé. « Nous avons déposé un projet syndical de négociation réaliste. L’employeur a renouvelé ses contrats avec la commission scolaire des Samares pour les 5 prochaines années. Tous les ingrédients sont en place pour maintenir et améliorer nos conditions de travail. »

Secteur difficile
Rappelons que les employeurs de transport scolaire ont des difficultés à recruter des conducteurs et à les garder à leur emploi. « C’est un travail exigeant avec des conditions de travail déjà difficiles. Ils doivent, notamment, assurer la sécurité des élèves, ce n’est pas une mince responsabilité. Alors qu’on leur demande, encore une fois, de baisser leurs conditions de travail, est bien mal perçu par les membres du syndicat, mais aussi par la population en général. » soutien Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés des services publics – CSN (FEESP-CSN).

Les parties doivent se revoir pour négocier, le mercredi 22 novembre 2017.

À propos
Le Syndicat des travailleurs des autobus Gil-Ber (CSN) regroupe 70 salarié-es membres de la Fédération des employées et employés des services publics-CSN et affilié au Conseil central de Lanaudière – CSN. Les autobus Gil-Ber offrent le service de transport scolaire pour la population étudiante des municipalités suivantes : Saint-Lin-Laurentides, Sainte-Julienne, Rawdon, Saint‑Calixte, Chertsey, Entrelacs et Notre-Dame-de-la-Merci.

Les coopératives du secteur détiennent les clés d’un règlement

Ce midi, une délégation de la FSSS–CSN a manifesté en appui aux paramédics à l’emploi de la Coopérative de travailleurs d’ambulance de l’Estrie. Cette coopérative de même que celles de Québec et de la Montérégie, ont entre leurs mains les clés permettant de régler, enfin, les conventions collectives du secteur préhospitalier, échues depuis le 31 mars 2015.

La semaine dernière, en négociation, la CSN et ces coopératives de même que quelques autres entreprises privées avec qui elles ont formé une coalition patronale ont réalisé des progrès importants. Un des enjeux demeurant sur la table est la question de la surcharge de travail. La CSN propose l’introduction d’un mécanisme sur le fardeau de tâche, dont le coût pour les employeurs est minime. Le refus des coopératives d’inclure un tel mécanisme aux conventions collectives est d’autant plus déplorable qu’elles assurent aux travailleuses et aux travailleurs vouloir s’attaquer au problème de la surcharge de travail.

« Ce n’est pas une négociation comme une autre, explique le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. Le cœur des revendications des paramédics concerne la charge de travail et les horaires de travail. Trouver des solutions à ces problèmes, c’est s’assurer que la population est bien servie par un personnel qui n’est pas constamment à la course, qui n’a pas continuellement à se battre contre la montre pour intervenir dans des délais raisonnables. Les coops sont sensibles à cet enjeu, il faut le régler. »

Pour le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse, l’occasion est parfaite pour les coopératives de s’entendre avec les syndicats afin de travailler ensuite de concert à un renforcement des services préhospitaliers au Québec. « Les paramédics du Québec se donnent corps et âme au quotidien. Ils ont droit non seulement à une juste reconnaissance, mais aussi à ce qu’on leur donne véritablement les moyens de remplir adéquatement leur mission. Dresser un véritable portrait de la charge de travail pour identifier des pistes de solution est à cet égard incontournable. »

Règlement possible

Advenant un changement de position de la part des coopératives quant aux surcharges de travail, la perspective d’un règlement global de ce conflit pourrait se matérialiser, car il s’agit d’un des seuls sujets sur lesquels les syndicats et les employeurs ne se sont pas entendus. En ce qui a trait aux horaires de travail désuets (horaires de faction), les échanges se poursuivent avec le gouvernement.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier. Elle compte plus de 120 000 membres dans les services de santé, les services sociaux et les services de garde. Elle est affiliée à la CSN qui compte 300 000 adhérents de tous les secteurs d’activité.

587 directions visitées par des délégations de syndiquées

À cinq jours de la reprise des négociations nationales avec le ministère de la Famille et les associations d’employeurs, 11 000 travailleuses des CPE, syndiquées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), vont une fois de plus se mobiliser aujourd’hui afin de signifier leur ras-le-bol face aux négociations qui piétinent. En plus de porter leur t-shirt, J’appuie ma négo, les travailleuses iront en délégation remettre aux directions des CPE une déclaration expliquant les enjeux sur la protection de la qualité des services et annonçant l’intention de recourir à la grève advenant un échec des pourparlers.

CPE Monsieur Grosse Bedaine, Québec

En incluant toutes les installations syndiquées à la CSN, ce sont 587 membres de directions de CPE qui seront ainsi rencontrées par ces travailleuses qui sont toujours sans conventions collectives depuis le 31 mars 2015. « Nous vous rappelons que jamais le niveau d’exaspération, mais aussi de mobilisation des travailleuses n’a été aussi élevé », peut-on lire dans la déclaration. Les travailleuses de notre CPE, comme près de 11 000 autres (…), entendent donc se faire respecter. C’est d’ailleurs le sens du mandat de grève à 94 % qu’elles ont confié à leur comité national de négociation en septembre dernier, soit de tout mettre en œuvre pour préserver leurs acquis, jusqu’à recourir à ce moyen de pression lourd si nécessaire ».

Pour Louise Labrie, du comité national de négociation des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), les prochains pourparlers prévus les 24 et 25 octobre avec le ministère de la Famille et les employeurs seront cruciaux : « On souhaite en arriver à une convention collective qui réponde véritablement à toutes nos priorités de négociation. Faire la grève n’a jamais été un objectif en soi. Au contraire. Mais il n’est pas question d’accepter une entente à rabais ».

Bien que la majorité des aspects non pécuniaires soient réglés, bien d’autres enjeux demeurent. Parmi eux figurent la protection de la qualité éducative et le soutien aux enfants ayant des besoins particuliers effectués par des éducatrices et des éducatrices spécialisées, des ratios enfants/éducatrice qui permettent l’atteinte des objectifs éducationnels, la planification pédagogique, la participation des travailleuses au conseil d’administration et à l’assemblée générale du CPE, les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective et les disparités régionales.

Pour Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN et responsable du secteur des CPE : « Les travailleuses n’accepteront jamais de participer au nivellement de la qualité des services vers le bas, voire vers la médiocrité, que tentent d’imposer la partie patronale, alors que l’on vient de souligner une nouvelle fois l’apport des CPE dans le développement du Québec, selon le site Commercemonde.com. Elles refusent aussi de faire les frais des compressions récurrentes de plus de 300 millions de dollars depuis 2014, et qui se manifestent par d’importants reculs sur les aspects pécuniaires. Or, le gouvernement dispose de marges de manœuvre inégalées de plus de 4,5 milliards de dollars pour la seule année 2016-2017 (3,3 milliards en 2015-2016), résultant de l’austérité encore bien présente dans les services à la population. »

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans quelque 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait le plus fort contingent dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN

Les enjeux de santé mentale mis en lumière

Du 15 au 21 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). Depuis plusieurs années, le Conseil central de Lanaudière­­–CSN (CCL–CSN) profite de l’occasion pour soulever des enjeux de santé et de sécurité propres à un type d’emploi présent sur son territoire. Cette année, l’accent est mis sur le travail des premiers répondants.

« Dans notre région, nous avons plusieurs centaines de femmes et d’hommes qui, dans le cadre de leur travail, interviennent quotidiennement lors d’événements graves. Que ce soit à titre de paramédic ou d’agente et agent correctionnel à l’Établissement Joliette, ces premiers répondants vivent des situations extrêmes qui peuvent avoir des répercussions importantes sur leur santé, particulièrement leur santé mentale », lance Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière.

Afin de faciliter l’accès à des ressources spécialisées pour les travailleuses et les travailleurs de première ligne, les paramédics du Québec ont développé, depuis juin 2015, un partenariat avec La Vigile, une maison d’accueil avec des programmes d’aide particuliers pour les personnes qui portent l’uniforme. Daniel Bourbonnais, vice-président du syndicat des paramédics Laurentides-Lanaudière–CSN, croit que le grand nombre de paramédics qui recourent aux services de La Vigile envoie un message clair. « Notre travail c’est d’intervenir rapidement et efficacement lors de situations d’urgence. Les événements traumatisants auxquels nous sommes confrontés de façon répétée causent très souvent de la souffrance psychologique et c’est le devoir du gouvernement de se préoccuper de la santé de ses employé-es ».

C’est d’ailleurs dans le but d’obtenir une législation québécoise pour la reconnaissance du trouble de stress post-traumatique (TSPT) chez les premiers répondants que le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) a lancé, le 26 septembre dernier, le court-métrage percutant Travailler au bord du gouffre, qui présente la violente réalité dans laquelle évoluent les agentes et agents correctionnels. Ce court-métrage est un des outils utilisés par UCCO-SACC-CSN dans le cadre d’une campagne plus large pour demander aux gouvernements fédéral et provincial de prendre leurs responsabilités vis-à-vis de la santé de tous les travailleurs et les travailleuses de la sécurité publique. « Les dernières données de l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique indiquent que près de 30 % des agentes et agents correctionnels développeront un TSPT. Ce chiffre alarmant nous commande de trouver rapidement des solutions concrètes, autant du côté de la prévention que du diagnostic et des traitements », affirme Frédérick Lebeau, président régional du Québec pour UCCO-SACC-CSN.

Lebeau tient aussi à souligner que les législations diffèrent grandement d’une province à l’autre quant à la présomption de stress opérationnel pour les premiers répondants, ce qui entraîne une grave iniquité de traitement pour les agents correctionnels à travers le Canada, particulièrement au Québec, où aucune mesure en ce sens n’existe dans le cadre législatif actuel.

Dans le cadre de cette semaine de sensibilisation, le Conseil central de Lanaudière–CSN (CCL–CSN) invite tous ses syndicats affiliés à tenir une activité sous le thème Prévenir, c’est anticiper. « Nous souhaitons que les syndicats utilisent cette activité pour identifier les risques dans leur milieu de travail et qu’ils trouvent des moyens pour corriger les situations problématiques. Nous organisons aussi une rencontre avec tous les représentants en santé et sécurité des syndicats de la région afin d’échanger sur les bons coups des uns et des autres », ajoute Luce Melançon, vice-présidente du CCL–CSN et responsable du dossier SST.

La CSN profite de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail pour rappeler les statistiques inquiétantes dévoilées en 2016 par la CNESST : 80 morts à la suite d’un accident (11 de plus qu’en 2015) et 137 décès à la suite d’une maladie professionnelle (10 de plus qu’en 2015). «Ces statistiques sont les pires enregistrées depuis les dix dernières années. Il est inacceptable que le travail rende malade ou pis encore, qu’il tue autant dans toutes les régions du Québec », conclut Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

Des syndicalistes de tous les continents préparent leur plan d’action

La vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, participe à la 3e conférence de la Confédération syndicale Internationale qui se déroule du 11 au 13 octobre, à San José au Costa Rica, sur le thème « Construire le pouvoir des travailleuses ».

Cette assemblée pour le moins cruciale, qui réunit près de 200 participantes, s’inscrit dans un contexte où la conjoncture politique et économique aux États-Unis et ailleurs met à mal les droits des femmes à travers le monde. Elle vise ainsi à prendre à bras le corps la misogynie ambiante et le populisme décomplexé pour étendre l’action syndicale et ses valeurs de solidarité, de démocratie et de paix.

 

Agir sur tous les fronts
Plusieurs thèmes seront abordés durant cette conférence, dont celui de l’élimination de la violence sexiste au travail. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 35 % des femmes de plus de 15 ans – ce qui représente près de 820 millions de femmes dans le monde – ont subi de la violence sexuelle ou physique à la maison ou au travail. Cette violence sexiste a des impacts considérables sur la santé physique et psychologique des femmes, sans compter les effets nocifs sur leurs conditions de travail.

Au sortir de cette rencontre, les femmes syndicalistes seront à pied d’œuvre pour influencer leurs gouvernements par une recommandation à l’Organisation internationale du Travail (OIT) en vue de l’adoption d’une convention, en juin 2018, sur la violence et le harcèlement au travail. À cet effet, la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, animera vendredi matin l’atelier francophone sur la violence sexiste afin d’encadrer la réflexion sur les stratégies à développer en vue de l’adoption de cette convention à l’OIT.

Pour elle, il est impératif de favoriser l’intégration des femmes dans les syndicats afin de leur permettre de militer et de s’impliquer dans les structures. « Les femmes sont une force pour le mouvement syndical. Il faut que les comités exécutifs de nos organisations, et ce à tous les niveaux, donnent l’exemple et qu’ils intègrent plus de femmes dans leurs rangs. Ainsi, nous pourrons accroître les possibilités d’organiser et de mobiliser des travailleuses et des militantes qui s’activeront à leur tour pour la défense des droits des femmes au travail. »

Toutes pour une
Les participantes de la conférence mènent toutes le même combat : parvenir à faire reconnaître qu’il existe encore des inégalités entre les femmes et les hommes et qu’il faut s’y attaquer. « Nos gouvernements, quels qu’ils soient, ont une responsabilité à cet égard et doivent adopter des mesures pour contrer ces inégalités, enchaîne Véronique De Sève. Au Québec, nous avons un levier, qui est l’analyse différenciée selon les sexes (ADS), et nous comptons bien faire pression sur le gouvernement pour qu’il l’utilise de façon systématique lorsqu’il adopte une loi ou un programme quelconque. »

Dans bien des États, le peu de mesures tangibles en conciliation travail-famille et les emplois précaires et mal rémunérés surtout occupés par les femmes constituent des freins à leur implication syndicale. « Toutes autant que nous sommes cette semaine, nous avons bien l’intention de poursuivre cet aspect de la lutte afin d’améliorer cette situation qui nous empêche d’atteindre l’égalité au travail », conclut la vice-présidente de la CSN.

Les cachotteries du partenariat public-privé vont nous coûter cher longtemps !

Réunis ce midi devant le nouveau CHUM en partenariat public-privé (PPP), la CSN, Médecins québécois pour le régime public (MQRP), le député Amir Khadir et le professeur de l’INRS Pierre J. Hamel ont dénoncé les cachoteries de ce contrat secret. Le nouvel hôpital est à peine ouvert que déjà plusieurs exemples viennent illustrer les risques importants de gaspillage de fonds publics.

Combien va nous coûter le PPP ?
Les premiers patients viennent tout juste d’arriver au nouveau CHUM en PPP et déjà plusieurs problèmes qui risquent de nous coûter cher apparaissent. Encore aujourd’hui, il est difficile de savoir combien la construction du CHUM a coûté. Et comme les contrats des CHUs en PPP ont été maintenus secrets, il est impossible de connaître les coûts pour l’entretien de ces hôpitaux pour les 34 prochaines années. Le bureau d’une employée de bureau a par exemple été installé au mauvais endroit et cela impliquera un coût supplémentaire pour le CHUM. Dans un hôpital de pointe comme le CHUM, il y aura toujours de petites choses à changer et des modifications plus importantes à faire pour répondre aux besoins de la population et tout cela va engendrer des extras qui s’accumuleront rapidement. L’hôpital vient tout juste d’ouvrir et nous avons des exemples d’extras que veulent nous facturer les PPP.

« Contrairement au gouvernement Couillard, nous pensons qu’il n’y a pas grand-chose de bon à célébrer avec l’ouverture du CHUM en PPP. Parce que la grande question demeure : combien va nous coûter l’entêtement des libéraux à favoriser le PPP ? Le contrat est secret. Il n’y a donc pas moyen de savoir combien ça va nous coûter collectivement pour l’entretien de cet hôpital qu’on a payé très cher, trop cher ! Le gouvernement est bien pressé à continuer de couper dans le réseau de la santé, mais visiblement pas à faire le ménage dans les CHUs en PPP pour économiser des milliards ! », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Si les libéraux ne veulent pas rendre l’information publique, nous oui !
Les dépassements de coûts, le manque de transparence et les retards des CHUs en PPP ont fait la manchette. Plusieurs pourraient croire que le bourbier s’achève avec l’ouverture du CHUM. Pourtant, les cachoteries des PPP ne peuvent qu’ouvrir la porte à des dérives. Et c’est d’ailleurs ce que nous enseignent nombre d’exemples à l’international, où de plus en plus de PPP sont rachetés ou même résiliés par des gouvernements. La CSN lance donc un appel à toute personne qui aurait de l’information sur des vices cachés ou qui serait en mesure de nous faire parvenir des documents démontrant les extras que le PPP voudrait nous faire payer. La CSN distribuera d’ailleurs des cartes partout au CHUM pour rejoindre l’ensemble du personnel.

« Si c’est comme au CUSM, il ne faudra pas attendre longtemps avant de voir s’accumuler les malfaçons. Si le PPP a tout pour plaire au consortium et aux bureaux d’avocats qui vont gérer les nombreuses chicanes entre l’hôpital et le consortium, il a tout pour frustrer le citoyen ! Comme le gouvernement ne veut pas faire la lumière sur les millions de dollars qu’on dépense dans les CHUs en PPP, nous allons nous en occuper. C’est pourquoi nous lançons un appel à toutes ceux qui auraient des informations sur les extras, les vices cachés et autres malfaçons du CHUM en PPP », de conclure Jean Lacharité.

Si vous avez des informations à transmettre sur les extras, les vices cachés et autres malfaçons des CHUs en PPP, veuillez écrire à OtagesDesPPP@hotmail.com

Les employé-es mis à pied ne se laisseront pas faire

Les employé-es de soutien du Collège Stanislas mis sauvagement à pied en juin dernier ont profité de la journée portes ouvertes pour rappeler à l’employeur qu’il devra assumer les conséquences de ses gestes.

Lors d’une manifestation bruyante mais pacifique, les travailleuses et les travailleurs, aujourd’hui sans emploi, ont sensibilisé les visiteurs à l’attitude méprisante de la direction du collège.

Le Syndicat des employé-es de soutien du Collège Stanislas (CSN) a aussi enclenché des procédures judiciaires afin que justice soit rendue. « Nous avons pris les moyens afin de contester le recours à la sous-traitance, alors que notre convention collective encadrait cette question. Nous avons aussi pris les moyens afin que l’employeur nous réintègre et nous dédommage en lien avec ce que nous avons subi », a expliqué le président du syndicat, Jean Lacoursière.

La CSN, le syndicat des employé-es de soutien ainsi que le collège Stanislas ont exprimé la volonté commune d’accélérer le processus d’arbitrage devant le Tribunal administratif du travail.

Des travailleuses et des travailleurs qui font toute la différence

Chaque jour au Québec, près de 200 000 personnes se rendent au travail dans les établissements d’enseignement. Parmi celles-ci, on trouve plusieurs dizaines de milliers d’employé-es de soutien. En cette Journée nationale du personnel de soutien en éducation, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) tient à souligner la contribution essentielle de toutes ces travailleuses et travailleurs qui se dévouent au quotidien dans les commissions scolaires, les cégeps, les collèges privés et les universités du Québec.

« Les membres du personnel de soutien dans les établissements d’enseignement travaillent souvent dans l’ombre. Pourtant, ces femmes et ces hommes participent activement à la réussite éducative des jeunes et moins jeunes », affirme Sylvie Tremblay, vice-présidente de la FEESP.

Les employé-es de soutien en éducation sont omniprésents tout au long du parcours scolaire. De l’administration à l’entretien des bâtiments, en passant par l’organisation scolaire, le soutien aux élève en difficulté, les services de garde et la préparation des travaux pratiques, ils occupent des emplois variés, essentiels au bon fonctionnement du réseau d’éducation québécois. « Leur expertise, leur compétence et leur engagement auprès des élèves, des parents, des enseignants, des professionnels et des directions d’établissements font la différence », ajoute Louis Langlois, président par intérim et secrétaire général du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

Pour la fédération, il est important que la reconnaissance du travail de tous ces employés ne se limite pas aux célébrations de la journée. « Aujourd’hui, nous entendrons des représentants du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et des directions d’établissements venir encenser le travail du personnel de soutien. Il est plus que temps que cette reconnaissance se transforme aussi en gestes concrets, par exemple un vrai travail de collaboration avec les employé-es de soutien pour l’élaboration des plans d’action du réseau de l’Éducation », conclut Johanne Cadieux, présidente du Secteur cégeps de la FEESP–CSN.

Une sentence qui envoie un message clair

Sentence a été rendue au Palais de Justice de Québec dans le procès au criminel pour fraude de Nadine Girard à l’endroit du Syndicat du personnel éducateur et professionnel du Centre jeunesse de Québec-CSN. Mme Girard, qui avait plaidé coupable aux accusations, a été condamnée à 18 mois de prison ferme.

Pour la CSN, cette décision marque la fin d’une triste saga. Elle a toutefois le mérite d’envoyer un message clair : les fraudes syndicales, bien que très rares, ne restent pas impunies. Durant les nombreux mois pendant lesquels les procédures de vérification, d’enquête et judiciaires se sont tenues, la CSN a soutenu son syndicat, afin que justice soit rendue.

Rappel des faits 
Rappelons que Mme Girard avait fait l’objet de poursuites au civil et au criminel. 
Elle avait alors reconnu sa responsabilité civile et plaidé coupable aux accusations criminelles qui pesaient contre elle.

Au printemps dernier, Nadine Girard avait remboursé au syndicat la somme de 10 000 $. Un jugement en instance civile ordonnait qu’elle rembourse la somme de 490 000 $. 
À ce jour, elle doit toujours 490 000 $.

Lors de ses représentations sur sentence en Cour criminelle, Mme Girard s’est vue imposer une peine de 18 mois de prison ferme. Elle avait plaidé coupable le 10 mars dernier.

La CSN et ses organisations affiliées ne feront pas d’autres commentaires.

Inauguration officielle de la Scierie St-Michel

Hier, le 30 août 2017, la Scierie St-Michel Inc. située à Saint-Michel-des-Saints procédait à l’inauguration officielle de ses installations en présence de Marcel Hogue, président du syndicat, de Patricia Rivest, présidente par intérim du conseil central de Lanaudière, de Louis Bégin, premier vice-président de la FIM–CSN et d’Yvan Duceppe de MCE Conseils.

Un peu d’histoire
Cette scierie a passé entre les mains de différents acquéreurs tels que Forex, Louisiana Pacifique pour terminer aux entreprises Tag qui a acheté la scierie en 2008 alors qu’elle était fermée depuis 2006. Sous le règne des Entreprises Tag, les salariés ont fait des efforts financiers astronomiques faisant des concessions salariales de l’ordre de 17 % dans le but de maintenir leur emploi. Malgré tout cela, la compagnie a déclaré faillite en juillet 2014 mettant ainsi à la rue une soixantaine de travailleurs.

Louis Bégin, premier vice-président FIM–CSN; Marcel Hogues, président, Syndicat des employé-es de la Scierie de St-Michel-des-Saints (FIM–CSN); Jean-François Champoux, PDG, Scierie St-Michel Inc.; Yvan Duceppe, MCE Conseils; Pierre-Luc Parent, Conseiller syndical FIM–CSN

Un groupe d’investisseurs local composé de gens d’affaires de la municipalité, appuyé par une coopérative de travailleurs, ont décidé de reprendre en main la ressource naturelle et la scierie afin d’être seul maître à bord.

La démarche a pris plus deux ans avant d’obtenir le financement nécessaire à l’acquisition et la remise en ordre de l’usine afin d’avoir une scierie compétitive.

De l’aide et de bons conseils

Plusieurs intervenants au dossier ont permis à ce projet de prendre son envol. Notamment MCE Conseils, qui est un appui indéniable à la coopérative de travailleurs afin d’être un acteur important dans le démarrage de la scierie, la FIM et le conseil central de Lanaudière, par leur intervention cruciale auprès des instances gouvernementales en prévision d’obtenir le financement nécessaire au démarrage. Filaction a également investi dans le projet, et ce, sans compter l’apport financier des entrepreneurs de Saint-Michel-des-Saints et celui également des travailleurs.

Au moment de l’inauguration, c’est plus de 70 travailleurs qui y ont trouvé un emploi. Cette histoire est un exemple concret, qu’avec beaucoup de travail et l’implication des gens de différents milieux, il est possible de se réapproprier nos ressources et de créer de l’emploi avec l’aide de la CSN.

La loi 101 : 40 ans de fierté

À l’occasion du 40e anniversaire de la Charte québécoise de la langue française, la table de concertation Partenaires pour un Québec français (PQF) lance une campagne nationale de fierté sur la loi 101. Sous le thème : La loi 101 : 40 ans de fierté. Toujours à la mode, depuis 1977, PQF souhaite notamment rappeler les progrès réalisés grâce à l’adoption de la Charte. Ces célébrations seront l’occasion pour la dizaine d’organisations de la société civile formant PQF de réitérer l’importance du français comme seule langue commune et officielle du Québec. En s’appuyant sur les progrès réalisés depuis 40 ans, PQF fera valoir ses revendications auprès du gouvernement dans les prochaines semaines, notamment un renforcement de la loi 101 .

« Notre objectif est de faire en sorte que la société québécoise se réapproprie avec fierté cet outil, toujours aussi utile que nécessaire, qu’est la Charte de la langue française. Aujourd’hui, nous lançons un appel à poursuivre le renforcement du français au Québec tout en entretenant la fierté de faire du français la langue commune du Québec, et ce, dans tous les domaines de la vie ! », déclare Éric Bouchard, coordonnateur de PQF. « La loi 101, ce n’est pas une relique d’une autre époque. Elle demeure tout à fait pertinente en 2017. Nous pensons qu’il est important de profiter de ce 40e anniversaire pour rappeler à quel point la Charte a permis de définir le Québec contemporain ».

Des succès sur tous les fronts

« Avec la loi 101, le français est devenu la langue d’enseignement et de l’intégration au Québec, rappelle la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot. Même si notre langue doit toujours être promue et protégée, nous pouvons dire aujourd’hui que le français permet à de nombreux Québécois et Québécoises de se réunir, peu importe leur origine. C’est un acquis précieux pour le vivre-ensemble au sein de notre société. »

« L’apprentissage et la maîtrise de la langue française permettent non seulement d’accéder au patrimoine culturel du Québec et de se l’approprier, mais aussi de partager et d’enrichir une culture commune, peu importe nos origines. De plus, comme langue d’enseignement, le français donne à l’école publique un moyen d’assurer sa mission de mixité sociale, d’où l’importance de la préserver et de la célébrer aujourd’hui ! », renchérit le président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Sylvain Mallette.

« De même, en instaurant le français comme langue des institutions publiques, le Québec a marqué clairement que le français est la seule langue commune au Québec. Il faudra demeurer vigilant devant certaines tendances à une ’’ bilinguisation ’’ de nos institutions », poursuit le président du Syndicat de la fonction publique et parapublique (SFPQ), Christian Daigle.

« Dans les milieux de travail, les progrès réalisés en 40 ans sont remarquables. Il n’y a pas si longtemps, l’anglais était répandu dans toutes les usines où travaillaient une écrasante majorité de francophones, rappelle le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Les obligations édictées par la loi, les comités de francisation, tout comme le progrès général du français langue commune ont contribué à franciser les milieux de travail. Il y a encore des progrès à faire dans certains milieux mais il convient de souligner tout le chemin parcouru ».

« Nos artistes et leurs œuvres incarnent depuis des décennies une prise de conscience sur notre culture distincte, francophone et fière de l’être. L’adoption de la loi 101 symbolise le volet législatif de cette éclosion de la culture québécoise enracinée dans la langue française, ainsi que de notre volonté de l’affirmer et de la protéger, ajoute la présidente de l’Union des artistes (UDA), Sophie Prégent. Confrontée aux changements démographiques, sociaux ou technologiques, cette loi doit aujourd’hui être renforcée pour s’adapter aux mouvements de notre société. »

La campagne nationale s’étalera sur les prochaines semaines, notamment dans les médias sociaux des organisations de PQF. Des affiches seront également apposées dans de nombreux lieux publics et milieux de travail. Elle vise à rappeler les grands progrès réalisés par le français langue commune, grâce à la Charte, autour de quatre grands thèmes, soit : l’enseignement et l’inclusion, la langue de travail, la langue des institutions et la culture. Sur le site Web de PQF, on retrouvera divers contenus dressant un portrait historique mais également les grands enjeux actuels. PQF appelle donc la population à afficher fièrement son amour pour la langue française et à souhaiter un joyeux anniversaire à la Charte de la langue française. Vive la loi 101 !

Court métrage

De plus, PQF a dévoilé ce matin la bande-annonce du nouveau court métrage « L’adoption de la Charte de la langue française » réalisé dans le cadre de la série Je me souviens, un projet du Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ) dont la production déléguée a été confiée à Babel Films. Le court métrage sera disponible dès samedi matin 26 août sur la page Facebook du collectif Je me souviens ainsi que sur le site du MNQ.

PQF presse le gouvernement d’agir

Le 40e anniversaire de la Charte représente aussi l’occasion, pour PQF, de faire valoir, une fois de plus, ses revendications auprès du gouvernement. Depuis novembre 2012, la table fait pression pour que des modifications législatives soient apportées à la loi 101 afin de rehausser le statut du français dans l’espace public. Malgré ses multiples interventions auprès des élu-es et dans les médias, rien n’a été fait par le gouvernement du Québec.

« Non seulement le gouvernement ne peut plus ignorer le recul du français au Québec, mais il y a urgence d’agir, notamment sur le plan de la langue au travail. Il faut également combattre le bilinguisme institutionnel et les organisations partenaires pour un Québec français comptent toutes mettre l’épaule à la roue. C’est pourquoi nous exigeons du gouvernement une réforme majeure de la Charte de la langue française. Le 5 septembre, nous aurons l’occasion de présenter nos arguments lors d’une rencontre avec le ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Luc Fortin », conclut le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Maxime Laporte.

Pour connaître les propositions de PQF, visitez le site : partenairesquebecfrancais.com.

Spectacle gratuit : Place aux jeunes artistes LGBT+ de la relève

La CSN est ravie de présenter Place à la relève, un spectacle gratuit en association avec Astérik* dans le cadre des activités de Fierté MTL. Se tenant au Parc des Faubourgs le 14 août à 19 h, de jeunes artistes LGBTQ+ québécois prendront la scène pour cette deuxième édition de ce spectacle à ne pas manquer.

La soirée mettra en vedette :

Pour Aurélie Deveaux, qui animera Place à la relève pour la deuxième année consécutive, il s’agit d’une occasion en or pour de jeunes artistes des communautés LGBT+ de faire rayonner leurs talents. « Malheureusement, il demeure difficile pour plusieurs jeunes artistes LGBT+ de se faire connaître, d’où l’importance d’événements comme celui-ci », nous explique l’interprète théâtral et conteur. « De plus, cette année, plusieurs des artistes sont aussi racisés, un geste politique qui vient contrer le whitewashing de la communauté LGBT+. Quand on pense à ce que représente le terme LGBT+, on pense souvent à un homme blanc homosexuel cisgenre, et bien que ces hommes font aussi face à de la discrimination en raison de leur orientation sexuelle, il est primordial de s’attaquer aux enjeux LGBT+ avec une approche intersectionnelle, ce qui implique nécessairement de donner une meilleure visibilité aux personnes trans, non binaires, et racisées.  Nous ne pouvons pas parler des enjeux de la communauté LGBT+ sans aussi parler de toutes les minorités qui en font également partie. »

Le rappeur Lucas Charlie Rose, qui en est aussi à sa deuxième édition du spectacle, partage l’avis que la soirée est intrinsèquement politique du fait même que tout geste public posé par une personne trans est assez révolutionnaire. « Nous ne devons pas oublier que Pride, à son origine, était une émeute, lancée principalement par des personnes trans racisées, alors le fait que Fierté MTL offre une vitrine à des personnes comme moi est un retour aux origines de notre mouvement. Ça mérite d’être célébré. »

Ensemble pour des luttes fécondes

Puisque c’est la rentrée, ce n’est pas un, mais deux titres qui vous sont proposés. Dans l’ordre ou le désordre, les chapitres entremêlés de deux essais québécois, a priori aux antipodes, s’unissent finement en un seul filet d’huile — l’une plus piquante, incisive et lyrique, l’autre plus philosophique, à la fois théorique et pragmatique. Les luttes fécondes — Libérer le désir en amour et en politique, de Catherine Dorion, et Agir ensemble — Penser la démocratie syndicale, de Christian Nadeau, se combinent fort bien pour alimenter la réflexion quant à notre démocratie syndicale.

Les luttes fécondes | Libérer le désir en amour et en politique | Catherine Dorion, Atelier 10, 2017, 116 pages
Agir ensemble | Penser la démocratie syndicale | Christian Nadeau, Somme toute, 2017, 86 pages

Si Dorion place l’individu avant tout au cœur des luttes à mener, c’est qu’elle croit fermement que sa mobilisation passe par la prise de conscience de cette énergie — nommée désir, contenue en chacun de nous, et qui n’aspire qu’à être libérée pour se déployer, créer et lutter. Nadeau, de son côté, faisant le constat que « nos démocraties marchent sur une seule jambe », parce qu’elles s’expriment surtout par les mécanismes représentatifs au sein de nos instances syndicales, plaide pour davantage de mécanismes délibératifs, c’est-à-dire de participation. Cela « implique de construire des lieux d’échanges indépendants, dynamiques et novateurs » en marge des instances formelles. Pour le philosophe, les principales menaces au monde syndical sont internes : il fait la démonstration qu’en alliant ces deux modèles, on pourrait en atténuer les effets. « Le syndicalisme est une lutte collective. Pour agir ensemble, il faut penser ensemble. Et penser ensemble implique de parler entre nous. » Ainsi, c’est par la voie des interactions entre individus que peut s’exprimer l’action collective. Voilà qu’apparaît la trame commune aux deux ouvrages.

Bien que leurs parcours diffèrent grandement (l’une davantage artiste, l’autre professeur), les deux militants semblent ici poursuivre le même but : réformer par l’intérieur (l’organisation, l’individu) en laissant s’exprimer le désir de participer au changement, de « transformer la discontinuité en continuité, les petits points isolés en étendue », et aussi permettre aux « révolutions de prendre pied » (Dorion).

Pour de bons services préhospitaliers d’urgence, partout !

La caravane provinciale des grévistes du secteur préhospitalier était de passage aujourd’hui, à Brossard. Les paramédics de la Montérégie, en grève depuis plus de quatre mois, portent des revendications qui auront pour effet d’améliorer non seulement leurs conditions de vie et de travail mais également la qualité des services à la population. La diminution de la charge de travail et la modernisation des horaires de travail constituent en effet une priorité pour les syndicats, tout comme les salaires et la retraite.

« La question de la charge de travail et des horaires de travail des paramédics est centrale, rappelle le secrétaire-trésorier du conseil central de la Montérégie, Louis-André Boulay. Dans plusieurs localités, le volume d’appels est tel que les ressources en place ne suffisent plus. Cela entraîne des délais non seulement pour des transports moins urgents mais même pour les urgences prioritaires. Les compagnies d’ambulances savent très bien que c’est intenable. Le ministre Barrette aussi, de même que les centres intégrés de santé et de services sociaux. Les maires, les préfets et les députés de ces communautés le savent aussi. Cela fait des décennies qu’on remet à plus tard la recherche de solutions. Nous avons décidé que cette fois, nous limiterions nos demandes à quelques priorités afin de régler le problème une fois pour toute. »

Aux tables de négociation, les propositions patronales font complètement l’impasse sur les priorités des syndicats. Les entreprises soutiennent que les contrats de service qui les lient au gouvernement ne permettent pas de dégager les fonds nécessaires à la conclusion d’une entente satisfaisante. En ce qui a trait à la charge de travail et aux horaires de travail, les entreprises renvoient la balle aux établissements qui fixent les normes alors que le ministre de la Santé et des Services sociaux clame qu’il n’a aucune responsabilité dans ces négociations. Pour les syndicats, la partie de ping-pong doit cesser et tous les intervenants touchés doivent prendre leurs responsabilités.

« Nous demandons aujourd’hui l’appui de toute la population car les gains que nous réaliserons en ces matières profiteront à tout le monde en assurant la meilleure qualité de services possible, en tout temps, explique le président du Syndicat du préhospitalier de la Montérégie, Gaétan Dutil. Je dois dire que nous sentons ce soutien lorsque nous en parlons autour de nous. Il faut que nos députés, le ministre Barrette et nos employeurs entendent ce message et posent les gestes qui s’imposent. »

 

 

Importante victoire de la FSSS–CSN

Après plusieurs mois de démarches juridiques, la FSSS–CSN est parvenue à une entente aujourd’hui avec le Conseil du trésor permettant aux agents d’intervention en milieu psychiatrique du réseau de la santé et des services sociaux de recevoir d’importants ajustements salariaux rétroactivement au 13 avril 2011.

Rappelons que lors de la négociation du secteur public en 2010, la FSSSCSN avait obtenu la création du titre d’emploi d’agent d’intervention en milieu psychiatrique (AIMP). À ce moment, le MSSS et le Conseil du trésor ont déterminé unilatéralement une échelle salariale.

En vertu de l’article 31 de la convention collective de la FSSSCSN, le comité national des emplois devait discuter du libellé et déterminer le juste salaire de ce nouveau titre d’emploi. À défaut d’entente entre les parties, les litiges pouvaient être soumis à l’arbitrage. Après plusieurs mois de discussions, le Conseil du trésor et le MSSS se sont entêtés à ne modifier ni le libellé ni l’échelle salariale. Déterminée, laFSSSCSN a poursuivi la bataille avec un arbitrage qui a débuté le 6 juin 2016.

Une entente pour reconnaître la contribution des agents d’intervention en milieu psychiatrique

L’entente prévoit que l’échelle salariale des AIMP sera modifiée dans les 30 jours de la signature de l’entente ainsi que le libellé, ce qui permettra une plus grande accessibilité à l’emploi. Le titre d’emploi des AIMP sera maintenant classé au rangement 8, et ce, rétroactivement au 13 avril 2011. Au maximum de l’échelle salariale, au 13 avril 2011, les AIMP recevront une augmentation de 1,46 $ de l’heure, soit un ajustement salarial de 7,78 %.

C’est la ténacité de la FSSS-CSN qui a fait fléchir un gouvernement qui prétendait que les AIMP avaient un juste salaire et que le libellé était conforme.  « Le gouvernement libéral va continuer de trouver la FSSSCSN sur son chemin pour s’assurer que le personnel du réseau reçoit un juste salaire », déclare Josée Marcotte, vice-présidente à la FSSSCSN.

« La FSSSCSN va continuer de tout faire pour que le personnel du réseau soit mieux valorisé. Les travailleuses et travailleurs veillent sur la population. Il faut leur donner les meilleures conditions pour donner les services », lance Guy Laurion, vice-président de la FSSSCSN.

Les syndicats de La Presse veulent connaître la position de l’employeur

Les syndicats représentant les 420 employé-es de La Presse et de sa filiale Nuglif exigent de connaître la position de l’employeur concernant les salaires et la sécurité d’emploi, près de 18 mois après l’échéance de leurs précédentes conventions collectives.

Les syndicats veulent poursuivre les négociations en ayant tous les éléments en main. Jusqu’ici, ces négociations ont porté sur des aspects sans incidence financière. Il est plus que temps que les salarié-es de La Presse et Nuglif sachent ce que l’employeur souhaite leur proposer, alors qu’une cinquantaine d’employé-es s’apprêtent à quitter l’entreprise en raison d’une nouvelle ronde de coupes à La Presse, annoncées il y a maintenant près de trois semaines.

« Ces nouvelles compressions inquiètent les employé-es, explique Charles Côté, porte-parole des syndicats de La Presse et Nuglif, regroupés en intersyndicale. Ceux qui ont choisi de ne pas participer au programme de départs volontaires qui se conclut aujourd’hui sont restés à l’emploi de La Presse parce qu’ils apprécient leurs conditions de travail et souhaitent les conserver ou les améliorer, dans la mesure du possible. »

Les employé-es de La Presse et Nuglif sont au fait des difficultés qui frappent l’industrie de la presse écrite. Les employé-es de La Presse ont d’ailleurs proposé il y a huit mois une réduction du temps de travail pour permettre à l’entreprise de réaliser des économies, si cela s’avérait nécessaire.

Mais ils sont aussi bien placés pour comprendre le succès unique que représente l’application La Presse+. Cette application pour tablette numérique lancée en 2013 a procuré au quotidien son lectorat le plus important et le plus fidèle depuis sa fondation en 1884. Ce succès de lectorat s’accompagne d’une efficacité publicitaire qui a fait ses preuves.

Les syndicats ont proposé un calendrier de négociation réaliste qui permettra de renouveler les conventions collectives dans les prochaines semaines, si les deux parties y mettent les efforts nécessaires. Par la suite, les employé-es, l’actionnaire et la direction de La Presse et Nuglif pourront se concentrer sur tous les projets futurs qui ne manqueront pas de requérir nos énergies.

« Un renouvellement des conventions collectives dans le respect et la bonne entente, marqué par une compréhension commune des enjeux et des intérêts de tous, sera assurément une bonne nouvelle, dans un contexte où les bonnes nouvelles se font rares dans le domaine de la presse écrite », poursuit Charles Côté.

L’Intersyndicale regroupe quatre syndicats représentant 420  employé-es de La Presse et de sa filiale technologique Nuglif. Il s’agit du

  • Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (CSN) ;
  • Syndicat des employés de bureau de journaux (CSN) ;
  • Syndicat des travailleurs et travailleuses du centre de l’informatique de La Presse (CSN) ;
  • Syndicat des employés professionnels et de bureau (publicité – FTQ).

Contenu local et canadien exigé

Ce matin, le député Norbert Morin de la circonscription de Côte-du-Sud dans la région de la Chaudière-Appalaches a déposé une pétition à l’Assemblée nationale réclamant une intervention du gouvernement relativement au contenu régional et canadien dans le matériel roulant.

Initiée par le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN, celle-ci demande au gouvernement de revoir la décision de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) d’abaisser les exigences de contenu canadien de 25 à 15 % dans le matériel roulant qu’elle acquiert pour ses opérations.

Dans les faits, l’AMT n’est pas obligée de fixer et de respecter les exigences de contenu qui se retrouvent dans les contrats qu’elle octroie, ce qui menace directement des milliers d’emplois directs et indirects du secteur manufacturier au Québec et l’économie de plusieurs régions, dont celle de la ville de La Pocatière où Bombardier transport fabrique du matériel roulant.

Clément Allard

Mario Guignard, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN, Kathy Beaulieu, secrétaire générale de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN (FIM) et Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN étaient à l’Assemblée nationale pour le dépôt de la pétition.

 

 

 

Le Canada adhère enfin à la Convention 98 sur la liberté de négociation de l’OIT

Pas moins de 68 ans après son adoption par l’Organisation internationale du travail (OIT), le Canada ratifie enfin la Convention 98 portant sur le droit d’association et de négociation collective.

Le 14 juin devient donc une journée historique pour les travailleuses et les travailleurs canadiens, estime la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui est intervenue à maintes reprises pour amener le gouvernement fédéral à signer les huit conventions fondamentales de l’OIT, dont la Convention 98. Ces dernières concernent l’éradication du travail forcé et du travail des enfants, le droit à l’égalité en emploi ainsi que la liberté d’association et de négociation.

La ministre du Travail, Patricia Hadju,et le directeur général du Bureau international du travail, Guy Rider.
Photo: Anne Pineau

L’adhésion du Canada a une valeur surtout symbolique puisque le droit canadien l’oblige déjà, au même titre que les provinces, à respecter la liberté d’association prévue à la Charte canadienne des droits.

La Cour suprême du Canada a établi depuis 2007 que la liberté d’association inclut la liberté de négociation. La Cour avait indiqué « reconnaître que le droit des travailleurs de négocier collectivement est inhérent à leur liberté d’association (et) réaffirme les valeurs de dignité, d’autonomie de la personne, d’égalité et de démocratie, intrinsèques à la Charte. »

En 2015, la Cour franchissait un autre pas en reconnaissant le droit de grève comme droit fondamental « en raison de sa fonction cruciale dans le cadre d’un processus véritable de négociation collective ».

En campagne

En 1995, l’OIT lançait une campagne intensive de ratification des huit conventions fondamentales. À ce jour, il manque encore 129 ratifications pour que l’objectif de ratification universelle soit atteint. L’adhésion du Canada à la Convention 98 est donc déterminante sur le plan international. À deux ans du centenaire de l’OIT, il devenait urgent pour le Canada de signifier sa pleine adhésion aux principes et aux droits fondamentaux du travail.

Selon la CSN, le fait de ratifier des conventions n’est pas suffisant. Encore faut-il respecter les obligations qu’elles édictent. On est loin du compte au Québec où de nombreuses lois ont été adoptées qui contreviennent au droit de négocier, par exemple, récemment, la Loi 15 sur les régimes de retraite du secteur municipal et les décrets mettant fin à la grève en ordonnant le retour au travail des juristes de l’État et des ouvriers de la construction. Ajoutons à cela la loi 8 qui retire aux travailleurs agricoles le droit de se syndiquer et de négocier collectivement leurs conditions de travail. Le gouvernement Couillard, prétendument si respectueux des chartes des droits, se montre en réalité bien peu tolérant lorsqu’il s’agit de la liberté d’association. La CSN espère que ce gouvernement prendra acte de la ratification de la convention 98 par le Canada.

Pour cette 106e conférence internationale du travail, la CSN était représentée par Anne Pineau, adjointe au comité exécutif.

La CSN, fière partenaire du concours Chapeau les filles!

Encore une fois, la CSN se réjouit de remettre trois bourses à des femmes qui se sont démarquées dans le cadre du concours Chapeau les filles! et de son volet Excelle Science.

D’année en année, l’événement permet à des jeunes filles d’intégrer des professions ou des métiers traditionnellement masculins. En remettant les prix, la vice-présidence de la CSN, Véronique De Sève, a salué la ténacité et la détermination des trois étudiantes qui se sont illustrées dans l’édition 2017 du concours. « Je suis très fière de savoir que le soutien de la CSN les aide à poursuivre leur but et à se dégager des rôles plus traditionnels qui leur sont souvent attribués de facto », a-t-elle souligné.

Pour l’édition 2017, les trois bourses de la CSN, décernées chaque annéee à des jeunes filles des communautés ethnoculturelles et autochtones, ont été remises par la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération des professionnèles (FP–CSN), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et par la CSN elle-même à Catherine Speichert, étudiante en charpenterie-menuiserie (DEP) à l’École des métiers et occupations de l’industrie de la construction de Québec, à Keriann Barault-Lindor, étudiante au DEC en Techniques d’intégration multimédia au Collège de Maisonneuve et à Helin Dura, étudiante en Aménagement et environnement forestiers à l’Université Laval.

Rappelons qu’en 2015, le gouvernement libéral avait aboli en douce le concours Chapeau les filles!, dont il a dû rétablir le volet national après avoir subi des pressions de toutes parts. On est encore loin de la coupe aux lèvres en ce qui concerne une réelle intégration des femmes dans plusieurs secteurs encore très masculins. Pourtant, ceux-ci sont souvent synonymes de meilleures conditions de travail et de salaires plus élevés. La déclinaison du concours dans les régions assurait une meilleure portée à l’événement et incitait plus de femmes à participer. Il n’y aucune raison pour laquelle le gouvernement refuse de rétablir le volet régional.