Affronter les cauchemars républicains

La carte professionnelle de Kari Thompson du syndicat étasunien United Electrical, Radio & Machine Workers of America (UE) en dit long : The Members Run This Union / Los miembros dirigen esta unión. Les membres dirigent ce syndicat ! Cette philosophie guide l’organisation syndicale de 60 000 membres depuis sa fondation en 1936, mais elle prend davantage d’importance dans le climat politique particulièrement difficile que connaissent les États-Unis depuis les élections du 8 novembre 2016. Bien que l’arrivée de Donald Trump au bureau ovale soit inquiétante, pour Mme Thompson et l’UE, ce n’est qu’une expression de la montée de l’extrême droite, du néolibéralisme et du capitalisme sauvage qui grugent de plus en plus de terrain dans la conscience politique américaine depuis plusieurs décennies. Mais dans les faits, la résistance au pouvoir du capital ne date pas d’hier, et elle ne disparaîtra pas non plus après la destitution du 45e président des États-Unis ou même après l’élection d’un candidat démocrate lors des prochaines élections. 

Dans les faits, le gouvernement fédéral ne représente qu’une seule partie du casse-tête cauchemardesque auquel le mouvement syndical étasunien fait face. Plusieurs États sont sous le règne des républicains qui se font un grand plaisir de nuire à la capacité des travailleuses et des travailleurs de s’organiser et de négocier collectivement. En Iowa, qui est déjà un État dit right-to-work, les législateurs ont récemment décidé d’imposer des contraintes invraisemblables sur les sujets qui peuvent être abordés lors d’une négociation. « Pour l’instant, les employeurs n’ont pour seule obligation que de négocier le salaire de base avec les syndicats », explique Mme Thompson. « Même les discussions entourant les horaires de travail et les heures supplémentaires sont interdites. C’est absurde ! Ça vaut quoi, précisément, un salaire de base si ces autres éléments sont soustraits du calcul ? » 

Quels autres cadeaux les républicains ont-ils offerts aux patrons d’entreprises de l’Iowa ? Eh bien, il est maintenant contre la loi de négocier les régimes de retraite, les assurances collectives, et même la cotisation à la source. Il va de soi que le chemin est long et la pente très rude pour ces travailleurs dépourvus du Midwest, mais malgré tout, Kari Thompson garde espoir.

« Le climat actuel nous donne la chance de susciter l’intérêt de certains groupes de travailleurs qui s’inquiètent des contraintes que le gouvernement fédéral risque de leur imposer, ou du manque de réglementation en environnement, santé et sécurité au travail. Il y a peut-être un regain d’intérêt dans ces milieux de travail et nous devons saisir l’occasion de les aider à formuler des solutions à ces préoccupations dans des conventions collectives, surtout si elles ne seront pas prescrites dans la loi. »

Aller de l’avant

Le prochain congrès de l’UE se tiendra en août à Pittsburgh, un premier depuis l’élection surprise de Donald Trump. Kari Thompson s’attend à surmonter la scission politique qui est aussi présente au sein du membership de son organisation que dans la population en général, en dépersonnalisant le débat et en se concentrant sur les effets que les politiques de l’administration auront sur la vie des travailleuses et des travailleurs. « C’est certain que nous avons des membres qui ont voté pour Trump ! So what ? Ce n’est plus ce qui est important et l’on n’avancera pas en s’acharnant sur ce fait. En tant que représentant syndical, l’important est d’être à l’écoute pour trouver un terrain commun sur lequel nous pouvons échanger. Montrez-leur que vous écoutez et que vous avez des pistes de solutions aux problèmes auxquels ils font face. Il faut que la conversation soit enracinée dans un enjeu précis. Plus on est dans l’abstraction, plus les noms de politiciens surgissent dans la conversation, plus la conversation risque de tomber à l’eau. Ne nous concentrons pas sur la personne à la tête du pays, mais sur ce que les effets pratiques de ses choix politiques représentent : ça veut dire quoi quand la composition du National Labor Relations Board est dominée par des conservateurs qui ont toujours été contre le droit d’association ? Quel sera l’impact de ces nominations sur notre capacité de négocier nos contrats collectivement ? Et qu’en est-il des nouvelles compressions au Occupational Health and Safety Administation qui était déjà une agence sous-financée ? Le résultat est clair : nos milieux de travail seront moins sécuritaires. Voilà la réalité dans laquelle nous nous trouvons. La façon dont vous avez rempli votre bulletin de vote il y a quelques mois n’est plus importante aujourd’hui. Comment allons-nous aller de l’avant maintenant ? » 

Pour Mme Thompson, une partie de la réponse à sa question repose sur les regroupements progressistes comme Our Revolution, et Democratic Socialist of America (DSA). « Le DSA a 50 000 nouveaux membres depuis l’élection de Trump, dont la plupart ont joint l’organisation sans avoir été sollicités. Pour moi, ça représente 50 000 nouveaux organisateurs. C’est très encourageant. Alors oui, j’en ai de l’espoir. Si on n’en avait pas, que faisons-nous même ici ? »  

Jacques Létourneau réélu à la présidence de la CSN

Au terme du 65e Congrès, qui s’est déroulé à Montréal du 5 au 9 juin, les délégué-es des syndicats ont réélu Jacques Létourneau à la présidence de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) pour le prochain mandat d’une durée de trois ans.

Les quelque 1300 délégué-es ont également réélu par acclamation Jean Lortie au secrétariat général, Pierre Patry à la trésorerie, Jean Lacharité à la deuxième vice-présidence, et Véronique De Sève à la troisième vice-présidence. Caroline Senneville a, pour sa part, été portée à la première vice-présidence de la CSN.

Sur le thème Voir loin, viser juste, les délégué-es ont débattu d’un plan d’action conduisant à la prochaine élection québécoise, en octobre 2018. L’objectif sera alors d’interpeller les partis politiques et les différents candidats et candidates sur un ensemble de positions sociales et liées au monde du travail. « Après trois ans d’austérité, nous souhaitons un changement majeur dans les décisions qui sont prises à Québec, a poursuivi Jacques Létourneau. Au bout du compte, nous pourrons appeler nos membres à sortir les libéraux de Philippe Couillard de l’Assemblée nationale. »

De gauche à droite, Véronique De Sève, 3e vice-présidente, Pierre Patry, Trésorier, Caroline Senneville, 1re vice-présidente, Jacques Létourneau, président, Jean Lortie, secrétaire général, Jean Lacharité, 2e vice-président. | Photo : Michel Giroux

ident de la CSN. Ce Manifeste a été rédigé à la suite d’une consultation menée auprès des syndicats au cours de l’automne et de l’hiver derniers. »

Au cours de ce congrès, qui a réuni plus de 2500 personnes, des propositions sur la vie syndicale ont aussi été adoptées par les délégué-es afin de renforcer l’action des syndicats à tous les niveaux. Il est possible de visionner l’ensemble des vidéos réalisées durant le congrès.

Deuxième mandat pour Véronique De Sève

Véronique De Sève a remporté l’élection face à Félix Sylvestre, officier du syndicat des employé(e)s du centre hospitalier universitaire de Montréal. Elle entame donc son deuxième mandat à la vice-présidence avec un programme défini dont la vie syndicale, la relève et l’égalité femmes-hommes sont les pierres angulaires.

« Le congrès a été clair, la question de la vie syndicale est délaissée depuis les dernières années et tout doit être mis en œuvre pour la revaloriser. On va devoir prendre le taureau par les cornes, mais au fond, il s’agit d’une sorte de retour aux sources! Tous les prétextes vont être bons pour travailler à une vie syndicale dynamique. Il faut nous reconnecter avec la base, lancer des discussions et inviter les membres à y participer activement, les sensibiliser aux enjeux qui les concernent, donner de la formation politique. Il va falloir le faire de concert avec les fédérations et les conseils centraux, qui sont une force extraordinaire pour le mouvement. Concrètement, ça implique d’être plus présents sur le terrain, se mêler aux membres, échanger avec eux dans le cadre d’assemblées de cuisine, de pique-niques, etc.

La question de la relève syndicale sera également prioritaire pour les trois prochaines années. On n’a pas le choix : il faudra redoubler d’ardeur pour susciter la curiosité des jeunes envers le syndicalisme, et bien évidemment, pour mieux favoriser l’intégration des membres des communautés culturelles et des femmes aux exécutifs syndicaux.

Une meilleure participation des femmes passe par une reconnaissance concrète de leur réalité. La CSN a développé des outils pour que les syndicats, les conseils centraux et les fédérations puissent mieux encourager l’implication syndicale des femmes, entre autres par le biais de l’analyse différenciée selon les sexes. Une telle analyse appliquée projet par projet, mesure par mesure, est la meilleure façon d’y parvenir. On va mettre tous les efforts nécessaires afin que l’analyse différenciée selon les sexes devienne un réflexe pour nos syndicats sur le terrain. »

L’union fait la force

L’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre l’Union européenne et le Canada et le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) actuellement en négociation avec les Américains créeront non pas une zone de libre-échange, comme certains le prétendent, mais bien un marché commun. Ils transformeront les services publics en marchandise et feront reculer les États en mettant en avant un marché qui devra s’autoréguler. Une nouvelle conception de la politique émerge. La pression pour harmoniser les normes de production, environnementales et en santé, deviendra insupportable pour les gouvernements qui ont déjà instauré des mesures de régulation. Pire, les États devront faire approuver toutes nouvelles normes nationales par un organisme international de coopération réglementaire.

Les citoyennes et citoyens organisent leur riposte et deviennent activistes. En Belgique, se multiplient Flash mob durant les réunions politiques et économiques et détournement du message des panneaux publicitaires. Une pétition recueille trois millions de signatures contre le TTIP. Soumis à la pression populaire, le Parlement wallon bloque l’AÉCG et demande à la Cour de justice européenne d’examiner les aspects juridiques de la nouvelle Cour d’arbitrage prévue au traité. Jérôme Vivenza, Membre de la Commission exécutive confédérale de la Confédération générale du travail (CGT) souligne respectueusement que c’est l’un des plus petits pays d’Europe qui est parvenu à bloquer cet accord.

En toute objectivité, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC-ACV) et la Fédération générale du travail (FGTB), deux organisations syndicales belges, ne s’en attribuent pas le mérite. « La société civile s’est mobilisée. Les syndicats étaient présents, mais d’égal à égal avec les organismes populaires et non gouvernementaux. L’exposé de Christian Nadeau cadre assez bien avec le fil des événements en Belgique. C’est un véritable mouvement citoyen qui a forcé les politiciens à questionner les dispositions du traité », souligne pour sa part Silvana Bossio, secrétaire nationale de la CSC-ACV.

Les politiciens ont bien tenté de diviser les Belges notamment en plantant le clou de la vieille rancœur entre les Flamands et les Wallons. « Les impacts d’un tel traité sont trop importants. Nous avons travaillé ensemble et nous continuerons à mener cette bataille ensemble avec la société civile », précise Yolanda Lamas du Service des relations internationales et européennes de la FGTB.

La mobilisation se poursuit. « Notre force est la société civile. Aucun syndicat ne doit jouer le rôle de chef d’orchestre d’un tel mouvement de contestation, mais il doit cependant en faire partie », conclut Jérôme Vivenza.

Soulignons que la devise nationale de la Belgique est « L’union fait la force ».


Photo : Michel Giroux

Appuyer l’autonomisation des femmes au Mali et au Sénégal

Thérèse Diarra et Mame Saye Seck sont deux militantes syndicales africaines impliquées dans des projets d’économie sociale et solidaire. La première est une sage-femme malienne. La deuxième une enseignante sénégalaise. Toutes deux participent à des projets appuyés par la CSN. Leur objectif : aider les femmes de l’économie informelle à s’organiser et à s’autonomiser.

Permettre aux femmes du Mali de se prendre en charge

Thérèse Diarra est responsable du Département de l’économie informelle, de la protection sociale et des retraité-es à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Elle a profité de sa présence à son premier congrès de la CSN pour témoigner de l’impact du projet d’économie sociale et solidaire sur les femmes.

Cette initiative créée par la CSTM a permis de former des femmes et des hommes qui travaillent dans plusieurs secteurs de l’économie informelle. C’est le cas pour les teinturières, pour celles et ceux qui travaillent dans le sable et le gravier et pour les vendeuses de poisson.

Le projet qu’elle a coordonné a été un véritable succès. En trois ans, il a permis à plus de 900 femmes de s’organiser. Dès la deuxième année, la demande des femmes était tellement forte qu’il n’a pas été possible de répondre à la demande de tout le monde.

Un bon exemple de ce succès est celui de la présidente du premier groupe formé par le projet du Mali. Depuis sa formation et son implication auprès des femmes de son groupe, elle visite maintenant plusieurs pays d’Afrique pour former d’autres groupes de femmes.

L’implication de ces femmes leur a permis de se prendre en charge et d’améliorer leur niveau de vie. En se regroupant, elles ont fondé une caisse d’entraide pour financer des améliorations de leurs activités. À terme, l’objectif serait de créer une coopérative qui regrouperait l’ensemble des secteurs touchés par le projet.

Thérèse Diarra lance ce message aux délégué-es du congrès de la CSN : la solidarité internationale permet d’aider ces femmes qui se battent dans l’ombre.

Contre l’injustice, les femmes sénégalaises s’organisent

Le projet mené au Sénégal a permis d’appuyer des travailleuses dans cinq secteurs de l’économie informelle. Mame Saye Seck a été au cœur du projet dès le départ à titre de chargée des projets de l’économie sociale et solidaire à l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS).

Photo : Raynald Leblanc

Pour s’assurer que le projet soit un succès, ils ont pris la décision de le concentrer à Dakar et ses banlieues. L’objectif était de trouver une alternative aux fonds de microfinance en permettant aux travailleuses de s’organiser entre elles et d’épargner pour financer leurs activités. Trop souvent les fonds de microfinance mettent une pression forte sur les travailleurs et travailleuses. C’est pourquoi il est important d’appuyer l’autonomisation économique de ces travailleuses.

Durant les trois années du projet, plusieurs femmes ont reçu des formations. Pour ces travailleuses, l’économie sociale et solidaire est un levier pour leur développement. Tout naturellement, ces femmes ont choisi le modèle coopératif pour développer leur projet.

Avec l’aide de la CSN, ces femmes ont obtenu les outils pour bâtir leurs activités sur des bases solidaires. Ces formations étaient d’ailleurs ajustées pour que ces travailleuses, dont plusieurs sont analphabètes, soient en mesure d’améliorer leurs conditions de vie. Et ces formations permettent même d’aider à les alphabétiser en rendant plus concret l’apprentissage de la langue.

Énergisée par les débats du congrès, Mame Saye Seck retournera au Sénégal pour poursuivre le travail avec les femmes de l’économie informelle. Le syndicalisme combatif reste la clé pour œuvrer ici comme ailleurs pour la justice sociale.

Noyés dans le trou noir 

L’ancien gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis fin abruptement à un programme spécifique adapté aux travailleuses et travailleurs saisonniers du Québec, dont ceux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent qui travaillent dans l’industrie de la crevette. Ce programme permettait de prolonger de cinq semaines leur période de prestations d’assurance-emploi, tout en leur évitant de se retrouver dans le fameux « trou noir », soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail. Il faut agir maintenant pour restaurer ce programme.

 

 

 

La grande séduction anticostienne

De passage au dîner-causerie du comité confédéral en environnement et développement durable, John Pineault, le maire d’Antiscoti, a surtout voulu parler d’amour aux délégué-es du congrès de la CSN. « Ce que je veux vous livrer aujourd’hui n’est pas un grand discours », a expliqué préalablement M. Pineault. « Je ne suis pas un “militantiste déchaîné”. Alors je vais plutôt vous parler d’amour. D’amour pour notre région, pour notre île et pour ses habitants. L’amour nous guide dans la lutte pour la conservation d’Anticosti et c’est la raison pour laquelle nous avons déposé sa candidature pour figurer au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ».

Rappelons que c’est à la suite de l’appui de la CSN et d’autres regroupements que le gouvernement du Québec s’est finalement plié à la pression du public pour soutenir à son tour la candidature d’Anticosti à l’UNESCO, ce qui stopperait automatiquement tout projet d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.

Pour le maire, il est évident que l’avenir de son île ne passe pas par les hydrocarbures, mais par l’industrie touristique. Il revendique notamment que les gouvernements interviennent afin de rendre Anticosti plus accessible et déplore le fait que si peu de Québécois puissent profiter de ce joyau national sans « demander une deuxième hypothèque ».

Malgré son enthousiasme pour la conservation, M. Pineault reconnaît que le débat sur les hydrocarbures a été assez déchirant pour sa communauté. Plusieurs habitants étaient en faveur de l’exploitation des ressources naturelles, non pas parce qu’ils sont en faveur du pétrole et des changements climatiques, mais parce qu’ils souhaitent améliorer le sort économique de leurs familles. « Les gens n’étaient pas pour les hydrocarbures, a précisé le maire, ils étaient pour des jobs à 30 $ l’heure. Ils étaient pour l’idée que leurs enfants puissent revenir et travailler chez eux. On ne peut pas être contre ça. Mais les études démontraient que les emplois liés à l’exploration et à l’exploitation sur l’île n’iraient pas aux Anticostiens, mais plutôt aux Albertains. On ne voulait pas devenir une communauté Fly-in Fly-out. »

Cette réalité est une raison de plus pour développer des champs d’activité qui peuvent servir de tremplin pour l’économie régionale. « On nous dit souvent que l’île d’Anticosti est le Galápagos du Nord. Le gouvernement équatorien limite le tourisme à 250 000 touristes par année, et le délai d’attente pour les visiter est d’environ trois ans. J’aimerais bien avoir ce problème, moi. »

Chose certaine, lors de sa visite au congrès de la CSN, M. Pineault a certainement attiré l’attention de plusieurs délégué-es qui tenteront de lui rendre visite dans un avenir assez rapproché.


Photo : Raynald Leblanc

Hausses salariales de 20 % au Centre de santé du Couvent

Réunis en assemblée générale, les travailleuses et travailleurs du Centre d’hébergement privé le Centre de santé du couvent se sont prononcés, le 31 mai dernier, en faveur des termes de leur première convention collective. Plus de 71 % des membres étaient présents à cette assemblée.

D’une durée de 3 ans, le contrat de travail de ces 35 syndiqué-es, membres d’un syndicat affilié à la CSN, prévoit des augmentations de salaire totalisant 20 % pour les préposés aux bénéficiaires (qui constituent la grande majorité des employés). « Les travailleuses qui se sont syndiquées il y a un peu plus d’un an étaient très satisfaites de cette entente qui leur donnera des hausses de salaire allant jusqu’à 2,50$/h. Cela démontre bien que la syndicalisation permet aux travailleuses et travailleurs d’obtenir des gains concrets !» explique Line St-Jean, présidente du Syndicat régional des centres d’hébergement privés de Lanaudière-CSN. En 2019, le salaire au sommet de l’échelle salariale atteindra 14,82$ de l’heure pour les préposés et 15.68$ de l’heure pour les cuisinières et la responsable de loisirs.

Autres gains

Les syndiqué-es ont aussi obtenu des gains au chapitre des congés et des vacances. Désormais, ils bénéficieront de 2 jours fériés de plus, 3 jours de congé de maladie et plusieurs congés sociaux supplémentaires. Après 8 années de service, ils auront droit à une quatrième semaine de vacances ainsi qu’une cinquième après 15 ans. On notera aussi la bonification de la prime de nuit, la mise en place d’un mécanisme de retraite progressive ainsi qu’une panoplie de clauses normatives encadrant le droit de gérance et améliorant les conditions de travail des travailleuses, notamment, pour : la liste de rappel, l’attribution des postes, un comité de relations de travail, etc. « Nous avons atteint nos objectifs de négociation, et cela, grâce à la solidarité des membres du syndicat. Nous avons raison d’être fiers des résultats de la négociation. Je souhaite que cela incite d’autres centres à se syndiquer, car les conditions dans les milieux non syndiqués sont tout simplement inacceptables.  » a ajouté Madame St-Jean.

L’employeur et le syndicat n’ont pas eu besoin de recourir à leur droit de lock-out ou de grève.

À propos

Le Conseil central de Lanaudière-CSN représente près de 13 000 membres répartis en plus de 85 syndicats sur son territoire.

Le Syndicat régional des travailleuses en Centre d’hébergement privé de Lanaudière-CSN a été créé en 2014.  Il est composé de près de 180 membres répartis dans 5 centres.

Pour un syndicalisme international

Pays basque
Effervescence syndicale

Les huit dernières années ont été mouvementées au Pays basque, frappé de plein fouet, comme toute l’Europe, par la crise économique. La centrale syndicale ELA (Solidarité travailleurs basques), revendiquant quelque 100 000 membres au Pays basque espagnol a été très active pour dénoncer le train de politiques antisociales et anti-ouvrières imposées par les gouvernements dans la foulée de la crise.

Le démantèlement des acquis sociaux a entraîné une forte hausse des inégalités au Pays basque, une tendance qui va en s’accélérant alors que l’économie renoue avec la croissance et crée de nouveaux emplois, pour la plupart précaires. En coalition avec d’autres syndicats et des organisations sociales, l’ELA a organisé pas moins de cinq grèves générales au cours des dernières années afin de dénoncer ces politiques d’austérité ainsi qu’une sixième pour promouvoir, cette fois, une charte des droits sociaux.

L’effritement du filet social a aussi provoqué une recrudescence des grèves et des luttes ouvrières. « Plusieurs grèves ont lieu en ce moment même, explique le secrétaire général d’ELA, Adolfo Munoz. Par exemple, le personnel des centres d’hébergement et de soins aux personnes âgées est en grève depuis plus de 200 jours. »

Pour les gouvernements de droite tant au niveau national que régional, l’ELA dérange. La centrale porte des revendications sociales en matière de partage de la richesse, de santé, d’éducation et de fiscalité. Pour le patronat et pour la plupart des politiciens, son rôle devrait se limiter aux relations de travail, point final. Il faut savoir qu’en Espagne, les organisations syndicales reçoivent des sommes de l’État pour participer à diverses structures de concertation. L’ELA ne partage pas cette orientation et se targue d’être complètement indépendante tant aux plans politique que financier.

La semaine prochaine, l’ELA tiendra d’ailleurs son propre congrès. La question de l’action sociale dans les syndicats sera au programme, de même qu’un vaste chantier sur l’équité entre les genres, en partant de l’ELA elle-même. Après avoir mené un diagnostic complet de la situation, l’ELA s’apprête à revoir l’ensemble de ses pratiques comme organisation, bref sa propre culture syndicale, afin de favoriser l’équité entre les genres. Des horaires des instances aux pratiques quotidiennes, tout sera évalué dans l’atteinte de cet objectif. Pour Adolfo Munoz, c’est un des moyens qui permettront à l’ELA de passer à travers une conjoncture économique difficile et de renouer avec les conquêtes sociales.

France
Des rendez-vous importants

Pour Force ouvrière, la réforme annoncée du Code du travail et la révision des traités européens mobiliseront beaucoup d’énergie au cours des prochains mois.

Le nouveau président français, Emmanuel Macron, souhaite, en fait, aller plus loin dans les réformes engagées par son prédécesseur, François Hollande, qui avaient suscité un vaste mouvement d’opposition des syndicats.

Un des points les plus sensibles sera la décentralisation des négociations pour qu’elles se déroulent entreprise par entreprise. Actuellement, les grands paramètres sont négociés nationalement. Les salarié-es des petites et moyennes entreprises sont donc particulièrement à risque de voir leurs conditions de travail se dégrader.

« Si nous ne sommes pas entendus, il est clair que nous reprendrons le chemin de la mobilisation ! » explique la secrétaire confédérale de FO, Andrée Thomas.

À la suite de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, il faudra réviser les traités de l’union. Pour les syndicats européens, ce sera l’occasion de défendre une Europe sociale, par exemple en instaurant un seuil de salaire minimum équivalent dans tous les pays d’Europe.

Brésil
Course contre la montre

La Centrale unique des travailleurs du Brésil (CUT) est engagée dans une lutte sans merci avec le gouvernement issu du coup d’État constitutionnel d’août 2016. Le décompte est commencé pour une deuxième journée de grève générale prévue le 30 juin.

Selon Carmen Helena Ferreira Foro, vice-présidente nationale de la CUT issue du secteur de l’agriculture familiale, le peuple brésilien a choisi d’appuyer dans quatre élections successives le programme de réforme sociale du Parti des travailleurs et de rejeter le programme néolibéral. Elle nous raconte qu’alors que les élections de 2014 ont été extrêmement serrées, les opposantes et opposants au PT ont profité d’une procédure de destitution pour imposer un programme néolibéral qui n’a jamais obtenu de majorité électorale.

Actuellement, la CUT se mobilise pour que les travailleuses et les travailleurs ne subissent pas de reculs de leurs droits et ne perdent pas d’acquis. L’État attaque les classes populaires sur plusieurs fronts, entre autres avec des projets de contre-réformes du droit du travail et de la sécurité sociale. De plus, la politique fiscale du gouvernement s’avère désastreuse : afin de consacrer 45 % du budget au remboursement de la dette interne, le gouvernement propose de geler pendant 20 ans les investissements publics et de permettre à des multinationales d’exploiter les ressources naturelles du pays comme l’eau ou le pétrole. Résultat : « il ne reste presque plus rien pour maintenir les dépenses en santé et en éducation », dénonce Mme Foro.

Face à cette situation, la CUT a deux grands axes d’intervention, explique la syndicaliste : la lutte contre les contre-réformes et la revendication d’élections générales directes. En effet, comme une procédure de destitution est en cours contre l’actuel président et son vice-président, le risque est grand que le prochain gouvernement soit une fois de plus choisi parmi les élus du Sénat et qu’il n’y ait pas d’élections directes à court terme.

Or la majorité de la population s’oppose aux projets de l’actuel gouvernement et la centrale syndicale est confiante que le projet néolibéral ne sortirait pas victorieux des urnes. La mobilisation sociale prend donc de plus en plus d’ampleur. Après des manifestations monstres des syndicats et des mouvements sociaux durant la première année suivant le coup d’état constitutionnel, la CUT s’est tournée vers une lutte acharnée contre les projets précis du gouvernement.

Depuis la fin 2016, l’affrontement est de plus en plus frontal sur la question des dépenses publiques et la répression policière féroce. Une grève générale très suivie a paralysé le pays au printemps. Une opération « Occupons Brasilia » fut suivie par 200 000 personnes et a tourné en affrontement de trois heures avec la police. Une deuxième grève générale est programmée pour le 30 juin.

Pour la CUT, l’enjeu est de savoir qui, du peuple ou du gouvernement, tiendra la minute de plus permettant de mettre en échec les projets néolibéraux et de rétablir la démocratie.

La CUT en bref

  • La plus grande centrale syndicale d’Amérique latine
  • Plus de 13 000 syndicats
  • 18 secteurs professionnels
  • 20 millions d’affilié-es
  • 8 millions de cotisantes et cotisants*
  • 33 % des syndiqué-es du Brésil

*Les affilié-es ont le choix de cotiser ou pas à la confédération

Argentine
Thérapie de choc néolibérale et résistances populaires

L’Argentine vit actuellement une période difficile. Selon Julio Durval Fuentes, de la Central de los trabajadores argentinos autònoma (CTA-A), le néolibéralisme frappe le pays de plein fouet après une accalmie de plusieurs années de gouvernement progressiste. « On revient au point où nous en étions avant la crise de 2001, qui a vu cinq présidents se succéder en huit jours sur fond de soulèvement social, les mêmes recettes sont appliquées avec les mêmes résultats désastreux », explique le syndicaliste invité international au congrès de la CSN.

Dès son arrivée au pouvoir à la fin 2015, le gouvernement de Mauricio Macri a montré ses couleurs en intégrant plusieurs gestionnaires issus de l’entreprise privée (par exemple le ministre de l’Énergie est un ancien dirigeant de Shell). « Ce gouvernement est un représentant des groupes économiques présents dans le pays », dénonce le délégué de la CTA-A. Les premières mesures du gouvernement ont frappé extrêmement dur : ouverture des marchés à l’importation, dévaluation de la monnaie, politique inflationniste, licenciements massifs dans la fonction publique. En un an et demi, le pays a perdu 600 000 emplois.

« La réponse ne s’est pas fait attendre du côté des travailleuses et des travailleurs », raconte M. Fuentes. « En ce moment, l’Argentine vit une période de mobilisation permanente où se succèdent grèves générales, grèves sectorielles et mobilisation de rue des syndicalistes et du peuple en lutte contre les politiques d’appauvrissement et pour défendre ses droits. » Selon lui, on revient au niveau de mobilisation et de chaos social du début des années 2000.

Développer des alliances

« Pour sortir de cette situation de gouvernement néolibéral, il faut examiner les causes qui nous ont amenés là », pense le camarade Fuentes. « Un des enseignements de la période de gouvernement progressiste en Argentine et sur le reste du continent, c’est qu’il n’y a pas de capitalisme à visage humain, le capitalisme doit être confronté, régulé et encadré parce que si on laisse les choses aller, le système devient rapidement une menace pour l’environnement et la société. »

La CTA-A souhaite construire les alliances les plus larges possible avec les mouvements sociaux, féministes, écologistes. « La classe ouvrière ne s’exprime pas que dans les syndicats, elle est également présente dans ses combats », estime le syndicaliste. Le défi des alliances est de créer un lien fort et permanent entre mouvements, sans hégémonie syndicale, afin de rassembler une force et une masse critique. « C’est dans cette unité populaire que l’on peut développer des alternatives politiques qui vont mettre la table pour un changement en profondeur de la société. »

Une précarité qui traverse les frontières

Keisuke Fuse, membre du comité exécutif et directeur des affaires internationales de la centrale syndicale japonaise Zenroren, a parcouru un long chemin afin de participer au 65e Congrès de la CSN. Dix mille quatre cents km, pour être précis.

Malgré la distance importante qui nous sépare, pour M. Fuse, il est évident que nos luttes se ressemblent. « Nous tentons actuellement d’organiser les travailleurs de l’industrie du fastfood, » explique M. Fuse. « Et alors que les syndicats nord-américains visent un salaire minimum de 15 $ l’heure, nous luttons de notre côté pour un salaire minimum de 1500 ¥ l’heure (18,30 $ CAD). »

Avec plus d’un million de membres provenant de 7500 syndicats, Zenroren est la deuxième centrale syndicale la plus importante au Japon. « Bien que le gouvernement soit hostile au mouvement syndical, on remarque que de plus en plus de jeunes y sont favorables. Le chômage, le travail précaire et le sous-emploi sont des situations normales pour la grande majorité des jeunes travailleurs japonais. Et la situation n’est guère mieux pour celles et ceux qui ont la « chance » de trouver un emploi permanent, car le nombre d’heures qu’ils doivent consacrer à leur travail affecte leur santé. Les jeunes travailleurs ne veulent pas avoir à choisir entre la pauvreté et la maladie, alors ils se tournent vers le syndicalisme pour améliorer leur sort. »

Le syndicaliste japonais constate que nos deux organisations luttent contre des gouvernements néolibéraux qui prônent des mesures d’austérité. « Nous devons lutter ensemble contre les politiques dévastatrices des gouvernements qui souhaitent démanteler l’État. En fait, je dirais même que c’est notre responsabilité de le faire. »


Photo : Michel Giroux

La force de la solidarité internationale

Pour Dalila Aleman Garcia, de la Centrale sandiniste des travailleurs du Nicaragua (CST), la solidarité internationale et les alliances qui en découlent permettent de mettre sur pied d’importants projets de syndicalisation qui ne pourraient voir le jour autrement.

Dans ce pays d’Amérique centrale, qui compte environ 600 000 syndiqué-es, soit près de 30 % de la population active, les centrales syndicales cherchent toujours de nouvelles façons d’assurer le respect des droits des travailleuses et travailleurs de tous les secteurs.

C’est ainsi qu’est né, en 2014, un projet coordonné par la CSN et par des organisations syndicales et environnementales d’Amérique et d’Europe, visant à prêter main-forte aux travailleuses et travailleurs des mines artisanales du Nicaragua, du Guatemala, du Honduras et du Salvador. « Seulement au Nicaragua, le projet a des répercussions sur 30 000 travailleurs miniers qui voient maintenant la possibilité de recevoir de la formation sur la négociation collective et sur les droits du travail », affirme Mme Garcia. Le projet permet aussi la distribution d’équipements de protection pour ces hommes et ces femmes qui oeuvrent dans un environnement des plus dangereux et qui n’ont souvent aucune sécurité sociale.

Cette initiative, menée sur le terrain par la CST, a amené les dix coopératives de travail des mines artisanales du Nicaragua à unir leurs forces et à militer ensemble pour améliorer les conditions de vie des travailleuses et travailleurs de ce secteur.


Photo : Michel Giroux

Voir loin, viser juste

À chaque congrès, la CSN rassemble toutes les composantes de notre mouvement — d’abord et avant tout les syndicats — dans le but d’orienter nos actions pour les trois prochaines années.

Nos nombreuses luttes sur les plans économique, social, syndical et politique ont contribué à forger le Québec d’hier et d’aujourd’hui. En poursuivant ces luttes et en défendant de nouveaux enjeux, nous continuerons à forger le Québec de demain.

Imaginons maintenant ce Québec de demain. Un Québec où tous les citoyens et citoyennes pourraient obtenir un revenu décent, un Québec où tous les travailleurs et travailleuses pourraient occuper un emploi de qualité. Un Québec qui s’engagerait vraiment à freiner les changements climatiques. Finalement, un Québec qui serait doté de services publics forts et d’une démocratie dynamique et transparente. Voir loin, c’est mettre en chantier dès maintenant ce Québec de demain.

Pour y arriver, il faut viser juste. Ni notre temps ni notre énergie ne sont infinis. Recentrons notre action syndicale afin que nos ressources se déploient pour atteindre ces objectifs.

Le présent congrès constitue un moment privilégié pour peaufiner notre analyse et pour adopter le plan d’action qu’il nous faudra mettre en œuvre à partir d’aujourd’hui. Ultimement, il vous revient de prendre la parole, de débattre, de décider ; c’est bien cela la base de notre fonctionnement et la pierre d’assise de notre solidarité.

Bon congrès !

Un premier congrès, ça se prépare 

Près de la moitié des délégué-es qui prendront part aux débats cette semaine à Montréal en seront à leur première participation au congrès de la CSN. 

Afin que tous les membres présents puissent profiter pleinement de toutes les facettes du congrès et que l’expérience soit aussi intéressante pour les vétérans que pour les recru-es, le service de formation offre, cette année encore, une session d’accueil. Cette session se veut l’occasion de démystifier le fonctionnement du congrès, une instance qui peut paraître fort complexe au premier abord.

D’où viennent les propositions et comment elles cheminent ? Quels sont les rôles et responsabilités des délégué-es ? Les règles de procédure en assemblée, comment ça marche ? La rencontre donne aussi des trucs pratiques aux nouveaux délégué-es pour faciliter la prise de parole en atelier et en plénière.

Nouvelle convention pour les employés d’entretien du RTC

C’est dans une proportion de 93% que les quelque 206 membres présents du Syndicat des salariés (ées) d’entretien du Réseau de transport de la capitale (CSN) ont entériné les 30 et 31 mai dernier, l’entente de principe intervenue avec le RTC, le 24 mai dernier. Cela met fin à une ronde de négociation d’une quarantaine de séances qui ont débuté le 10 février 2017.

Dès sa signature prévue dans quelques semaines, la nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 30 septembre 2023. Des améliorations ont été obtenues au régime de retraite ainsi qu’au chapitre de la protection des emplois. De plus, un mécanisme de médiation et de traitement accéléré des griefs a été convenu entre les parties.  

Le syndicat se dit satisfait de l’entente intervenue, particulièrement avec les lois 15 et 24 que le gouvernement Couillard, sous la pression notamment de son acolyte le maire Labeaume, a adopté injustement afin de réduire les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs des sociétés de transport collectif et des municipalités.

Le monde a besoin d’une augmentation salariale

Dans le cadre de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Confédération syndicale internationale (CSI), dont est membre la CSN, lance cette déclaration.

Parce que des sociétés multinationales puissantes et une poignée de personnes immensément riches dictent les règles de l’économie mondiale, les progrès que des générations de travailleuses et de travailleurs ont obtenus, célébrés le 1er mai de chaque année, subissent continuellement et systématiquement des attaques. Les gouvernements battent en retraite, se pliant aux volontés des grandes richesses et ne remplissant pas leur devoir de garantir un travail décent pour tous et d’en finir avec la pauvreté. Le nationalisme et la xénophobie érodent la solidarité à une époque où le monde est confronté à la plus grande crise de réfugiés depuis 70 ans et que les travailleurs migrants sont privés de la dignité de l’égalité de traitement.

Des dizaines de millions de femmes et d’hommes sont pris au piège dans des formes modernes d’esclavage et un nombre bien supérieur encore forment la main-d’œuvre cachée des chaînes d’approvisionnement mondiales, sans droits de créer de syndicats ou d’obtenir un salaire minimum vital, souvent coincés dans des emplois dangereux et dégradants. Quarante pour cent de la main-d’œuvre mondiale est piégée dans l’économie informelle, sans droits et ayant tout juste de quoi subsister. Le dogme toxique de l’austérité, destiné à acheminer encore plus de richesses vers les « 1 % », touche plus gravement les femmes et ôte toutes chances de progresser sur les grands enjeux de notre époque.

Alors que plus d’un milliard de personnes sont touchées par la violence ou par l’insécurité, et que des centaines de milliers d’individus vivent au milieu de conflits armés, la menace de voir se développer de nouvelles guerres n’est jamais loin. Il ne peut y avoir de paix sans droits humains et c’est la garantie des droits humains, y compris les droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs, qui est le fondement de la prospérité et de la paix.

Le système économique est cassé et la réécriture des règles doit se faire par et pour le plus grand nombre, plutôt que par et pour une poignée d’individus. Selon un sondage de la CSI, pas moins de 78 % des personnes interrogées souhaitent que les entreprises endossent la responsabilité de leurs chaînes d’approvisionnement et 79 % des personnes interrogées estiment que le salaire minimum est trop faible pour mener une vie décente

Partout, les travailleurs ripostent, en créant des syndicats face à une violente intimidation, en faisant campagne pour le travail décent et en faisant grève, même là où le droit de grève n’existe pas. Dans les usines d’Asie de l’Est et dans les plantations d’Amérique centrale, dans les villes et les villages d’Afrique, et partout dans le monde entier, les travailleuses et les travailleurs se dressent contre les tyrans et exigent le respect de leurs droits de créer des syndicats, de négocier collectivement, de bénéficier d’une protection sociale et de disposer d’emplois sûrs et sans danger. Les travailleuses rappellent qu’il faut « Comptez avec nous » au niveau de l’égalité au travail, des investissements dans l’économie des soins, pour en finir avec l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes et pour obtenir leur place légitime au sein de la direction des organisations syndicales.

Pendant 130 ans, cette journée a été l’occasion de célébrer la solidarité et de rendre hommage à celles et ceux qui ont tant sacrifié pour la justice sociale. En 2017, le 1er mai sera encore l’occasion de montrer la puissance et la détermination des travailleurs en vue de combattre l’oppression, de manifester leur solidarité chez eux et par-delà les frontières, et de faire avancer la construction d’un monde meilleur.

De nouveaux défis émergent : les technologies transforment le monde du travail, les émissions de carbone risquent de nuire encore davantage au climat et le populisme et les dogmes d’extrême droite deviennent de plus en plus la norme. Nous invitons tous les gouvernements à résister aux menaces et aux intimidations de l’élite qui contrôle aujourd’hui les leviers du pouvoir, et de résister aux côtés des travailleurs. Nous réaffirmons notre élan de solidarité envers toutes celles et tous ceux qui sont victimes de la répression, connaissent la pauvreté et subissent l’exploitation, et nous ne renoncerons jamais à notre mission visant à établir la prospérité, l’égalité et la dignité pour toutes et tous.

La CSI représente 181 millions de travailleuses et de travailleurs au sein de 340 organisations affiliées nationales dans 163 pays et territoires.

Lauréats 2017

Syndicat du personnel scolaire du Val-des-Cerfs (CSN)

Pour la mise en place, avec l’employeur, d’un programme de transfert des connaissances pour tout employé nouvellement embauché. Une formation est offerte aux nouveaux employé-es d’entretien pour leur présenter les différents aspects des tâches qu’ils devront accomplir dans les écoles primaires et secondaires de la commission scolaire. Un volet sur la convention collective est également prévu à la formation.

M. Pierre-André Audet-Bédard, Syndicat d’Indigo Parc Inc.–CSN

Pour son projet de mémoire en relations industrielles portant sur l’effet des campagnes pour l’augmentation du salaire minimum dans la revitalisation du syndicalisme américain. Sa recherche porte sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, c’est-à-dire la lutte des travailleuses et des travailleurs pour la justice sociale. De plus, elle se conjugue à son implication syndicale et politique des dernières années.

Les projets soutenus en 2016

Honduras et Nicaragua

Renforcement institutionnel, promotion, formation et organisation des travailleuses et travailleurs dans les mines artisanales (2015- 2016)

La CSN, ELA (Pays basque), la CUT du Brésil et la CUTH se sont associées à un projet existant concernant le secteur extractif en Amérique centrale, plus particulièrement au Guatemala, au Nicaragua et au Salvador. Cette contribution a permis l’intégration du Honduras au projet et la prise en compte de la réalité des travailleurs artisanaux (économie informelle) au Nicaragua et au Honduras en collaboration avec la CST et la CUTH.

Le projet vise à renforcer le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales dans les communautés affectées par les industries extractives transnationales dans les pays visés. Dans plusieurs pays d’Amérique centrale, les activités extractives des entreprises transnationales menacent les écosystèmes et portent atteinte aux droits environnementaux et sociaux des populations.

Le projet vise aussi à soutenir l’organisation des travailleuses et travailleurs informels du secteur minier artisanal au Honduras et au Nicaragua, dont les conditions de vie demeurent précaires : accès très limité aux services de base et à la sécurité sociale, enjeux majeurs de santé et sécurité au travail, conflits sociaux, dégradation de l’environnement (terrestre et marin) et de la santé publique.

Alternatives assure la gestion administrative du projet. La CSN, ELA et la CUT du Brésil, participent à la coordination et au contenu avec la CST et la CUTH. Le projet est financé par le programme québécois de développement international du ministère des Relations internationales (MRI) et se terminera en décembre 2016.


Haïti

« Syndicalisation et travail décent : projet conjoint afin de poursuivre l’appui au mouvement syndical haïtien » (phase 3 : juillet 2015 à décembre 2016)

Ce projet de solidarité avec Haïti coordonné par la Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération syndicale des travailleurs et travailleuses des Amériques (CSA) a débuté après le tremblement de terre de 2010. Cette même année, la CSI a organisé le « Sommet syndical pour la reconstruction et le développement de Haïti » au cours duquel elle a défini, avec la CSA, une feuille de route pour la reconstruction et le développement syndical en Haïti.

L’objectif général est de renforcer la capacité des organisations syndicales haïtiennes à développer l’agenda pour le travail décent en Haïti. Toutes les organisations membres de la CSI ainsi que des organisations indépendantes participent à ce projet.

Les cinq priorités de la phase trois s’inscrivent dans la continuité des phases précédentes : syndicalisation, genre, protection sociale, unité d’action et secteur textile dans les maquilas. Elle comportera 16 formations pour 450 nouveaux membres. Ensuite, des formations avancées seront données aux organisateurs.

Outre le soutien de la CSI et CSA, ce projet reçoit l’appui financier et technique du Bureau des activités pour les travailleurs  (ACTRAV) de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de diverses organisations syndicales à travers le monde (CUT du Brésil, CFDT [France], CSC [Belgique]).


Haïti

Centre de formation et bibliothèque publique en Haïti, 2016 à 2019

Ce nouveau projet, coordonné par l’Internationale de l’Éducation (IE), s’inscrit dans un contexte toujours marqué par le séisme de 2010. Il a pour objectif la mise sur pied d’un complexe éducatif composé  d’un  centre de formation et de ressources pour les enseignantes et les enseignants haïtiens et d’une bibliothèque publique. Ce complexe permettra l’accès à plus de 40 000 volumes aux étudiantes et aux étudiants, aux enseignantes et enseignants de même qu’à la population générale. De plus, on y assurera la formation des futurs enseignantes et enseignants ainsi que celle des travailleuses et travailleurs déjà en fonction à l’aide de modules qualifiants leur permettant de maîtriser de nouvelles compétences menant à l’obtention du permis d’enseignement.

Ce projet est issu d’un vaste partenariat regroupant, d’une part, la Fondation haïtienne Culture et Société (FCHS) et, d’autre part, trois syndicats de l’enseignement haïtiens : l’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti (UNNOEH), partenaire de longue date de la FNEEQ et de la CSN, la Confédération nationale des enseignantes et enseignants d’Haïti (CNEH, membre fondateur de la FCSH) ainsi que la Fédération nationale des travailleurs en éducation et en culture (FENATEC).

En réponse aux demandes formulées par les syndicats haïtiens, des organisations partenaires de diverses régions du monde ont accepté de travailler ensemble afin d’atteindre les objectifs du projet : l’Internationale de l’Éducation, la FNEEQ, la CSN, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Steve Sinnott Foundation (SSF) et la National Union of Teachers (NUT) du Royaume-Uni, la Fédération canadiennes des enseignantes et des enseignants (FCE-CTF), la Fondation des parlementaires québécois Cultures à partager, la National Education Association (NEA) des États-Unis ainsi que la Caribbean Union of Teachers (CUT).


Mali

« Les coopératives maraîchères féminines, des actrices de développement économique dans les communes rurales du Mali », avril 2016 à juillet 2017

De 2009 à 2011, l’ASTM a soutenu un projet visant la promotion économique des femmes et l’amélioration de l’alimentation dans quatre communes de Dioïla au Mali grâce à la culture de moringa. Puis de 2013 à 2015, un nouveau projet de culture du maïs et de warrantage, qui s’inscrit dans une démarche à long terme entre les partenaires impliqués, a été élaboré par le Carrefour de solidarité internationale de l’Estrie et l’association malienne Kilabo.

En 2016, l’ASTM a continué de soutenir ces partenaires en appuyant  un nouveau projet au Mali qui vise à accroître les revenus des femmes de quatre communes rurales du Mali. Cet objectif sera à atteint grâce à un recours accru à l’approche coopérative pour le développement des activités agricoles en soutenant la mise sur pied de trois coopératives maraîchères féminines et grâce à une augmentation de la production et de la mise en marché collective des produits maraîchers par les femmes qui bénéficieront de l’aménagement de trois parcelles collectives de production maraîchère et de  formation.

En plus d’accompagner trois coopératives maraîchères féminines, le projet va les faire reconnaître à titre d’actrices économiques dans les dynamiques villageoises et fédératives. L’approche coopérative permettra aux femmes d’accélérer la croissance de leurs activités agricoles, favorisera la durabilité des nouvelles pratiques agricoles et facilitera le partage d’expériences et d’expertises entre les coopératives à travers les dynamiques de développement communautaire des villages et les fédérations paysannes.


Sénégal, Mali et Togo 

Organisation et formation des travailleurs de l’économie informelle : séminaire de fin de projet et exercice de relance

Ce projet de trois ans a été lancé en 2012 et s’est terminé au début 2016. Il visait à soutenir l’organisation et la représentation syndicale de travailleuses et de travailleurs de l’économie informelle au Mali, au Sénégal et au Togo afin de contrer leur situation d’exclusion, de favoriser leur reconnaissance par les pouvoirs publics ainsi que leur participation au dialogue social. Au cours des dernières décennies, le nombre de personnes vivant de l’économie informelle a été en nette progression en Afrique de l’Ouest. Dans plusieurs pays, elles représentent aujourd’hui plus des trois quarts de la main-d’œuvre active. En règle générale, les travailleuses et les travailleurs qui y œuvrent sont mal rémunérés, connaissent des conditions de travail précaires et ne bénéficient d’aucun système de protection sociale. En outre, les travailleurs de l’économie informelle sont mal représentés, les centrales syndicales étant davantage présentes dans le secteur formel. Le projet cherchait donc à renforcer la capacité des organisations syndicales participantes à intervenir de manière ciblée dans le secteur informel, à y recruter des adhérentes et des adhérents et à renforcer la capacité des responsables syndicaux provenant de ce secteur de bien représenter leurs mandants.

La CSI-Afrique  a accompagné ce projet soutenu par l’ASTM et l’Institut Belleville de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) en appui à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) et l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS). Le séminaire de fin de projet, tenu en juin 2016 à Bamako, a permis la socialisation des résultats entre les partenaires du projet de même que l’identification des objectifs afin de poursuivre la collaboration entre les partenaires de 2017 à 2019.


Mexique

Appui au Frente Auténtico del Trabajo

Depuis la fin des années 1990, la CSN soutient le Frente Auténtico del Trabajo (FAT), une organisation syndicale mexicaine indépendante et progressiste. Avec d’autres organisations syndicales et militantes, le FAT fait la promotion des droits de la personne et participe à diverses actions d’éducation, conférences, campagnes, etc.

En 2016, l’appui de l’ASTM a permis au FAT de déployer avec d’autres syndicats authentiques une stratégie qui a amené le gouvernement mexicain à mettre fin aux conseils de conciliation et d’arbitrage et de remettre la responsabilité de la définition des accréditations syndicales et des relations de travail entre les mains de nouveaux organes, dont l’encadrement par la chambre des députés devraient les rendre plus perméables au pouvoir exécutif et à d’autres sources d’influences. Il s’agit d’une victoire très importante pour le mouvement syndical car ces conseils étaient de hauts lieux de corruption favorisant l’existence des syndicats jaunes au Mexique.

Environ 90 % des conventions collectives au Mexique sont en fait des contrats de protection des employeurs, soit des ententes entre des entreprises et des syndicats non démocratiques qui empêchent la formation de syndicats combatifs et indépendants et qui n’offrent pas de réelles améliorations des conditions de travail. L’institutionnalisation de ce modèle fait en sorte que le taux de syndicalisation est très faible au Mexique. Selon les syndicats indépendants, il serait inférieur à 10 %, ce qui signifie qu’à peine 1 % des travailleuses et des travailleurs mexicains bénéficient d’une véritable convention collective. La réforme des lois du travail de décembre 2012 a rendu la situation des travailleurs mexicains encore plus précaire, car elle favorise un recours accru à la flexibilisation et à la sous-traitance. Par exemple, le FAT représente des travailleurs de stations-service qui ne reçoivent pas de salaire, que des pourboires, et qui doivent payer pour garder leur droit de travailler. Il faut également ajouter à cela les répercussions du narcotrafic sur l’emploi et le travail ainsi que celles de l’insécurité qui en découle sur les conditions de vie. En effet, le narcotrafic est de plus en plus imbriqué avec des entreprises de secteurs variés, ce qui accroît le risque de violence envers les syndicalistes et, conséquemment, une baisse ou un arrêt de l’activité syndicale dans certains secteurs.

Dans la province de Durango, l’action du FAT a permis l’amélioration des conditions de travail des chauffeurs de taxi, de même que l’octroi de permis à un plus grand nombre de chauffeurs ce qui créera de l’emploi. Le FAT a également appuyé les démarches de dizaines de familles pauvres pour confirmer la propriété de leur maison, parfois face à des entreprises privées qui voulaient s’approprier leurs terres.

Enfin, l’appui de l’ASTM a permis plusieurs démarches d’appui à des syndicats déjà organisés, des approches envers des travailleurs membres de syndicats jaunes, des sessions de formations sur la coopération, des approches auprès de travailleuses et travailleurs non syndiqués. Le tout dans diverses régions du pays (Guanajuato, Nuevo Leon, Querétaro).


Guatamala

Projet accompagnement Québec-Guatemala (2015-2016)

L’ASTM a renouvelé sa coopération avec le Projet accompagnement Québec-Guatemala (PAQG), une organisation de  défense des droits de la personne et des droits syndicaux. Le Guatemala est un pays particulièrement répressif, où les droits des militantes et des militants, notamment de plus en plus de militants syndicaux, sont systématiquement bafoués par des forces de l’ordre au service des intérêts des multinationales.

L’année 2016 aura, elle aussi, été mouvementée sur le plan politique, avec certains éléments plus positifs, comme les procès de plusieurs ex-militaires pour disparitions forcées, crimes contre l’humanité, esclavage sexuel durant la guerre civile. Le nombre d’agressions contre les défenseur-es des droits de la personne, un phénomène en augmentation depuis l’an 2000, a connu une baisse très importante : 223 cas par rapport à 813 en 2014. La situation demeure néanmoins très préoccupante; 14 défenseur-es des droits de la personne et du territoire ont été assassinées en 2016.

Depuis plus de 15 ans, le PAQG offre de l’accompagnement aux militantes et aux militants de la société civile guatémaltèque qui sont victimes d’exactions. Il envoie sur le terrain des accompagnatrices et des accompagnateurs qui, par leur présence physique, améliorent les conditions de sécurité de ces militants en prévenant la violence à leur encontre et, le cas échéant, ils observent, documentent et  dénoncent les agressions dont font l’objet les militants.

Par ailleurs le PAQG organise de nombreuses activités au Québec en lien avec sa mission au Guatemala, conférences, publications, des rencontres et activités avec des activistes guatémaltèques de passage à Montréal, de même que la campagne d’éducation sur les droits humains au Guatemala « Visages de Résistance », dans les écoles secondaires, maisons de jeunes et cégeps du Québec.


Projets qui se sont terminés en 2016

  • Organisation et formation des travailleurs de l’économie informelle (3 ans : 2012-2015), Sénégal, Mali et Togo
  • Renforcement institutionnel, promotion, formation et organisation des travailleuses et travailleurs dans les mines artisanales (2015- 2016), Honduras et Nicaragua
  • « Syndicalisation et travail décent : projet conjoint afin de poursuivre l’appui au mouvement syndical haïtien » (phase 3 : juillet 2015 à décembre 2016), Haïti

 

La population dans la rue pour le bronchoscope

Des centaines de citoyens et citoyennes de la région ont pris les rues de Sorel-Tracy d’assaut, ce vendredi, afin de faire comprendre au gouvernement l’importance de permettre à l’Hôtel-Dieu de Sorel de se doter d’un appareil bronchoscope.   

Les participants ont quitté l’Hôtel de ville de Sorel-Tracy en fin d’après-midi, pour se rendre à pied à l’Hôtel-Dieu de Sorel. Accompagnés par le maire Serge Péloquin et par la présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN, Annette Herbeuval, les citoyennes et citoyens ont marché en arborant des masques de protection respiratoire.

« Nous sommes dans la rue ce soir pour nous assurer que le gouvernement comprenne le message : nous voulons cet appareil et nous nous battrons pour l’obtenir », a indiqué Jean-Marc Lebeau, citoyen de Sorel-Tracy. Parmi les marcheurs, plusieurs malades des poumons ont signifié la différence qu’un appareil bronchoscope peut faire pour des gens comme eux.

De son côté Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie, a voulu assurer à la population l’appui indéfectible de la CSN dans cette lutte. « La CSN sera là pour soutenir les gens de la région. C’est leur combat et nous serons là pour les appuyer tant et aussi longtemps qu’il le faudra » a-t-elle précisé.

Photos : Michel Giroux

Finalement, le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, a tenu à apporter son soutien à la Fondation Hôtel-Dieu et à poursuivre la dénonciation de cette situation aberrante. « Priver la population d’un équipement médical qu’elle s’est payé elle-même, cela n’a aucun sens. L’argent est disponible, le local est aux normes, les pneumologues sont prêts, mais nous devons quand même nous heurter à un refus du ministère. Le ministre doit comprendre que cet appareil est une nécessité pour Sorel-Tracy, une région où le taux de maladies pulmonaires est très élevé », a déclaré M. Péloquin.

Demain en mains

Parce que l’#Égalitécompte, rappelons que le #8mars est la seule journée de l’année consacrée aux droits des femmes et que pour cette raison, la parole est à elles. Pour allumer le vrai changement, prenons exemple sur les femmes de tous les horizons qui n’ont pas peur de monter au front, chaque jour, afin de dénoncer les inégalités qui persistent. Même si nous sommes en 2017.

#DemainEnMains

Les activités du 8 mars 2017 en région

Bas-Saint-Laurent

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent visitera les syndicats de sa région qui tiendront une activité soulignant la Journée internationale des femmes. Une aide financière pourra leur être allouée pour la tenue de leurs activités locales.

Cœur-du-Québec

Le comité condition féminine du Conseil central du Cœur-du-Québec vous invite le 2 mars 2017 à une activité de sensibilisation sur la publicité sexiste et ses impacts sur les femmes. Elle se tiendra au conseil central au 550, rue St-Georges à Trois-Rivières : un rendez-vous à compter de 17 h. Pour la soirée, nous recevrons Fabiola Toupin qui nous chantera des œuvres du répertoire de Charles Aznavour.

Côte-Nord

À Sept-Îles, le Conseil central Côte-Nord–CSN conjointement avec les groupes de femmes de la région, organise un « 5 à 8 » le 8 mars, qui se tiendra au gymnase (sous-sol) de la Maison des organismes communautaires du 652, avenue De Quen. Seront soulignées les actions de femmes qui se sont démarquées dans le domaine de la culture, de l’environnement et des droits des femmes. Il y aura aussi un tirage dont les profits seront versés à la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Pour plus d’information et pour l’achat des billets, contactez directement le conseil central au 418 962-5571.

À Baie-Comeau, un « 5 à 7 » festif est organisé à L’Alternative, 27, Place La Salle le mercredi 8 mars. Une consommation gratuite sera servie à toutes les personnes participantes.

Estrie

Le Conseil central de l’Estrie est heureux d’inviter la communauté estrienne à participer à deux activités pour célébrer la Journée internationale des femmes :

Le 8 mars, de 11 h 45 à 13 h 15, le comité femmes du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke présente une conférence de Marie-Ève Surprenant, auteure du Manuel de résistance féministe. La conférence a lieu au pavillon 2, local 21-110. C’est gratuit, apportez votre lunch !

En soirée, la traditionnelle soirée de solidarité du Conseil central aura lieu de 17 h à 21 h. On y présente cette année la campagne « Ni viande ni objet : nous sommes contre les violences sexuelles ». Cocktail de bienvenue, souper (buffet chaud), prix de présence, conférence et discussions enrichissantes sont au programme. Gratuit pour les membres CSN, 10 $ seulement pour les non-membres. Réservez vite en appelant au 819 563-6515.

Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine

En Gaspésie, plusieurs syndicats de la région organiseront diverses activités afin de célébrer la Journée internationale des femmes. À leur demande, le conseil central leur apporte un modeste soutien financier.

Dans chacun des syndicats des Îles-de-la-Madeleine, un tirage d’un panier de produits locaux fabriqués par des femmes sera organisé. Cette initiative s’inscrit comme une façon originale de souligner la Journée internationale des femmes.

Lanaudière

Le Conseil central de Lanaudière vous invite le 8 mars à un 5 à 7 pour échanger avec la conférencière Marie-Ève Maillé, professeure à l’UQAM qui a lancé la page Facebook « Décider entre hommes ». Sur le même ton humoristique et avec audace, nous constaterons la faible présence des femmes dans les milieux décisionnels et par le fait même, la surreprésentation des hommes. La conférence se tiendra à la Brasserie l’Élan, 136, rue Lajoie Sud à Joliette.

Cette activité est offerte autant aux hommes qu’aux femmes. Le prix d’entrée : pour les membres et les salariées CSN : une épinglette du 8 mars 2017; pour les non-membres : 20 $.

Inscription obligatoire avant le 2 mars 2017 par téléphone 450 759-0762 (sans frais 1 888 759-0762) ou par courriel à reception.cclanaudiere@csn.qc.ca

Laurentides

Le Conseil central des Laurentides vous invite à un souper spectacle-conférence Les Plaisirs de Distinction Féminine avec l’humoriste-conférencière Chantal Fleury. Cette activité de ressourcement par le rire se tiendra le 24 mars 2017, dès 18 h 15, à la Place des Citoyens, 999, boulevard de Sainte-Adèle, Sainte-Adèle. Un buffet froid vous sera servi ainsi qu’une consommation.

Réservez vos billets avant le 16 mars 2017, en contactant la responsable de la condition féminine Chantal Racicot au 450-438-4197 ou par courriel chantal.racicot@csn.qc.ca

Montérégie

Le Conseil central de la Montérégie vous invite à un souper-conférence avec Chantal Fleury, sur Les Plaisirs de Distinction Féminine, le 13 mars dès 17 h dans nos locaux au 7900, boul. Taschereau, Édifice E à Brossard. La soirée se terminera par une tempête d’idées pour trouver des moyens de se dépasser, pour lever les freins que la société nous impose. Pour se procurer des billets, contactez les bureaux régionaux ou le bureau à Brossard au 450 466-7036.

Montréal métropolitain

7 et 8 mars

Une formation sur la condition féminine d’une durée de 2 jours (de 9 h à 17 h) qui fait le point sur la situation actuelle de la condition féminine et vise à informer les syndicats de la nécessité persistante de mettre sur pied un comité de condition féminine. Pour vous inscrire : josiane.latour@csn.qc.ca

8 mars – 7 h à 9 h

Le comité de la condition féminine du conseil central organise une action éclair en faveur du salaire minimum à 15 $ l’heure. Cette action non mixte vise à sensibiliser la population à la pauvreté spécifique des femmes. On vous y attend de 7 h à 9 h le matin au Parc des Faubourgs, devant la sortie du Pont Jacques-Cartier à Montréal.

15 mars – 18 h 30

Il y aura une soirée-conférence avec Ruth Rose, économiste féministe ,et Mélanie Gauvin, coordonnatrice du Front de défense des non-syndiqué-es. Elles traiteront de la situation des femmes sur le marché du travail (scolarisation, inégalités de revenus, retraite et discriminations en fonction de l’appartenance à des groupes minoritaires, etc.) et de la campagne qui se mène pour un salaire minimum à 15 $ l’heure. La conférence aura lieu au 1601, avenue De Lorimier à Montréal.

Inscription et information auprès de julie.lampron-lemire@csn.qc.ca ou 514 598-2021

Outaouais

Le Conseil central de l’Outaouais offre une formation d’une journée, le 23 février, sur le sens de la Journée internationale des femmes, les gains et les défis actuels pour la condition féminine.

Aussi, une autre activité se déroulera le 1er mars 2017 dès 18 h dans ses locaux au 408, rue Main à Gatineau. Une humoriste ricaneuse, Chantal Fleury, donnera une performance, et il y aura quelques tirages d’objets significatifs. Des petites bouchées accompagnées de vin seront servies.

Pour plus d’information, communiquez avec Nicole Dupuis au 819-643-8709 ou par courriel : nicole.dupuis@csn.qc.ca

Québec-Chaudière-Appalaches

Dans la région de l’amiante, un souper-conférence aura lieu le mercredi 8 mars, durant lequel Sylvie Bolduc, éducatrice spécialisée, traitera du pouvoir que nous avons dans notre quotidien, « Prendre le volant de sa vie ». Rendez-vous à 18 h à la Maison de la culture 5, rue de la Fabrique à Thetford Mines. Billets en vente au coût de 20 $ au Centre femmes La Rose des Vents au 95, Notre-Dame Est. Tél. : 418-338-5453.

Dans la région de la Beauce, le Centre-Femmes vous invite le 8 mars à participer à un déjeuner-conférence sur le mieux-être ayant comme invitées Sylvie Rousseau et Bianka Champagne, au Baril Grill à Saint-Georges-de-Beauce. On vous y attend à 8 h au coût de 20 $. Les billets sont disponibles au Centre-Femmes de Beauce 12725, boul. Lacroix, Saint-Georges Tél. : 418 227-4037, et à la Librairie de la Chaudière, Place Centre-Ville.

Dans la région de Charlevoix, le Centre des femmes de Charlevoix et le Centre-Femmes aux Plurielles organisent le 4 mars une journée d’activités et d’échanges suivie d’un souper et d’une conférence sur le consentement sexuel donnée par l’artiste Koriass qui a fait partie de la tournée organisée sur ce thème par le Conseil du statut de la femme. Les billets pour la journée complète sont au coût de 15 $, et 10 $ pour la conférence seulement. Pour vous inscrire ou avoir plus d’information, contactez le 418 435-5752 ou 418 665-7459.

À Québec, il y aura une action politique et de sensibilisation (par la distribution de tracts) à la situation des femmes. Rassemblement à 11 h au coin des rues Saint-Joseph et Caron. En outre, la Coalition régionale de Québec de la Marche mondiale des femmes organise une marche le 12 mars. Le lieu de départ est le Pavillon Alphonse-Marie-Parent (2255, rue de l’Université). À la fin de la marche, nous célébrerons autour d’un brunch de solidarité (activité non mixte) au Cégep de Limoilou. S’inscrire pour le brunch avant le 3 mars au 418 522-8854, poste 223.

Saguenay–Lac-Saint-Jean

Au Saguenay, un souper spectacle est organisé le lundi 6 mars 2017 dès 17 h au coût de 15 $ (buffet inclus). L’humoriste Chantal Fleury viendra livrer sa prestation énergisante. Soyez au rendez-vous à la salle des Aînés de Jonquière JAK (3245, rue des Pensées à Jonquière).

Pour le Lac-Saint-Jean, le mardi 8 mars 2017 à compter de 17 h se tiendra un souper hommage suivi d’un spectacle d’humour « Les grandes crues », à la salle Hall Jeannois (2455, boul. Saint-Jude à Alma) au coût de 30 $.

Pour obtenir des billets, vous pouvez communiquer au 418-549-8541 ou par courriel : ccsaglac@csn.qc.ca