La privatisation des buanderies serait une grave erreur

La Confédération des Syndicats Nationaux (CSN) conteste la décision de Québec de stopper les projets de modernisation de deux buanderies publiques du secteur de la santé, à savoir Partagec pour la région de Québec et Lavérendière pour la région de Lanaudière. Ces deux buanderies sont des organismes sans but lucratif, fruit des efforts concertés des établissements de santé qui ont mis en commun leurs ressources pour se doter de services adaptés à leurs besoins et au meilleur coût. Ces efforts de rationalisation sont actuellement compromis à la suite de la décision du gouvernement libéral de forcer l’arrêt de ces projets pour faire appel au secteur privé. « Des appels d’offres qui sont prévus prochainement menacent d’entraîner la privatisation forcée de deux buanderies publiques qui étaient pourtant, au moment de l’élection du gouvernement Couillard, sur le point de se moderniser pour améliorer leur performance. La CSN estime que ce serait une grave erreur de les privatiser », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Cette décision est d’autant plus incongrue que les projets de construction autofinancés de Partagec (Québec) et de la Buanderie Lavérendière (Lanaudière) étaient approuvés par les établissements actuellement desservis et par les autorités publiques compétentes (agences, ministère). D’importants frais avaient été engagés pour préparer ces travaux. Une fois les travaux réalisés, le réseau de la santé de ces deux régions aurait profité de buanderies efficaces et performantes pour de nombreuses années. « Ces projets ont fait l’objet d’études sérieuses. Les établissements de santé ont jugé qu’ils offraient la meilleure réponse à leurs besoins. Ces projets ont de plus reçu toutes les approbations nécessaires. Rien ne justifie à ce stade de tels appels d’offres sinon des raisons purement idéologiques, et le penchant naturel de ce gouvernement pour le secteur privé », de déclarer M. Lacharité.

« Nous avons été concurrentiels avec le privé dans le passé et nos coûts ont augmenté de seulement 9 % en 11 ans », indique de son côté M. Gilles Savoie, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre de santé et de services sociaux du Nord de Lanaudière.

Les deux projets de modernisation porteraient les deux buanderies publiques à un niveau supérieur de performance, tout en évitant d’inclure les profits du privé dans la facture des établissements publics. Conserver ces deux buanderies comporte par ailleurs d’autres avantages qui seraient perdus avec la privatisation, comme le partage des surplus budgétaires avec les établissements, une augmentation de la facture inférieure à l’inflation, l’ajustement constant aux besoins des hôpitaux, l’utilisation des véhicules à d’autres fins ou le maintien de réserves en cas de pandémie.

« Un autre avantage pour les établissements publics, c’est d’avoir le plein contrôle sur leur buanderie et de pouvoir effectuer des modifications périodiquement tout en contrôlant les coûts. Avec des contrats de 20 ans dans le privé, il est inévitable que des modifications à venir dans les pratiques vont forcer une renégociation et entraîner des extras coûteux », ajoute Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Le transfert vers le privé du nettoyage d’aussi grands volumes de linge représenterait par ailleurs un important défi de logistique puisqu’aucune installation privée ne dispose de l’espace et de l’équipement nécessaire à court terme. Divers petits fournisseurs devraient donc se répartir le travail, ce qui ferait ainsi perdre de l’efficacité. Et c’est sans compter la perte d’expertise, d’imputabilité et de transparence qu’entraînerait le recours au secteur privé. « Les buanderies publiques offrent des services beaucoup plus adaptés aux besoins des établissements, ils peuvent innover », déclare M.François Renauld, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de Partagec, ajoutant que de bons emplois stables sont menacés (plus de 40 dans Lanaudière et 170 à Québec).

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé et est la plus grande organisation syndicale dans son secteur d’activité.

La FNC et la CSN invitent la population à la marche de dimanche à Montréal

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) invitent leurs membres et la population à se joindre à la marche organisée par le « Collectif JeSuisCharlie Montréal » en solidarité avec les victimes des attentats de cette semaine en France. La marche silencieuse aura lieu ce dimanche à compter de 11 heures et débutera à la Place des spectacles pour se rendre devant le Consulat de France au 1501 McGill College, à Montréal.

La FNC et la CSN, qui représentent la majorité des journalistes et artisans œuvrant dans les principaux médias du Québec, tiennent à participer à cet événement afin de réaffirmer la primauté de la liberté d’expression et de la liberté de presse. Les attaques contre les journalistes de Charlie Hebdo rappellent à quel point ces libertés sont fragiles et menacées même en territoire démocratique. C’est pourquoi nous en appelons à une large mobilisation populaire afin de témoigner de notre solidarité indéfectible envers le peuple français et notre attachement inconditionnel à notre droit à l’information libre.

À propos de la FNC et de la CSN

La Fédération nationale des communications est une fédération syndicale affiliée à la CSN. Elle regroupe plus de 6000 membres, dont plus de 1500 journalistes. La CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans toutes les sphères d’activité partout au Québec et ailleurs au Canada.

Attentat au Charlie Hebdo : une attaque contre la démocratie

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) sont complètement bouleversées devant l’acte barbare qui a enlevé la vie à 12 artisans de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo en plus de faire au moins 4 blessés. Nous tenons à rendre hommage à ces victimes parmi lesquelles figurent entre autres les caricaturistes du journal, Charb, Cabu, Wolinski et Tignous ainsi qu’à l’économiste et chroniqueur de France Inter, Bernard Maris. Ces gens travaillaient avec courage et acharnement malgré les menaces qui planaient sur eux depuis quelques années.

En guise de solidarité avec nos camarades assassinés, leur famille, leurs amis, leurs collègues et le peuple français, la FNC et la CSN invitent leurs membres et la population à se joindre au rassemblement citoyen qui aura lieu ce soir à 18 h 30 devant le Consulat de France au 1501 McGill College, à Montréal. Des événements semblables s’organisent spontanément via les réseaux sociaux partout en France, au Québec et ailleurs dans le monde.

Cet événement tragique rappelle combien la liberté d’expression demeure fragile, même en démocratie, et qu’elle doit être défendue et valorisée par toutes les composantes de notre société. Lorsqu’un groupe ou des individus s’attaquent aux journalistes, ils cherchent à faire taire les voix qui éclairent, analysent, mettent en perspective l’actualité afin que la société civile puisse se faire une opinion et des choix éclairés et libres. Lorsque des journalistes sont menacés, ce sont les droits du peuple à l’information, à la liberté et à l’autodétermination qui sont directement ciblés.

L’année 2015 débute sur une note bien sombre pour la communauté journalistique, mais cela semble s’inscrire dans la continuité de 2014. Rappelons qu’au cours de la dernière année, ce ne sont pas moins de 118 journalistes qui ont été tués à travers le monde. « Nous sommes extrêmement préoccupés par ces attaques contre nos collègues et nous mettrons tous les efforts nécessaires pour dénoncer ces gestes et pour exiger une meilleure protection de nos membres et de tous les journalistes dans l’exercice de leur travail », ont réagi Jacques Létourneau, président de la CSN, et Pierre Roger, président de la FNC-CSN.

À propos de la FNC et de la CSN

La Fédération nationale des communications (FNC) est une fédération syndicale affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Elle regroupe plus de 6000 membres, dont plus de 1500 journalistes. La CSN regroupe plus de 325 00 travailleuses et travailleurs œuvrant dans toutes les sphères d’activité partout au Québec et ailleurs au Canada.

Nouvelle victoire judiciaire des syndiqué-es CSN contre Eddy Savoie

Environ soixante employé-es du Manoir de Sherbrooke, membres de la CSN, viennent de remporter une importante victoire contre Eddy Savoie, propriétaire des Résidences Soleil. En effet, le 22 décembre dernier, la Cour supérieure a confirmé que le multimilliardaire s’est accaparé illégalement environ 80 000 dollars en primes de soins dentaires non versées. Eddy Savoie doit donc rembourser à ses employé-es les sommes qu’il avait prélevées à même leurs bas salaires, comme l’avait ordonné un arbitre dans une sentence rendue le 20 juin 2014. « En cette période des fêtes, lance Luc Poirier, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CHP de l’Estrie-CSN, cette décision est un véritable baume qui redonne espoir à des travailleuses et des travailleurs à faible revenu qui assument, depuis 2012, la totalité des coûts de l’assurance dentaire, alors que la convention collective prévoit un partage à parts égales avec l’employeur. Justice est maintenant rendue! » Pour Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN) : « Nous sommes très heureux de la décision de la Cour supérieure. C’est une grande victoire méritée pour tous les employé-es. Eddy Savoie doit faire amende honorable, reconnaître qu’il a erré et verser sans attendre tous les montants dus à son personnel dévoué, plutôt que de s’acharner en contestant à grands frais cette décision pourtant très claire. À défaut, assure-t-il, la CSN continuera à batailler pour que ces travailleuses et ces travailleurs obtiennent pleinement justice. »

Rappel des faits

À peine deux mois après l’entrée en vigueur de la convention collective actuelle, en avril 2012, Eddy Savoie a cessé unilatéralement de payer sa part de l’assurance dentaire pour une soixantaine de salarié-es. Il a ainsi refilé illégalement la totalité du coût de la prime d’assurance dentaire à ses employé-es, prime qu’il devait assumer à 50 %. Eddy Savoie s’est aussi octroyé le droit de récupérer sa part de l’assurance dentaire qu’il avait versée à l’assureur, et ce, d’avril 2009 à avril 2012, soit trois années complètes. Dans une décision rendue le 20 juin dernier, l’arbitre André Ladouceur l’a condamné à rétablir sa part puis à rembourser les salarié-es. À ce jour, les sommes dues par M. Savoie avoisinent les 80 000 $.

À propos du syndicat et de la CSN

Les employé-es du Manoir de Sherbrooke sont membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CHP de l’Estrie-CSN qui compte 250 membres répartis dans sept résidences. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui regroupe plus de 3 000 salarié-es oeuvrant dans les centres d’hébergement privés, et environ 130 000 autres provenant d’autres secteurs d’activité. Le syndicat est aussi affilié au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie qui regroupe 12 000 syndiqué-es dans 110 syndicats. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte 325 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

De quelques négociations en 2015

À la CSN, plus des deux tiers des syndicats affiliés seront en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives. « Nous prévoyons des négociations difficiles, car bien des employeurs ont la mauvaise habitude de suivre l’exemple qui leur est donné par le plus important employeur au Québec, le gouvernement québécois, même s’ils ne traversent pas toujours des difficultés, a expliqué le président de la CSN. En outre, l’entêtement de ce dernier à imposer des mesures d’austérité crée un contexte économique défavorable qui nuira aussi au climat des relations de travail. »

Voici quelques-uns de ces syndicats. Outre le secteur public, où plus de 170 000 membres de la CSN seront en négociation, celui des affaires sociales connaîtra plusieurs négociations : les syndicats de CPE, du préhospitalier, des ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF), et celui des ressources de service de garde en milieu familial (RSG). Il s’agit de plus de 16 000 travailleuses et travailleurs. Le secteur des communications au Québec sera aussi en effervescence, puisque tous les syndicats des quotidiens de Gesca seront en négociation en 2015 (les conventions collectives au quotidien La Presse venant à échéance le 31 décembre 2015), de même que celui de Radio-Canada et celui de Radio Nord Communications. Les autres grandes négociations dans le secteur privé touchent les syndiqués de Kruger Lasalle, Cascades Viau, Louisiana Pacific à Saint-Michel-des-Saints, Gurit en Estrie, Démix Laval, ainsi que la négociation regroupée dans le secteur de la sylviculture. Les 1300 travailleuses et travailleurs de la station Mont-Tremblant se préparent aussi à négocier leurs conditions de travail et de salaire, de même que les 950 syndiqué-es d’Olymel, à Vallée-Jonction.

Le maintien de la norme FSC dans les usines de Produits forestiers Résolu sera aussi à l’agenda des interventions de la CSN. Dans le secteur municipal, on retrouve notamment les syndicats de cols bleus de Gatineau et de Saguenay, en plus de celui des surveillants et des surveillants-concierges de Terrebonne, qui poursuit une grève depuis le 11 juillet 2014. Dans le secteur universitaire, le Syndicat des professeurs et celui des chargé-es de cours de l’UQAM de même que les professionnel-les de l’Université Concordia seront aussi en négociation, dans le contexte difficile édictée par les politiques d’austérité. Au fédéral, les 7500 agentes et agents correctionnels du Canada poursuivront la négociation pour l’amélioration de leurs conditions de travail. En 2014, plus de 2131 travailleuses et travailleurs membres de 65 nouveaux syndicats (ou sections) se sont joints à la CSN. La négociation de leur convention collective sera donc à l’agenda de 2015.

Ras-le-bol des travailleuses et travailleurs au CSSS Drummond

Les travailleuses et les travailleurs du CSSS Drummond en ont assez. Non seulement, ils sont victimes d’offres gouvernementales méprisantes dans le contexte des négociations du secteur public, mais ils sont également aux prises avec des abolitions et conversion de postes temps complet en temps partiel. Les médias furent donc convoqués aujourd’hui pour faire le point sur la situation.

Les négos du secteur public « Les offres du gouvernement sont scandaleuses et démontrent bien le mépris du gouvernement libéral pour les travailleurs du secteur public. Le pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs du secteur public n’a cessé de diminuer au cours des dix dernières années, et voilà que le gouvernement propose des reculs encore plus importants. C’est assez!!! » a expliqué d’entrée de jeu Claude Audy, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux CSN du Coeur du Québec.

En ce qui a trait aux positions de négociation du gouvernement dans le réseau de la santé, ce dernier ajoute : « Encore des réorganisations qui se traduiront sur le terrain en pertes d’emplois, des augmentations des charges de travail et du même coup une diminution des services à la population. » Au niveau local En regard des abolitions et/ou conversions de postes temps plein à temps partiel, la présidente du Syndicat de la santé et des services sociaux – Drummond CSN explique : « Depuis la mi-novembre, plus d’une douzaine de postes temps pleins furent abolis ou transformés en poste à temps partiel. Des emplois de qualité sont donc perdus et remplacés par des emplois précaires ».

De plus, selon la présidente du syndicat, ces abolitions et conversions ne feront qu’accentuer la problématique des bris de service (non-remplacement du personnel lors d’absence de courte durée), réduiront encore plus la capacité du CSSS d’embaucher et de retenir du personnel et vont à l’encontre du principe de continuité des soins prôné par le ministère de la Santé. Principe voulant réduire la rotation de personnel auprès de la clientèle. Elle termine en ajoutant : « tout le monde y perd, des emplois de qualités sont abolis et la qualité des services à la population est encore une fois diminuée. »

La CSN émet certaines réserves

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN) ont pris connaissance du rapport du chantier sur la politique de financement des universités, coprésidé par Mme Hélène P. Tremblay et M. Pierre Roy, rendu public par le ministre Bolduc le 12 décembre dernier.

D’entrée de jeu, la vice-présidente de la CSN responsable du dossier de l’éducation, Mme Véronique de Sève, indique que « si nous partageons certains objectifs et principes mis de l’avant dans le rapport, nous déplorons le fait que le mandat du chantier ne lui ait pas permis de faire une évaluation des besoins, du niveau de financement ni de l’ensemble des sources de revenus à privilégier, des questions pourtant au cœur des débats du printemps érable et des discussions entourant le Sommet sur l’enseignement supérieur ».

En outre, le ministre Bolduc a déjà annoncé la création d’un comité d’experts pour la mise en œuvre de certaines recommandations, et ce, dès 2016-2017, alors que « nous souhaitions la mise en place d’un comité permanent sur la politique de financement dont la composition serait représentative de l’ensemble de la communauté universitaire, nous ne savons pas qui fait partie de ce comité, ni de quelles recommandations il s’agit », regrette la vice-présidente de la CSN.

De plus, « on peut se questionner sur la stratégie gouvernementale qui a entouré de secret le contenu de ce rapport, qui a séjourné dans le bureau du ministre pendant près de six mois », soutient Mme Marjolaine Côté, vice-présidente-trésorière de la FEESP-CSN.

La présidente de la FNEEQ, Mme Caroline Senneville, salue le fait que le rapport propose de nouvelles avenues intéressantes quant à la subvention de fonctionnement, dont le statut d’étudiants à temps partiel pour le financement du soutien à l’enseignement et à la recherche. « Ces étudiants constituent aujourd’hui plus de 50 % des étudiants universitaires selon un récent avis du Conseil supérieur de l’éducation », a-t-elle indiqué. Elle s’interroge par ailleurs au sujet de l’année de référence utilisée pour établir la formule de répartition des subventions. « Même si les auteurs recommandent une révision à tous les quatre ans, si l’année de référence en est une où des compressions étaient imposées, cela fausse les données » , assure Mme Senneville. « Nous croyons que les étudiants étrangers ne devraient pas être perçus comme une source de financement lucrative », indique pour sa part le président de la FP-CSN, M. Michel Tremblay. Or, les mesures de tarification proposées par les auteurs du rapport, si elles sont mises en œuvre, risquent de contribuer davantage à la course à ces « clientèles » et d’amplifier les iniquités entre les universités dans les grands centres, notamment les établissements anglophones, et les universités en région. Ainsi, la proposition de moduler les droits des étudiants étrangers en fonction des programmes nous fait également craindre une ouverture en ce sens pour les droits de scolarité des étudiants québécois.

En ce qui concerne les frais institutionnels obligatoires (FIO), les organisations saluent la volonté de recourir à une nomenclature commune ainsi que le retour aux trois paliers en vue de réduire les écarts entre les établissements. Cependant, elles estiment que l’évolution des FIO doit être indépendante de la hausse des droits de scolarité.

Enfin, il importe de rappeler que la nouvelle répartition du financement ne doit pas avoir pour effet de réduire le financement d’un établissement.

La CSN et ses organisations affiliées insistent sur la nécessité que le Québec se dote d’une nouvelle politique des universités et dresse un portrait détaillé des besoins en enseignement universitaire. « L’Université est un service public et le gouvernement doit lui accorder toute l’importance requise », concluent les porte-parole.

À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN et de la FP-CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) regroupe 425 syndicats affiliés représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic.

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe plus de 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

Radio-Canada refuse de reconnaître la détresse de ses travailleurs

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN) et la Confédération des syndicats nationaux dénoncent l’attitude de la haute direction de Radio-Canada/CBC qui refuse de reconnaître les problèmes de surcharge de travail et de détresse psychologique chez ses travailleuses et ses travailleurs. Pire encore, les responsables de la santé et de la sécurité du travail de l’employeur vont jusqu’à refuser les rencontres proposées par le syndicat afin de prendre connaissance des résultats préliminaires d’une enquête réalisée auprès des salarié-es de Radio-Canada/CBC.

« Dans le cadre de notre enquête, nous avons observé que 64 % des répondants présentent une détresse psychologique élevée. À titre de comparaison, l’Enquête québécoise des conditions de travail, d’emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST)* révèle qu’environ 18,1 % des travailleurs québécois vivent de la détresse psychologique élevée. Dans un contexte de coupes de postes, 65 % des répondantes et des répondants ont précisé que des tâches se sont récemment ajoutées à leur charge de travail. Finalement, pour 84 % d’entre eux, il est clair que leur problème de détresse psychologique est lié entièrement ou en partie à leur travail », de souligner Natacha Laprise, conseillère en santé psychologique du travail à la CSN.

« Nous sommes complètement bouleversés par ces résultats que l’employeur décide d’ignorer. Les travailleuses et les travailleurs de Radio-Canada/CBC font les frais des compressions budgétaires depuis trop longtemps. Lorsqu’on constate que 92 % des répondants considèrent qu’ils doivent travailler rapidement, que 67 % ne prennent pas de pause et que 45 % évaluent qu’ils n’ont pas assez de temps pour effectuer leur travail, c’est que nous faisons face à un problème sérieux et majeur de manque d’effectifs. À Montréal, 56 % des gens interrogés affirment qu’ils ne sont pas satisfaits de leur travail et 61 % rapportent qu’ils ne sont pas assez nombreux pour l’accomplir.

À ce constat alarmant s’ajoute l’impuissance des travailleuses et des travailleurs : au Québec et à Moncton, 73 % des répondants ne croient pas pouvoir corriger la situation avec leur superviseur. Pour nous, le message est clair : le gouvernement et la haute direction de Radio-Canada/CBC sont allés trop loin », de marteler Isabelle Montpetit, présidente du SCRC (FNC-CSN).

Des conséquences directes sur la vie personnelle

« À Montréal seulement, la liste des conséquences sur la vie des salarié-es est inquiétante : insomnie, divers maux physiques, anxiété, détresse psychologique, colère et découragement sont déjà ancrés dans la réalité quotidienne. On souligne le manque de temps pour réaliser un bon travail, pour documenter et réviser la production. On pointe également le trop grand nombre de sujets traités et de reportages produits pour servir toutes les plateformes. Au final, l’absence d’espace créatif et d’originalité ainsi que le nombre accru d’erreurs minent la satisfaction et le bien-être au travail. Et que dire des conséquences sur tout ce que produit et diffuse Radio-Canada/CBC… », de déplorer Guy Lapointe, responsable du comité sur la santé psychologique pour le SCRC.

« En matière de santé et de sécurité du travail (SST), des employeurs délinquants comme Radio-Canada, nous en avons trop souvent croisés. Voilà pourquoi la CSN lutte pour l’amélioration de la qualité des emplois et des conditions de travail. Cette année, notre semaine de sensibilisation à la SST ciblait justement la santé psychologique et nous allons tout mettre en œuvre afin de faire entendre la voix de celles et de ceux qui paient de leur santé le démantèlement de notre producteur et de notre diffuseur public », de conclure Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1600 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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*Le ministère du Travail du Québec doit effectuer tous les cinq ans une étude sur les conditions de travail dans la province. L’étude s’est notamment intéressée aux conditions de travail et d’emploi, à la conciliation travail-vie personnelle, au harcèlement psychologique au travail ainsi qu’à l’environnement organisationnel. Les résultats de l’enquête mettent également en lumière une association entre certaines conditions de travail et d’emploi et divers problèmes de santé des travailleurs québécois. Cet événement vous permettra de découvrir la richesse des données de cette vaste enquête panquébécoise et d’explorer l’utilité de ces données.

Après les générations X, Y et Z, la génération « Bolduc », une génération sacrifiée ?

Les travailleuses et les travailleurs de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) manifestent ce midi devant les bureaux du ministère de l’Éducation, à Montréal (600, rue Fullum) pour dénoncer le projet de démantèlement de la CSDM. Le plan de réforme du ministre Yves Bolduc suscite de l’inquiétude et de la colère chez les travailleurs qui œuvrent au quotidien auprès des élèves. Plusieurs scénarios sont sur la table et on ne connaît pas encore quelle pourrait être la piste d’atterrissage de cette réforme. Où? Quand? Comment? Pourquoi? Personne ne le sait, même le ministre n’est pas en mesure de fournir des explications sur ses objectifs recherchés… Les syndicats de la CSDM affiliés à la CSN croient qu’il y a danger de déstabiliser les écoles, de réduire les services, d’augmenter les coûts et d’exclure des élèves. Il s’agit d’un enjeu qui touche les élèves, les parents et tout le personnel. En manifestant, les travailleurs veulent lancer un message clair au ministre : son projet de restructuration menace l’éducation de nos enfants et met les écoles en péril.

La génération « Bolduc »

« Nous demandons au ministre Bolduc de retirer son projet de réforme de la planche à dessin. D’abord, contrairement à ce qu’il prétend, rien n’indique que des économies pourront être réalisées avec la restructuration », fait valoir Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN. Tous les groupes actifs sur le terrain estiment que la réforme engendrera plutôt des coûts, à cause des mouvements de main-d’œuvre ainsi que des transferts d’équipements et de ressources matérielles. « Pendant des années, toutes les énergies seront consacrées à assurer le fonctionnement des nouvelles structures plutôt qu’à la réussite scolaire des élèves. On voit déjà poindre à l’horizon, après les générations X, Y et Z, la génération « Bolduc », une génération sacrifiée aux lubies idéologiques de l’obsession libérale d’atteindre le déficit zéro le plus rapidement possible, sans égard aux conséquences » tempête madame Daigneault.

Un chambardement infructueux et inutile

Partout au Québec, les compressions ont entraîné dans les commissions scolaires des coupes dans divers programmes, dont l’aide aux devoirs, l’aide alimentaire, le transport scolaire et certains programmes d’aide aux immigrantes et aux immigrants. Maintenant, le ministre Bolduc en rajoute avec son plan de réforme sans bon sens, sans logique et même dangereuse pour l’avenir de nos enfants et de notre société.

« Avec son projet absurde, le ministre soutient vouloir améliorer l’efficacité des commissions scolaires et décentraliser l’organisation vers les écoles. Nous sommes en droit de nous demander comment un nouveau découpage et le transfert de dizaines de milliers d’élèves d’une commission scolaire vers d’autres seront plus efficaces et plus décentralisés », s’insurge Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). « C’est plutôt l’effet contraire qui se produira : confusion, désorganisation et chaos seront le résultat d’une telle opération! », renchérit le représentant syndical.

Toute cette instabilité aura un effet direct sur la réussite des élèves. On se retrouvera dans un désordre sans nom s’il faut conclure des milliers d’ententes extraterritoriales – on estime à 6300 élèves qui devraient obtenir une telle entente juste sur le territoire montréalais – alors qu’au fil des ans, les ressources administratives ont été réduites au minimum dans les commissions scolaires, en raison des coupes successives de budget. « A-t-on vraiment besoin d’une telle turbulence administrative? », questionne monsieur Marcoux.

Budget réduit comme peau de chagrin

Non seulement les commissions scolaires fonctionnent-elles déjà avec un financement anémique, mais le gouvernement leur a imposé une réduction supplémentaire de 10 % de leur budget, ce qui représente 163 M$ en moins pour les 72 commissions scolaires du Québec. À elle seule, la CSDM s’est vue imposer des coupes supplémentaires de 9 M$.

« L’impact sur les services directs aux élèves de niveaux primaire et secondaire sera inévitable. Le gouvernement fusionne des structures sur le dos d’une génération, c’est inhumain! » fustige Véronique De Sève, vice-présidente à la CSN. « Le rôle des commissions scolaires est essentiel dans notre démocratie parce qu’elles permettent une juste répartition des ressources financières, humaines et matérielles sur leur territoire. L’égalité des chances pour toutes et tous passe par là. On ne le laissera pas s’attaquer indûment à nos institutions publiques! » conclut la porte-parole de la CSN.

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte environ 55 000 membres œuvrant dans le domaine des services public et parapublic. Le secteur scolaire représente environ 30 000 employés-es de soutien présents dans 31 commissions scolaires francophones, notamment la Commission scolaire de Montréal (CSDM), et 2 commissions scolaires anglophones. C’est le plus grand regroupement d’employés-es de soutien des commissions scolaires au Québec. Pour sa part, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Des offres insidieuses qui font craindre le pire

Les organisations syndicales qui représentent des travailleuses et travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux font une analyse unanime des dépôts présentés cette semaine par le gouvernement. Après avoir proposé un gel salarial et des reculs majeurs en matière de retraite et de droits parentaux, les comités patronaux se sont contentés d’offres évasives et insidieuses, qui laissent craindre le pire pour les conditions de travail du personnel du réseau et l’accessibilité aux soins pour la population.

Par ailleurs, à la variété de problèmes que les syndicats ont soulevés, la partie patronale s’est contentée de répondre par un bête copier-coller. Les organisations syndicales ne sont pas dupes : sous le couvert d’objectifs évasifs, les représentants patronaux formulent des demandes insidieuses qui auraient pour effet de modifier en profondeur les conventions collectives.

Rien n’est épargné par la partie patronale, qui compte remettre en cause les dispositions existantes, notamment la mobilité des travailleuses et des travailleurs, les mesures d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, les absences et les congés et l’assurance-salaire. Ne l’oublions pas, nos membres sont les premiers à subir les contrecoups des compressions, des réorganisations et de la pression au travail liés à la performance. C’est à ces problèmes que la partie patronale doit s’attaquer, et non pas aux membres qui tombent malades, bien souvent parce qu’ils n’en peuvent plus.

Nous remarquons aussi une volonté claire du gouvernement de vouloir affaiblir les syndicats en nuisant à leur capacité de défendre leurs membres. Nous entamons cette ronde de négociation dans un esprit constructif et nous attendons la même ouverture de la partie patronale. Que ce soit en matière d’organisation du travail, d’attraction-rétention ou d’accessibilité aux soins et services, les organisations syndicales sont bien placées pour connaitre l’étendue des problèmes du réseau. Les propositions qui ont été déposées à la partie patronale cet automne répondent par des moyens concrets à une panoplie de ces problèmes. Tout au long de la négociation, les organisations syndicales auront à cœur la qualité des services à la population et l’amélioration des conditions de travail de ses membres. Ces enjeux sont indissociables.

L’austérité jusque dans le milieu de travail

Les femmes sont une fois de plus la cible du gouvernement et qu’elles feront les frais de l’austérité une fois de plus. Elles la subissent déjà comme citoyennes. Puis, lundi dernier, le Conseil du trésor annonçait son intention de geler leurs salaires et de modifier à la baisse les dispositions de leur régime de retraite, entre autres. La partie patronale leur dit maintenant vouloir diminuer leurs conditions de travail pour des objectifs comptables. On leur demande sans cesse d’être plus performantes, d’être toujours plus présentes sans jamais aborder leurs conditions de travail, par exemple la conciliation famille-travail-études. Cela ne tient pas la route aux yeux des syndicats. Ceux-ci y voient un recul évident vers une époque que l’on croyait révolue au Québec et craignent de plus que le gouvernement soit en train de favoriser un exode de la main-d’œuvre vers d’autres secteurs d’activités, avec des conséquences imprévisibles. Nos services publics, ce sont essentiellement des travailleuses et des travailleurs. Il est impensable de charcuter leurs conditions de travail sans que cela n’ait d’impacts sur la qualité et le niveau de services à la population. Les syndicats ont d’ailleurs fait valoir de nombreuses pistes d’amélioration pour lesquelles ils sont toujours sans réponse. Notamment, les syndicats souhaitent réduire la privatisation et la sous-traitance qui coûtent de plus en plus cher et améliorer la qualité de vie au travail, par diverses mesures d’aménagement qui demandent de l’ouverture et de la créativité de la part de toutes les parties.

Les employé-es de la station de ski Stoneham votent à 85,2 % pour l’entente de principe obtenue à l’arraché

Une entente de principe in extremis est intervenue entre les employé-es de la Station de ski Stoneham et l’employeur. Cette entente a été votée positivement par l’assemblée à 85,2 %. « Nous sommes heureux de cette entente de principe conclue quelques minutes seulement avant l’assemblée entre les deux parties, a souligné le président du syndicat, Luc Forbeaux. Les travailleuses et travailleurs de la montagne ont tenu leur bout et sortent grands gagnants de ce conflit, tout comme l’ensemble de la communauté de Stoneham. »

Les gains

Entre autres choses, les travailleurs ont obtenu la mise en place d’un REER collectif pour les employé-es réguliers de la station. « Jusqu’à hier encore, l’employeur refusait fermement de nous accorder ce régime de retraite. C’est un gain majeur pour tous les travailleurs », explique Luc Forbeaux.

Pour tous les salariés, le nombre nécessaire au passage d’un échelon à l’autre pssera de 1400 à 900 heures. Après la période d’essai, un employé saisonnier se verra de plus attribuer un crédit de 300 heures à partir de la signature de la convention collective pour aller chercher un échelon supplémentaire. « Un travailleur saisonnier pouvait avoir à attendre 21 ans pour atteindre le septième échelon! », rappelle Luc Forbeaux. Les employés font aussi des gains notoires sur la question des vacances. « Toute personne ayant de 1 à 5 ans d’ancienneté verra sa paye de vacances passer de 4 % à 6 %, et celui qui aura 5 ans et plus passera de 6 à 8 % », ajoute Luc Forbeaux.

Le syndicat est par ailleurs allé chercher une amélioration notable des congés sociaux ainsi qu’une bonification des mesures en santé et sécurité, notamment sur le plan de l’équipement de sécurité. « Pour leur permettre d’avoir de l’argent en poche afin de traverser la période des Fêtes, ils pourront de plus toucher une avance salariale de 200 $ », explique encore Luc Forbeaux. Enfin, quand le salaire minimum viendra rejoindre le salaire de l’échelon correspondant, celui-ci disparaîtra au profit de l’échelon supérieur. « Personne ne sera jamais plus payé au salaire minimum! »

À propos du syndicat

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham est affilié à la Fédération du commerce de la CSN, qui compte plus de 360 syndicats représentant environ 32 500 travailleuses et travailleurs. Il est également membre du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), qui réunit plus de 250 syndicats et 44 000 membres. La CSN regroupe pour sa part plus de 325 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.

Les sages-femmes poursuivent leur démarche auprès du gouvernement afin de réintégrer les conseils d’administration des CISSS

L’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) et le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) entendent aller au bout de leur démarche auprès du gouvernement afin de réintégrer les conseils d’administration des futurs Centres intégrés de santé et services sociaux (CISSS). Après avoir déposé un mémoire devant la Commission de la santé et des services sociaux, demandé à rencontrer le ministre, envoyé des lettres à tous les députés de l’Assemblée nationale, les sages-femmes n’entendent pas baisser les bras.

«L’exclusion des sages-femmes des conseils d’administration des CISSS a eu l’effet d’une douche froide sur l’ensemble des professionnelles. Nous n’avions pas envisagé un tel désaveu pour la profession, encore moins sous ce gouvernement libéral qui promettait à la population, il y a moins d’un an, plus de maisons de naissance et un meilleur accès aux services de sage-femme », se désole Marie-Ève St-Laurent, présidente de l’Ordre des sages-femmes du Québec.

Le ministre de la Santé est demeuré intransigeant face à l’amendement proposé par l’opposition en faveur du maintien des conseils des sages-femmes aux conseils d’administration. Il a basé sa décision sur la taille des CA plutôt que sur la qualité de l’expertise professionnelle que les membres desdits conseils peuvent apporter à la prise de décision concernant l’organisation des services dans les établissements.

Les conseils d’administration sont activement impliqués dans le développement, la priorisation et l’organisation des services offerts à la population desservie. Les sages-femmes peuvent et doivent participer à l’évaluation de ces besoins. Leur expertise unique, notamment en matière de soins à domicile et de continuité d’intervenants et de soins, doit être mise au service de la population par le biais d’une représentation au conseil d’administration.

« Retirer les sages-femmes des conseils d’administration prive non seulement le réseau de la santé de leur expertise, mais isole encore plus ces professionnelles à l’heure où l’on demande une plus grande collaboration entre tous les intervenants. Cela n’offrira aucun gain direct au réseau de la santé et ne contribuera pas à rendre les services de première ligne plus accessibles pour la population », affirme Mme St-Laurent.

Par cette exclusion, le conseil professionnel des sages-femmes deviendrait le seul sans représentation au conseil d’administration des CISSS. Même si des consultations ponctuelles du conseil des sages-femmes sont prévues dans la loi, celles-ci ne remplacent d’aucune façon une présence officielle au sein du conseil d’administration. Par conséquent, les sages-femmes se voient exclues d’un lieu de décision et de pouvoir qu’elles occupent légitimement depuis 1999.

« Comme le prescrit la loi, aucun autre conseil professionnel ne peut remplacer la voix des sages-femmes sur les conseils d’administration. Leur haut niveau de responsabilité de même que leur autonomie professionnelle, deux éléments enchâssés dans la loi depuis la légalisation de la profession, justifient sans équivoque leur présence aux conseils d’administration », explique Claudia Faille, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec.

Les sages-femmes reçoivent cette décision comme un message clair envoyé de la part du ministre de la Santé, elles ne font plus partie à part entière du réseau de la santé et elles s’inquiètent pour l’avenir de leur profession. Pourtant, les sages-femmes ne parviennent plus, depuis déjà quelques années, à répondre à la demande des femmes et des familles du Québec.

Le maintien d’une présence sage-femme au conseil d’administration des CISSS constitue un enjeu considérable pour l’autonomie et la contribution au réseau de la santé de la profession sage-femme. C’est pourquoi les sages-femmes vont poursuivre leur mobilisation et exiger que le ministre de la Santé les maintienne aux conseils d’administration des CISSS.

« Philippe Couillard lui-même a joué un rôle majeur dans l’avancement de la profession, via, entre autres, la Politique de périnatalité 2008-2018, alors qu’il était ministre de la Santé. Le projet de loi 10 est l’occasion pour ce gouvernement libéral de réitérer l’importance du rôle des sages-femmes au sein du réseau de la santé. La présence des sages-femmes doit être maintenue aux conseils d’administration », conclut Mme Faille.

Le Mémoire sur le projet de loi no 10 peut être consulté en ligne, sur le site de l’Ordre des sages-femmes du Québec : http://www.osfq.org/wp-content/uploads/2014/12/MEMOIRE-OSFQ-RSFQ-PL10_13nov2014_final-LG.pdf

À propos de l’Ordre des sages-femmes du Québec

Fondé en 1999 après l’entrée en vigueur de la Loi sur les sages-femmes du Québec, l’Ordre des sages-femmes du Québec a pour mission d’assurer la protection du public en voyant à l’encadrement, au développement professionnel et au respect des obligations déontologiques et réglementaires des sages-femmes au Québec. Il compte plus de 160 membres qui offrent un suivi de maternité sécuritaire et complet, entièrement gratuit pour les femmes détentrices d’une carte de la Régie de l’assurance maladie du Québec. Seules les membres de l’OSFQ peuvent porter le titre de sage-femme et poser les actes qui sont définis par la loi. L’Ordre des sages-femmes du Québec, tout comme la profession, célèbre cette année son quinzième anniversaire. www.osfq.org

À propos du Regroupement Les Sages-femmes du Québec

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec est l’association professionnelle des sages-femmes depuis 1995. Il travaille au développement de la profession et de sa spécificité à l’intérieur du système de santé du Québec. Il défend le libre choix des lieux d’accouchement pour les femmes (domicile, maison de naissance ou centre hospitalier), en conformité avec les normes de pratique de la profession, ainsi que de sa philosophie de pratique. Le RSFQ a pour mission de défendre les intérêts professionnels, économiques et sociaux de ses membres. Le RSFQ est en entente de service avec la Fédération des professionnèles de la CSN depuis 2009.

Il faut récupérer la certification afin de préserver nos emplois

La Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN lance une démarche de mobilisation et de concertation des acteurs impliqués dans la certification FSC de Produits Forestiers Résolu (PFR) afin de préserver cette certification et d’assurer le maintien des emplois dans les scieries et les usines papetières de l’entreprise.

La CSN estime qu’il faut cesser de voir la certification des produits forestiers FSC (Forest Stewardship Council) comme un frein aux emplois dans le secteur forestier. En fait, c’est exactement le contraire. La certification FSC est en effet exigée par quelque 1800 clients importants de produits forestiers comme Rona, Home Depot, Ikea, Best Buy, etc. Une majorité de consommateurs des produits finis souhaitent supporter une gestion responsable des usines et des forêts. Or, les distributeurs seront toujours extrêmement sensibles à l’avis de leurs clients. « Laisser tomber la certification est une décision à courte vue qui risque de coûter très cher en emplois lorsque les clients vont décider, un à un, d’abandonner Produits forestiers Résolu », explique Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

La CSN propose donc aujourd’hui à tous les groupes concernés de se retrousser les manches et de trouver une solution durable de retour à la certification FSC. « Nous travaillerons d’arrache-pied pour que les partenaires concernés (syndicats, PFR, autochtones, communautés locales, groupes environnementaux et gouvernement) s’assoient à une même table de façon à dégager un plan raisonnable de retour à la certification », propose Alain Lampron, qui invite d’ailleurs le ministre Laurent Lessard à mettre en place les conditions favorables à ce type de démarche. C’est le seul moyen pour les produits québécois de PFR de conserver leur part de marché et de continuer à se démarquer sur les marchés lucratifs. Les autres grands joueurs de l’industrie forestière québécoise ont d’ailleurs fait les choix nécessaires pour conserver la mention FSC dès que le certificateur exigeait des changements. S’obstiner ou faire des pressions publiques ne règlera rien, FSC est une organisation présente partout sur la planète qui ne va pas changer ses critères seulement pour PFR.

Certaines des 13 dérogations de PFR à la certification FSC pourraient trouver une solution avec l’aide du gouvernement qui pourrait, par exemple, en ajustant les redevances, rendre la coupe de bois plus avantageuse dans les forêts qui ne sont pas dans les zones sensibles. D’autres dérogations pourront se régler en discutant avec les autochtones afin de trouver des ententes stables. La CSN compte servir d’intermédiaire lors de ces pourparlers. La certification FSC vise autant à protéger la ressource à long terme qu’à tenir compte des droits des travailleurs et de la communauté. C’est un gage d’exploitation équilibrée. « Pour cette raison, nous croyons qu’une démarche de concertation comme celle que nous proposons aujourd’hui convaincra FSC d’accorder un sursis à PFR pour laisser le temps aux intervenants du milieu et à l’entreprise de proposer des pistes de solutions qui permettront de récupérer la certification », ajoute Alain Lampron.

« Il est normal que les gens de la région soient inquiets pour leurs emplois, mais il faut prendre une décision éclairée et qui soit véritablement profitable à long terme, pas seulement pour les résultats du prochain trimestre de la compagnie », affirme Engelbert Cottenoir, président du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay Lac St-Jean.

À propos

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Le conseil central des syndicats nationaux du Saguenay Lac St-Jean regroupe plus de 160 syndicats CSN de la région et représente 16 000 membres.

La CSI réclame le retour d’une « transition juste » pour les travailleurs

La Confédération syndicale internationale (CSI) est troublée par le manque de vision des délégations internationales présentes aux négociations du COP 20 au Lima. L’absence de toute référence au besoin pour une « Transition Juste » et à la création d’emplois de qualité durant le passage vers une économie à faible émission de carbone rend impossible la perspective d’un soutien réel pour les travailleuses et les travailleurs.

« Nous avons conscience que tous les emplois seront menacés s’il n’y a pas plus d’appétit pour la réduction des émissions », a remarqué Thierry Dedieu de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), « c’est pourquoi nous avons toujours appuyé le processus onusien. » Le principe que les accords sur le climat doivent considérer les inquiétudes des travailleuses et des travailleurs tout en s’assurant de leur prospérité a toujours été respecté par les gouvernements au cours des négociations antérieures du COP. Pourtant, les délégations à Lima font volte-face et refusent de prendre en compte la réalité du monde ouvrier durant ce cycle actuel de négociations. « Les ministres ont encore la chance de reprendre le contrôle du navire et de démontrer que c’est eux qui dirigent les négociations. Ce n’est pas aux techniciens de décider à quoi ressemble l’avenir du monde du travail », déplore Daniel Angelim de la Confédération syndicale des Amériques (CSA), ils doivent réagir, et au plus vite ! » La CSI représente 176 millions de travailleurs dans 161 pays et territoires, et a 324 affiliés nationaux.

Le ministère de la Famille forcé de se présenter à une médiation au ministère du Travail à la suite d’une demande de la CSN

Dans le but de relancer les négociations interrompues depuis le 19 novembre dernier, les représentantes de plus de 2000 responsables en service de garde (RSG) en milieu familial, membres de la CSN, entament aujourd’hui une série de rencontres de médiation au ministère du Travail. Les RSG souhaitent ainsi que cette démarche, sans précédent, puisse mettre fin à l’impasse avec le ministère de la Famille relativement à leurs demandes d’ordre monétaire.

Cette demande de médiation a été faite par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) début décembre. Prévue à la loi sur la reconnaissance des RSG et le régime de négociation, elle a été formulée après que les membres du comité de négociation des RSG eurent constaté que le ministère faisait la sourde oreille à leurs demandes de nature financière, déposées le 13 juin dernier. Le comité de négociation avait alors quitté la table des pourparlers, le 19 novembre. Rappelons que les RSG sont en négociation pour le renouvellement de leur entente collective, laquelle est échue depuis le 30 novembre 2013.

« Ce qu’on souhaite avec cette nouvelle démarche, c’est que le ministère prenne enfin en considération nos demandes qui sont légitimes, lance Lucie Longchamps, membre du comité de négociation des RSG à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Nous demandons simplement d’être traitées équitablement avec nos consœurs des centres de la petite enfance, alors que nous vivons une injustice depuis plusieurs années sur le plan de la rémunération globale. Or, jusqu’ici, on s’est butées à un véritable mur d’incompréhension de la part de nos vis-à-vis. Le ministère doit maintenant négocier de bonne foi. »

Les RSG réclament notamment la parité avec le titre d’emploi comparateur prévu à la loi, soit celui d’une éducatrice œuvrant en centre de la petite enfance, échelon 1. Celle-ci a en effet droit à 38 jours de congés payés par année, incluant les vacances et les jours fériés, comparativement à 25 jours pour la responsable en service de garde. Les RSG demandent donc un rattrapage de 5 % pour atteindre la parité avec leurs consœurs des CPE.

Les RSG demandent aussi le versement des mêmes pourcentages octroyés aux employé-es des secteurs public et parapublic, notamment 2 % déjà versés au 1er avril 2014 de même que 1 % à être versé le 31 mars 2015. Les RSG jugent qu’elles n’ont pas à être traitées différemment de l’ensemble du personnel des secteurs public et parapublic et de leurs consœurs des CPE qui ont tous eu droit à tous ces rajustements.

À propos des RSG et de la CSN Plus de 2000 RSG, regroupées dans 25 syndicats régionaux, sont syndiquées à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui compte plus de 130 000 membres issus des secteurs privé et public. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres issus de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.

Mouvement unanime d’opposition

Confrontés aux diverses déclarations du ministre de l’Éducation quant au sort qu’il entend réserver à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) dans son projet de restructuration, les cinq syndicats représentant le personnel de cette commission scolaire annoncent des actions concertées pour contrer le projet de démembrement de la CSDM.

Selon les scénarios envisagés à ce jour par le ministre, le redécoupage proposé de la carte scolaire entraînerait le transfert de plus de 30 % des élèves de la CSDM vers l’une ou l’autre des deux autres commissions scolaires francophones sur l’île de Montréal. « Son intention d’affaiblir la commission scolaire, déjà considérée comme la plus défavorisée au Québec, laisse des doutes quant à sa volonté réelle de tout mettre en œuvre pour soutenir l’école publique au cœur de Montréal. Pour l’instant, les différents scénarios présentés ainsi que les promesses faites à l’emporte-pièce ne rassurent pas le personnel, au contraire, ceux-ci ne font que contribuer à l’augmentation du sentiment d’insécurité et de colère dans les milieux », d’affirmer madame Catherine Renaud, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.

Par ailleurs, un tel démembrement aurait, sans aucun doute, des effets négatifs sur l’accès aux services pour tous les élèves du territoire actuel de la CSDM en raison, entre autres, de sa politique d’accessibilité aux divers établissements, indépendamment des quartiers de résidence des élèves. Ainsi, des écoles et des centres ayant développé une expertise particulière, comme c’est le cas de l’école Marie-Anne pour raccrocheurs dans le quartier Ahuntsic, pourraient ne plus accueillir certains élèves. Des doutes subsistent aussi dans certains quartiers où la perte d’une école secondaire au profit d’une autre commission scolaire limiterait le nombre de places pour accueillir les élèves des écoles primaires environnantes, les forçant à allonger les trajets pour se rendre dans une école secondaire d’un autre quartier, sans qu’on puisse garantir qu’il y aura suffisamment de places pour les accueillir. On voudrait favoriser l’exode vers les écoles privées qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

« Un tel bouleversement aurait aussi des effets néfastes au sujet du Programme de qualité de l’air intérieur. Nous avons pris des moyens depuis quelques années, avec la Coalition pour des écoles saines à la CSDM et le Comité de vigie pour s’attaquer et encadrer le déficit d’entretien de la commission scolaire », selon monsieur Normand Viau, président du Syndicat national des employées et employés. « Tout ce travail pourrait devoir être repris à zéro si des édifices sont transférés dans les autres commissions scolaires et de surcroît laisser plus longtemps le personnel et les élèves dans des bâtiments vétustes », d’ajouter monsieur Sylvain Paré, président de l’Association des concierges du district de Montréal.

Pour leur part, les membres du personnel administratif, technique et des services de garde de la CSDM déplorent que l’on prétende viser une amélioration des services aux élèves alors qu’il n’est question que de structures présentement dans l’espace public. Le président du syndicat, monsieur Charles Allen s’inquiète des effets sur les élèves, de l’instabilité qui serait ainsi engendrée par les mouvements massifs de personnel d’une école à l’autre. « Le ministre ne semble pas conscient de la fragilité de la dynamique scolaire, spécifiquement à Montréal, en raison des défis particulièrement exigeants que doit relever l’école publique. Le chambardement annoncé ne peut que nuire aux efforts concertés que nous faisons pour rehausser le taux de réussite scolaire. L’affectation de membres de personnel pour viser l’égalité des chances de réussite comme les éducatrices de service de garde ou les techniciens en éducation spécialisée est faite en fonction des besoins réels des élèves et non pas d’un simple calcul mathématique », d’ajouter monsieur Allen.

« L’instabilité se répercuterait sur l’ensemble du territoire de la CSDM, aussi bien que dans les deux autres commissions scolaires », explique le président du Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (SPPMEM-CSQ), monsieur Michel Mayrand, qui s’exprime au nom des cinq syndicats d’employés. En effet, les dispositions relatives à l’ancienneté, inscrites dans les conventions collectives, pourraient inciter certains salariés à se désister de leur poste pour être mutés dans un autre établissement du territoire actuel afin de demeurer à la CSDM. D’autre part, ceux et celles qui seront transférés, par choix ou par obligation, pourraient supplanter les collègues de la commission scolaire qui les accueillera en raison de leur ancienneté.

Devant tant d’inconvénients, aucun des intervenants ne s’explique ce qui a pu faire germer une telle idée dans la tête du ministre. Craignant à leur tour que ce geste s’inscrive en représailles envers la CSDM en raison de son refus d’effectuer de nouvelles coupes budgétaires, une fois l’année scolaire commencée, les porte-parole, comme leurs membres qui envoient cette semaine des cartes postales à cet effet, pressent le ministre de clarifier ses intentions et de préciser les motifs de son projet ainsi que les résultats escomptés en termes de qualité ou d’accessibilité des services aux élèves et de réduction des coûts d’administration.

Enfin, tous ces artisans de l’école publique de la CSDM invitent les élus municipaux, tous partis confondus et dans tous les arrondissements, à grossir les rangs de leur mouvement pour préserver le territoire et l’expertise de cette commission scolaire.

Les employé-es syndiqués de la station de ski Stoneham se prononceront sur l’offre de l’employeur

Les employé-es syndiqués de la station de ski Stoneham ont décidé de tenir une assemblée générale extraordinaire mercredi le 17 décembre afin de procéder au vote sur les dernières offres patronales.

« Nous ne sommes pas surpris de constater les méthodes très discutables de l’employeur. Celui-ci tente de nous enlever de la crédibilité en sous-entendant que nous avons omis d’inviter tous les membres en assemblée pour le vote sur son offre finale et globale du 26 novembre qui précédait sa mise en lock-out. C’est tout à fait faux. Nous avions invité tous les membres par voie de convocation officielle et avions même procédé à une chaîne téléphonique », souligne le président du syndicat, M. Luc Forbeaux.

Vote à venir

En présentant son offre aujourd’hui, l’employeur a pris soin d’aviser les médias et a laissé planer la possibilité que les employé-es puissent être appelés à voter ce soir à l’assemblée d’information hebdomadaire. Or, aucun vote n’était planifié pour cette assemblée puisqu’aucune offre n’avait été présentée avant qu’elle ne soit convoquée. « Contrairement à ce que l’employeur tente de faire croire, nous avons toujours fait les choses dans les règles de l’art et dans la transparence. Pour permettre au plus grand nombre de membres de voter, ils pourront toutes et tous se prononcer mercredi soir en assemblée générale spéciale », a conclu Luc Forbeaux.

À propos du syndicat

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham est affilié à la Fédération du commerce de la CSN, qui compte plus de 360 syndicats représentant environ 32 500 travailleuses et travailleurs. Il est également membre du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, qui réunit plus de 250 syndicats et 44 000 membres. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe pour sa part plus de 325 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.

Les chargés de cours dénoncent les bonifications octroyées à l’équipe de direction

Réunis en assemblée générale le 12 décembre dernier, les chargées et chargés de cours de l’Université Laval ont dénoncé à l’unanimité les bonifications après-mandat octroyées récemment par le conseil d’administration à l’équipe de direction. Les chargées et chargés de cours demandent au conseil d’administration de réviser cette décision.

La divulgation, la semaine dernière, de la décision du conseil d’administration de l’Université Laval d’octroyer des bonifications après-mandat à son équipe de direction (recteur, vice-recteurs, vice-recteurs adjoints, secrétaire générale) pour une durée pouvant aller jusqu’à six ans, allongeant ainsi de trois ans une décision antérieure, a suscité un tollé dans l’ensemble de la communauté universitaire. Professeurs, chargés de cours, professionnels de recherche, responsables de formation pratique, auxiliaires administratifs, de recherche et d’enseignement, administrateurs et employés de soutien ont été stupéfaits qu’une telle décision puisse se prendre dans le contexte actuel de compressions budgétaires sans précédent.

En dépit des tentatives de justifications avancées par le président du conseil d’administration, M. John Porter, un malaise profond persiste. Comment, en effet, une telle décision a-t-elle pu être prise au moment où la haute direction exige de toute sa communauté des efforts hors du commun ? Minimisant l’impact de cette coïncidence, M. Porter a affirmé en ondes que cette décision aurait dû être prise il y a deux ans – autrement dit avant l’annonce des compressions -, que ces bonifications ne s’appliqueraient que dans deux ans, au moment où le gouvernement réinvestira dans les universités et qu’elles ont un effet nul sur la situation actuelle. Soit. Mais alors, comment comprendre cette décision du CA quand on l’examine sous l’angle du sous-financement chronique des universités dénoncé il n’y a pas si longtemps, en 2013, pendant le Sommet sur l’enseignement supérieur?

Dans deux ans, l’université sera-t-elle devenue assez riche pour se permettre d’offrir à deux équipes de 12 personnes, c’est-à-dire l’ancienne et la nouvelle direction, le salaire et les bonifications qui leur auront été octroyés ? Après avoir annulé des cours, fusionné des sections de cours, fermé des programmes, augmenté la charge de travail du corps enseignant et réduit les services aux étudiants ?

Une journée particulière

La séquence des évènements de la journée du 26 novembre 2014 pendant laquelle ce vote du CA a été pris laisse songeur. À 12 h 30, une manifestation intersyndicale avait lieu sur le campus pour dénoncer les compressions budgétaires de 42 millions $ imposées à l’Université Laval. À 14 h, se tenait l’Assemblée générale annuelle de l’Université au cours de laquelle le recteur, en réponse à des questions d’une assemblée inquiète de la situation, a déclaré que cette manifestation constituait un appui à sa cause devant le ministre de l’Éducation et a demandé qu’on lui fasse confiance. À 16 h, le conseil d’administration se réunissait pour voter, entre autres choses, ces bonifications après-mandat d’une hauteur sans précédent et qui n’auraient pas d’équivalent dans les autres universités du Québec (Le Soleil, 6 décembre 2014).

La haute administration de l’Université Laval est-elle à ce point coupée de sa communauté ? Face à l’ampleur de ces coupes qui frappent autant l’offre de cours que les services aux étudiants et qui augmentent la charge de travail du corps enseignant, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) dénonce ces bonifications après-mandat ainsi que la dérive managériale qui les sous-tend, laquelle apparente les recteurs et leurs équipes à de hauts dirigeants d’entreprises ou de banques. Nous demandons à la haute administration d’être plus à l’écoute de leur communauté et de réviser cette maladroite décision.

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) représente 1 900 chargés de cours en lien d’emploi, dont 945 sont sous contrat à la session d’automne 2014.

Des offres méprisantes pour les travailleuses et les travailleurs

C’est avec colère et indignation que les porte-parole du Front commun ont pris acte de la proposition du Conseil du trésor pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public. Les offres du gouvernement libéral, qui prévoient un gel salarial de deux ans et 1 % d’augmentation par année, pour les trois années suivantes, sont méprisantes à l’égard des 400 000 travailleuses et travailleurs qu’ils représentent, estiment les porte-parole du Front commun.

« Le message que nous recevons aujourd’hui c’est que le gouvernement du Québec n’a aucun respect pour le travail des femmes et des hommes œuvrant dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que de la fonction publique. Le Conseil du trésor ne nie pas l’existence d’un retard salarial, mais ne souhaite pas le réduire. Au contraire, le gel salarial que souhaite imposer le gouvernement aurait pour effet de doubler, après cinq ans, l’écart salarial déjà énorme entre les employés des services publics et les autres salariés québécois », déclare Louise Chabot, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).

« On est en droit de se questionner à savoir pour quelles raisons le gouvernement ignore l’ensemble de nos propositions pour l’amélioration des conditions de vie au travail et de gestion des services publics que nous lui avons soumises. La réduction de la précarité et de la sous-traitance, tout comme l’amélioration de notre autonomie professionnelle et des mesures de conciliation famille-travail-études sont restées lettres mortes à la poste. Le gouvernement fait la sourde oreille, tout comme pour les multiples propositions que nos organisations ont soumises au gouvernement pour le financement des services publics. Ce n’est pas par nécessité, mais pour des raisons idéologiques que le gouvernement met en place ces mesures d’austérité », critique Serge Cadieux, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

« Rappelons que 75 % des salariés des services publics sont des femmes. Encore une fois, le gouvernement s’attaque à nous afin d’économiser sur notre dos pour atteindre le déficit zéro. Messieurs Couillard, Coiteux, Barrette et Bolduc s’attendent-ils à ce que nous acceptions des conditions de travail moindre que nos concitoyens? », s’interroge Francine Lévesque, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Nous avons déjà amplement fait notre part pour le redressement des finances publiques. Depuis le Plan de retour à l’équilibre budgétaire de 2009, l’évolution de nos salaires a été inférieure à celle des autres salariés du Québec. Ceci a non seulement contribué à accroître notre retard salarial, mais nous a aussi fait perdre, en moyenne, près de 10 500 $ par personne sur la période. Pour le gouvernement, ceci représente des économies de plus de 4 milliards de dollars, depuis 2009. Nous déplorons que le gouvernement n’ait pas le courage politique d’aller chercher l’argent là où il se trouve : dans les poches de leurs amis du boy’s club du 1 % », continue Francine Lévesque.

« On cherche à placer les travailleuses et les travailleurs des services publics devant un faux dilemme : gel salarial ou augmentation de la charge de travail. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, personne n’est payé à ne rien faire! Nous répondons plutôt que l’on doit offrir des conditions de travail décentes pour attirer et retenir une main-d’œuvre de qualité dans les services publics. C’est d’autant plus préoccupant alors que le gouvernement prévoit le départ à la retraite de 15 000 employés du secteur public annuellement, au cours des prochaines années », poursuit Serge Cadieux.

M. Cadieux déplore également les reculs exigés par le gouvernement au régime de retraite des employés de l’État. « Le gouvernement voudrait retarder l’âge de la retraite en fonction de l’évolution de l’espérance de vie, réduire le salaire moyen pour le calcul des rentes et retirer leur indexation. Des mesures complètement inacceptables! »

« Notre intention a toujours été de négocier sérieusement avec le gouvernement. Mais nous n’hésiterons pas à prendre les moyens qu’il faut pour lui faire entendre raison. S’il est incapable de comprendre autrement qu’avec la pression de la population dans la rue, c’est par milliers que nous y descendrons. Les travailleuses et les travailleurs des services publics ne se laisseront pas appauvrir pour financer l’atteinte du déficit zéro au profit d’une idéologie néolibérale. Au gel des salaires, le Front commun répliquera par un hiver chaud. Partout dans leurs circonscriptions, les députés libéraux nous trouveront sur leur chemin », conclut Louise Chabot.

À propos

Le Front commun regroupe la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

Une semaine de protestations

Une semaine de protestations contre la réforme des commissions scolaires

Toutes allégeances syndicales confondues, les syndicats des travailleuses et des travailleurs œuvrant à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) tiennent une semaine d’actions contre la réforme des commissions scolaires qu’entend effectuer le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc. Plusieurs scénarios sont envisagés et on ne connaît pas encore quelle sera la piste d’atterrissage de la réorganisation. Pourquoi ? Quand ? Où ? Comment ? Personne ne le sait réellement, même le ministre n’est pas en mesure de fournir des explications sur son objectif recherché… Le rouleau compresseur du gouvernement Couillard poursuit quand même son avancée implacable, coûte que coûte.

Aujourd’hui s’amorce dans toutes les écoles de la CSDM une opération signature de carte postale, laquelle expose les menaces qui planent sur le réseau de l’éducation avec le plan Bolduc. Des milliers de cartes postales signées par les personnes œuvrant à la CSDM seront ainsi envoyées au ministre pour lui signifier l’opposition unanime que suscite sa restructuration.

Les syndicats de la CSDM croient que le projet du ministre aura pour effet de déstabiliser les écoles, de réduire les services, d’augmenter les coûts et d’exclure des élèves. Les membres de l’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), de l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (CSN), du Syndicat national des employé-es de la CSDM (CSN), de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal (FAE) et du Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (CSQ) participent à cette opération.

Dénonciation publique et manifestation

L’opposition à la réforme Bolduc se poursuivra mardi, alors qu’une dénonciation publique intersyndicale s’effectuera tandis que jeudi, pendant que le ministre doit rencontrer la Fédération des commissions scolaires du Québec, une manifestation organisée par les trois syndicats de personnels de la CSDM affiliés à la CSN aura lieu devant les bureaux du ministère de l’Éducation à Montréal, rue Fullum.

Il s’agit d’un enjeu qui touche les élèves au premier chef. Il faut s’opposer à la réforme Bolduc pour des motifs de démocratie, d’efficacité et financiers.