La direction de Radio-Canada sacrifie les régions

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC-CSN), la décision de la direction de Radio-Canada de réduire la durée des bulletins d’information dans les régions est en rupture avec le mandat et la mission même du producteur et du diffuseur public. Les trois organisations réclament à nouveau et, plus que jamais, un moratoire sur les compressions et une commission parlementaire publique sur l’avenir du diffuseur public.

« Le plan quinquennal de destruction de CBC/Radio-Canada de Hubert T. Lacroix se poursuit. Décidément, Radio-Canada sera méconnaissable lorsqu’il aura terminé son saccage. L’annonce de faire passer les bulletins d’information des stations régionales de 60 à 30 minutes n’est rien d’autre que le sacrifice d’une partie essentielle de la mission de notre service public, soit celle d’informer les citoyennes et les citoyens des régions sur leur réalité locale. Pire encore, le gouvernement conservateur laisse la haute direction mettre en œuvre une vision corporatiste sans que les véritables propriétaires aient été consultés, soit la population canadienne », de dénoncer M. Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Alors que le monde des médias traverse de profonds bouleversements, particulièrement en ce qui concerne l’information régionale, le rôle de Radio-Canada dans la capacité des gens de savoir ce qui se passe chez eux demeure incontournable. Rien ne justifie la décision de la direction de miser aussi rapidement sur les plateformes numériques au détriment de la télévision, surtout à l’extérieur des grands centres. Se sont-ils donné la peine de vérifier si ce modèle répond véritablement aux besoins d’aujourd’hui et aux habitudes de consommation de l’information des communautés avant de prendre leur décision ? » de questionner Pascale St-Onge, secrétaire générale de la Fédération nationale des communications.

« Pourtant, une étude du CEFRIO* démontre qu’en 2014, la télévision est encore, pour 46 % de la population québécoise, la première source d’information consultée, contre à peine 26 % pour l’internet. Pour les adultes québécois qui citent la télévision dans leurs trois principales sources d’information, ce chiffre grimpe à 74 %. Rien n’indique donc que c’est un choix cohérent de diminuer le contenu d’information télévisuel pour l’augmenter sur le Web. Au contraire, Radio-Canada laisse tomber des pans complets de la population, dont les moins fortunés qui n’ont pas toujours accès à ces nouvelles technologies. Radio-Canada est un service public qui doit demeurer accessible à toutes et à tous ».

Pour Isabelle Montpetit, présidente du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC – CSN), cette décision aura des conséquences assurées sur les travailleuses et les travailleurs des stations régionales. « La direction de Radio-Canada continue de cacher la vérité en prétendant qu’elle effectue simplement une transition vers les plateformes numériques pour se mettre au goût du jour. Dans les faits, il s’agit de mettre en œuvre les orientations annoncées par Hubert T. Lacroix, en juin dernier, et qui visent à supprimer 1000 à 1500 postes partout au Canada d’ici quelques années. On ignore combien de postes seront touchés par les changements indiqués pour les régions ni comment Radio-Canada s’assurera que sa main-d’œuvre recevra la formation nécessaire pour effectuer cette transition. On ne sait pas non plus comment se fera la couverture des événements régionaux avec des effectifs réduits. Chose certaine, ces compressions, qui s’ajoutent à toutes celles subies depuis quelques décennies, auront un impact sur la qualité et la quantité d’informations destinées aux populations des régions. »

Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1600 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. *Le CEFRIO est le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations, à l’aide des technologies de l’information. Le réseau regroupe près de 150 membres universitaires, gouvernementaux et du secteur privé ainsi que quelque 80 chercheurs associés et invités.

De fausses promesses

Quelques jours avant l’ouverture de la conférence de Lima sur le climat, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exhorté le Canada à être plus ambitieux et plus visionnaire dans la lutte internationale contre les changements climatiques. « Les actions du gouvernement canadien à Lima ne nous rapprochent pas de cet objectif », ont dénoncé des organisations non gouvernementales et la CSN qui ont participé au Sommet.

En plus des commentaires faits par le premier ministre cette semaine, alors qu’il déclarait qu’il serait « fou » de réglementer les secteurs du pétrole et du gaz, la position canadienne sur le climat est considérée comme une farce, tant au Canada que sur la scène internationale à Lima. Alors qu’il a déjà été un leader, le Canada a désormais perdu sa pertinence dans les négociations internationales. En fait, il y a une explication au fait que le Canada n’a remporté aucun prix Fossile cette année (le « prix » remis aux pays les plus nuisibles aux négociations, à plusieurs reprises attribué au Canada dans le passé). « Ce n’est pas parce que la délégation d’Ottawa a une influence positive ici, mais parce que le rôle de notre pays dans ces négociations est de plus en plus inexistant, », a déclaré Alex Cool-Fergus de la Délégation jeunesse canadienne.

Dans les années précédentes, les pays du G8 et du G20 se sont engagés à éliminer les subventions aux énergies fossiles. Malgré son engagement à Varsovie l’année dernière, le gouvernement canadien a mis de côté la réglementation des secteurs du pétrole et du gaz. Même la cible peu ambitieuse du Canada à Copenhague est officiellement hors de portée sans réglementation des secteurs du pétrole et du gaz, selon un organisme de surveillance environnementale indépendant.

« Le Canada devrait s’engager à honorer sa promesse faite il y a un an à Varsovie et dévoiler sa contribution nationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre (‘intended nationally determined contribution’, ou INDCs dans le langage onusien) d’ici la fin de mars 2015. Le gouvernement pourrait aussi contribuer à faire avancer les discussions sur le financement aux pays pauvres pour atteindre 100 milliards de dollars US par année dès 2020 comme l’ont promis les pays riches à Copenhague en 2009. Ottawa devrait aussi jouer un rôle positif dans les discussions entourant l’évaluation des engagements pris en vue de la prochaine grande conférence sur le climat à Paris l’an prochain, » a déclaré Christian Holz du Réseau action climat Canada. « De telles évaluations sont cruciales pour déterminer si tous les pays contribuent équitablement et si nous sommes, collectivement, sur la bonne voie pour éviter les pires impacts des changements climatiques, » a-t-il ajouté.

Comme le montre un récent sondage, près de neuf Canadiens sur dix souhaitent plus d’actions et d’efforts internationaux sur le climat. Ainsi, Catherine Gauthier d’ENvironnement JEUnesse conclut que « le gouvernement ne s’acquitte pas de son devoir de représenter la voix de ses citoyens au niveau international. En tant que membres de la société civile, nous avons vu les négociateurs canadiens prioriser les compagnies d’énergies fossiles plutôt que l’intérêt public à de maintes reprises, et cette fois encore à Lima. »

La présence et le dynamisme des délégations du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique montrent à quel niveau des mesures sont prises pour réduire les émissions à travers le pays. « Sur la scène internationale, ces gouvernements provinciaux représentent davantage les aspirations des Canadiens sur l’enjeu du climat que le gouvernement fédéral, » a ajouté Alain Brunel de l’AQLPA.

Ces négociations nous mèneront à Paris à la fin de 2015, alors que le Canada aura élu un nouveau gouvernement. « Bien que tous les partis d’opposition proposent actuellement une politique climatique plus ferme que le gouvernement actuel, les changements climatiques doivent demeurer une priorité durant la campagne électorale en 2015, et au-delà. S’agissant des ambitions des partis politiques concernant le climat, les Canadiens méritent une course au sommet, et nous espérons qu’un nouveau gouvernement changera la donne en ce qui a trait à la contribution internationale du Canada au processus et, de manière cruciale, aux actions domestiques. Le Canada ne peut pas espérer être un leader dans la diplomatie internationale s’il maintient le statu quo sur la question des énergies fossiles et des changements climatiques au niveau national et international, » a insisté Leehi Yona d’Adopt a Negotiator.

Le syndicat tient à rectifier le tir concernant de l’information erronée et désuète relative à ses demandes

Le syndicat de la Station de ski Stoneham tient à rétablir certains faits concernant de l’information erronée qui a circulé au sujet de ses demandes. « Les documents obtenues par une station de radio de Québec contenaient de l’information désuète qui a été présentée au tout début du processus de négociation et qui n’est plus d’actualité, souligne d’entrée de jeu Luc Forbeaux, le président du syndicat. Sur la question salariale, nous avons soumis un tout et consenti des concessions notables au fil des discussions, comme on peut s’y attendre dans toute négociation collective », ajoute-t-il.

Luc Forbeaux rappelle que les syndiqué-es sont payés entre 18 et 20 % de moins que la moyenne salariale des travailleurs dans les autres stations de ski du Québec syndiquées à la CSN. « Nous demandons un rattrapage salarial parce que nous pensons que les employé-es de Stoneham méritent une meilleure considération pour leur travail et leur dévouement, ajoute Luc Forbeaux. Il n’y a aucune raison pour qu’ils traînent de la patte par rapport à leurs homologues syndiqués dans les autres centres. »

Les travailleurs de la station voudraient aussi pouvoir bénéficier d’un régime de retraite simplifié, comme c’est le cas au Mont Sainte-Anne. « Il n’en coûterait rien à l’employeur pour le mettre en place puisqu’il n’aurait qu’à ajouter des participants au régime du Mont Sainte-Anne, dont il est propriétaire », souligne de son côté le vice-président de la Fédération du commerce de la CSN, Michel Valiquette.

La présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, tient pour sa part à nuancer l’information selon laquelle le syndicat a choisi de tenir la ligne dure face à l’employeur. « Il faut se rappeler que c’est l’employeur qui a mis les travailleurs de la station en lock-out le 26 novembre dernier, alors que la négociation n’était pas terminée. C’est lui qui a choisi de présenter une offre globale et finale 20 minutes avant de déclencher le lock-out. C’était à prendre ou à laisser », explique-t-elle.

« Nous sommes très ouverts à négocier et prêts à se rassoir avec l’employeur à n’importe quel moment. Malheureusement, il a jusqu’à maintenant gardé la ligne dure et refusé de revenir discuter avec nous », conclut finalement Luc Forbeaux.

À propos du syndicat

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham est affilié à la Fédération du commerce de la CSN, qui compte plus de 360 syndicats représentant environ 32 500 travailleuses et travailleurs. Il est également membre du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, qui réunit plus de 250 syndicats et 44 000 membres. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe pour sa part plus de 325 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.

La CSN dénonce la hausse austère

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a dénoncé la hausse de 0,20 $ l’heure du salaire minimum annoncée par le ministre du Travail Sam Hamad, ce matin. « Cette hausse est à l’image des mesures présentées par le gouvernement de Philippe Couillard depuis la rentrée parlementaire à Québec : austère », a commenté le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Avec cette maigre augmentation, le salaire minimum au Québec passera de 10,35 à 10,55 $ l’heure le 1er mai 2015, Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. « Le salaire minimum continue d’être à un niveau trop bas pour permettre à ceux et à celles qui le reçoivent de vivre adéquatement, a poursuivi Jacques Létourneau. Et cette hausse ne leur procure qu’une très faible augmentation de leur pouvoir d’achat. »

La CSN rappelle que ce sont surtout des jeunes et des femmes qui sont payés au salaire minimum. Même en travaillant à temps complet, ces salarié-es continueront de voir leur revenu sous le seuil de faible revenu établi par Statistique Canada. « En sabrant dans la santé, les services sociaux et l’éducation, avec ses mesures d’austérité, le gouvernement Couillard privatisera des services et imposera des tarifs qui étrangleront une partie importante de la population qui n’aura plus accès à des services indispensables, a mentionné le président de la CSN. En outre, il est clair que la ponction de 300 millions $ aux municipalités entraînera des hausses de loyers, alors que le sous-financement des organismes communautaires, qui offrent leurs services en particulier aux personnes les plus vulnérables, menace leur existence. Cette hausse du salaire minimum est définitivement insuffisante. »

La SAQ doit rassurer ses employé-es de Québec

À la veille des Fêtes, plusieurs syndiqué-es de la SAQ sont très inquiets de rumeurs persistantes de centralisation complète des tâches administratives à Montréal.

« La perte de neuf postes dans les bureaux de Québec est vue comme un premier pas d’une rationalisation beaucoup plus importante par plusieurs de nos membres », indique Alexandre Joly, président du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ CSN).

Cette crainte est d’ailleurs partagée par les membres du Syndicat du personnel technique et professionnel de la Société des alcools du Québec (SPTP-SAQ CSN) dont les membres composent maintenant l’essentiel de ce qui reste des employé-es des bureaux de Québec. « On refuse que les bureaux de Québec soient sacrifiés », lance Sandrine Thériault, présidente du SPTP-SAQ.

Les syndicats étaient pourtant prêts à faire certaines concessions et à consentir à un nombre limité d’abolition de postes par mesure d’économie. La SAQ reste toutefois sourde aux solutions qu’ils proposent. « On a de la difficulté à faire confiance à la SAQ quand elle dit que les bureaux de Québec ne fermeront pas. La société d’État avait déjà promis que le nombre d’agences privées (des concurrents des magasins) n’augmenterait plus et il a plus que doublé depuis », fait valoir Najwa Dutil, déléguée du SEMB pour les bureaux de Québec.

Appui de la population

En seulement deux fins de semaine, les travailleuses et les travailleurs de la SAQ ont obtenu l’appui de plus de 3 000 citoyens de Québec qui ont signé une pétition devant les magasins de Québec. « La grande majorité des gens signaient spontanément quand on les informait du risque de la fermeture des bureaux de Québec dans le but de réaliser des économies », affirme Alexandre Joly. Cette pétition sera maintenant déposée à l’Assemblée nationale par l’intermédiaire de la députée de Taschereau, Agnès Maltais. Les syndicats veulent maintenant que la SAQ s’engage publiquement à ne pas fermer ses bureaux de Québec.

« Comme société d’État, la SAQ ne doit pas seulement considérer des objectifs de rentabilité à court terme, elle a un rôle social à jouer dans toutes les régions du Québec et en particulier dans la région de la capitale. Plusieurs pertes d’emplois ont déjà été annoncées dans la grande région de la capitale nationale et il y a une limite à vider les régions pour tout centraliser dans la métropole. », insiste Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats qui regroupent plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec. Le SEMB SAQ (CSN) compte plus de 5500 membres répartis dans toute la province, dans plus de 400 succursales et centres administratifs de la SAQ. Le SPTP-SAQ est un syndicat affilié à la CSN qui représente 700 membres dont les secrétaires, les agents de bureau, les techniciens et les analystes de la SAQ.

Un automne chaud qui annonce des mois animés, prédit la CSN

Si les dernières semaines ont démontré une forte mobilisation populaire contre les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, l’hiver et le printemps qui viennent seront plus animés encore, prédit le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Les effets des coupes budgétaires annoncées à répétition depuis la rentrée parlementaire seront ressentis dans toutes les sphères de la société et les gens voudront défendre l’État social québécois.

Le président de la CSN a profité du conseil confédéral, qui se tient jusqu’à vendredi au Palais des congrès de Montréal, pour faire le bilan avec les 300 délégué-es syndicaux de la mobilisation des dernières semaines contre le plan de régression sociale du gouvernement Couillard. « Au lendemain de son élection, le 7 avril dernier, le premier ministre ne s’attendait certes pas à voir sa cote de popularité chuter ainsi ni à assister à autant de manifestations réunissant chaque fois des dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui refusent ses politiques d’austérité », a-t-il mentionné.

Au cours de l’automne, les occasions de s’opposer au plan des libéraux ont été nombreuses : le 20 septembre contre le projet de loi 3 sur les régimes de retraite des employé-es municipaux et des sociétés de transport ; le 31 octobre, contre l’austérité ; le 9 novembre pour le maintien de l’universalité des services de garde ; et plus récemment, le 29 novembre, à Montréal et à Québec, où plus de 125 000 personnes ont scandé « Refusons l’austérité ». « Durant tout ce temps, les syndicats de la CSN ont démontré à plusieurs reprises comment les services qu’ils donnent dans les hôpitaux, les centres jeunesse, les écoles, les cégeps, souffrent déjà des compressions passées, a poursuivi Jacques Létourneau. Par leur mobilisation, la population comprend de mieux en mieux les objectifs poursuivis par le gouvernement libéral, soit de démanteler l’État social québécois et d’imposer des privatisations et des tarifications. Des manifestations, il y en a eu des dizaines aux quatre coins du Québec. Mais les libéraux n’ont encore rien vu. »

Et maintenant ?

Au cours des derniers mois, les groupes communautaires, de femmes et environnementaux, les associations étudiantes et les organisations syndicales ont tissé des liens et marché ensemble contre l’austérité du gouvernement Couillard. Jacques Létourneau : « Une telle solidarité, ça ne s’est pas vu souvent au Québec. On la doit à cette volonté partagée par un nombre toujours grandissant de personnes de s’engager à défendre un Québec qui s’est construit depuis plus de 50 ans pour mieux redistribuer la richesse. Personne n’avait vu venir les libéraux. Aujourd’hui, personne n’est dupe de ses véritables intentions.

« Le premier ministre Couillard a beau refuser d’admettre que ses mesures d’austérité, ses politiques ont aussi eu un effet catastrophique sur l’emploi. C’est assez. »

Au cours de la journée, le conseil confédéral de la CSN débattra de la suite du plan d’action pour les prochains mois. Plusieurs rendez-vous de mobilisation sont prévisibles, dont la Journée internationale des femmes, le prochain budget québécois, la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. En outre, les effets des coupes se feront rudement ressentir partout, ce qui aura pour effet d’intensifier l’opposition aux intentions libérales :

• les comptes de taxes et les loyers augmenteront, du fait de la ponction de 300 millions de dollars aux municipalités ;

• des milliers de personnes, souvent démunies, ne pourront plus faire appel aux ressources communautaires qui se voient privées de pouvoir remplir leur mandat ;

• les organismes de soutien à l’emploi et à des projets locaux ou régionaux disparaîtront ;

• les impôts des familles qui bénéficient des services de garde gonfleront ;

• le prix des denrées produites au Québec risquent d’augmenter si le principal programme gouvernemental, visant à assurer un revenu décent aux agriculteurs, est transformé en un régime d’assurance particulier, comme le suggère la commission Robillard ;

• les compressions de 2 milliards de dollars dans la santé et les services sociaux diminueront la qualité et l’accessibilité des services, tout en accroissant les privatisations et de nouveaux tarifs ;

• le milieu de l’éducation, des écoles primaires aux universités, en passant par les cégeps, sera frappé de coupes qui affecteront la qualité de l’enseignement et accroîtront les coûts ;

• La négociation des conditions de travail et de salaire du Front commun, dans le secteur public, qui se déroulera dans ce contexte d’austérité.

« Le Parti libéral n’a pas été élu avec le mandat de saccager ce qui distingue le Québec de tous les États d’Amérique du Nord, a indiqué Jacques Létourneau. Nous avons l’intention de participer à tous les débats pour défendre notre État social, aux côtés de celles et de ceux qui veulent mener cette lutte. Les enjeux n’ont jamais été aussi considérables. »

Le regard vers l’avenir pour répondre aux besoins des usagers

C’est aujourd’hui que se tient le deuxième rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux. La grande majorité des composantes du réseau sont rassemblées pour mettre de l’avant des solutions pour assurer l’avenir du système public et répondre aux besoins des usagères et usagers. L’AQESSS, la CSN et l’INM interpellent le ministre Gaétan Barrette pour lui exposer les solutions mises de l’avant lors de cet événement.

Une participation démontrant la pertinence de l’événement

La participation à cet événement organisé par l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN), en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM), est un signe de son succès. Plus de 400 participant-es provenant de plus de 100 organisations sont rassemblées pour réfléchir à des solutions pour le système public, et ce, malgré une conjoncture politique plus qu’incertaine. Ce deuxième rendez-vous national réunit des organisations syndicales et patronales, des fédérations médicales, des groupes communautaires, des associations d’usagers et des ordres professionnels.

« Les composantes du réseau de santé et de services sociaux se préoccupent de l’avenir du système public. Au-delà des débats sur les structures administratives, le message est clair aujourd’hui à l’effet qu’il faut améliorer la qualité et l’accès aux soins et services, sans quoi la population perdra confiance en notre réseau public. Le pari de ce deuxième rendez-vous est relevé! Les vraies solutions se mettront de l’avant avec les composantes du réseau et pas le contraire », explique Jacques Létourneau, président de la CSN.

En action pour améliorer l’accès et la qualité des soins et services

Parmi les solutions discutées lors de ce deuxième rendez-vous, plusieurs participant-es ont exprimé l’urgence d’améliorer les services de première ligne. Ce sont des services qui doivent devenir la réelle porte d’entrée dans le réseau de santé et de services sociaux.

« Il ressort de nos échanges une grande ouverture des composantes du réseau de santé et de services sociaux pour élaborer des solutions communes et porteuses. Pour développer des services qui répondent aux besoins des usagers, l’ensemble des composantes doit être mis à contribution. C’est par une collaboration et en comptant sur l’expertise de chacun que nous relèverons ce défi », déclare Diane Lavallée, directrice générale de l’AQESSS.

Il a de plus été question de l’action sur les déterminants sociaux de la santé, de la pertinence des soins favorisée par la mise en place d’une gouvernance clinique, de la concertation des acteurs du terrain pour une meilleure prise de décision ainsi que de la cohérence du financement avec les objectifs identifiés, notamment au regard du mode de rémunération médicale et du régime d’assurance médicaments. « Les délibérations de la journée démontrent l’importance de tenir un réel dialogue avec l’ensemble des composantes qui donnent les services à la population au quotidien. C’est la meilleure manière d’élaborer des solutions concrètes et durables », avance Michel Venne, directeur général de l’INM.

« Plusieurs solutions pour assurer l’avenir du système public sont connues et elles doivent maintenant devenir une priorité du gouvernement. C’est pourquoi nous souhaitons rencontrer le ministre Barrette pour lui présenter les priorités identifiées par les composantes du réseau. Enfin, nous entendons mettre sur pied un groupe de travail qui mobilisera les acteurs du réseau autour d’une vision commune et mettra de l’avant des initiatives pour améliorer l’accès aux services », de conclure les trois représentants.

À propos de l’AQESSS, de la CSN et de l’INM

• L’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux regroupe 125 membres, soit les 92 centres de santé et de services sociaux (CSSS), les centres hospitaliers universitaires, les centres hospitaliers affiliés, les instituts universitaires et des établissements et CHSLD à vocation unique.

• La CSN est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la santé et des services sociaux. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

• L’Institut du Nouveau Monde est une organisation non partisane dont la mission est d’accroître la participation des citoyens à la vie démocratique. L’action de l’INM a pour effet d’encourager la participation citoyenne et de contribuer au développement des compétences civiques, au renforcement du lien social et à la valorisation des institutions démocratiques.

Les employé-es du Marché Guy Bergeron de Jonquière renouvellent leur convention collective

Réunis en assemblée générale hier soir, les travailleuses et les travailleurs du Marché Guy Bergeron de Jonquière se sont prononcés à 94,6% en faveur des termes d’une entente survenue tard pendant la nuit de vendredi dernier.

D’une durée de cinq ans, la convention collective des 120 membres du Syndicat employé-es du Marché Guy Bergeron à Jonquière (Fédération du commerce – CSN) prévoit des augmentations de salaire totalisant 17,2 %. De plus, les travailleuses et les travailleurs ont aussi droit à un montant rétroactif représentant plus ou moins 3 % du salaire gagné au courant de la dernière année.

Ces syndiqué-es négociaient sur une plateforme commune de revendications adoptée par quelque 23 syndicats FC-CSN faisant partie de la négociation coordonnée en alimentation. Ils ont également obtenu des gains aux chapitres suivants : congés, droits syndicaux, protection de l’emploi, régime de retraite et un pécule de vacances, entre autres.

Les employé-es avec cinq ans d’ancienneté et ayant fait un minimum de 1500 heures dans l’année de référence auront désormais un régime de retraite. En effet, la contribution de l’employeur à un REER sera de 2 % pour ceux-ci, et 3 % pour les travailleuses et travailleurs cumulant plus de 20 ans d’ancienneté.

Les syndiqué-es ont aussi obtenu des gains au chapitre des congés et des vacances. Les travailleuses et les travailleurs à temps plein voient leurs congés maladie augmentés de deux jours supplémentaires. De plus, les travailleuses et les travailleurs cumulant 20 ans d’ancienneté bénéficieront désormais d’une bonification de 1 % de leur paie de vacances.

« Nous avons atteint nos objectifs, c’est-à-dire un règlement à la hauteur de celui obtenu par nos camarades, et cela, grâce à la solidarité de nos membres », a déclaré  la présidente du syndicat, Marie-Ève Tremblay. « Nous avons raison d’être fiers des résultats de la négociation. »

Serge Fournier, le président de la Fédération du commerce, félicite le syndicat pour son entente qui s’ajoute à celles déjà obtenues par les syndicats de la ronde de négociation coordonnée de la fédération.

« Le travail commun par nos syndicats en alimentation donne des résultats aux membres », a-t-il commenté. « Les gains réalisés font en sorte que les employeurs auront un personnel stable et professionnel, et que leurs communautés seront économiquement plus fortes. Tout le monde gagne en négociant des conventions collectives décentes. »

Le syndicat, ayant en main un mandat de grève, avait donné comme limite le vendredi 5 décembre à minuit, avant le déclenchement d’un conflit de travail. À la suite de l’entente, tous les moyens de pression ont cessé.

 

Privatiser contre les intérêts de la région de Lanaudière

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre de santé et de services sociaux du Nord de Lanaudière (STTCSSSNL-CSN) a rencontré hier le cabinet du ministre Pierre Arcand, responsable de la région de Lanaudière, pour tenter de convaincre le gouvernement Couillard de ne pas privatiser la buanderie publique du Centre hospitalier régional de Lanaudière. Cette dernière était sur le point de concrétiser un important projet de modernisation autofinancé qui aurait permis de garantir à long terme l’offre d’un service de qualité à plusieurs établissements de santé, tout en conservant plus de 40 emplois qui ont des retombées économiques et sociales importantes dans une région déjà fortement touchée par les pertes d’emploi (Électrolux, scierie de Saint-Michel-des-Saints, etc.).

« Nous ne comprenons absolument pas pourquoi le gouvernement tient à tout prix à offrir au privé les contrats que nous effectuons déjà de façon efficace et compétitive à la satisfaction des conseils d’administration des établissements desservis. En plus, nous allions devenir encore plus performants si notre projet de modernisation n’avait pas été stoppé au dernier moment par le gouvernement en forçant l’agence régionale à considérer l’impartition au privé », soutient Gilles Savoie, président du STTCSSSNL. De fait, les conseils d’administration encore en place de quatre CSSS desservis (nord et sud de Lanaudière, Argenteuil, Saint-Jérôme) sont satisfaits du service de buanderie et veulent le conserver. Rappelons cependant qu’on peut craindre que la majorité du futur conseil d’administration du CISSS de Lanaudière, qui sera nommé par le ministre Barrette à Québec, soit moins à l’écoute des véritables intérêts régionaux.

« La buanderie publique de Lavérendière a démontré son efficacité par une augmentation de coût de seulement 9 % au cours des 11 dernières années », indique fièrement Élise Bouchard, chef d’équipe de la buanderie depuis plusieurs années. La nouvelle construction qui était prévue, pour laquelle les appels d’offres étaient lancés au printemps dernier, aurait permis d’augmenter la capacité et de réduire les coûts sans jamais inclure de profits dans la facture. En plus, ce projet n’aurait rien coûté au ministère puisqu’il était autofinancé tant pour la partie construction que pour les équipements. Un plan d’affaires solide, confectionné avec les responsables du ministère de la Santé, de l’Agence de la santé de Lanaudière et du CSSS du Nord de Lanaudière, avait été préparé pour justifier l’investissement de près de 20 M$. Ce plan avait été accepté par l’ancien ministre Réjean Hébert.

« La fermeture de la buanderie publique Lavérendière signifierait une perte définitive de l’expertise dans ce domaine pour le secteur public et placerait les établissements de santé de la région à la merci d’éventuelles hausses de coût par le privé. La création d’un monopole privé dans Laurentides et Lanaudière est en effet hautement probable si le contrat est confié à une entreprise », craint le président. C’est sans compter que le privé possède une fâcheuse tendance à faire gonfler les factures à coup d’extras qui s’ajoutent au contrat initial.

Le STTCSSSNL (CSN) fait signer une pétition qui sera bientôt hébergée par le site de l’Assemblée nationale et travaille à sensibiliser la population à l’importance de conserver ce service et ces emplois dans Lanaudière. Le Syndicat attend toujours une date de rencontre avec le ministre Pierre Arcand afin de lui exposer la situation en personne.

À propos du STTCSSSNL (CSN)

Le STTCSSSNL représente 2300 membres qui font partie de la catégorie 2 (paratechniques, services auxiliaires et de métier) et de la catégorie 3 (le personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration) du CSSS du Nord de Lanaudière.

Des fermetures, pas de vision

Encore une fois, Produits forestiers Résolu (PFR) ferme des machines à papier au Québec : une à Clermont et une à Baie-Comeau. C’est 120 emplois de moins au Québec et 300 au total si on inclut la fermeture complète de l’usine d’Iroquois Falls en Ontario.

Pour tenter de se justifier, PFR accuse tour à tour la conjoncture dans le marché mondial du papier, le prix élevé de la fibre et les attaques des écologistes, mais est-ce que cette multinationale a fait tous ses devoirs ?

Avec la baisse du dollar canadien et la reprise économique aux États-Unis, il n’y a cependant aucune raison pour que les usines de papier du Québec ne soient pas alimentées en copeaux de façon suffisante par les scieries. On parlait même encore récemment d’un surplus de copeaux probable avec les fermetures de plusieurs machines à papier dans les années passées au Québec.

« Pour le moment, on constate surtout que plusieurs grands joueurs de l’industrie font pression sur le gouvernement parce qu’ils aimeraient pouvoir compter sur une garantie d’approvisionnement plus importante à un prix très bas, sans devoir se procurer du bois sur les enchères de la forêt publique (BMMB) ou auprès des producteurs en forêt privée », explique Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM CSN). Ce dernier note par ailleurs que PFR ferme également une usine ontarienne qui n’est pourtant pas aux prises avec le nouveau régime forestier québécois.

D’autres causes doivent aussi être prises en compte pour expliquer le gâchis actuel. « PFR doit aussi se regarder dans le miroir et constater un manque chronique d’investissement dans ses usines depuis des années », déplore Jérôme Tremblay, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont (CSN). La députée libérale Caroline Simard tente justement de convaincre son propre gouvernement d’aider à moderniser l’usine de Clermont et de l’amener vers des projets de nanocellulose, bioplastique ou biocarburant.

La région de Charlevoix perd encore des emplois de qualité

« Il est inadmissible que le gouvernement du Québec ne tente pas de trouver une solution pour relancer l’industrie forestière sur une base plus solide, tant dans Charlevoix que dans le reste du Québec. La forêt fait partie intégrante de notre région et du Québec », lance Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches. Cette dernière rappelle que la région de Charlevoix-Est avait déjà perdu près de 200 emplois dans les six derniers mois avant l’annonce de PFR. « Le resserrement des règles à l’assurance-emploi du gouvernement Harper risque de forcer plusieurs personnes à quitter Charlevoix », estime Ann Gingras.

Le gouvernement doit agir rapidement

« Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, doit sortir de sa torpeur. La CSN estime qu’il est grand temps que le gouvernement du Québec se penche sérieusement sur les causes du problème d’approvisionnement en copeaux, sur la modernisation et la diversification des usines et sur une réelle vision d’avenir pour les régions forestières du Québec. Investir dans le Plan Nord ne devrait pas être le seul projet de développement économique de ce gouvernement », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN. La scierie de Saint-Hilarion, qui approvisionne normalement l’usine de Clermont, a d’ailleurs obtenu un ajout de 100 000 mètres cubes d’approvisionnement en bois en juin dernier, mais cette addition tarde à se concrétiser complètement.

Jean Lacharité rappelle que l’accès au bois de la forêt publique, à l’énergie en provenance des barrages qui alimentent plusieurs entreprises forestières ou aux contrats d’achats de l’électricité des usines de cogénération devraient être des privilèges accordés à l’industrie en échange de retombées régionales conséquentes en matière d’emplois et d’investissements.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) a été fondé en 1918, il regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

La vice-présidente de la CSN Véronique De Sève participe à la vigile pour les 25 ans de Polytechnique

Il y a 25 ans aujourd’hui, quatorze jeunes femmes étaient assassinées à l’École polytechnique de Montréal, tout simplement parce qu’elles étaient des femmes. Pour commémorer ce tragique évènement, la vice-présidente de la CSN responsable du dossier de la condition féminine, Véronique De Sève, participe aujourd’hui à 15 h à la vigile Se souvenir pour elles à la Place du 6 décembre. L’évocation du drame, année après année, vient garder bien vivant ce souvenir douloureux dans une perspective de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, peu importe la nature. Pour Véronique De Sève, « aucune forme de violence envers les femmes n’est acceptable. Redoublons d’ardeur, montrons notre soutien pour les aider à s’en affranchir et affichons notre ruban en guise de solidarité. » « Cet anniversaire constitue l’occasion de rappeler qu’un trop grand nombre de femmes dans toutes les sociétés, y compris au Québec, vivent de la violence et qu’il faut prendre tous les moyens pour y mettre un terme », a aussi tenu à souligner Véronique De Sève. Nous devons faire reculer cette violence et continuer à lutter fermement contre toutes ses formes », a-t-elle conclu.

Un registre efficace pour le Québec

La vice-présidente de la CSN estime que cette résistance devra notamment passer par un meilleur financement des groupes de femmes, par la dénonciation du projet de loi fédéral C-42 qui vise à faciliter l’accès aux armes à feu et par le maintien du registre des armes à feu au Québec. « Philippe Couillard soutient que Québec est prêt à constituer un registre des armes à feu, mais à la hauteur de la capacité de payer des Québécois. Il est troublant de l’entendre ainsi parler de conditions financières pour le mettre en place. N’oublions jamais la facilité pour un simple détenteur de permis, sans un tel registre, de se procurer un fusil semi-automatique comme celui qu’a utilisé Marc Lépine sans avoir besoin d’en informer les autorités. Tout doit être fait pour un registre des armes à feu efficace au Québec », a-t-elle conclu.

À propos

La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’austérité frappe encore : l’environnement est dans la mire du gouvernement Couillard

La vague d’austérité qui déferle sur le Québec a aussi des impacts en environnement. Groupes environnementaux, syndicats et membres de la société civile lancent un cri du cœur pour demander au gouvernement de ne pas couper le financement de plusieurs organismes communautaires environnementaux. D’une seule voix, ils lui demandent de faire mieux que le gouvernement fédéral en matière d’environnement.

Le financement en jeu relève d’ententes issues de la politique gouvernementale sur l’action communautaire (2001), qui encadre l’engagement des différents ministères à soutenir l’action communautaire pour plus de 5000 organismes répartis dans une vingtaine de secteurs, dont celui de l’environnement. À ce jour, dix (10) groupes communautaires environnementaux ont cessé de recevoir le soutien annuel que le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre changements climatiques (MDDELCC) leur verse pourtant depuis 2006, dont:

  • Association québécoise de l’éducation relative à l’environnement (AQPERE)
  • Environnement Jeunesse (ENJEU)
  • Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED)
  • Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
  • Coalition Eau Secours!
  • Cyclo Nord-Sud
  • Nature Québec
  • Fondation québécoise en environnement
  • Vivre en ville

« À moins que le gouvernement revienne sur sa décision, ces coupures s’avéreront désastreuses », témoigne Maude Prud’homme du RQGE. « Elles amputeront sérieusement les groupes concernés, ce qui portera atteinte à leur capacité de protéger les écosystèmes québécois et privera l’ensemble de la population de précieux leviers démocratiques pour veiller sur l’environnement. Tout cela à un moment où de nombreux projets potentiellement dévastateurs s’annoncent, par exemple de transport d’hydrocarbure non conventionnel et de fracturation. »

Pour Jérôme Normand d’Environnement Jeunesse, « la vraie richesse, c’est la qualité de l’environnement! Les groupes oeuvrant en environnement sont essentiels pour veiller à la sensibilisation, à la promotion d’alternatives et la défense collective des droits. Il s’agit d’un investissement en faveur des générations futures qui devrait intéresser n’importe quel gouvernement responsable. »

« Le gouvernement ne fera pas d’économies ici, » affirme Martine Chatelain de la Coalition Eau Secours!. « Au contraire, c’est en protégeant l’environnement qu’on fait des épargnes, par exemple en réduisant la pollution et le gaspillage énergétique. Nous faisons partie de la solution mais le gouvernement n’en tient pas compte. » À cet effet, Glenn Rubenstein de Cyclo Nord-Sud renchérit, « Le fait que le gouvernement investisse dans l’extraction ou dans la construction d’autoroutes, et menace de couper les quelques vivres qui restent à des organisations qui défendent le bien commun, ça en dit long sur ses priorités. »

Le bilan du gouvernement Harper en matière d’environnement est désastreux. En plus de mener une chasse éhontée contre les groupes écologistes, il force ceux-ci à se tourner vers les provinces pour une reconnaissance et un soutien. Or, au Québec, plus de soixante-quinze (75) groupes d’action communautaire autonome environnementaux restent sans financement à la mission. Quatre ministères en lien avec l’environnement ne se sont jamais conformés à la politique gouvernementale d’action communautaire : le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN), le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) et le ministère des Transports du Québec (MTQ).

Signataires

Groupes écologistes

Action Boréale (ABAT)

Action Re-buts

Ambioterra

AmiEs de la Terre de Québec (ATQ)

Archibio

Association pour la protection des Hautes-Laurentides (APEHL)

Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)

Association québécoise pour la promotion de l’éducation relative à l’environnement (AQPERE)

Centre d’intendance écologique Latreille (CIEL)

Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM)

Centr’ERE

Citoyens au courant

Coalition Eau Secours!

Coalition Québec meilleure mine

Collectif éducatif Éco-Naître

Comité de vigilance de Malartic

Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)

Corporation pour la mise en valeur du Bois de l’Équerre

Craque-Bitume

Cyclo Nord-Sud

Écohabitation

Ecovigilance Baie des Chaleurs

Enviro Éduc-Action

Environnement Jeunesse (ENJEU)

Environnement Vert-Plus

Établissement verts Brundtland (EVB-CSQ)

Fondation Rivières

Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED)

GaïaPresse

Greenpeace

Groupe de recherche d’intérêt public du Québec à l’UQAM (GRIP-UQAM)

Guilde des herboristes

Habitat Multi Générations (HMG)

Héritage Saint-Bernard

Justice transnationales extractives (JUSTE)

La petite boutique d’Amos

Ligue des droits et libertés

Mouvement écologique mathalois

Nature Québec

Projet accompagnement solidarité Colombie (PASC)

Projet ÉCOSPHÈRE

Regroupement écologique de Val-d’Or et des environs (REVE)

Réseau québécois des femmes en environnement (RQFE)

Sauvons nos trios grandes îles de la rivière des Mille Îles

Sept-Îles sans uranium (SISUR)

Société pour vaincre la pollution (SVP)

SOS Levasseur

Tache d’huile

Uniterre Conférences

Vigilance OGM

Syndicats

Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Fédération autonome de l’enseignement (FAE)

Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)

Regroupements communautaires

Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ)

Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC)

Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ)

Fédération des centres d’action bénévole du Québec (FCABQ)

Fédération des femmes du Québec (FFQ)

Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ)

Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)

Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)

Regroupement comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ)

Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA)

Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB)

Union des consommateurs

Après deux ans et 26 000 km, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Provigo Témiscaming-CSN termine son engagement social aujourd’hui

Après deux ans et 26 000 km, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Provigo Témiscaming-CSN termine son engagement social aujourd’hui

En lock-out depuis décembre 2012, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Provigo Témiscaming, affilié à la CSN, termine aujourd’hui son engagement social envers la population de la municipalité, privée d’épicerie depuis maintenant deux ans, à la suite d’une décision de Loblaw de cadenasser son magasin deux semaines avant Noël en 2012.

« Les travailleuses et les travailleurs lock-outés et la CSN, le 19 décembre 2012, lors d’une assemblée publique, se sont engagés envers les citoyennes et les citoyens à offrir un service de transport gratuit, à raison de deux à trois fois par semaine, pour faire face à une décision de l’employeur prise sans aucun respect envers les employé-es, mais aussi envers la clientèle », de rappeler la présidente du syndicat, Cathy Presseault. Ils ont bien essayé de copier notre engagement social pour se donner bonne conscience et préserver leur image publique, mais après deux semaines, leurs paroles et leurs engagements se sont vite éclipsés, de poursuivre la représentante syndicale, laissant les personnes sans véhicule prisonnières d’une décision irréfléchie.

« Aujourd’hui, une nouvelle bannière ouvre ses portes à Témiscaming et nous pouvons affirmer que le syndicat, avec l’aide de la CSN, a tenu parole pendant ces deux ans de prise d’otage et nous mettons fin au service de navette mis sur pied le 19 décembre 2012. « Loblaw peut bien essayer de dire n’importe quoi pour préserver son image, mais qu’ont-ils fait socialement depuis deux ans pour aider la population ? Quand se sont-ils déplacés à Témiscaming pour offrir leur support à la population ? Jamais ! », d’ajouter madame Presseault.

Pour le président du conseil central, Donald Rheault, « Le travail accompli par les travailleuses et les travailleurs lock-outés est digne de mention et représente bien les valeurs qui nous animent à la CSN. Nous supportons les décisions des employé-es et prenons des moyens concrets pour venir en aide aux citoyens », d’expliquer le porte-parole syndical. Deux ans au service de la population et 26 000 km parcourus après avoir été mis sur le trottoir par Loblaw en pleine période des fêtes, nous sommes fiers, à la CSN, de l’engagement de ce syndicat envers les citoyens de Témiscaming et des environs. Contrairement à des communiqués de l’employeur, pour se laver les mains, qui se terminent généralement par « Nous tenons à profiter de l’occasion pour remercier nos loyaux clients de leur patience constante et de leur compréhension… »

« Nous, on se préoccupe du monde concrètement, peu importe les coûts humains et financiers. Merci 26 000 fois au Syndicat des travailleuses et travailleurs du Provigo Témiscaming, affilié à la CSN. Quant à cette compagnie qu’est Loblaw, et la façon dont elle se comporte envers les citoyennes et les citoyens de la région, j’ose espérer qu’en traversant le seuil de la porte de cette entreprise, les gens se souviendront de leur attitude et de leur désengagement envers la population », de conclure le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, Donald Rheault.

Les syndicats dénoncent la direction générale et le conseil d’administration

Les organisations syndicales dénoncent la situation malsaine qui prévaut au Collège d’Alma depuis quelques semaines alors que le contexte d’austérité nécessiterait plutôt une grande solidarité et une mobilisation de toutes les intervenantes et intervenants du milieu. « Un collège est un milieu de vie où des professeurs, des employés de soutien, des professionnels et des cadres travaillent ensemble quotidiennement en vue de s’assurer que les étudiants aient une formation académique de qualité et une vie étudiante enrichissante. Il est donc déplorable que des actions contreproductives émanent de la direction générale et du Conseil d’administration du collège », selon Engelbert Cottenoir jr, président du conseil central CSN.

Nous nous questionnons sur l’intégrité du processus en vue du renouvellement du mandat du directeur-général du Collège d’Alma et du climat dans lequel les décisions se prennent au Conseil d’administration. Il y a effectivement lieu de s’interroger sur les changements apportés par la direction aux règles de renouvellement lors de la séance du 27 octobre dernier, séance où le directeur général sollicitait un renouvellement de son mandat. Les modifications visaient entre autres à réduire le nombre de personnes dans le comité de renouvellement, excluant le personnel du Collège. Rappelons qu’historiquement, il était dans la culture du Collège d’Alma de prévoir la participation de membres de l’interne. Soulignons que la participation du personnel ou d’étudiants aux comités de sélection et d’évaluation est une pratique courante dans le réseau collégial.

Pour nous, il est clair que le processus est entaché car il y a apparence de conflit d’intérêt. C’est encore plus vrai quand nous savons que des membres internes du C.A. ont été rondement interpellés au cours des dernières semaines, entraînant plusieurs démissions. Pourtant, il va de soi que les collèges sont des institutions qui se doivent d’être des lieux de débats et d’échanges respectueux de l’opinion contraire. Une pétition émanant des étudiants circule actuellement dans le collège afin de dénoncer le fonctionnement du conseil d’administration.

Déjà, nous avons posé des questions quant à certains représentants du CA en conformité avec la loi sur les Collèges. À ce jour, nous n’avons pas reçu de clarifications satisfaisantes de la part de la direction et du CA. Nous sommes inquiets de la situation financière du Cégep. Le personnel veut faire partie de la solution. Nous sommes prêts à collaborer dans un esprit de collégialité. Nous sollicitons l’intervention rapide du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science ainsi que de la Fédération des cégeps afin de corriger la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous cherchons des réponses à nos préoccupations dans le but de rétablir la confiance envers le CA et d’assurer une réelle collégialité au Collège d’Alma.

La CSN dénonce l’adoption de l’excessif projet de loi 3

La CSN condamne l’adoption du projet de loi 3 du gouvernement libéral, qui devient la Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestation déterminée du secteur municipal, et est très préoccupée par l’impact de cette loi sur l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du Québec.

Une loi inadmissible

Bien qu’un certain nombre d’assouplissements ont été apportés au projet de loi 3 en raison du travail parlementaire de l’opposition, la centrale syndicale juge que la loi demeure tout à fait excessive et injustifiée.

« Il va sans dire que la constitutionnalité de cette loi sera contestée, souligne d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, car elle contrevient aux droits fondamentaux de la liberté d’association et de la liberté de négociation ».

« Le gouvernement libéral a choisi d’entreprendre sa politique d’austérité en attaquant de front les travailleurs municipaux. Il a activement alimenté le discours qui les dépeint comme des gras durs et des profiteurs du système. Il a nourri le cynisme sur leur dos. Il leur fait maintenant subir concrètement avec la loi tout le mépris entendu au cours des derniers mois. C’est indigne d’un gouvernement », a aussi déploré Francine Lévesque.

Le président de la Fédération des employées et employés de services publics (CSN), Denis Marcoux, ajoute sa voix à celle de la CSN pour dénoncer la loi. « Les nouvelles mesures législatives vont réduire les revenus de retraite des travailleurs qui épargnent honnêtement pour pouvoir assurer leurs vieux jours. C’est un vol pur et simple des travailleurs qu’il pourra maintenant commettre avec cette loi. Rarement un gouvernement n’était allé aussi loin dans de telles attaques », conclut Denis Marcoux.

25 ans plus tard, la CSN se souvient

La CSN prendra part à la Journée commémorative en souvenir de la tragédie du 6 décembre 1989 de l’École polytechnique de Montréal et à la mémoire des 14 femmes disparues pour souligner le tristement célèbre anniversaire de la tragédie. « L’évocation du drame, année après année, vient garder bien vivant ce souvenir douloureux dans une perspective de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, peu importe la nature », soutient la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Inacceptable et irrespectueux

L’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) et le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) dénoncent l’exclusion des sages-femmes des conseils d’administration des futurs Centres intégrés de santé et services sociaux (CISSS).

« Le gouvernement exclut les sages-femmes des conseils d’administration des CISSS, alors qu’elles siègent aux conseils des CSSS depuis 1999. C’est inacceptable et irrespectueux de sa part. Dans les dernières années, les sages-femmes ont dû se battre pour faire entendre leur point de vue chaque fois qu’une décision était prise ou qu’un comité était formé au sein du Ministère. Dans la plupart des cas, nous avons eu gain de cause, mais cette fois-ci, nous avons été carrément ignorées », déplore Marie-Ève St-Laurent, présidente de l’Ordre des sages-femmes du Québec.

« Il est quand même ironique de constater que les nouveaux centres de santé et services sociaux que l’on veut inclusifs n’intègrent pas les sages-femmes au conseil d’administration. La pratique sage-femme offre des services de première ligne et il est impératif qu’une sage-femme puisse contribuer à la prise de décision sur l’organisation du travail et la planification de la main d’œuvre », soutient Claudia Faille, présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec.

En plus de coordonner les services offerts, les professionnels qui siègent sur les CA possèdent une connaissance inestimable des besoins de la population locale. Tous les conseils professionnels sont représentés sur les CA. Il est aberrant d’exclure les sages-femmes, et leur expertise, du processus décisionnel alors qu’elles offrent des services de proximité qui leur permet un contact direct avec la clientèle desservie.

L’OSFQ et le RSFQ sont d’accord avec l’objectif du projet de loi qui vise à créer un réseau de soins centrés sur les besoins des patients, dans un souci de fluidité et d’efficience. Les sages-femmes font partie de la solution pour réduire les coûts liés aux interventions obstétricales. En effet, en prenant en charge les suivis des grossesses à bas risque, conjointement avec les médecins de famille, les sages-femmes rendent les médecins spécialistes en obstétriques davantage disponibles pour répondre aux besoins des femmes requérant leur expertise.

Pour que les sages-femmes du Québec puissent continuer à faire profiter le réseau de la santé de leur expertise, et compte tenu de leur nombre restreint actuellement, il est très important que le Conseil des sages-femmes soit représenté sur les CA des CISSS et qu’une sage-femme soit responsable de la coordination et de la gestion clinico-administrative des services régionaux de sage-femme, sous l’autorité directe du PDG.

L’Ordre et le Regroupement ont d’ailleurs tenté de faire valoir leur point devant la Commission de la santé et des services sociaux. Les deux organismes ont conjointement déposé un mémoire expliquant l’impact de la réforme telle qu’elle était présentée et proposant des amendements au projet de Loi 10 afin de minimiser l’impact des changements sur les sages-femmes et les femmes.

Malgré plusieurs tentatives, les sages-femmes n’ont pas été en mesure de défendre leur point de vue devant la Commission. D’abord ignorées, elles ont ensuite reçu une invitation à présenter leur mémoire à deux heures de préavis… alors que trois heures de route les séparaient du lieu de présentation. Elles espéraient alors être inclues dans les 160 amendements présentés par le ministre de la Santé lundi.

« Nous sommes consternées de voir que les sages-femmes ont été complètement ignorées dans ce dossier. Considérant que, à la suite de la réforme, très peu d’établissements n’auront pas d’équipe sage-femme sur leur territoire et que l’une des responsabilités du CA est d’effectuer des recommandations quant au développement régional sur leur territoire respectif, il est impératif de redonner un siège aux sages-femmes sur les CA », a rappelé Marie-Ève St-Laurent, présidente de l’Ordre des sages-femmes du Québec.

À propos de l’Ordre des sages-femmes du Québec

Fondé en 1999 après l’entrée en vigueur de la Loi sur les sages-femmes du Québec, l’Ordre des sages-femmes du Québec a pour mission d’assurer la protection du public en voyant à l’encadrement, au développement professionnel et au respect des obligations déontologiques et réglementaires des sages-femmes au Québec. Il compte plus de 160 membres qui offrent un suivi de maternité sécuritaire et complet, entièrement gratuit pour les femmes détentrices d’une carte de la Régie de l’assurance maladie du Québec. Seules les membres de l’OSFQ peuvent porter le titre de sage-femme et poser les actes qui sont définis par la loi. L’Ordre des sages-femmes du Québec, tout comme la profession, célèbre cette année son quinzième anniversaire. www.osfq.org

À propos du Regroupement Les Sages-femmes du Québec

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec est l’association professionnelle des sages-femmes depuis 1995. Il travaille au développement de la profession et de sa spécificité à l’intérieur du système de santé du Québec. Il défend le libre choix des lieux d’accouchement pour les femmes (domicile, maison de naissance ou centre hospitalier), en conformité avec les normes de pratique de la profession, ainsi que de sa philosophie de pratique. Le RSFQ a pour mission de défendre les intérêts professionnels, économiques et sociaux de ses membres. Le RSFQ est en entente de service avec la Fédération des professionnelles de la CSN depuis 2009.

La CSN rend hommage à André Laurin, un grand militant de la cause sociale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à rendre hommage à André Laurin, un militant de la cause sociale qui a consacré sa vie à la classe ouvrière et aux gagne-petit, décédé hier, le 2 décembre, à l’âge de 88 ans. André Laurin a été conseiller syndical à la CSN de 1962 à 1986.

« Il a mené une lutte acharnée contre les requins de la finance qui égorgeaient littéralement les travailleurs et leurs familles, a mentionné le président de la CSN, Jacques Létourneau. André Laurin est allé au front et s’est impliqué de multiples façons pour améliorer la vie des ouvriers en intervenant sur leur endettement et leur épargne. La CSN lui doit beaucoup et le Québec aussi. »

En 1991, la CSN a publié La CSN au cœur du Québec, où il est démontré le courage et le travail militant d’André Laurin : « Au début des années 1960, la rue Racine, à Chicoutimi, était en quelque sorte la capitale du prêt usuraire. Les compagnies de finance – les Household, Beneficial et autres – siphonnaient des dizaines de millions aux travailleurs de la région avec des taux d’intérêt exorbitants. C’est alors qu’André Laurin, un salarié de la CSN, s’est amené dans la région. Après un an, portant sa lutte à la radio et à la télévision, il devait débarrasser la région de ces compagnies véreuses. On lui intenta 200 procès, qu’il gagna. En un an, 10 000 familles avaient bénéficié des conseils de l’équipe mise sur pied pour assainir les budgets familiaux. André Laurin fut à la base de la fondation des Associations coopératives d’économie familiales, les ACEF. C’est aussi André Laurin qui posa les premiers jalons de ce qui allait devenir un succès extraordinaire : la Caisse d’économie des travailleurs réunis de Québec. »

Au cours de ces procès, il a démontré le vol éhonté d’un montant qu’il a estimé à plus de 3 milliards de dollars, en 1960, par des compagnies et des individus « pégreux », qui imposaient des taux d’intérêt de plus de 45 %.

André Laurin a aussi contribué à créer pas moins de 83 caisses d’économie pour permettre aux membres des syndicats d’avoir un certain contrôle sur leur épargne. Il a aussi activement participé à la création de l’assurance automobile du Québec, lors du premier mandat du Parti québécois.

En mai 2012, en pleine crise sociale, le premier ministre d’alors, Jean Charest, a nommé cet ancien conseiller syndical de la CSN Chevalier de l’ordre du Québec. En 2014, l’Université Laval lui a remis un doctorat honorifique.

Il est possible d’entendre le témoignage du camarade André Laurin sur le site Les militants, une initiative de l’ex-secrétaire général du Conseil central de Montréal (CSN), Fernand Foisy.

De la poudre aux yeux !

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réagit au dépôt des amendements concernant le projet de loi 10 du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Pour la CSN, ces amendements ne changent rien au fait que cette réforme de structure n’entraînera aucun changement positif pour le réseau de santé et de services sociaux et ne permettra pas d’améliorer les services à la population. Comme plusieurs organisations, la CSN demande le retrait de ce projet de loi.

Le ministre Gaétan Barrette a déposé plus de 160 amendements au projet de loi 10. « Le ministre prétend qu’il a entendu les critiques et qu’il en tient compte dans ses amendements. Pourtant, la plupart ne sont que cosmétiques. Le ministre n’a aucune réponse pour les nombreuses organisations qui sont venues lui dire que sa réforme de structure nous pousse dans la mauvaise direction. C’est de la poudre aux yeux! », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Un projet de loi qui désorganisera le réseau et laissera la population de côté

Lors de la commission parlementaire et sur plusieurs tribunes depuis, la CSN comme d’autres organisations a dénoncé la réforme Barrette en mentionnant que les systèmes de santé qui performent dans le monde sont ceux qui vont dans le sens de la décentralisation. Pendant que le réseau subira une nouvelle réforme administrative et d’incessantes compressions budgétaires, rien ne sera mis en place pour améliorer les services à la population.

« Le projet de loi 10 prétend qu’il va améliorer l’accès aux services alors que rien n’est prévu à cet effet. On se rend bien compte que le ministre est en mode bulldozer et qu’il n’écoute personne. Plus que jamais, le ministre devrait être à l’écoute de la réelle démarche collaborative qu’est le Rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux qui se tiendra à Québec le 9 décembre. Les solutions, ce sont les gens sur le terrain qui les possèdent, pas le ministre dans sa tour d’ivoire à Québec », poursuit Jean Lacharité.

En action contre le projet de loi 10

Les actions se multiplient partout au Québec pour dénoncer les impacts que le projet de loi 10 aurait sur le réseau de santé et de services sociaux, de même que sur le personnel et sur les usagers. Les syndicats affiliés à la CSN sont en action contre le projet de loi 10 et de plus en plus de personnes comprennent les risques de cette réforme.

« Nous n’avons aucune raison de croire le ministre quand il nous dit que de nouvelles fusions administratives vont améliorer les choses. En fait, les études démontrent même le contraire! On se rend bien compte que le ministre Barrette a une vision hospitalocentriste du réseau. C’est le tout à l’hôpital, tout aux médecins, tout au curatif! La prévention est complètement laissée de côté, de même que les services sociaux et la première ligne. C’est pourtant sur ces solutions qu’on doit concentrer nos énergies! Ces amendements ne changent rien au fond. C’est pourquoi nous demandons le rejet du projet de loi 10 », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les Québécois continuent à écoper, juge la CSN

Le gouvernement libéral tente de nous faire croire dans sa mise à jour économique la fin des bouleversements alors que nous n’avons encore rien vu, dénonce le président de la CSN Jacques Létourneau qui condamne aussi les mesures anti-travailleurs présentées aujourd’hui.

« Le gouvernement laisse entendre que 84 % de ses objectifs en ce qui a trait aux compressions nécessaires pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire sont atteints, mais ce n’est que théorique, souligne Jacques Létourneau. Or, si celles-ci ont été identifiées par le gouvernement, les véritables conséquences des mesures d’austérité qui nous ont été annoncées presque tous les jours au cours des dernières semaines se feront sentir lourdement dans les mois qui viennent. »

Pour le président de la CSN, les libéraux du Québec s’associent aux conservateurs de Stephen Harper en s’attaquant directement aux travailleurs et à la classe moyenne. « Alors que 40 % des Québécois sont syndiqués, le gouvernement choisit de réduire le crédit d’impôt pour la cotisation syndicale de moitié. Il faut voir cette mesure pour ce qu’elle est : un moyen pour atteindre l’équilibre budgétaire en s’attaquant à la classe moyenne et aux syndicats », ajoute Jacques Létourneau en regrettant que la contribution demandée aux institutions financières soit aussi faible, en plus d’être temporaire.

Jacques Létourneau a aussi tenu à déplorer l’absence d’une stratégie permettant la création d’emplois en rappelant que de nombreux emplois au Québec ont été perdus depuis l’élection des libéraux. « De façon très idéologique, le gouvernement choisit de ne travailler que sur la colonne des dépenses. Pour la CSN, il est faux de prétendre que nous pouvons couper dans les dépenses publiques sans handicaper les services et les programmes sociaux et sans nuire aux conditions de vie et de travail de chacun. Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’effort pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire remet en cause « le modèle québécois. » Si on n’arrête pas ce gouvernement au plus tôt, la population tout entière connaîtra des lendemains très douloureux », de conclure le président de la CSN.