La CSN rappelle que la prostitution est une forme de violence et d’exploitation

À la suite de la décision de la Cour suprême qui vient invalider pour cause d’inconstitutionnalité les dispositions du Code criminel encadrant la prostitution au Canada, la CSN réitère la position sur la question qu’elle a adoptée lors de son dernier conseil confédéral.

La Cour suprême rappelle d’abord que la prostitution est légale au Canada. Cela étant le litige consiste à déterminer si l’encadrement de cette pratique tel qu’il est établi au Code criminel porte atteinte à la sécurité des prostituées. La Cour estime que oui. La Cour rejette par ailleurs l’argument du procureur général voulant que les personnes qui se prostituent n’ont qu’elles-mêmes à blâmer parce qu’elles ont fait le choix de se livrer à une activité intrinsèquement risquée. La Cour note en effet « les prostituées de la rue forment, à quelques exceptions près, une population particulièrement marginalisée. Que ce soit à cause du désespoir financier, de la toxicomanie, de la maladie mentale ou de la contrainte exercée par un proxénète, elles n’ont souvent guère d’autre choix que de vendre leur corps contre de l’argent. Dans les faits, même si elles peuvent conserver un certain pouvoir minimal de choisir, on ne peut dire qu’elles « choisissent » véritablement une activité commerciale risquée ». La Cour suspend les effets de son jugement pour un an laissant ainsi le temps au législateur de décider de nouvelles dispositions législatives.

Position de la CSN

Le 13 décembre dernier, la CSN adoptait certaines orientations condamnant la prostitution comme système d’exploitation inacceptable du corps humain, particulièrement celui des femmes. « La position de la CSN est ferme : la prostitution constitue une forme de violence et d’exploitation envers elles, et il faut la combattre. Il est impératif de sévir contre les proxénètes et les clients, plutôt que d’exercer de la répression envers les prostituées, principalement des femmes. Il s’avère aussi nécessaire de mettre fin à la pénalisation de ces femmes, qui sont les victimes d’une industrie mise en place pour satisfaire les plaisirs des hommes », a lancé la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher.

Pour venir à bout de cette violence et aider les femmes à se sortir de la prostitution, il faut aussi fournir aux prostituées des services adaptés à leurs besoins, particulièrement dans les domaines de la santé, de l’éducation, du logement et de la recherche d’emploi. « Ces services manquent cruellement à l’heure actuelle », a soutenu la vice-présidente de la CSN. Depuis l’adoption de ce type de mesures en Suède, la prostitution de rue a diminué de moitié et un changement de mentalité semble s’installer. Les sondages témoignent en effet de la baisse constante du nombre de clients fréquentant les prostituées. « Il faut contrer la banalisation de la prostitution, car il est faux de prétendre qu’il s’agit d’un travail normal accompli de gaité de cœur par la majorité des femmes qui l’exercent », a conclu Denise Boucher.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pour en savoir plus, consulter « La prostitution : une exploitation à dénoncer et une pratique à combattre ! ».

L’entreprise doit respecter sa parole

Les quatre syndicats CSN qui représentent les travailleuses et les travailleurs du secteur des pâtes et papiers de Produits forestiers Résolu (PFR) unissent leur voix pour refuser toute réouverture des conventions collectives en cours.

« Il faut absolument que PFR respecte les engagements pris envers ses employés », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Rappelons que le Syndicat national des travailleurs des pâtes et papiers de Kénogami (CSN) a récemment refusé, dans une proportion de 99 %, la réouverture de la convention collective qui visait l’abolition d’une trentaine de postes et leur transfert à des sous-traitants.

Les autres syndicats du secteur du papier ont donc décidé de tenir le même discours et de ne pas céder aux pressions incessantes de l’employeur qui cherche visiblement à ébranler les syndicats à la veille des négociations à venir en 2014 et 2015.

« Il est important de rappeler que les syndicats ont consenti d’importantes concessions en 2010 afin d’éviter la faillite de l’entreprise. C’était censé être suffisant », précise Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

Pressions multiples de l’employeur

Les quatre syndicats CSN représentent des employés des usines de Clermont, Kénogami, Grand-Mère et Alma. En tout, la CSN représente plus de 620 syndiqué-es dans ces établissements.

Réunis à Québec le 16 décembre, les représentants syndicaux de ces quatre usines ont également fait part de tactiques déplorables de l’employeur. On parle de recours massif à la sous-traitance, de fermeture temporaire accompagnée d’un transfert des commandes à une autre usine ou encore d’une limitation sévère des embauches. Cette dernière stratégie force les syndiqué-es à faire beaucoup d’heures supplémentaires. « La situation est telle pour certains employés qu’ils cherchent un moyen de pouvoir refuser les heures supplémentaires qui dépassent 50 heures par semaine », explique Michel Tétreault, vice-président de la FIM–CSN et responsable du secteur des produits forestiers.

Produits forestiers Résolu se veut un bon citoyen corporatif

Dans son Rapport sur le développement durable 2012, PFR insiste pour dire que : « les employés de Résolu constituent un facteur important de succès et le fait d’investir dans le recrutement de nouveaux talents et d’encourager le perfectionnement des compétences des employés actuels renforce les assises de notre entreprise ». Le même texte insiste aussi sur la rétention de la main d’œuvre et l’importance de créer un milieu de travail dans lequel les employés peuvent s’« épanouir ». Cette philosophie préconisée par PFR ne se traduit pas dans les faits pour le moment. Il faudrait notamment pouvoir constater un plus grand respect des employés.

Pour assurer la survie à long terme des usines dans un marché mondial difficile, il faut également que PFR profite de l’opportunité de diversification et de modernisation mise de l’avant par le gouvernement du Québec. Ce dernier a récemment dégagé une enveloppe de 675 M$ sur trois ans pour assurer la relance du secteur forestier. « Il faut que Résolu embarque dans le train », insiste Michel Tétreault, qui rappelle la position de la FIM et de la CSN selon laquelle l’aide gouvernementale doit absolument être liée au maintien à la création d’emplois de qualité.

À propos de la FIM

Nous sommes plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une première convention collective avec la FEESP–CSN est adoptée par une forte majorité

Le Syndicat des employés municipaux de Rivière-du-Loup (CSN), qui représente 30 travailleurs, se réjouit de l’adoption à 86 % de l’entente de principe conclue le 9 décembre 2013 avec l’employeur. « Les salariés font des gains importants dans la nouvelle convention qui vient d’être signée, a signalé Jean Soucy, président par intérim du syndicat. L’élection du nouveau maire Gaétan Gamache a fait débloquer la négociation, qui durait depuis cinq ans. »

Les gains en termes concrets « C’est principalement l’atteinte d’un premier plancher d’emploi, avec 12 employés permanents, qui a permis de dénouer la négociation. Les cols bleus contribueront à la pérennité du régime de retraite par une augmentation de leur cotisation, qui passera à 9 % à partir du 1er janvier 2014, mais ne pouvaient accepter de payer plus sans avoir une sécurité d’emploi pour l’avenir, a expliqué Jean Soucy. Le plancher d’emploi est venu régler cette question. »

La Ville de Rivière-du-Loup s’est aussi engagée à analyser les façons de rapatrier du travail à l’interne et à diminuer son recours à la sous-traitance. À cet effet, elle se penchera dès 2014 sur les moyens possibles pour redonner les emplois aux cols bleus dans plusieurs domaines, dont l’opération des usines de traitement de l’eau, l’entretien des parcs et espaces verts, le déneigement des rues, l’enlèvement des ordures et l’entretien du réseau d’éclairage.

Par ailleurs, la structure salariale qui a été négociée comporte des augmentations de 2,50 % en 2014, de 3 % en 2015 et de 3 % en 2016. La nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2016.

« Nous sommes heureux d’avoir obtenu une première convention collective avec la CSN et saluons l’ouverture du nouveau maire envers les travailleurs de la ville. Nous avons su saisir l’occasion et travailler ensemble pour obtenir une entente respectueuse des employés manuels. Les cols bleus de Rivière-du-Loup ressortent pleinement satisfaits de l’issue des négociations », a pour sa part conclu le vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics, Yvon Godin.

À propos du syndicat Le Syndicat des employés municipaux de Rivière-du-Loup est affilié depuis le 3 novembre 2009 à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Il est également membre du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, qui regroupe quelque 10 000 membres dans la région. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit pour sa part plus de 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité tant privé que public.

La CSN revendique l’accès au statut de résident permanent dès la première année en sol canadien

En ce 18 décembre, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à souligner la Journée internationale des migrants. Chaque jour de par le monde des travailleuses et travailleurs fuient le chômage et la misère de leur pays et partent à l’étranger, à la recherche d’un travail décent, à même d’améliorer leur sort et celui de leur famille. Selon les données de l’ONU, ils seraient ainsi plus de 232 millions à s’exiler pour de meilleures conditions.

Le Canada profite de cette situation économique difficile que connaissent plusieurs pays pour combler ses besoins de main-d’œuvre. Depuis 2000, le nombre de travailleurs migrants a d’ailleurs haussé de 70 % ici. Des postes où les conditions de travail sont médiocres, au point que les travailleurs canadiens n’en veulent pas, sont de plus en plus occupés par des travailleurs migrants : dans l’aide domestique, en restauration, dans l’hôtellerie, dans les abattoirs ou encore dans le secteur agricole ou forestier.

Un bon nombre des migrants recrutés entrent au pays par le Programme d’embauche des travailleurs étrangers temporaires. « Autrefois, par l’ouverture des frontières, on visait à accueillir des gens pour qu’ils s’installent chez nous, avec leur famille et qu’ils s’intègrent à la société, d’expliquer Jean Lortie secrétaire général de la CSN. Mais les programmes de travail temporaire changent la donne, les travailleurs et les travailleuses qui viennent ainsi sont renvoyés chez eux au gré des besoins des entreprises. Cela contrevient au principe fondamental de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui veut que le travail ne soit pas une marchandise. »

Plusieurs de ces programmes de travail sont conçus de façon à rendre le travailleur vulnérable, le permis de travail étant lié à un seul employeur pour un emploi précis. « Dans de telles conditions, il lui est extrêmement difficile d’exiger le respect de ses droits. Le travailleur qui se plaint risque d’être congédié et il ne pourra retravailler au Canada à moins d’obtenir un nouveau permis, ce qui implique des délais très longs. Sans ressources financières, isolé, il peut en venir à accepter n’importe quel travail au noir où il sera encore plus exploité et vulnérable », poursuit Jean Lortie.

La CSN revendique pour les travailleuses et travailleurs migrants le droit de changer d’employeur, le droit de choisir son lieu de résidence et l’accès au statut de résident permanent dès la première année en sol canadien.

Au Québec, la main-d’œuvre migrante temporaire dite peu spécialisée provient principalement des Philippines (aides familiales) ainsi que du Guatemala et du Mexique (travailleuses et travailleurs agricoles).

Un plan irréaliste selon les syndicats

Les syndicats représentant le personnel du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Sept-Îles reçoivent avec scepticisme et appréhension le plan de redressement budgétaire rendu public hier par le conseil d’administration de l’établissement qui vise à compenser un déficit anticipé de près de 3,7 millions de dollars.

Contrairement à la direction, ils ne croient pas possible de fermer 35 lits et d’abolir l’équivalent de 22 postes sans que la population de la région ait à subir de réduction de services. Sans compter qu’ils s’expliquent mal comment on peut miser sur le maintien dans leur milieu de vie des personnes en perte d’autonomie sans investir davantage dans les soins à domicile. « On fait miroiter que les gens pourront rester chez eux, comme ils sont nombreux à le souhaiter, et qu’on va ainsi réduire les coûts d’hospitalisation, mais il faudra plus de personnel pour offrir les services à domicile », déclare le répondant politique de l’APTS pour la Côte-Nord, Sylvain Sirois.

Le conseil d’administration compte une fois de plus sur la collaboration du personnel. Or, l’instabilité que connaît le CSSS depuis quelques années et l’insécurité générée par les annonces d’hier ont plutôt pour effet de le démobiliser. En raison du financement insuffisant et des difficultés de recrutement, la charge de travail s’est alourdie considérablement, entraînant une multiplication des cas d’épuisement professionnel. Le recours à l’assurance salaire a ainsi connu une hausse de 10 % dans la dernière année. Le CSSS a connu une gestion erratique au cours des dernières années, de sorte qu’il est mal placé pour retenir ses employées et employés et en attirer de nouveaux. « Des mesures comme l’abolition de postes, le non-remplacement des absences ou encore les pressions pour accroître la performance ne sont pas de nature à en faire un employeur recherché.

Ce sont les citoyens qui, ultimement, font les frais de cette approche productiviste qui chasse des personnes qualifiées de la région », estime la présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard. « Les travailleuses et travailleurs sont inquiets du maintien et de l’accessibilité des services publics de qualité offerts actuellement par notre CSSS, affirme Steve Heppell, président du STT SSS SÎ-CSN. En fermant le tiers des lits en hospitalisation à l’intérieur de ses murs, la direction privatise des services à la population relevant de la mission du CSSS, et ce, en subventionnant des établissements privés et en facturant davantage les usagers pour les services qu’ils obtiennent. » Les syndicats croient qu’il est possible, sans limiter l’accès aux services à la population, de rendre l’organisation du travail plus efficace en permettant aux salariées et salariés de participer à la prise de décisions, en préservant l’autonomie des équipes de travail et en favorisant un climat de travail sain.

À propos des syndicats

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) est une organisation syndicale qui regroupe dans tout le Québec 30 000 personnes, occupant des postes professionnels et techniques, dont 150 au CSSS de Sept-Îles. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de Sept-Îles (STTSSS S-I CSN) représente tous les préposés de la catégorie 2 et les agentes administrative de la catégorie 3. Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes oeuvrant dans les régions du Saguenay Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse Côte-Nord et du Nord-du-Québec.

Les paramédics CSN vont enclencher des moyens de pression pour réclamer plus de ressources

Exaspérés par le manque criant d’effectifs et de véhicules d’urgence sur la route, les paramédics d’Urgences-santé réclament l’ajout immédiat et permanent de ressources ambulancières afin de répondre adéquatement aux besoins des quelque 2,3 millions de personnes vivant à Montréal et à Laval. Voilà pourquoi ils ont adopté récemment un plan d’action comportant différents moyens de pression légaux qu’ils entendent mettre en application au moment jugé opportun. Les paramédics vont ainsi refuser de faire des heures supplémentaires après un quart normal de travail pour des blocs de temps variant de une heure à quatre heures, comme cela se fait jusqu’à maintenant. Seuls les quarts de travail complet en heures supplémentaires seront comblés. Ils vont aussi refuser de répondre aux appels survenant après la fin de leur quart de travail, comme c’est le cas à l’heure actuelle. Enfin, ils vont se faire entendre par le biais de manifestations diverses pour appuyer leur demande d’ajout de ressources.

Cette exaspération s’explique par le fait que les paramédics n’arrivent plus à répondre, dans les temps requis, à 100 % des besoins identifiés en soins et services préhospitaliers d’urgence, d’où leurs craintes pour la sécurité de la population desservie et pour leur propre santé. Il manque quotidiennement de 5 à 10 véhicules d’urgences pour répondre aux besoins sur les territoires de Montréal et de Laval. Ce déficit est continuel, malgré les mesures mises en place par Urgences-santé (dont le recours aux heures supplémentaires ciblées selon le volume d’appels en attente) et en dépit de la présence des premiers répondants depuis 2009 sur l’Île de Montréal. La Ville de Laval, pour sa part, ne dispose pas de premiers répondants. En effet, les données compilées par le Syndicat du préhospitalier (CSN) montrent que la situation n’a cessé de se détériorer pour les appels de priorité 1, qui comprend les difficultés respiratoires sévères, les infarctus et les accidents de la route. Le nombre d’affectations d’ambulances est ainsi passé de 266 362 en 2005-2006 à 291 780 en 2012-13, en hausse de 9,5 %. Quant au temps de réponse moyen des paramédics pour les appels urgents, il a bondi à 9,99 minutes, comparativement à 9,01 minutes en 2005, soit une augmentation de 10,9 % ! En 2005-2006, ce temps de réponse moyen ciblé alors par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait été fixé à 8,59 minutes dans 90 % des cas de priorité 1. Or, les paramédics constatent aujourd’hui qu’ils ne peuvent respecter ce délai de réponse que dans plus ou moins 50 % des cas.

Pour Réjean Leclerc, président du Syndicat du préhospitalier affilié à la FSSS–CSN, « ces délais sont carrément inacceptables et mettent en péril la santé et même la vie des personnes qui nous sont confiées. Il faut que le gouvernement et Urgences-santé ajoutent rapidement des ressources. Il y a une urgence à agir ! » Au cours de derniers mois, les représentants syndicaux ont déployé maints efforts pour tenter de trouver des solutions viables et permanentes, sans toutefois parvenir à des résultats tangibles. « Il y a eu pas moins d’une vingtaine de rencontres avec la direction d’Urgences-santé entre mai et novembre dernier concernant les horaires de travail pour l’année 2014 et le manque d’effectifs, sans résultats tangibles. Et les réponses du côté du MSSS se font toujours attendre. Or, notre patience a atteint ses limites. Des vies pourraient être en danger ! », conclut Réjean Leclerc.

À propos de la CSN et de la FSSS

Le Syndicat du préhospitalier représente quelque 940 ambulanciers-paramédics. Il est affilié à la FSSS-CSN qui compte près de 130 000 syndiqués-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.

Compressions majeures sur fond de gestion douteuse

Le CSSS Alphonse-Desjardins est un établissement issu de la fusion du Centre hospitalier affilié universitaire de Lévis et du CSSS du Grand Littoral, officiellement créé le 29 janvier 2011. Ce CSSS dessert la population de la ville de Lévis et des MRC de Bellechasse, de Lotbinière, et de la Nouvelle-Beauce, ce qui représente 58 % de la population de Chaudière-Appalaches.

En 2010, la CSN dénonçait déjà l’adoption de la Loi 100 sous le bâillon qui, sous couvert de s’en prendre aux bonis indécents accordés aux hauts cadres et au gaspillage, risquait aussi de s’attaquer sournoisement aux services publics et à des emplois souvent moins visibles, mais essentiels à la dispensation de services de qualité, soit les emplois du personnel administratif et des bureaux.

Nous voilà, trois ans et demi plus tard et nos craintes se concrétisent. Seulement depuis juin, sept postes ont disparu, et ce, sans oublier le nombre important de postes non remplacés. Pendant cette même période, pas moins de 19 postes de cadres ont été créés.

Le personnel est soit surchargé, soit en maladie, soit à la maison en attente d’un appel pour un remplacement qui ne vient jamais, car la Direction ne remplace pas. « C’est désolant alors que nous sommes déjà en manque d’effectifs, par exemple, pour la prise de rendez-vous, nous sommes constamment à moins cinq », déplore Barbara Poirier, présidente du Syndicat des salarié-es du CSSS Alphonse-Desjardins catégorie 3 (CSN) qui regroupe 590 membres personnel de bureau, des techniciens et des professionnels administratifs. « Il est faux de faire croire à la population que les compressions de nature administrative n’amènent pas de coupes de services à la population. Ces personnes constituent un pivot essentiel à une dispensation efficace de l’ensemble des services. Quand il y a moins de personnel administratif, c’est encore plus d’attente pour obtenir les résultats, prendre les rendez-vous et programmer les chirurgies… »

Une étude commandée par la CSN

Depuis la fusion de l’établissement, sa situation financière n’a cessé de se détériorer. Le syndicat a interpellé l’Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches le 25 juillet dernier pour faire part de ses inquiétudes. L’Agence a alors renvoyé le syndicat, à nouveau, à la direction locale.

« Le nombre de cadres au CSSS Alphonse-Desjardins est nettement plus élevé que dans d’autres établissements de CSSS comparables. Par exemple, à la Direction générale, on retrouve 23 cadres alors que la moyenne nationale est de neuf, c’est scandaleux », rétorque Denis Bertrand, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Et, il n’y a pas que la situation financière qui se détériore, le climat de travail ne cesse de s’envenimer. « La désorganisation de l’organisation occasionne un climat de travail malsain ce qui entraîne un niveau de détresse psychologique sans précédent. Le personnel doit composer, au quotidien, avec une lourdeur de la charge de travail, avec le mécontentement, à la fois, des usagers et des fournisseurs, avec en toile de fond, des situations de harcèlement », rajoute Madame Poirier. Sans oublier les personnes qui sont en attente d’un appel, la pression économique est souvent insoutenable. « Je n’aurais jamais pensé que dans mon rôle de présidente du syndicat, j’aurais à référer des membres à des banques alimentaires. »

« La situation est d’autant plus inquiétante qu’il y a dans l’air des projets de régionalisation des services pour la région de Chaudière-Appalaches, dénonce Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN). C’est pour toutes ses raisons que nous avons mandaté une firme indépendante pour faire le point sur la gestion du CSSS Alphonse-Desjardins. Nous aurons les résultats de cette étude au début de 2014. »

Le gouvernement doit exiger des conditions

Il serait complètement inacceptable que le gouvernement accorde un rabais de son tarif d’électricité à Alcoa sans exiger des conditions qui feront en sorte de préserver les emplois et d’assurer la pérennité de ses trois usines du Québec.

« La CSN estime qu’un accès aux ressources naturelles du Québec, en l’occurrence l’électricité, devrait toujours être conditionnel à des investissements conséquents et à un réel développement en région se traduisant par des emplois de qualité », a affirmé Jacques Létourneau, président de la CSN.

« On est d’accord que le gouvernement se penche sur la question des tarifs puisque ceux-ci ne sont plus concurrentiels avec ce que l’on retrouve ailleurs dans le monde. Il faut cependant rattacher ça à la création et au maintien des emplois », a précisé Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

La CSN, qui représente les travailleuses et les travailleurs de l’aluminerie Alcoa de Baie-Comeau, estime qu’une augmentation de la capacité de l’usine de la Côte-Nord est absolument essentielle. Cette dernière mesure fera en sorte que le nouveau tarif qui serait éventuellement accordé ne soit pas un pansement temporaire qui ne ferait que repousser les mauvaises nouvelles pour les syndiqué-es de Baie-Comeau. L’incertitude concernant l’usine de Baie-Comeau se répercute par ailleurs sur l’ensemble de l’économie régionale.

« Il faut que l’investissement se fasse à temps pour profiter de la hausse prévisible du marché de l’aluminium», propose par ailleurs Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord. Différentes formules sont envisageable afin de lier l’accès au tarif avantageux à la nécessité d’amener l’usine de Baie-Comeau à un autre niveau dans un avenir prochain.

« Cette exigence devrait également s’accompagner de pénalités importantes en cas de non-respect de la part d’Alcoa », affirme. Michel Desbiens, président du Syndicat national des employé-es de l’aluminium de Baie-Comeau, qui regroupe 650 membres. Notons que de telles ententes assorties de ce type de conditions ont déjà été signées par Alcoa dans le passé, mais l’entreprise a choisi de négocier sur la place publique pour faire baisser son tarif et s’affranchir de toute forme de responsabilité à long terme envers ses travailleurs. Alcoa a déjà reporté à trois reprises la modernisation de ses installations de Baie-Comeau, amélioration pourtant demandée depuis longtemps par la CSN.

« Le gouvernement doit exiger le maintien en activité des trois usines d’Alcoa », insiste par ailleurs Michel Desbiens. Sans cette vigilance de la part du gouvernement Marois, l’usine de Baie-Comeau pourrait être sacrifiée pendant que les deux autres continueraient de profiter d’un nouveau tarif avantageux. Ce qui serait totalement inacceptable.

À propos de la FIM :

Nous sommes plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

À propos de la CSN :

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN en faveur d’une interdiction partielle, mais pour la reconnaissance des droits acquis

Les délégué-es de la CSN, réunis aujourd’hui en conseil confédéral, ont adopté une proposition en trois volets dont un réaffirmant ses positions prises en 2007 et en 2010 pour l’interdiction du port de signes religieux pour les personnes suivantes dans l’exercice de leurs fonctions : les magistrats, les procureurs de la Couronne, les policiers, les gardiens de prison ainsi que le président et le vice-président de l’Assemblée nationale ; les personnes travaillant dans le réseau d’éducation primaire et secondaire, incluant les écoles privées subventionnées, notamment les enseignantes et les enseignants ; les personnes travaillant dans un centre de la petite enfance, une garderie ou un bureau coordonnateur visés à la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance.

« Nous estimons que la neutralité religieuse doit transparaître chez les personnels œuvrant dans le réseau de l’éducation primaire et secondaire, non pas parce qu’ils représentent l’État, mais parce qu’ils incarnent l’école, une école laïque, sans enseignement ni projet religieux, et parce qu’ils assument une mission d’éducation auprès de jeunes élèves. Les adultes qui travaillent dans ce réseau servent souvent de modèles aux enfants et aux adolescents. Ils les côtoient au quotidien, passent beaucoup de temps avec eux. Ce sont aussi des personnes en position d’autorité. Cela justifie, croyons-nous, qu’ils n’affichent pas leurs croyances religieuses. Les mêmes motifs militent en faveur d’une restriction au port de signes religieux dans le réseau des services de garde. Ces services, rappelons-le, sont à caractère éducatif et forment un continuum avec l’école primaire. Là encore le personnel se pose en modèle aux enfants et fait figure d’autorité », d’expliquer le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Les délégué-es se sont ainsi prononcés contre une interdiction générale du port de signes religieux pour tous les membres du personnel d’un organisme public.

Droits acquis

Les délégué-es ont également adopté la reconnaissance d’un droit acquis au port de signes religieux pour les personnes déjà à l’emploi au moment de l’adoption de loi. « L’interdiction du port de signes religieux ne devrait pas s’appliquer aux personnes déjà à l’emploi au moment de l’adoption de la loi, et ce, quel que soit le poste qu’elles occupent. Un régime de droits acquis s’impose selon nous. Il tempèrerait l’atteinte au droit au travail. Il serait injuste en effet que des travailleuses et des travailleurs soient congédiés en raison de changements apportés après leur embauche aux exigences d’emploi », de faire valoir Jacques Létourneau.

Pour les représentants de la CSN, le droit acquis devrait s’appliquer largement, être rattaché à la personne et non au poste qu’elle occupe lors de l’adoption de la loi. Il devrait être transportable à l’intérieur d’un réseau comme celui de l’éducation, de la santé ou de la fonction publique. Il devrait aussi englober les étudiantes et les étudiants ayant débuté une formation professionnelle dans un secteur d’emploi exclusif ou quasi exclusif à l’État (par exemple la santé).

Des principes à réaffirmer

Les délégué-es ont adopté une proposition visant à réaffirmer certains principes, dont l’affirmation d’un principe de laïcité et de neutralité religieuse de l’État, de même que d’égalité entre les femmes et les hommes au préambule de la Charte des droits et libertés de la personne ; un devoir de réserve et de neutralité religieuse pour les membres du personnel y incluant le personnel de la direction des organismes publics dans l’exercice de leurs fonctions ; la prestation et la réception de services publics à visage découvert ; la définition des concepts d’accommodement et de contrainte excessive dans la Charte de la laïcité et dans la Charte des droits et libertés de la personne et des balises en matière d’accommodement religieux, notamment pour les congés et les horaires de travail, et de politiques de mise en œuvre de la Charte de la laïcité dans les organismes publics.

Un projet où des incohérences subsistent

Dans ses prises de position antérieures, jamais la CSN n’est allée aussi loin que ce que propose le projet de loi actuel. Rappelons que la CSN a toujours privilégié l’adoption d’une charte sur la laïcité qui permet de mieux établir les balises sur lesquelles l’État s’appuie pour gouverner en toute neutralité. Mais dans son projet, certaines incohérences subsistent, qui font qu’on en vient à douter de la sincérité de la démarche. Ainsi, le projet de loi laisse entière la question du crucifix à l’Assemblée nationale ; même si l’on dote cette Assemblée du pouvoir de le retirer, cela ne prouve pas qu’elle le fera. Il n’exige pas la même neutralité religieuse de la part des élu-es que du personnel de l’État. Le projet de loi laisse aussi perdurer la pratique de la prière avant un conseil municipal. Il est en outre inconséquent en ce qu’il ne remet pas en cause le financement des écoles confessionnelles.

« L’incohérence est d’autant plus palpable que du côté du port de signes religieux par le personnel de l’État, le projet de loi frappe fort et sans discernement. Nous ne pouvons suivre le gouvernement sur ce terrain. Le droit au travail commande une approche restrictive. L’interdiction ne doit concerner que les représentants du pouvoir coercitif de l’État. Quant aux personnels des services de garde et du réseau de l’éducation primaire et secondaire, ce n’est pas à titre d’agents de l’État que l’interdit doit s’appliquer, mais par souci des enfants et pour mener à terme un processus de déconfessionnalisation enclenché depuis 1998. Si le gouvernement a même durci sa position en rédigeant son projet de loi, espérons que la recherche du consensus se fera plus présente lors de la commission parlementaire », de conclure le président de la CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. Près de 200 000 travailleuses et travailleurs membres d’un syndicat CSN sont visés par la Charte de la laïcité.

Pour consulter le document de réflexion sur le projet de loi no 60 :

Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement

Des gains sur toute la ligne pour les salarié-es

Plusieurs gains viennent d’être remportés par les travailleuses et les travailleurs du centre d’hébergement privé du Campus Rachel au terme de la négociation. Une première convention avait été signée pour la période de novembre 2012 à novembre 2013 pour l’ensemble des clauses normatives. Une deuxième convention vient de prendre le relais pour cinq ans; celle-ci détermine les salaires et autres avantages à incidence financière pour les salarié-es. L’entente de principe avait été acceptée par près de 85 % des membres.

Salaires

Par exemple, les préposé-es aux bénéficiaires, qui gagnaient en majorité 10,15 $ l’heure, verront leur salaire augmenter jusqu’à 13,75 $ au terme de la convention collective en 2018. Cette augmentation représente 35,4 % sur cinq ans, soit 3,60 $ de hausse depuis la syndicalisation. Le groupe des infirmières, quant à lui, aura connu une progression de 27 % à la fin de la même période.

Dany Lacasse, vice-président du secteur privé pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), se réjouit par ailleurs de l’instauration d’une échelle salariale qui encadrera désormais le processus d’augmentations. « Les travailleuses et les travailleurs ne seront plus soumis à l’arbitraire patronal et la stagnation généralisée des salaires. L’échelle servira de base de négociation salariale pour les prochaines conventions collectives. C’est une excellente nouvelle. »

Autres avantages

En ce qui a trait aux autres avantages, les jours fériés passeront de 8 à 10, alors qu’une banque de congés de maladie sera créée. « Les syndiqué-es auront maintenant quatre jours de maladie dont ils pourront se prévaloir, alors qu’ils n’en avaient aucun auparavant », a souligné Dany Lacasse. Une quatrième semaine de vacances viendra également s’ajouter après 10 ans de service. Autre fait à noter, des clauses de la convention collective viendront dorénavant encadrer de manière précise la sous-traitance et l’éventuel recours aux agences de placement.

« Les travailleuses et travailleurs du Campus Rachel ressortent gagnants de cette entente de principe et sont très heureux d’éviter un conflit. Pour une première convention collective, l’issue de cette négociation est vraiment satisfaisante », a finalement conclu Dany Lacasse.

Le Campus Rachel est une section du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des centres d’hébergement du grand Montréal (STTCHGM-FSSS-CSN). Outre des préposé-es aux bénéficiaires et des infirmières, le syndicat de cet établissement regroupe aussi des préposé-es à la cuisine, à l’entretien, à la buanderie ainsi que des réceptionnistes.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Des droits fondamentaux continuent à être bafoués au Canada

Tous les ans, le 10 décembre, à l’occasion de son conseil confédéral, la CSN souligne l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette année, elle a tenu à marquer de façon plus particulière le 65e anniversaire de la Déclaration en consacrant une journée complète à la question. Rappelons que la Déclaration universelle est le premier texte international à reconnaître des droits inviolables à tous les êtres humains. Adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies, elle représente, comme l’affirme son préambule, « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ».

La journée du 10 décembre 2013 avait pour thème 65 ans de lutte à continuer. Elle a réuni plusieurs délégué-es et salariés de l’organisation syndicale de même que des conférenciers et panélistes des milieux gouvernemental, universitaire, communautaire et autochtone, dont le président de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, M. Jacques Frémont et le président de la Ligue des droits et libertés, M. Dominique Peschard.

Pour Jacques Létourneau, président de la CSN, l’événement prend une saveur particulière cette année, alors que les syndicats du Canada tout entier sont l’objet d’attaques majeures de la part du gouvernement fédéral. « Avec les projets de loi C-525, C-377 et C-4, le gouvernement conservateur cherche à affaiblir le pouvoir de négocier des travailleuses et des travailleurs canadiens et à museler le mouvement syndical. Pas question de se laisser faire, on doit réagir », a-t-il déclaré.

La Déclaration et ses applications

La Déclaration universelle des droits de l’homme demeure d’une grande actualité. Elle est à l’origine de l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, deux outils majeurs et largement utilisés par le mouvement syndical. Comme le rappelle Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, « la pertinence de cet instrument ne fait aucun doute. La Déclaration enchâsse de nombreux droits qui sont au cœur des luttes syndicales. Par exemple, le droit à l’égalité sans discrimination, la liberté d’expression, les libertés d’association et de négociation. La Déclaration universelle proclame aussi le droit à la protection sociale en cas de chômage ou de vieillesse. Or, les coupes au régime d’assurance-emploi se multiplient et les régimes publics de retraite sont insuffisants pour assurer un niveau de vie décent à chacun. On le voit, il y a encore du pain sur la planche en vue de réaliser l’idéal commun ! »

Un autre défi important des prochaines années concerne les droits économiques, sociaux et culturels reconnus dans la Charte québécoise, lesquels demeurent pour l’instant des droits théoriques à cause du libellé de la loi. « Comment en effet obtenir réparation lorsque le droit à la santé, à l’éducation, au logement ou au revenu décent a été violé ? Il est temps de s’attaquer à cette question. C’est ce que demandait d’ailleurs la Commission des droits de la personne et de la jeunesse dès 2003 », a conclu Jacques Létourneau.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’Intersyndicale rencontre Stéphane Bédard

Des représentants de la CSN, de la FTQ, de la CSQ et du SFPQ rencontrent aujourd’hui le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, pour tenter de dénouer l’impasse dans l’épineux dossier de la reconnaissance des ouvriers spécialisés dans le secteur public. ( Veuillez noter que la rencontre qui devait se tenir cet après-midi entre l’Intersyndicale et Stéphane Bédard est reportée à une date ultérieure.)

Chiffres et données à l’appui, c’est un fait avéré que les conditions de travail de cette catégorie d’emploi du secteur public québécois n’ont cessé de se dégrader ces 25 dernières années. En conséquence, la fonction publique québécoise, les établissements de santé et de services sociaux et les institutions d’éducation n’arrivent plus à retenir le personnel expérimenté ni à attirer la relève. Pour les organismes publics, ce problème entraîne des coûts de plus en plus importants puisque les recours à des entreprises sous-traitantes pour l’entretien de leurs installations sont en explosion, alors qu’il en coûterait beaucoup moins cher de compter sur leurs propres salarié-es pour mener ces travaux.

Lors des dernières négociations, le Front commun et le gouvernement s’étaient entendus pour mettre sur pied un comité de travail. Celui-ci a maintenant terminé ses travaux et a déposé un rapport où deux visions opposées s’affrontent et dans lequel, malheureusement, on ne retrouve aucune recommandation conjointe. L’Intersyndicale attend maintenant du gouvernement qu’il prenne ses responsabilités afin de s’attaquer à cet enjeu de bonne gestion et d’utilisation judicieuse des fonds publics.

L’heure des solutions

L’Intersyndicale présentera au ministre un rapport fort détaillé de la situation, qui ouvre la porte à des solutions concrètes et réalistes. Par exemple, les organisations syndicales croient qu’on pourrait utiliser une partie des sommes budgétées pour défrayer les coûts de la sous-traitance afin de revaloriser les emplois d’ouvriers spécialisés. Rappelons que la dernière enquête de l’Institut de la statistique du Québec montre que le retard de la rémunération globale des ouvriers spécialisés du secteur public par rapport à l’ensemble des milieux de travail québécois s’est encore agrandi cette année de près de 2 %, pour s’établir à 34 %.

Plan d’action

Les organisations syndicales détermineront prochainement quelles suites elles donneront à leur plan d’action, notamment en fonction des résultats de la rencontre d’aujourd’hui. Les syndicats souhaitent trouver une solution dans ce dossier avant l’échéance des conventions collectives en mars 2015.

Environ 7000 ouvriers spécialisés (électriciens, plombiers, tuyauteurs, frigoristes, mécaniciens, etc.) travaillent dans les établissements publics du Québec. Ils sont représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), la Fédération des employées et employés des services publics (CSN), le Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ), le Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureaux (FTQ), l’Union des employées et employés de service (FTQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (CSQ), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (CSQ) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

Entente historique pour sécuriser le régime de retraite des travailleuses et des travailleurs

Après la fermeture de l’usine de Celanese à Drummondville, en 2000, la CSN a entamé des démarches juridiques pour obtenir le remboursement des 7,4 M$ qui avaient été retirés illégalement de la caisse du régime de retraite des employé-es.

Voilà que 13 ans plus tard, après un an d’intenses négociations, un règlement exemplaire a été conclu et permet de sécuriser les rentes des travailleuses et des travailleurs de Celanese de Drummondville ainsi que celles des autres anciens employés canadiens de cette entreprise américaine. Même en cas de faillite de l’entreprise les retraités recevront quand même les sommes prévues. Un scénario catastrophique comme celui d’Aléris au Cap-de-la-Madeleine est donc évité pour de bon.

« Les employeurs qui manquent de discipline avec leur régime de retraite devraient prendre bonne note de la ténacité de la CSN dans ce dossier », a déclaré Jean Lortie, secrétaire général de la CSN et président de la Fédération du commerce au moment du dépôt de la poursuite. Ce dernier rappelle que ce genre de règlement dans un cas de régime de retraite en déficit n’est vraiment pas fréquent par les temps qui courent.

Pour l’ensemble du régime de Celanese au Canada, l’entreprise avait déjà injecté 80,5 M$ pour combler une partie du déficit actuariel. Pour sécuriser le tout et pratiquement éliminer le déficit actuariel, Celanese a finalement accepté de verser 4 M$ de plus, dont plus de 360 000 $ pour les anciens de Drummondville. La solvabilité du régime est donc maintenant à 98 % et devrait monter à 100 % lors la prochaine évaluation actuarielle. De plus, la gestion des rentes sera confiée à Sun Life et Canada Vie de manière à garantir encore davantage le versement de l’ensemble des rentes promises.

Il ne reste aujourd’hui que 40 participants actifs ou invalides dans le régime, mais la bonne nouvelle concerne aussi plusieurs des 1400 retraités au total qui ont travaillé pour Celanese à Drummondville, Montréal ou Edmonton.

« Il est aussi important de dire que la CSN assume complètement les frais juridiques dans cette affaire et les retraités n’auront aucun frais à payer », a précisé Serge Olivier, ex-président du Syndicat des employés de Celanese de Drummondville.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN dénonce la détention et les persécutions judiciaires de quatre syndicalistes colombiens

La CSN dénonce le sort fait à des militants colombiens des droits sociaux qui ont participé à des actions de solidarité ou témoigné contre les agissements de la pétrolière canadienne Pacific Rubiales en Colombie. Cette dernière nie clairement le droit au travail et la liberté d’association. La CSN demande en outre au gouvernement Harper qu’il assume sa responsabilité de s’assurer du respect des conventions internationales et des accords intervenus entre le Canada et la Colombie qui prévoient explicitement la protection des principes et des droits reconnus par l’OIT, tels que la liberté d’association et le droit de négociation collective.

La CSN interviendra auprès des autorités colombiennes pour demander la libération des prisonniers, qu’elles leur accordent un procès juste et que cesse la persécution des militants de l’Union syndicale ouvrière (USO).

Arrestations arbitraires et menaces de mort

Le 4 décembre à 9 heures, Campo Elias Ortiz, un ex-travailleur d’une entreprise sous-traitante de Pacific Rubiales, a été arrêté alors qu’il quittait son domicile pour se rendre au siège social de l’USO, section de l’industrie du pétrole, dont il est militant. José Dilio, Dario Cardenas, et Hector Sanchez, leaders communautaires de la région de Rubiales, ont également été appréhendés.

Ces syndicalistes ont témoigné lors du Tribunal populaire sur les politiques extractives en Colombie qui a eu lieu l’été dernier. José Dilio est l’un des dizaines de témoins dans l’enquête qui a suivi les nombreuses plaintes de l’USO qui accuse Pacific Rubiales de violation au droit du travail et au droit de libre association. Cette plainte a été déposée en mai 2013 et Campo Elias Ortiz s’en était fait le porte-parole notamment auprès des médias canadiens. Quant à Hector Sanchez, il a fait l’objet de plusieurs actions de solidarité consécutives aux menaces de mort contre lui et sa famille. Ces menaces ont été proférées après l’audience du Tribunal populaire qui s’est tenue à Puerto Gaitan le 13 juillet 2013.

À ce moment, un jugement avait été émis contre la multinationale Pacific Rubiales Energy, en présence de diverses personnalités et organisations québécoises et canadiennes, dont la CSN. Il avait été démontré que les travailleurs ne peuvent s’affilier au syndicat de leur choix ni continuer à travailler pour la pétrolière. Non seulement les travailleurs affiliés au syndicat pétrolier national font face à des menaces et à de l’intimidation, mais l’un d’entre eux, Milton Riveras, a carrément été assassiné en décembre 2012.

Inaction du gouvernement Harper

Ces pratiques vont clairement à l’encontre des droits syndicaux reconnus par l’Organisation internationale du travail (OIT). De plus, un accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et la Colombie, entré en vigueur en même temps que l’Accord de libre-échange entre ses pays, stipule qu’ils doivent incorporer et protéger les principes et les droits reconnus par l’OIT, tels que la liberté d’association et le droit de négociation collective.

Pour la CSN, l’État canadien doit s’assurer que les entreprises canadiennes à l’étranger respectent ces accords et qu’elles se soumettent aux lois internationales et nationales. Mais le gouvernement Harper ne fait rien pour s’assurer que ces compagnies agissent en conséquence et qu’elles respectent les conventions internationales. Il a le devoir d’enquêter sur les nombreux cas d’abus et, éventuellement, d’imposer des sanctions aux entreprises impliquées. La CSN demande donc au gouvernement conservateur qu’il assume ses responsabilités à ces égards.

L’État colombien a évidemment aussi une responsabilité à jouer pour veiller au respect des droits humains et syndicaux. L’ensemble des charges est lié à des faits remontant à 2011 et s’étant déroulé dans le cadre de la mobilisation ouvrière pour l’amélioration des conditions de travail au champ pétrolier de Rubiales, opéré par la Canadienne Pacific Rubiales Energy.

Les militants ont comparu le jeudi 5 décembre au matin sous des chefs d’accusation « d’obstruction de la voie publique », « violations au droit du travail », « menaces » et « séquestration aggravée ». Cette dernière accusation, menant à des condamnations entre 40 et 60 ans d’emprisonnement, est basée sur le fait que la ligne de piquetage tenue à l’entrée du champ pétrolier empêchait d’y entrer ou d’en sortir. Il s’agit d’une accusation grave qui ne sera sans doute pas retenue au procès, mais qui a pour conséquence immédiate d’empêcher la libération conditionnelle dans l’attente du procès, une pratique qui vise à contenir la contestation sociale et que l’on déplore malheureusement avec fréquence.

Le tarif des CPE doit demeurer à 7 $

La CSN prévient le gouvernement qu’elle n’acceptera pas qu’il tente d’équilibrer son budget sur le dos des centres de la petite enfance (CPE) ni sur celui des parents. « Le tarif à 7 $ par jour doit être maintenu », déclare Denise Boucher, vice-présidente de la CSN et responsable du dossier des CPE pour la Confédération.

Rappelons que la ministre Nicole Léger a mis sur pied en octobre 2013 un chantier sur le financement des services de garde, une table de discussion à laquelle ne participent que des associations patronales soit l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) et le Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance (CQSGEE). Le chantier est notamment chargé de trouver des alternatives aux compressions de 40 millions de dollars annoncées ce printemps par la ministre.

Or, l’AQCPE, dans un mémo adressé à ses membres le 5 décembre dernier, s’est faite rassurante indiquant que les compressions et leur récurrence sont annulées. « Cela semble une bonne nouvelle. Mais comment expliquer un tel revirement du côté du gouvernement. Où est passé le déficit ? A-t-on trouvé plus commode d’aller chercher les sommes manquantes dans la poche des parents ? » s’inquiète Denise Boucher

Interrogée par Radio-Canada le 3 décembre à savoir si une hausse du tarif à 8 $ était envisagée, la ministre Léger a répondu : « Pour le moment, je n’ai aucune idée à savoir comment cela va finir ».

La CSN n’entend pas de son côté que les tractations entreprises par le gouvernement avec les CPE et les garderies se soldent par une hausse de la contribution journalière. « Les parents n’ont pas à faire les frais des choix faits par le gouvernement quant au déficit zéro. Les services de garde à contribution réduite relève d’un choix de société. C’est un investissement et non une dépense. Ils favorisent la participation de tous et de toutes au marché du travail et ont une valeur éducative inestimable pour les jeunes enfants. Donc pas question d’accepter une hausse », de conclure Denise Boucher.

Rappelons que la CSN représente 9600 employé-es du réseau des CPE. On compte 34 syndicats et 367 accréditations dans les CPE partout au Québec. Ces derniers sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

À propos de la FSSS

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), affiliée à la CSN, représente près de 130 000 membres, ce qui en fait une force grandissante du syndicalisme au Québec.

Elle est présente dans les centres de la petite enfance et les services de garde en milieu familial, dans les ressources intermédiaires et de type familial, dans les centres d’hébergement privés et religieux, dans les organismes communautaires, dans les services préhospitaliers d’urgence ainsi que dans le réseau public de la santé et des services sociaux. Près de 80 % des membres qui la composent sont des femmes.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le ministre Maxime Bernier complètement déconnecté de la réalité des chômeurs

Le ministre fédéral de la Petite entreprise, du Tourisme et de l’Agriculture, Maxime Bernier, fait preuve d’une insensibilité inqualifiable envers les gens qui perdent leur emploi et d’une incompréhension tout à fait navrante du fonctionnement de l’économie des régions.

« Prétendre que si les gens ne font pas de recherche active d’emploi, c’est parce qu’ils sont en Floride ou à Cuba, c’est démontrer un mépris, voire une arrogance incroyable envers des personnes qui traversent une période plus difficile et qui habitent une région où les emplois se font rares durant certaines saisons de l’année », souligne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Pour lui, Maxime Bernier est complètement déconnecté de la dynamique néfaste dans laquelle les travailleuses et les travailleurs en région sont entraînés en raison de la réforme. « En étant obligés d’accepter un emploi à 70 % de leur salaire ou à 100 km de leur demeure, certains chômeurs accepteront un poste et ne retourneront pas vers le travail saisonnier qu’ils occupaient. Ce sont des secteurs entiers de l’économie qui sont mis à mal, mais ça, le ministre n’en a cure », se désespère Jean Lacharité.

Le vice-président de la CSN ajoute que Maxime Bernier entretient un stéréotype tout à fait infondé du chômeur paresseux qui vit aux crochets de la société tandis que ses concitoyens se lèvent chaque matin pour gagner leur vie et payer leurs impôts. « Le chômeur a cotisé à l’assurance-emploi quand il travaillait et a donc acquis des droits, limités dans le temps. Il est un salarié-e potentiel qui, dans la majorité des cas, a fait les frais de la précarisation du travail, du manque d’emploi ou de la façon dont sont structurés certains secteurs de l’économie. Il est inconcevable de rejeter sur lui la responsabilité de son statut de chômeur », a conclu Jean Lacharité.

La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN et la FEESP demandent au gouvernement de ne pas céder au coup de force de l’UMQ

Réagissant aux propos tenus hier par l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui réclame des outils pour en arriver à un règlement en cas d’impasse après un an de négociation, la CSN et la FEESP demandent au gouvernement d’agir et d’aller de l’avant avec des propositions qui maintiennent intact le processus légitime de la négociation.

« Jamais nous n’avaliserons un mécanisme qui consacre l’échec des négociations avant même qu’elles ne soient commencées en donnant des droits aux employeurs d’agir unilatéralement. Il ne peut y avoir de tergiversations sur une telle question et nous n’accepterons pas un tel coup de force », de soutenir Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. « Donner des droits à une partie sur une autre bafouerait quant à nous le droit d’association qui comprend le droit à libre négociation de nos conditions de travail. Le gouvernement ne peut ignorer la reconnaissance d’un tel droit constitutionnel », d’ajouter Denis Marcoux, président de la FEESP-CSN.

« Nous n’avons jamais nié que certains régimes de retraite connaissent des problèmes importants. La CSN a sonné l’alarme avec des résolutions de congrès, et ce, depuis 2008 afin de mettre sur pied un comité de travail composé des gestionnaires de caisse de retraite. Ce dernier devra trouver des pistes de solutions à nos problèmes communs, car il en va aussi des conditions de vie de nos membres. Nous avons réussi dans une majorité de cas à convenir d’entente négociée avec plusieurs municipalités, et ce, sans conflit. Nous sommes déterminés à travailler pour la survie des régimes de retraite à prestations déterminées et la mise en place de régimes de retraite décents pour tous. Nous voulons le faire avec nos vis-à-vis. Nous voulons des engagements clairs au chapitre d’un calendrier de travail. Nous tenons toujours à apporter notre contribution aux travaux afin de pouvoir y représenter les intérêts de nos membres et trouver des solutions acceptables pour tous », de conclure Francine Lévesque.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La FEESP-CSN représente près de 55 000 membres.

Le SCRC rejette l’offre de l’employeur

Aujourd’hui, lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue au Palais des congrès de Montréal, les membres du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN) ont rejeté par une majorité de 94,5 % la dernière offre qualifiée de globale et finale par la partie patronale. « Nous avons présenté tout le contenu des dernières offres de CBC/RC à nos membres, nous avons répondu à toutes leurs questions et ceux-ci ont jugé qu’elles n’étaient pas à la hauteur du mandat qui a été confié au comité de négociation syndical. Les importants reculs inclus dans les propositions patronales ont incité le comité de négociation et le conseil syndical du SCRC à recommander unanimement le rejet de celles-ci.

Pour nous, le message de notre assemblée est donc très clair : la partie patronale doit revenir à la table de négociation, en présence des deux médiateurs nommés par la ministre du Travail, afin que nous puissions enfin arriver à une entente négociée », de déclarer Alex Levasseur, président du SCRC (FNC-CSN). Rappelons que les négociations entre le SCRC et CBC/RC ont commencé il y a 17 mois. Depuis le 1er octobre, deux blitz intensifs de négociation au Service fédéral de médiation et de conciliation, en présence des médiateurs, n’ont pas permis de rapprocher les deux parties. Précisons également que l’employeur a déposé une demande de révision des accréditations devant le Conseil canadien des relations industrielles et que, de ce fait, les deux parties n’ont pas le droit de grève ou de lock-out.

« Nous sommes prêts à reprendre les pourparlers dès que possible. Nous maintenons toujours nos quatre thèmes qui rassemblent nos demandes, c’est-à-dire la surcharge, la précarité, la reconnaissance et l’iniquité. Nous espérons seulement que la direction de la Société donnera enfin le mandat de négocier sérieusement avec notre comité », de conclure monsieur Levasseur. Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1700 membres au Québec et à Moncton. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La légitimité des résultats remise en question

Constatant de graves irrégularités dans le processus électoral au Honduras, les membres de la délégation québécoise et canadienne demandent au gouvernement canadien de ne pas reconnaître les résultats des élections honduriennes. Les membres de la délégation québécoise et canadienne sont formels : les élections présidentielles au Honduras sont incompatibles avec les principes démocratiques et ont été le théâtre de pratiques frauduleuses. Même son de cloche de la part de la Confédération syndicale des travailleuses et travailleurs des Amériques (CSA) qui avait également organisé une délégation pour observer les élections (voir le communiqué en espagnol). En solidarité avec les camarades du Honduras, victimes d’un coup d’État en 2009, la CSN a délégué Yves Fortin, secrétaire-général du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN). Ces élections revêtaient donc une grande importance pour les 8,2 millions d’Honduriens, mais aussi l’espoir de réélire des candidats sensibles aux enjeux de lutte à la pauvreté et aux valeurs démocratiques. Depuis 2009, les forces vives de la société civile se sont mobilisées contre le coup d’État et le parti LIBRE (Libertad y Refundación) est né de cette coalition. D’ailleurs, la candidate à la présidence, Xiomara Castro, n’est autre que l’épouse de Manuel Zelaya ancien président élu démocratiquement, puis destitué en 2009. En visitant les différents centres de vote à Tegucigalpa et surtout dans les communautés paysannes avoisinantes, Yves Fortin et les membres de la délégation québécoise et canadienne ont assisté, preuve à l’appui, à plusieurs irrégularités électorales . Dans de nombreux endroits, des agents électoraux ont ouvertement manifesté leur mépris envers les partis d’opposition. Le parti LIBRE , en particulier, a été dénoncé comme une menace pour la démocratie.

« Pas de communistes ici ! »

Dans la municipalité de Ojojona, la délégation a été accueillie par un fonctionnaire qui s’est identifié comme responsable du bureau de vote , alors que sa carte d’identité le décrivait comme personnel de soutien. Ce fonctionnaire a proclamé son dédain pour le parti LIBRE et a déclaré : « Nous ne voulons pas de ces communistes ici ». Il a continué à exprimer publiquement son soutien ferme au parti au pouvoir (Partido Nacional). Sa conduite était visiblement approuvée et tolérée par les agents de la police militaire présents dans le bureau de vote.

Dans un autre bureau à proximité de Santa Ana, malgré l’identification très visible et en règle de la délégation comme observateurs accrédités, les forces de sécurité ont exigé des détails supplémentaires pour leur permettre de faire leur travail. En plus de cette tentative d’intimidation, plusieurs électeurs se sont plaints directement auprès de la délégation de tentatives d’achat de votes de la part du Partido Nacional. Dans la communauté de El Aguacatal, il n’y avait pas de personne responsable au bureau de vote, un soldat avait pris sa place.

À La Joya , un quartier de Tegucigalpa, on a autorisé des représentants du Partido Nacional, à entrer dans le bureau de vote, alors que les autres partis avaient été bruyamment et publiquement expulsés . Avec la complicité du personnel militaire, des agents du Tribunal suprême électoral (chargé de l’organisation de l’élection), ont harcelé les observateurs dûment accrédités et exigé qu’ils s’abstiennent d’observer le dépouillement du scrutin. Or, ce volet est essentiel et obligatoire pour assurer que la fraude électorale n’a pas lieu.

Intimidation

Dans les jours qui ont précédé les élections, on a fait état de nombreux rapports d’intimidation par les forces de sécurité honduriennes. Des hommes masqués et armés, que l’on présume être des policiers militaires, ont encerclé le siège du parti LIBRE pendant une heure, deux jours avant les élections. Les membres de la délégation étaient présents et peuvent témoigner de la peur et de la colère des membres du parti LIBRE . Dans la nuit du 23 novembre, Maria Amparo Pineda Eduarte , leader paysanne et présidente d’un bureau de vote pour le parti LIBRE dans Cantarranas, a été assassinée avec Julio Ramón Araujo Maradiaga après avoir quitté une formation. De nombreux autres incidents ont été relatés par d’autres observateurs.

Les membres de la délégation québécoise et canadienne demandent au gouvernement canadien de ne pas reconnaître les résultats des élections honduriennes. Il est impératif d’effectuer un décompte précis, transparent et complet, en plus d’enquêter sur les nombreux rapports d’irrégularités, d’intimidation et de menaces par les autorités.

Même quelques jours après les élections, tous les bulletins n’ont pas encore été comptabilisés ce qui n’empêchait pas le Tribunal suprême électoral d’indiquer le 26 novembre que Juan Orlando Hernández, du Partido Nacional serait le gagnant des élections avec 34 % des voix, alors que Xiomara Castro (LIBRE) en aurait obtenu 28,89%.

Des choix qui rassurent, une situation qui inquiète

Pour la CSN, la mise à jour économique présentée par le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a de quoi nous rassurer, et nous inquiéter.

La CSN dénonce depuis longtemps les dangers pour le Québec de vouloir atteindre trop rapidement l’équilibre budgétaire, et ce, en raison notamment du contexte économique (nord-américain et mondial) dans lequel nous évoluons. « Voilà pourquoi nous trouvons que le ministre des Finances, Nicolas Marceau, agit enfin avec sagesse en reportant l’atteinte de son objectif de déficit zéro. Le choix de cette stratégie budgétaire a déjà imposé d’importantes compressions dans les services publics et, comme le démontrent les statistiques, elle n’aide en rien à la croissance économique québécoise, au contraire. Le changement de stratégie s’imposait et a de quoi nous rassurer », d’expliquer Jacques Létourneau, président de la CSN.

Le gouvernement répond ainsi positivement à l’appel lancé par plusieurs voix afin de réclamer le report de l’équilibre budgétaire, considérant que le maintien de cet objectif se ferait au détriment de la santé économique du Québec.

Par ailleurs, pour la CSN, le report du déficit zéro doit être accompagné de la suspension de toutes compressions dans le secteur public et de mesures pour soutenir le développement économique. Le gouvernement apparaît téméraire lorsqu’il prend l’engagement d’accélérer ses contributions au Fonds des générations. Celui-ci devrait plutôt suspendre ses versements et les reprendre lorsque la situation économique le permettra sans mettre à mal les services publics. « Nous le répétons, nous ne pouvons pas prendre à la légère les signes importants de la détérioration de notre économie. La situation actuelle nous inquiète, car une telle détérioration a un impact négatif sur l’emploi et les finances publiques et conséquemment sur les conditions de vie des gens et sur la capacité de l’État d’assurer les services publics. C’est justement ce qu’il faut empêcher à tout prix », d’affirmer Jacques Létourneau.

« Nous prônions, même avant la venue de ce gouvernement, qu’investir encore plus dans le développement économique se révélerait une avenue responsable et plus profitable pour l’ensemble de la population que l’application de politiques d’austérité. La réalité semble bien nous donner raison. Le gouvernement doit accepter de jouer un rôle plus important pour relancer la croissance. Il annonçait récemment des projets structurants pour l’économie comme celui de l’électrification des transports. Nous le pressons pour que les différentes annonces de projets qu’il a pu faire ces derniers temps ne soient pas que couchées sur le papier, mais qu’elles se réalisent rapidement », d’ajouter Pierre Patry, trésorier de la CSN.

La CSN souhaite que les partis d’opposition s’insèrent de façon constructive dans ce débat et non de manière partisane.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.