Buanderie Lavérendière: la CSN salue la décision du ministre de la Santé de choisir le public

Après plusieurs années de tergiversation, tantôt en faveur, tantôt hésitant, et malgré les pressions soutenues du secteur privé, le gouvernement du Québec choisit finalement – et de manière définitive – la construction d’une nouvelle buanderie publique pour desservir le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière. Il s’agit d’un projet autofinancé de plus de 20 millions de dollars.

« C’est grâce à la solidité du dossier étoffé par le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière (STTCSSSNL–CSN) et par la CSN que le gouvernement a finalement compris que le secteur public offre un service irréprochable à un coût imbattable, se réjouit Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Nous saluons donc la décision du ministre Gaétan Barrette ».

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) souligne également la détermination et la grande mobilisation de la cinquantaine d’employé-es de la buanderie Lavérendière. « Sans jamais se décourager, ils incarnent la passion des travailleuses et des travailleurs du réseau d’offrir des services publics de qualité. » affirme Guy Laurion, vice-président de la FSSS–CSN.

Rappelons qu’en mars 2016, le ministre donnait le feu vert à la construction de deux buanderies publiques (Partagec à Québec et Lavérendière à Saint-Charles-Borromée). Il justifiait son choix du public en se basant notamment sur une étude sérieuse et indépendante réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton sur la viabilité des projets de buanderies publiques en comparaison du secteur privé. Mais, à la suite de la frustration exprimée par l’entreprise privée Buanderie Blanchelle inc., le ministre semblait tergiverser à nouveau.

« Un délai additionnel aurait été inadmissible pour la population de notre région et pour celles et ceux qui œuvrent au quotidien à la buanderie. Le ministre Barrette devait lancer un message clair et s’opposer à toute tentative d’influence en provenance d’une entreprise privée qui s’acharnait à miner le secteur public en embauchant à grands frais plusieurs lobbyistes. » rappelle Patricia Rivest, vice-présidente du Conseil central de Lanaudière (CCL–CSN).

« Après les retards et les reports, cette lutte étant désormais derrière nous, nous pouvons nous tourner vers l’avenir afin d’œuvrer dans une nouvelle buanderie à construire rapidement, afin de toujours mieux servir les Lanaudoises et les Lanaudois » d’ajouter Thérèse Martin, présidente du STTCSSSNL–CSN.

Entente de principe avec Urgences-Santé

Le comité de négociation national du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN est parvenu à conclure une entente de principe avec Urgences-Santé, qui inclut un volet normatif négocié au préalable par le comité de négociation du Syndicat du préhospitalier. Ce règlement fixe la hauteur des conditions à atteindre pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses du secteur préhospitalier, au regard de leurs enjeux et matières nationales communes.

« Le gouvernement offre à tous les travailleurs et les travailleuses du secteur préhospitalier une nouvelle solution quant au régime de retraite, qui prend la forme d’un régime à prestations déterminées assujetti à la loi RCR (régimes complémentaires de retraite) », explique Dany Lacasse, vice-président des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« La négociation est loin d’être terminée, seule la première période est jouée », lance Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier. « Le message à l’ensemble des employeurs du secteur préhospitalier à travers le Québec doit être clair : peu importe les divergences qui les opposent au gouvernement, nous ne devons pas en faire les frais, et le règlement ne saurait se faire sans une entente sur les horaires de faction. »

Le comité de négociation national laisse quelques semaines aux employeurs et au gouvernement pour qu’ils nous reviennent avec les mandats nécessaires pour un règlement à la hauteur de nos demandes.

L’Alliance syndicale conclut une entente de principe dans le secteur génie civil et voirie

L’Alliance syndicale de la construction vient de conclure une entente de principe avec l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec pour les travaux ayant lieu dans le secteur du génie civil et de la voirie.

Cette entente de principe concerne toutes les clauses générales de la convention collective. Au retour des vacances, les négociations devront se poursuivre pour les clauses particulières à chaque métier et occupation.

L’entente de principe devra être ratifiée en assemblée, par chacune des associations syndicales, avant de constituer officiellement la convention collective 2017-2021. Les assemblées auront lieu lorsque le processus de négociation des clauses particulières sera terminé.

« Nous avons toujours dit qu’une entente négociée était préférable et c’est ce que nous avons réussi à obtenir. Nous espérons que cela inspirera les associations des autres secteurs afin d’en arriver à d’autres ententes », s’est réjoui Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Le secteur du génie civil et de la voirie représentait en 2016 environ 19 % des heures travaillées dans l’industrie de la construction au Québec.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

 

Quel sort pour la souveraineté culturelle du Québec?

La CSN s’inquiète de ce qui pourrait advenir de mécanismes visant à protéger certains secteurs économiques du Québec à la suite de la renégociation de l’ALENA qui s’annonce à la mi-août. Elle demande en outre au gouvernement fédéral de se montrer intraitable et de faire preuve de fermeté concernant la défense de systèmes qui sont bénéfiques pour des pans entiers de l’économie québécoise.

La présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), Pascale St-Onge, est limpide. « Il serait dangereux de s’engager dans un accord de libre-échange alors qu’on ne connaît même pas encore quelle sera la nature de la nouvelle politique culturelle fédérale à l’ère du numérique et que nos médias d’information ainsi que nos créateurs de contenus vivent déjà une période difficile financièrement. Nous devons d’abord connaître les mécanismes de financement et de soutien aux industries culturelles et médiatiques qui seront mis en place par le gouvernement Trudeau », souligne-t-elle en rappelant qu’il est difficile pour un gouvernement de légiférer en faveur de nos entreprises lorsque les règles du libre-échange sont déjà conclues entre deux États.

« La culture et l’information ne sont pas des marchandises et ne peuvent être traitées comme telles dans un accord de libre-échange, et c’est pourquoi traditionnellement ces secteurs ont été exclus de ces accords. Nous demandons au gouvernement fédéral de dévoiler au plus tôt sa politique afin de protéger notre souveraineté culturelle, particulièrement celle du Québec », ajoute-t-elle.

D’autres industries sur le qui-vive
Pour sa part, le président de la CSN, Jacques Létourneau, perçoit déjà dans les propos de Donald Trump bien des motifs d’irritants à venir. Selon lui, il y a de quoi être préoccupé par les propos du président américain voulant que les États-Unis perdent au change avec l’accord actuel. La volonté exprimée de favoriser la production de biens de son côté de la frontière, d’abolir tout système de quotas ou d’avoir un meilleur accès à certains marchés canadiens est également inquiétante, selon le président de la CSN. « Non seulement les produits laitiers et les produits culturels risquent d’être visés si on ne se tient pas debout devant une telle posture nationaliste du libre-échange à l’américaine, mais d’autres secteurs comme l’aluminium et le bois d’œuvre risquent également passer dans le tordeur de cette vision faussée de la réalité », souligne-t-il.

« Le risque est bien réel : on a récemment appris que l’industrie du bois d’œuvre sera soumise à une taxe frontalière totalisant 27 %. Donald Trump semble déterminé à nous faire la vie dure. J’invite le gouvernement fédéral à se rappeler à chaque moment des priorités de négociation de ses commettants lorsqu’il sera en pleine négociation avec son homologue américain », conclut Jacques Létourneau.

 

Gaétan Barrette interpellé

Après avoir appris l’interruption de son financement par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et l’obligation qui en découle de fermer ses portes, le groupe Mieux-Naître à Laval signe cette lettre ouverte adressée au ministre Barrette.

Rappelons d’entrée de jeu que Mieux-Naître à Laval constitue le seul centre de ressources périnatales de la région de Laval.

—-
Monsieur le ministre,
Le 29 juin dernier, nous avons appris qu’aucun crédit n’était disponible au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour financer les activités d’un Centre de ressources périnatales (CRP) dans la région de Laval. Cette décision s’appuie sur l’analyse du CISSS de Laval qui affirme que l’offre de services périnataux dans la région est complète et adéquate et qu’elle répond aux besoins des futurs et nouveaux parents. Mais cette décision ne tient pas compte de l’avis du CISSS qui indique également qu’un CRP « permet à la population lavalloise d’avoir accès à des services complémentaires qui diversifient et bonifient l’offre de service en périnatalité ».
La décision de votre ministère donne à croire que l’apport spécifique d’un CRP à Laval est superflu, puisque votre ministère finance des CRP dans dix autres régions du Québec, reconnaissant ainsi le droit des familles au panier de services spécifique et distinct qu’offrent les CRP.
Pour prendre une décision juste, votre ministère doit plutôt se demander si la population lavalloise bénéficie de l’apport des services complémentaires et alternatifs offerts principalement par les CRP au Québec. Si d’autres organismes à Laval offraient déjà de tels services, la mise en place du CRP n’aurait pas fait l’objet d’une cible prioritaire dans le Projet clinique de la région. L’ex Agence de santé et de services sociaux de Laval n’aurait pas souhaité, accompagné, encouragé ni financé le démarrage des services de Mieux-Naître à Laval, comme elle l’a pourtant fait.
Notre clientèle en constante croissance peut vous le confirmer, les besoins sont là et, sans Mieux-Naître à Laval, les familles devront aller à l’extérieur de la région ou dans le secteur privé où les tarifs seront un frein pour les familles moins nanties.
Votre ministère reconnaît l’utilité de dix CRP et maintient leur financement chaque année pour atteindre des objectifs de la Politique de périnatalité du Québec. Le CRP Mieux-Naître à Laval offre les mêmes services et vous permet de bénéficier du même levier pour les familles de Laval. En octroyant 45 000 $, puisé à même votre budget discrétionnaire au cours de la dernière année pour la poursuite de notre mission, nous avions cru que vous reconnaissiez son importance.
Monsieur le ministre, nous vous demandons d’empêcher la fermeture de Mieux-Naître à Laval, nous vous demandons d’octroyer un financement approprié à l’unique CRP de la région, nous demandons un traitement équitable pour les familles de Laval.
Sinon, expliquez-nous pourquoi les 4300 familles de Laval qui accueillent un bébé chaque année n’ont pas droit au soutien spécifique et distinct d’un CRP, alors que 10 régions du Québec y ont droit? Monsieur le ministre, faites en sorte que justice soit rendue pour nos bébés.
Une lettre du Conseil d’administration, de toute l’équipe et de la clientèle de Mieux-Naître à Laval

 

Fin du conflit de travail

Réunis en assemblée générale spéciale, les soixante-dix syndiqués, membres de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), à l’emploi de Tourbières Lambert, ont accepté à 71 % la recommandation d’un conciliateur du ministère du Travail. Cela met donc fin à une grève générale qui avait débuté le 2 juin dernier alors que leur convention collective était échue depuis le 31 décembre 2016.

Une fois signée, la nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2024. Pour Michel Boucher, président du Syndicat des travailleurs de la Tourbière Lambert : « L’adoption de la recommandation du conciliateur constitue un compromis qui permet d’atteindre une partie de nos objectifs de négociation. Sans ce compromis, c’est la récolte de tourbes qui aurait été perdue. Les travailleurs peuvent marcher la tête haute : ils ont solidairement montré qu’ils étaient déterminés à se faire entendre. Ils sont maintenant confiants d’entreprendre des relations de travail sur de nouvelles bases qui soient plus respectueuses. »

À propos

Le Syndicat des travailleurs de la Tourbière Lambert est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui regroupe plus de 30 000 syndiqués au Québec. Il est aussi affilié au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN) qui représente dans la région environ 9 000 travailleuses et travailleurs des secteurs privé et public. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) compte plus de 300 000 membres de tous les secteurs d’activité.

Le ministre Barrette sous influence ?

En retardant depuis des mois la construction d’une buanderie publique autofinancée au coût de 21,4 millions de dollars, le ministre Gaétan Barrette se rend-il coupable de céder à une influence malsaine de la part d’un compétiteur privé frustré d’avoir perdu un appel d’offres, il y a un an et demi ? Après des années d’analyses et de démarches, le ministre a conclu que la solution publique était la meilleure en comparaison du secteur privé, en l’occurrence la Buanderie Blanchelle inc. Que s’est-il passé dans le dossier de la buanderie Lavérendière, dans Lanaudière, alors que dans le même temps, un autre projet public, Partagec à Québec, a reçu l’aval du ministre et que les travaux de construction vont bon train ?

Le respect des règles

Dans sa décision du 24 mars 2016, le ministre justifiait son choix du public en se basant notamment sur une étude sérieuse et indépendante réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton sur la viabilité des projets de buanderies publiques en comparaison du secteur privé. Il concluait que la mise en commun des résultats d’un appel d’offres avec les analyses du secteur public avait permis d’appuyer sa décision de garder ces services dans le secteur public, en s’assurant de la rentabilité du modèle retenu.

Or, deux jours plus tard, le 26 mars 2016, le propriétaire de Blanchelle, Pierre Ferron, fustigeait cette décision ministérielle sous prétexte d’un traitement inéquitable envers le secteur privé, impliquant des enjeux de près de 55 millions de dollars. Buanderie Blanchelle a pu compter sur cinq lobbyistes renommés payés à prix fort (en plus de près de 100 000 $ versés en frais d’inscription au registre des lobbyistes) pour tenter d’obtenir la révision du programme de construction de buanderies publiques.

Déjà en 2014, deux lobbyistes œuvraient à tenter de « convaincre le gouvernement de cesser d’investir dans la construction de nouvelles buanderies publiques et de confier plutôt ces services au secteur privé, qui, aux dires de Blanchelle inc., peut le faire mieux et à meilleur coût, notamment en procédant par appel d’offres et non par des décisions unilatérales (sic !) », selon les mandats apparaissant au registre des lobbyistes.

Les cibles de ces lobbyistes ? Le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère des Finances, le ministère du Conseil exécutif, le premier ministre (ministère du Conseil exécutif) et le Secrétariat du Conseil du trésor. Les moyens de communication utilisés ? Des rencontres, des communications écrites et des appels téléphoniques auprès des décideurs publics dont des ministres, le tout derrière des portes closes.

Un acharnement aveugle

En outre, Buanderie Blanchelle a frappé aux portes du Vérificateur général et de la Commission permanente de révision des programmes, apparemment sans succès. À l’évidence, Blanchelle n’a jamais accepté les règles du jeu, sauf celles qui consistent à user de tous les moyens à sa disposition pour tenter d’influencer de façon indue les décideurs.

Pour leur part, la cinquantaine de travailleuses et de travailleurs de la Buanderie Lavérendière et les décideurs de Lanaudière ont respecté entièrement les règles du jeu, en présentant un projet assurant à la fois le maintien des buanderies dans le secteur public ainsi que des emplois bien rémunérés, sans cette contrepartie que sous-tend la notion de profit à tout prix, même au détriment de l’éthique publique.

Le ministre doit mettre fin à l’incertitude créée par certains chantres de la privatisation, et donner les autorisations nécessaires pour, enfin, permettre le début des travaux de construction et ainsi rassurer la population de Lanaudière et les travailleuses et travailleurs concernés. Au ministre de montrer qu’il peut se soustraire à toute forme d’influence pour mieux préserver l’intérêt public.

Jean Lacharité, vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Le seul centre de ressources périnatales de la région de Laval doit fermer ses portes

Par voie de lettre du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) adressée au CISSS de Laval, Mieux-Naître à Laval a appris que le MSSS a choisi de ne pas financer le seul Centre de ressources périnatales (CRP) à Laval, ce qui entraîne la fermeture des locaux de ce dernier et la perte de plus d’un demi-million de dollars d’argent public.
« C’est une décision incompréhensible et une incroyable injustice pour les familles de Laval qui se retrouvent abandonnées alors qu’on ne cesse de vanter les mérites de la prévention précoce », déclare Angèle Trudeau, présidente de l’organisme. En effet, le MSSS finance les CRP dans 10 régions du Québec, mais pas à Laval, troisième ville en importance de la province où naissent 4300 bébés chaque année.
Si Mieux-Naître à Laval a vu le jour, c’est pourtant parce que :
• Les besoins des familles ont été exprimés, puis documentés par sondage ;
• Une étude de marché a confirmé le manque de services ;
• Plusieurs partenaires ont cru dans le projet et y ont investi plus d’un demi-million de dollars ;
• La Table en périnatalité de l’ex-CSSS de Laval en a fait une cible prioritaire dans son Projet clinique 2011-16 ;
• L’ex-ASSS de Laval croyait en l’apport des CRP et a investi 40 000 $ dans son démarrage.
• Étrangement, c’était aussi parce que tout le monde se fiait sur le fait que le MSSS a décidé de financer les CRP au Québec pour se doter de moyens pour atteindre des objectifs de sa Politique de périnatalité.

Alors pourquoi donc les familles de Laval ne peuvent-elles pas bénéficier du même soutien lors de l’accueil d’un bébé ? À cet effet, aucune explication n’a été fournie à Mieux-Naître à Laval.
Le CRP de Laval s’est développé depuis 2007, il a été fondé en 2010 sous le nom de Mieux-Naître à Laval, il a débuté ses activités communautaires en 2012, ses activités d’économie sociale en 2014 et a pignon sur rue depuis juillet 2015. L’organisme est en croissance constante, sa clientèle et ses revenus ont triplé entre les années 2015-2016 et 2016-2017. Ce CRP est un acteur de partenariat dynamique qui développe également ses services en différents lieux pour répondre à la demande et être accessible dans toute la région.
Un seul partenaire n’est pas au rendez-vous : le MSSS, et personne n’a d’explications. Aussi, pourquoi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a-t-il décidé d’octroyer des sommes puisées à même son budget discrétionnaire (45 000 $ depuis novembre 2016) pour aider ce CRP à poursuivre sa mission, si c’est finalement pour lui refuser l’accès à l’enveloppe dédiée au financement des CRP et le vouer à la fermeture ?

 

Le SAPSCQ veut obtenir un réel rapport de force

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ – CSN) a déposé un pourvoi visant à faire déclarer inconstitutionnels les articles 76 et 69 de la Loi sur la fonction publique (LFP).

« Par le dépôt de ce recours, nous tenons à obtenir un réel rapport de force lorsque nous négocions nos conditions de travail avec le gouvernement. Sans le droit de faire la grève et sans moyen de régler les différends de façon efficace et indépendante, les membres du Syndicat se voient retirer la possibilité de négocier leur convention collective sur un pied d’égalité avec ce dernier.

Nous demandons d’invalider deux articles de la LFP qui nous posent actuellement problème en ce sens : l’article 76 qui nous impose un cadre de règlement des différends qui laisse entièrement à l’employeur le pouvoir d’accepter ou de rejeter une sentence arbitrale statuant sur nos conditions de travail, et l’article 69 qui nous interdit de recourir à la grève comme ultime moyen de pression. L’arrêt Saskatchewan ayant constitutionnalisé le droit de faire la grève, il est légitime de demander un nouveau mode de règlement des différends adéquat, par lequel la sentence rendue par un arbitre serait exécutoire. Il s’agit d’une revendication historique du Syndicat.  Nous déposons un recours tout comme les autres corps d’agents de la paix de la fonction publique du Québec qui eux aussi contestent la constitutionnalité de ces dispositions », de souligner Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ.

À propos

Le SAPSCQ est le syndicat de tous les agents et agentes de la paix en services correctionnels du Québec et regroupe près de 2800 membres. Il est membre de la Fédération des employées et employés de services publics qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pour de bons services préhospitaliers d’urgence, partout !

La caravane provinciale des grévistes du secteur préhospitalier était de passage aujourd’hui, à Brossard. Les paramédics de la Montérégie, en grève depuis plus de quatre mois, portent des revendications qui auront pour effet d’améliorer non seulement leurs conditions de vie et de travail mais également la qualité des services à la population. La diminution de la charge de travail et la modernisation des horaires de travail constituent en effet une priorité pour les syndicats, tout comme les salaires et la retraite.

« La question de la charge de travail et des horaires de travail des paramédics est centrale, rappelle le secrétaire-trésorier du conseil central de la Montérégie, Louis-André Boulay. Dans plusieurs localités, le volume d’appels est tel que les ressources en place ne suffisent plus. Cela entraîne des délais non seulement pour des transports moins urgents mais même pour les urgences prioritaires. Les compagnies d’ambulances savent très bien que c’est intenable. Le ministre Barrette aussi, de même que les centres intégrés de santé et de services sociaux. Les maires, les préfets et les députés de ces communautés le savent aussi. Cela fait des décennies qu’on remet à plus tard la recherche de solutions. Nous avons décidé que cette fois, nous limiterions nos demandes à quelques priorités afin de régler le problème une fois pour toute. »

Aux tables de négociation, les propositions patronales font complètement l’impasse sur les priorités des syndicats. Les entreprises soutiennent que les contrats de service qui les lient au gouvernement ne permettent pas de dégager les fonds nécessaires à la conclusion d’une entente satisfaisante. En ce qui a trait à la charge de travail et aux horaires de travail, les entreprises renvoient la balle aux établissements qui fixent les normes alors que le ministre de la Santé et des Services sociaux clame qu’il n’a aucune responsabilité dans ces négociations. Pour les syndicats, la partie de ping-pong doit cesser et tous les intervenants touchés doivent prendre leurs responsabilités.

« Nous demandons aujourd’hui l’appui de toute la population car les gains que nous réaliserons en ces matières profiteront à tout le monde en assurant la meilleure qualité de services possible, en tout temps, explique le président du Syndicat du préhospitalier de la Montérégie, Gaétan Dutil. Je dois dire que nous sentons ce soutien lorsque nous en parlons autour de nous. Il faut que nos députés, le ministre Barrette et nos employeurs entendent ce message et posent les gestes qui s’imposent. »

 

 

L’Alliance syndicale de la construction conteste la loi spéciale

Les cinq organisations syndicales qui représentant les travailleuses et les travailleurs de la construction au Québec annoncent qu’elles ont déposé devant la Cour supérieure du Québec une requête contestant la constitutionnalité de la loi spéciale qui a mis fin à la grève dans la construction.

Adoptée le 30 mai dernier, la Loi assurant la reprise des travaux dans l’industrie de la construction ainsi que le règlement des différends pour le renouvellement des conventions collectives contrevient à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi qu’à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.

La loi sur le retour au travail porte atteinte de façon injustifiée au droit de grève des travailleuses et des travailleurs en leur interdisant complètement l’exercice de ce droit, qui est pourtant reconnu comme étant un droit fondamental par la Cour suprême. La liberté d’expression des travailleuses et travailleurs de la construction est aussi restreinte par cette loi spéciale.

« Nos membres ne peuvent accepter qu’un droit fondamental soit bafoué par le gouvernement. Nous avons l’intention de démontrer que le gouvernement du Québec a agi de façon abusive en forçant le retour au travail », a indiqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de l’industrie de la construction.

La loi R-20 est aussi visée
Jugeant que l’interdiction de négocier des augmentations de salaire rétroactives est également inconstitutionnelle puisqu’elle nuit au droit d’association, l’Alliance syndicale annonce du même souffle qu’elle conteste aussi l’article 48 de la loi sur les relations de travail dans la construction (loi R-20) qui empêche la rétroactivité devant la Cour suprême.

« Rien ne justifie le refus de donner aux travailleuses et aux travailleurs de la construction les mêmes droits de négociation que ceux qui sont accordés dans le Code du travail aux autres syndiqués québécois. Nous allons plaider pour l’abolition de cet article et pour l’introduction de mesures anti-briseurs de grève dans la loi régissant l’industrie », a conclu monsieur Trépanier.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

Les mesures présentées par les libéraux doivent être plus que des vœux pieux

La CSN est satisfaite du contenu qui ressort de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, rendue publique aujourd’hui. « Mais on jugera l’arbre à ses fruits », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

« Après deux ans de discussions entre le gouvernement et les groupes de défense des droits des femmes, nous sommes soulagés de retrouver dans la stratégie des notions comme analyse différenciée selon les sexes, égalité de fait, intersectionalité ou discrimination systémique, souligne-t-elle. Nous ne pouvons qu’applaudir l’écoute active à l’égard des groupes concernés et l’usage de concepts qui témoignent d’une reconnaissance de tout le travail qu’il reste à faire pour atteindre l’égalité envers les femmes. »

La CSN salue également le fait que les mesures soient chiffrées. « Pour concrétiser sa stratégie, le gouvernement prévoit injecter 80 millions d’ici 2021. Or, de ce montant, seulement 32 millions constituent de l’argent neuf. Alors comment comptent-ils procéder à l’implantation des mesures ? Il faudra s’assurer que l’argent profite aux groupes sur le terrain qui sont en soutien direct aux femmes, dans toutes les régions du Québec. »

Véronique De Sève rappelle par ailleurs que l’approche projet par projet préconisée par le gouvernement libéral dans l’application de ses différents programmes n’aide pas à garantir leur pérennité à long terme. « Le bien-être des femmes ne peut fluctuer en fonction des aléas de l’économie : toutes les mesures doivent être considérées globalement pour assurer aux femmes des résultats durables. »

Dans cette optique, la CSN assure de sa participation active au Forum des partenaires, lequel servira notamment d’espace de travail pour creuser certaines problématiques. Cela dit, la centrale se garde bien de crier victoire. Elle ne perd pas de vue qu’il y a à peine trois ans, ce même gouvernement faisait subir aux femmes du Québec les pires reculs avec ses politiques d’austérité. « À peine arrivés au pouvoir en 2014, les libéraux ont procédé à des coupes de plusieurs millions de dollars sur le dos des femmes. À présent, des élections se profilent à l’horizon. Souhaitons que l’opération dévoilée aujourd’hui ne s’avère pas juste une façon de redorer leur blason en matière de condition féminine. Les femmes du Québec ne sont pas dupes : elles savent que sans moyens concrets pour atteindre les objectifs visés, aucune véritable égalité de fait n’est possible », conclut Véronique De Sève.

 

Le ministre Barrette sommé de mettre fin aux retards indus

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et le Parti québécois (PQ) sonnent l’alarme au sujet de la construction d’une nouvelle buanderie publique dans Lanaudière. Ce projet accuse d’importants retards d’exécution au point de compromettre ce développement attendu depuis près de dix ans par la population et par les travailleuses et les travailleurs de la région.

Constatant qu’au moins trois lobbyistes ont tout récemment été mandatés par la Buanderie Blanchelle inc. pour exercer leur influence et remettre en cause le projet de construction de plus de 20 millions de dollars entièrement autofinancé, la CSN et le PQ somment le ministre Gaétan Barrette de donner sans délai toutes les autorisations nécessaires à la réalisation de la buanderie qu’il a d’ailleurs autorisée le 24 mars 2016, non sans avoir pesé et soupesé les tenants et aboutissants.

« Il n’y a aucun motif justifiant que le ministre refuse ou retarde inutilement les autorisations afin d’assurer la phase d’exécution de cette buanderie, soit l’élaboration des plans et des devis définitifs pour entreprendre rapidement les travaux de construction, lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Le ministre doit lancer un message clair à ceux qui s’acharnent à empêcher la réalisation de ce projet public : il doit dire non à toute tentative d’influence qui n’est ni légitime ni conforme au processus qui l’a conduit à donner clairement son aval au projet d’une buanderie publique. »

« Voilà plus d’un an que le ministre a annoncé que le projet de buanderie publique Lavérendière irait de l’avant, après avoir lancé un appel d’offres et soumis les résultats à une firme indépendante pour analyse, d’affirmer Diane Lamarre, députée et porte‑parole de l’opposition officielle en matière de santé, d’accessibilité aux soins et de soutien à domicile. Les conclusions étaient sans équivoque : les projets publics ont démontré qu’ils étaient moins coûteux que ceux du secteur privé. Pourquoi les choses tardent autant à se mettre en branle dans Lanaudière? Qu’est-ce qui bloque? »

Thérèse Martin, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière (STTCSSSNL-CSN), souligne que c’est la deuxième fois que le processus menant à la construction de la buanderie Lavérendière est retardé. « En avril 2014, le même projet a été stoppé à l’arrivée du gouvernement libéral alors que toutes les autorisations avaient déjà été accordées sous le précédent gouvernement. Et aujourd’hui, on se retrouve à devoir attendre encore et encore. C’est inadmissible pour la population de la région et pour les travailleuses et les travailleurs de la région. »

À propos

Le STTCSSSNL-CSN représente près de 4000 membres qui font partie du personnel para-technique, services auxiliaires et de métier ainsi que du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS de Lanaudière. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui compte plus de 110 000 membres et au Conseil central de Lanaudière (CCL–CSN) qui représente 13 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, tant publics que privés.

Nouvelle convention collective chez Orica

L’entente de principe intervenue après près d’une vingtaine de séances de négociation a été présentée aux travailleurs réunis en assemblée générale les 21 et 22 juin. C’est à 97 % que les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Orica – CSN ont entériné cette entente. Les salariés ont obtenu des gains et le maintien du régime de retraite à prestations déterminées.

Orica est une usine de production de systèmes électroniques d’initiation ou détonateurs située à Brownsburg et le siège social de la multinationale est localisé en Australie. Malgré le contexte économique incertain dans le secteur minier, c’est sans contredit que la productivité et la qualité du travail des quelque 260 salariés actuellement à l’emploi devaient être reconnues. « Il est clair que l’entreprise multinationale souhaitait des concessions notamment sur le régime de retraite et les assurances ou encore le recours à la sous-traitance. Mais pour nous, les bons résultats de l’usine de Brownsburg sont le fruit de notre travail et de l’ouverture dont nous avons fait preuve pendant les dernières années, indique Martin Richer, président du syndicat. Il n’était donc pas question de laisser tomber nos acquis. De plus, les membres bénéficieront d’une augmentation annuelle de 2 % par année, pendant trois ans, de l’ajout d’une semaine de vacances pour les plus vieux salariés et le fractionnement de deux semaines de vacances », ajoute-t-il.

Le syndicat et la CSN confiants en l’avenir

C’est cartes sur table que les négociations se sont déroulées et c’est ainsi que le syndicat entend procéder dans l’avenir. « La qualité du travail chez Orica à Brownsburg nous positionne très bien pour recevoir des investissements, d’autant plus que les indicateurs annoncent une reprise dans le secteur minier pour les prochaines années. Nous serons au rendez-vous ! », conclut le président monsieur Richer.

Pour Chantal Maillé et Mathieu Lafleur, respectivement présidente du Conseil central des Laurentides (CSN) et président de la Fédération de l’industrie manufacturière – CSN, le secteur manufacturier au Québec est réputé pour sa capacité à fournir des produits de grande qualité et peut offrir des emplois de valeur. Ce nouveau contrat de travail convenu entre Orica et le Syndicat nous démontre que des bonnes conditions de travail sont rentables et profitables pour la compagnie, les employés, pour l’économie de la région et particulièrement celle de Brownsburg-Chatham.

 

 

 

La CSN demande l’unité d’action à tous les acteurs de l’industrie forestière

La CSN est outrée de l’annonce d’une taxe antidumping de près de 7 % sur le bois d’œuvre canadien qui vient s’ajouter au droit compensatoire de 20 % annoncé en avril. Elle incite donc le gouvernement fédéral à entreprendre une fois de plus les recours juridiques nécessaires pour prouver que les producteurs canadiens ne se prêtent pas à du dumping. Elle invite également tous les acteurs gravitant autour de l’industrie à parler d’une seule voix afin de soutenir le Canada dans la négociation ardue qui s’annonce avec son vis-à-vis américain depuis la fin de l’entente canado-américaine sur le bois d’œuvre en 2015.

« Déjà lors du conflit de 2001, aucune charge de droits antidumping n’aurait dû s’appliquer puisque les Américains avaient échoué à démontrer que les producteurs canadiens vendaient leur bois aux États-Unis sous le coût de production. Notre voisin du sud est obstiné et ses tendances protectionnistes très inquiétantes. Pourtant, il n’est même plus autosuffisant en matière de bois d’œuvre depuis plus d’un siècle, c’est à n’y rien comprendre », s’exclame le président de la Fédération de l’industrie manufacturière, (FIM-CSN), Mathieu Lafleur.

« Aujourd’hui, le Département du commerce américain persiste et signe : le Canada est coupable de dumping et sera soumis à une taxe frontalière totalisant 27 %. On peut déjà prévoir pour le Québec des fermetures d’usines et des pertes d’emplois par dizaine de milliers. Non seulement les producteurs et les travailleurs de la forêt seront affectés, mais toute leur famille et leur région vont être frappés de plein fouet par une décision aussi injuste et irrationnelle. »

« L’union des forces a permis aux représentants des trois paliers de gouvernement, de l’industrie et des travailleurs forestiers réunis à la Table de concertation pour le bois d’œuvre d’adopter un plan pour soutenir notre industrie forestière et nos 60 000 travailleurs », poursuit le président de la CSN, Jacques Létourneau. Pour lui, les participants à cette Table, où siège la CSN, doivent absolument continuer à se coordonner pour que le gouvernement fédéral intègre leurs revendications communes dans sa négociation imminente avec les États-Unis, notamment en ce qui concerne la spécificité du régime forestier du Québec. « Notre meilleure offensive dans cette situation difficile, c’est de se serrer les coudes et de faire front commun », conclut Jacques Létourneau.

Le gouvernement de Philippe Couillard doit réinjecter l’argent au plus tôt

Les libéraux de Philippe Couillard doivent réinjecter massivement dans les services publics les surplus faramineux de 2,5 milliards dégagés au cours de l’année financière qui s’est terminée en mars, estime la CSN.

« On a appris tout juste avant le congé de la Saint-Jean-Baptiste l’ampleur du surplus que les libéraux ont dégagé en défaisant morceau par morceau les services publics du Québec. C’est dix fois plus que les 250 millions qui étaient prévus », dénonce la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Les libéraux auraient dû choisir d’améliorer les services publics et leur accès, ce qui se serait avéré bien plus rentable pour la société. Avec leur opération sabotage, ils ont accentué, voire causé bien des problèmes », déplore-t-elle.

Et les exemples sont nombreux, estime la vice-présidente de la CSN. « Le personnel du réseau de la santé en arrache plus que jamais et peine à suffire à la tâche. Les commissions scolaires crient famine. Les écoles délabrées craquent de partout. Les offres de cours dans les universités sont de plus en plus faméliques. Les personnes âgées dans les CHSLD mangent mal. Qu’est-ce qu’il va falloir pour que ce gouvernement cesse de réfléchir en comptable et qu’il agisse enfin pour notre bien collectif ? », questionne-t-elle.

« On sent déjà la campagne électorale se pointer derrière les annonces faites en grande pompe. Dans cette optique, Philippe Couillard et Carlos Leitão doivent réparer les dégâts qu’ils ont causés, a poursuivi Caroline Senneville. Les libéraux n’ont aucune raison de se vanter d’avoir engrangé de tels surplus, car ils en font subir à tous les répercussions dramatiques depuis leur arrivée au pouvoir. Ils doivent dès maintenant remettre l’argent qu’ils se sont accaparés et l’injecter là où ça presse. En faire une question électorale ajouterait l’insulte à l’injure », a conclu Caroline Senneville.

 

 

La CNESST devra trancher

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) se retirent du processus de conciliation et demandent à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de statuer sur les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010. Celles-ci visent à assurer que l’équité salariale est maintenue au fil des années, notamment en fonction des changements apportés à la nature des emplois dans le secteur public.

« Après quatre années de discussions à la table de conciliation, force est de constater que le gouvernement ne semble aucunement intéressé à s’entendre sur la validité de nos plaintes, estime Sylvie Tremblay, vice-présidente de la FEESP–CSN. Depuis mars 2016, le Conseil du trésor nous annonce un retour qui n’est jamais venu. Constatant l’impasse, nous n’avons d’autre choix que de demander à la CNESST de trancher. »

« Des dizaines de milliers de femmes travaillant dans le secteur public ont vu leur emploi évoluer au fil du temps et n’ont pas obtenu les correctifs salariaux appropriés, rappelle Nancy Corriveau, vice-présidente de la FP–CSN. La Loi sur l’équité salariale prévoit à cet effet que nous évaluions la situation tous les cinq ans afin que les droits des femmes soient respectés. Depuis 2010, les discussions avec le Conseil du trésor n’ont abouti sur aucune entente. Il est temps que les voix de ces femmes soient entendues et que la CNESST rende une décision. »

Par ailleurs, les représentantes de la FEESP–CSN et la FP–CSN demeurent disponibles pour rencontrer le Conseil du trésor si celui-ci se décidait enfin à déposer une offre sur les plaintes de maintien de l’équité salariale déposées par leurs membres et leurs syndicats affiliés.

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) représente 30 000 membres de 33 commissions scolaires et 4000 membres de 34 cégeps. Au total, la fédération regroupe 425 syndicats affiliés représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) compte quelque 8000 membres qui œuvrent dans plusieurs secteurs, dont ceux de la santé et des services sociaux.

 

 

 

 

Politique de la réussite éducative du ministre Sébastien Proulx

En réaction à la nouvelle politique de la réussite éducative, la CSN invite le gouvernement à faire preuve de cohérence. « Alors que d’un côté, il reconnaît que la réussite éducative débute avant l’entrée au préscolaire, de l’autre, il ralentit, avec ses politiques d’austérité, notamment le développement des services éducatifs à la petite enfance (CPE et services de garde en milieu familial régis). Une incohérence totale », précise Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. 

Avec quels moyens et avec qui ?

Cette cohérence devra se traduire par la mise en place de moyens, financiers et autres, afin que les objectifs visés soient atteints. « Pour l’instant, aucun argent frais n’a été annoncé, déplore Mme De Sève.  Cette vision ambitieuse ne pourra être réalisée sans que le gouvernement n’investisse. » 

La CSN entend aussi garder un œil attentif afin de s’assurer que l’ensemble du personnel soit mis à contribution dans ce projet. « Pour l’instant, il n’y a rien qui garantit concrètement la participation des acteurs des réseaux, particulièrement le personnel éducateur, professionnel et de soutien. La CSN s’assurera qu’ils ne soient pas relégués au simple rôle de spectateur », ajoute la vice-présidente de la CSN. 

Précisions demandées

D’autre part, la CSN invite le ministre à préciser ses intentions concernant l’accès à la maternelle quatre ans. « Le milieu des services éducatifs à la petite enfance est le plus approprié pour remplir adéquatement les objectifs visés par la maternelle quatre ans. Le gouvernement doit se tourner vers cette solution. D’autant plus que l’arrivée soudaine de milliers d’enfants dans les écoles soulève des inquiétudes quant aux ratios et à la formation qui devra absolument être fournie aux enseignants ». La CSN met aussi en garde le ministre Proulx afin qu’il ne tombe pas dans deux pièges bien précis : celui d’une scolarisation précoce en voulant, à tout prix, développer dès le plus jeune âge la littéracie, ainsi que celui d’une numérisation à outrance, au détriment d’autres formes d’enseignement. 

Toujours à l’affût, la CSN entend demeurer vigilante sur les suites qui seront données à cette politique, notamment dans la mise en œuvre des plans d’action qui se déploieront au cours des prochains mois. « Nous aurons le gouvernement à l’œil, particulièrement au regard de la proposition touchant la contribution du milieu des affaires à la réussite éducative, et de l’annonce de la mise sur pied d’un groupe de travail en vue de la création d’un institut d’excellence en éducation, qui nous préoccupent », conclut Véronique De Sève.

La CSN revendique une véritable consultation

La Confédération des syndicats nationaux revendique une véritable consultation sur la réforme de la consigne touchant à tous les contenants, notamment ceux en verre.

« L’annonce d’hier du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, cible des priorités sur le recyclage des matières résiduelles issues des contenants de plastique à usage unique. Alors qu’elle devrait figurer au centre d’une politique audacieuse et durable, la consigne des contenants en verre demeure complètement absente des préoccupations du gouvernement et du comité qui doit se pencher sur la modernisation de cette politique », de souligner Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique du dossier environnement.

« Nous attendons une nouvelle politique depuis fort longtemps et nous déplorons le fait que le comité de partenaires consulté par le gouvernement ne rassemble pas tous les intervenants touchés par la réforme de la consigne. À l’heure actuelle, environ 75 % des contenants de verre vendus sur le marché se retrouvent au dépotoir du fait qu’ils sont mélangés à d’autres matières qui les rendent impropres à une seconde vie. À titre de partie intéressée, nous devons impérativement participer aux travaux de ce comité afin de faire valoir les arguments, autant environnementaux qu’économiques, qui serviront de base à cette nouvelle politique touchant à la consigne », de renchérir David-Bergeron Cyr, vice-président de la Fédération du commerce–CSN.

« Il nous faudra du leadership et de la créativité pour que cette politique intègre tous les enjeux environnementaux et tous les acteurs en lien avec la valorisation des contenants à usage unique. À titre d’exemple, nous revendiquons depuis trop longtemps une consigne sur tous les produits vendus par la Société des alcools du Québec, un des plus grands détaillants de la province dont les contenants de verre se retrouvent presque tous au dépotoir, de déplorer Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Il est clair que pour nous, l’exemple de la consigne sur les bouteilles de bière, qui assure un retour de 95 %, qui génère des emplois ainsi qu’une meilleure utilisation des ressources, devrait guider les politiques publiques en cette matière. »

Les libéraux préparent-ils les élections sur le dos des petits ?

Blogue de Véronique de Sève

L’annonce récente d’une injection de 40 millions de dollars dans les services de garde éducatifs, dont la moitié avait déjà été présentée au dernier budget, signifie-t-elle que ces services sont devenus une priorité du gouvernement Philippe Couillard, et de son ministre titulaire de la Famille, Sébastien Proulx ? Cette annonce ne règlera absolument pas les problèmes engendrés par trois années d’austérité. La question mérite d’être posée alors que le gouvernement a dégagé depuis les deux dernières années des surplus de quatre milliards de dollars, ce qui correspond à autant de compressions budgétaires dans différentes missions de l’État.

L’annonce par le ministère de l’Éducation en début de semaine de l’ajout de 100 nouvelles classes de maternelle 4 ans (à temps plein, en milieu défavorisé) n’est pas non plus une solution aux problèmes créés par ce gouvernement. Nous croyons que les CPE et les services de garde en milieu familial sont les mieux placés pour offrir des services adaptés aux besoins de ce groupe d’âge : milieu de vie de qualité, formation du personnel, ratio qui tient compte de l’âge des enfants, etc.

De plus, l’ajout de ces places en maternelle ne tient aucunement compte d’une récente étude sur la qualité éducative de la maternelle 4 ans, depuis son déploiement en 2013. Dans un reportage de Radio-Canada du 30 mars 2017, on expliquait que les maternelles 4 ans n’avaient pas atteint leurs objectifs à cause d’un manque de qualité attribuable au fait que près d’un quart des enseignants n’avaient pas suivi de cours spécifiques en enseignement préscolaire et à un manque de personnel et de soutien matériel.

Pourquoi ne pas effectuer un virage et remettre les services éducatifs à l’enfance au cœur de la politique familiale du Québec ? Rappelons que depuis 2014, le réseau a subi des compressions de plus de 300 millions principalement dans les centres de la petite enfance et le milieu familial.

Par ses actions, le gouvernement a aussi volontairement ralenti le développement des services de garde éducatifs en CPE et en milieu familial, en privilégiant le recours aux garderies commerciales moyennant l’octroi de crédits d’impôt fort alléchants versés aux familles. Ainsi, leur nombre s’est rapidement multiplié au cours des récentes années, augmentant de 784 % depuis 2009 pour atteindre quelque 61 400 places aujourd’hui !

Il faut aussi rappeler les impacts financiers du choc tarifaire sur les familles, à la suite de la nouvelle tarification basée sur le revenu annuel. Selon Radio-Canada, pour l’année 2016-2017, il semble que quelque 126 000 familles ont dû débourser environ 130 millions de dollars, en plus de la contribution de base de 7,75 $ par jour, elle-même indexée à chaque année. On est loin ici de la promesse faite par Philippe Couillard, au lendemain des élections d’avril 2014, qui s’engageait à éviter « un choc tarifaire aux familles de la classe moyenne, en optant pour une indexation des tarifs. »

À l’approche des élections provinciales, ces annonces et les quelques millions supplémentaires ne permettront jamais de rattraper les sommes perdues ni de contrer le saccage des services éducatifs, un joyau que le Québec s’est pourtant donné il y a maintenant vingt ans. Seule une réinjection massive de fonds publics pourra permettre d’offrir aux familles des services éducatifs à la petite enfance de qualité. Et pour y arriver, il faudra un changement de cap radical visant la primauté des enfants sur toute autre considération.

Voilà pourquoi la CSN lancera dès le début de l’automne prochain une vaste campagne publique de sensibilisation intitulée Pas de profits sur le dos des petits, conforme aux orientations et aux consensus développés lors du Sommet sur l’éducation à la petite enfance tenu les 4 et 5 mai dernier. Il importe de rappeler aux partis politiques que les services éducatifs ne sont pas une marchandise quelconque, mais un bien public de grande valeur sociale et humaine.